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Falling For Mr. Hitman

Falling For Mr. Hitman

5.0
10 Chapitres
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Résumé

Table des matières

Ils ont assassiné son père. Et alors que des preuves refont surface, dix ans plus tard, désormais ils ont peur qu'elle les balance aux flics. Les cinq majeurs décident donc de s'envoler des États-Unis pour la France et d'infiltrer le lycée de Cannelle Ruby Austin le temps d'une année. Une année pour tout changer. Une année pour empêcher Cannelle de découvrir qui ils sont vraiment. Mais quand les sentiments s'en mêlent, et que Cannelle ne contrôle plus ce qu'elle ressent à l'égard d'un des tueurs à gages, tout se complique...

Chapitre 1 Le wifi effect

Le wifi effect.

En français, l'effet Wifi.

Groupe de mots.

Nom attribué par Cannelle Ruby Austin désignant une action de bonne augure engendrée par Wifi, un animal de compagnie.

❀❀❀

Les paupières de Théo se ferment alors qu'il rejette sa tête contre le dossier de la chaise sur laquelle il est assis, non sans vider sa cage thoracique de l'air qui étouffait ses poumons. Il a envie d'abandonner, de laisser tomber. Il n'en peut plus, c'en est trop pour lui. Ses recherches qui perdurent dans le temps n'aboutissent à rien, et pourtant ce n'est pas la détermination qui lui manque. À chaque fois qu'il observe le magnifique sourire de sa fille, elle lui donne la force de les poursuivre. C'est cette envie continuelle de lui apporter la vérité, qui l'empêche de flancher. Mais ça fait plus de cinq ans que ça dure et l'enquête ne bouge pas d'un pouce. C'est très frustrant pour le policier.

— Ça va aller chéri, essaye de le réconforter Thomas en déposant un baiser dans le creux de son cou et en tentant un massage sur ses épaules.

Théo plisse des yeux sans les ouvrir pour autant, légèrement surpris quand Thomas s'approche de lui. Il a eu un peu peur, celui-ci avait été si silencieux ces dernières heures qu'il en avait oublié sa présence. Ses muscles raidit, se détendent. Le toucher de l'élu de son cœur le rassure, lui ôte quelques pensées négatives.

Dans son fort intérieur, malgré ses pensées noircies, il sourit. Il sourit car il se sent bien avec lui, sous son toucher, sa peau chantant mélodieusement sous ses caresses. Il se retrouve à passer ses bras de chaque côté de sa nuque afin d'attraper celles de son conjoint, qui dépose son menton sur son épaule ; puis glisse ses mains sur l'abdomen de Théo. Ils restent campés dans cette position de longues minutes durant, où le silence semble être le seul bruit autorisé à perturber ce calme.

Cela ne déplait à Théo, de cette manière il est en mesure de se concentrer sur sa personne, de poser le pour et le contre face aux divers choix qu'il souhaite prendre vis à vis de l'enquête. N'empêche qu'il se demande comment fait Thomas pour toujours avoir autant de joie de vivre même dans les moments les plus sombres. Pour avoir autant d'espoir, et autant s'accrocher sans tenter d'abandonner. Et parfois il s'en veut d'autant broyer du noir et d'être celui constatemment noyé de pensées maussades, il s'en veut d'être celui qui modifierait l'humeur de son conjoint avec toute cette négativité qui l'entoure. Il s'en veut d'être un cortège d'électrons.

Soudain, le téléphone de son partenaire se met à sonner ; et la douce voix de Lana Del Rey inonde la pièce. Théo tente tant bien que mal d'apprécier la musique en faisant abstraction de la chaleur émanant du corps contre le sien qui risque de le quitter d'une minute à l'autre.

À cet effet, Thomas se relève brusquement, colle ses lèvres sur une des tempes de Théo, et quitte le bureau. Non sans s'excuser de devoir partir aussi précipitamment.

— Ce n'est pas grave, lui a-t-il répondu alors que son cœur clamait le contraire ; pendant que Thomas s'engouffrait dans le couloir.

Théo avait accompagné ses dires d'un faible sourire, alors qu'il lui manquait terriblement. Alors qu'il avait toujours désespérément besoin de ses bras contre son torse, de sa chaleur brûlant son derme, de son souffle chaud tombant sur sa mâchoire, de son âme bienveillante de proton.

Il avait besoin de lui.

Bien sûr, ils n'étaient pas agglutinés l'un à l'autre tout le long de leurs journées, mais dans des moments comme ceux-là Théo n'avait jamais pu s'empêcher d'être égoïste et de soutirer plus d'affection qu'il ne lui en fallait vraiment de la part de son bien aimé.

— Je dois y aller chéri, lui dit simplement Thomas quand il eût achevé son appel. Une enquête en cours qui avance et je me dois d'être là, explique-t-il alors que Théo hoche simplement la tête.

Le devoir, vous savez. Ce n'est pas nouveau, ça a toujours brisé des coeurs, et blesser des âmes. Et celui de Théo ne fera en aucun cas exception à la règle.

— Ne t'inquiète pas mon amour, notre détermination va finir par porter ses fruits, partage Thomas avant de s'en aller.

Théo aimerait bien croire ce que lui dit Thomas mais malgré toute sa bonne fois il n'y parvient pas.

Déterminé à s'accorder une dernière séance de recherches acharnées, Théo est resté cloîtré dans son bureau au commissariat pendant la totalité de la nuit. Avec pour seul compagnon Wifi, le bulldog de sa mère qu'il garde certains week-ends lorsqu'elle n'est pas à la maison - et vu qu'elle a récemment décidé de faire le tour du monde, Wifi risque de rester longtemps dans leur demeure.

Ce chien tire son nom des disparitions plus mystérieuses les unes que les autres du wifi dans la campagne où elle vit. Comme si un chien avec un tel nom serait en mesure de capter des ondes, et rétablirait ainsi miraculeusement leur connexion internet. Théo, un tantinet amusé, ne peut s'empêcher de secouer la tête à cette pensée. Additionné à Wifi, son incontournable macchiato provenant du Starbucks d'en face ouvert 24h/24, ne lui fait pas défaut.

— Je n'ai absolument rien vu, je n'ai rien entendu non plus. Je ne sais rien du tout, je veux juste voir mon papa. Laissez moi voir mon papa !! Laissez moi le voir !!

Théo trempe ses lèvres dans sa boisson tiédit par le temps qu'elle a mise sur sa table. Les yeux rivés sur l'enregistrement de l'interrogatoire de sa fille, effectué dix ans plus tôt, à la suite du décès de son père. Des larmes ont finit par rouler le long de ses joues au vue des images qui défilent sous ses yeux. Son cœur s'est fissuré à la vue de la mine arboré par sa fille tout le long de la video. Il a mal ; mal dans son cœur, mal dans sa gorge, mal dans ses membres, mal partout. Il est tellement absorbé par la scène qu'il a faite tournée en boucle depuis plus d'une vingtaine de minutes, qu'il ne remarque même pas Wifi qui court droit dans sa direction et qui s'apprête à lui sauter dessus.

— Wifi ! S'écrit Théo alors que le vol plané du chien sur lui l'a amené à renverser son café sur son ordinateur. T'es tellement con, bordel !

Théo se lève avec précipitation, poussant sa chaise en arrière et observant horrifié le liquide qui s'écoule du clavier de son ordinateur au sol. En l'espace de quelques temps l'écran de celui-ci s'est peint de noir et, Théo ne peut s'empêcher de toiser la cause de son malheur. La petite bête aboye de plus belle sur les jambes de son maître temporaire et couvre son visage de sa bave, en le léchant. Plusieurs caisses qui parsemaient son bureau ont rejoint le sol, nombreuses sont les photos qui se sont brisées et d'autres bibelots ayant moins de valeurs à ses yeux ont finit leur course éparpillés dans la pièce.

Théo n'en croit pas ses yeux. Il y a moins de quelques secondes il voulait abandonner car il se plaignait intérieurement de l'avancée si lente de ses investigations. Désormais il a fait un pas de géant en arrière. Un pas monumental qui lui cause une baisse de moral énorme.

Dépité par les évènements désastreux qui se succèdent, Théo saisit Wifi entre ses mains et le dépose avec le moins de haine possible sur le sol. Il sait à quel point Cannelle tient à cette boule de poils, sinon il l'aurait déjà sûrement vendue au marché noir. Il se lève de sa chaise et détaille les sourcils froncés sa machine qui n'a pas l'air de vouloir revenir à la vie d'ici peu ; tout en profitant pour essuyer la bave sur ses joues.

— Putain, jure-t-il en faisant les cent pas et en prenant sa tête entre ses mains.

Il a envie de pleurer, de hurler, de crier à qui veut l'entendre que ce chien n'est qu'un moins que rien et qu'il mérite de crever. Tout est de sa faute. À cause de lui, il a perdu ce qui correspondait à près de cinq ans de recherches. Et le bruit peu singulier qui provenait de la machine au moment de l'impact avec le liquide semble lui laisser croire qu'elle ne pourra à l'avenir, être sauvée.

— Fait chier, poursuit-il en s'emportant et un shootant dans une des caisses qui est tombée au sol.

Il pousse un mince cri de douleur quand son pied rencontre la boîte en métal, et se met à genou ; s'empressant de fourrer les affaires qui sont tombées, à l'intérieur de celle-ci. Son regard se perd sur les nombreux documents qui emplissaient la boîte, plusieurs dossiers auxquels il n'a pas touché depuis des années, et c'est là qu'il se dit qu'il serait grand temps qu'il fasse un peu de rangement par ici.

Soudain, il trouve une peluche parmi les feuilles sur le sol. Un nounours qu'il se souvient avoir offert à Cannelle le jour de son adoption. Un sourire s'abbat sur son visage alors qu'il le prend entre ses mains, se commémorant le jour où Cannelle à rejoint sa vie, le jour où tout son univers est devenu un peu plus jolie, le jour où il est devenu père. Une larme vient même à couler le long de sa joue et il l'essuie prestement. Ce jour fut définitivement le deuxième plus beau jour de sa vie, le premier étant sa rencontre avec Thomas. Désormais la peluche détient une large faille dans son abdomen, comme si elle avait subit une opération ainsi qu'un œil manquant ; mais elle est toujours aussi craquante.

Outre cette vague de nostalgie, Théo se demande ce que cette peluche fait là. Ne devrait-elle pas être entre les mains de Cannelle, qui bien qu'elle en est dépassé l'âge, adore toujours autant les peluches ? Pensant donc bien faire, il pose le nounours sur sa table, dans l'optique de le ramener à la maison ; mais une carte s'échappe de celui-ci.

Curieux, il s'en saisit. Elle doit sûrement avoir été insérée dans le trou dans son abdomen et être tombée de celui-ci.

Mais pourquoi Cannelle aurait-elle fait ça ?

Depuis quand cette carte était-elle là ?

Pourquoi ne l'a-t-il pas découverte plus tôt ?

Tant de questions qui fusaient de part et d'autres dans le fort intérieur de Théo et qui lui donnait la migraine. C'est une carte de jeu, un as de cœur plus précisément. La carte, contrairement à la peluche qui l'enveloppait, semble étrangement intacte. Cependant cette carte lui fait penser à un des dossiers sur lequel un membre de son équipe, auparavant officier dans une brigade aux États-Unis, travaillait en parallèle lors de son affectation en France. Une série de meurtres aux États-Unis, qui seraient l'œuvre d'un groupe de tueurs dont la marque de fabrique était une carte de jeu.

Théo se met donc à fouiller un peu partout à la recherche du dossier de l'enquête sur ces tueurs, peut-être que cela pourrait le mener sur une piste. Après une trentaine de minutes de recherches, il finit enfin par trouver le fameux dossier, et le nom du groupe de tueurs en plus : les cinq majeurs.

Il se saisit de son téléphone et arpente la toile en vue d'obtenir plus de renseignements sur ces assassins. Au bout de quelques minutes seulement, Google l'inonde d'articles sur ce groupe, très célèbres aux États-Unis. Et Théo se réjouis de sa découverte. Théo ris, et Théo souris. Théo plus qu'heureux, fait même un clin d'œil au bulldog.

— Wifi, je t'aime, se confit-il.

Les sentiments de Théo sont tellement contradictoires que même lui ne sait plus où donner de la tête. Un coup il déteste cette boule de poils, un coup il éprouve pour elle une gratitude extrême.

Théo caresse la carte de sa main gauche alors que ses yeux sont rivés sur un des articles portant sur le groupe de tueurs à gages. Un fin rictus ne peut s'empêcher de couvrir ses lèvres. Enfin, le mystère sur le décès du géniteur de Cannelle semble s'éclaircir. Le regard de Théo tombe soudainement sur le bulldog docilement assis à ses pieds, la langue pendue et ses pupilles dilatées rivées sur sa personne. Et c'est là qu'il s'en souvient, c'est à ce moment précis qu'il s'en rappelle. Le café, le chien, la carte, le meurtre, tout est lié ; et tout ne possède un sens que grâce à lui.

— C'est...

Théo a du mal à y croire. Les mots n'arrivent même pas à franchir la barrière de ses lèvres tellement ce phénomène lui paraît irréel. Quand sa fille lui en parlait, à plusieurs reprises, il ne pouvait soupçonner l'existence d'une telle pratique. Désormais, il détient des preuves irréfutables que ce chien attire vraisemblablement de bonnes ondes.

— ...le wifi effect.

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