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Historique

Chapitre 4 No.4

Nombre de mots : 1185    |    Mis à jour : 07/09/2021

’échoppe, il montrait à Victor une petite tache brune de la taille d’une pièce de cinq centimes. Un relief inattendu associé à une inscription apparaissait sur la tâche : trois flambe

blason. Agulhon lui proposa une belle bourse d’écus d’or que Victor ne mit pas longtemps à authentifier. De la monnaie aussi ancienne, Victor n’en avait pas vu depuis son arrivée à Lyon et la reprise de la boutique. De sa première expertise visuelle, il en ressortait un excelle

le mythique Orphée de Cocteau. Victor, après un échange de regards glacial, referma vite la porte du magasin, retournant la petite pancarte accrochée à la poignée et signalant la fermeture du soir. Victor ne ferma pas

fameux proverbe chinois ou arabe venait à la rescousse afin d’identifier au mieux le dicton. Il commençait toujours par la rubrique Religion en page 62 où le curé de campagne avait le droit, pour ne pas dire le devoir d’écrire autant de lignes que l’évêque de Mende. Il parcourait ensuite quelques autres pages à qui mieux mieux, passant de la recette de l’aligot de l’Aubrac à la nomination du nouveau capitaine de gendarmerie du Collet-de-Dèze. Il refermait rapidement le journal en voyant l’horloge qui marquait les 11 h 30. Le jeudi était le jour de fermeture de sa boutique, mais il avait pris l’habitude d’y passer quand même vers midi, juste avant d’aller déjeuner chez Paul, 20 place Bellecour. Quand il ouvrit la porte du magasin aussi ancienne que ses antiquités, le courrier jonchait le sol, glissé par un facteur toujours aussi pressé de terminer son labeur et n’hésitant pas à mélanger sciemment quelques enveloppes destinées à ses proches voisins. Victor ne s’en plaignait jamais. Bien au contraire, l’opportunité d’aller leur remettre en mains propres était trop belle. C’était d’ailleurs grâce à cela qu’il savait que la femme du coiffeur du haut de la rue fricotait avec le patron de la boulangerie d’en face. Une très belle Italienne à l’accent prononcé et à la poitrine généreuse, qui ne manquait aucune messe le dimanche. Dans son courrier, outre les factures et les publicités malvenues il apercevait un exemplaire de la Lozère Nouvelle. Malgré sa demande au service abonnement du journal, il continuait à le recevoir en doublon au magasin. Cette fois, il n’en payerait qu’un. En le jetant franchement sur le tas de petit bois servant à allumer le Godin qui n’avait toujours pas trouvé preneur, il ap

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