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Historique

Chapitre 5 Chapitre III

Nombre de mots : 1389    |    Mis à jour : 07/09/2021

e de la bâtisse principale formant un fer à cheval favorisait les retraites et les missions monacales. La forte pente des toitures témoignait des hivers rigoureux et nei

au bâtiment, une chapelle sobre de forme carrée aux fenêtres hautes et cintrées reflétait des vitraux aux couleurs ternes dont certains étaient brisés. Cette abbaye cistercienne du XIIIe siècle blasonnée de la fleur de lys traversait le temps sans altération aucune. Victor ne fut pas surpris de voir apparaître une abbesse et ses moniales

moniales. Des espaces-temps lui étaient réservés pour ne pas quitter définitivement le monde profane. Aucun vœu à ce moment-là du processus d’intégration ne lui était demandé. Le temps complice de la communion des âmes faisait des instants passés entre novices une incitation à continuer dans cette voie et permettait d’accéder au noviciat avec une aisance mesurée. Le noviciat était une véritable formation à la vie monastique. Il permettait en deux ans de se fondre corps et âme aux pratiques journalières des moniales. La maîtresse des nonnes jugeait l’aptitude à la vie monastique de moniale en étude. Discipline, assiduité aux prières, respect des règles de l’ordre et niveau de recherche de Dieu permettraient à Sandra de valider ou pas le noviciat en se posant la dernière question : « Est-ce

e feu » car dans la légende moyenâgeuse chaque abbaye ou monastère possédait « un gardien du temple » et en l’occurrence à l’abbaye de Mercoire le gardien était une gardienne et s’appelait Sandra. Fille d’une anarcho-syndicaliste, son engagement s’était plutôt manifesté sur les planches du Quai 9 à Lanester. Il n’en restait pas moins que sa surveillance des alentours de l’abbaye, assurant le respect de paix et de recueillement, était sans faille. Au village de Cheylard-l’Évêque, on la qualifiait de « déjantée et d’ogresse » et multitude de petits mots révélateurs. En effet, elle n’hésitait pas à hausser le ton devant des randonneurs égarés ou des promeneurs un peu trop curieux. Tou

t bien les vœux que Sandra avait formulés. L’oraison était pour elle l’occasion d’un rendez-vous avec elle-même pour parfaire l’introspection au plus profond de son cœur. Elle avait choisi l’étroitesse de sa cellule pour pratiquer ce moment de prière solitaire, riche en reconnaissances divines. Mais aujourd’hui, un homme rentrait à nouveau dans sa vie. Ce n’était plus la même Sandra, ce n’était plus le même Victor mais d’un temps passé restaient des souvenirs et une passion intacte. Un morceau de chemin autrefois emprunté ensemble les avait rapprochés, le chemin de Dieu les avait éloignés. Mais Dieu dans sa grande Miséricorde allait autoriser Sandra à secourir cette âme errante mais pas définitivement perdue. Ce paradigme de vie participerait à l’introduction officielle de Victor au sein de l’abbaye. En effet, il était fréquent qu’une abbesse fasse appel à un jardinier afin de l

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