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Le Millionnaire Qui M'a Relevée

Le Millionnaire Qui M'a Relevée

5.0
25 Chapitres
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Après des mois de manipulation, de cris et de dévalorisation, elle pense avoir tout supporté... jusqu'au jour où Ryan termine leur histoire d'un simple : "Tu me sers plus à rien." Elle s'effondre, brisée, seule sur le sol froid, persuadée qu'elle ne vaut plus rien. Mais c'est dans les miettes de cette rupture qu'un nouveau chemin s'ouvre. Lentement, douloureusement, elle devra apprendre à se relever, comprendre l'emprise qu'elle a subie, affronter ses blessures et redécouvrir la femme qu'elle était avant lui. Et peut-être, au bout de cette reconstruction, trouvera-t-elle quelqu'un qui lui montrera que l'amour ne détruit pas - il guérit.

Table des matières

Chapitre 1 Chapitre 1

Quatorze ans plus tard

– Non mais qui a bien pu inventer la neige ? Michel Emmerdes ? Jon Snow ? Il n'y a qu'un type aussi sexy qui pourrait se faire pardonner une invention aussi froide, dégoulinante, qui te colle des engelures, la goutte au nez, le teint rougeaud, le cheveu frisottant, les lèvres gercées et une odeur de fromage moisi au fond des chaussures. Franchement, tout ça pour faire briller les yeux des gamins une fois par an quand les adultes, eux, ont de vrais besoins importants. D'ailleurs, qui a inventé les enfants, hein ? Et les gens ? Moi je veux juste que mon avion décolle : c'est trop demandé, Jon ?

Quelqu'un ?

– Euh... Willa ? Ça va, frère ? Je crois que tout le monde te regarde...

Ma meilleure amie se marre dans l'écran de mon téléphone. Elle a l'habitude, moi aussi.

– Ben oui pourquoi ? Ça va super et ça se voit, non ? Mon avion est retardé depuis des heures, je suis coincée dans un café surchauffé d'un aéroport surpeuplé, tous ces New-Yorkais me regardent comme si je parlais chinois et que je leur crachais du coronavirus à la tête.

– Ramène tes fesses à Paris et viens faire du stand-up avec moi.

– Déso' Bulle, mais tu parles au rôle principal de la nouvelle série medieval fantasy qui va faire un carton aux US et je crois que les autres acteurs du casting adorent déjà mon fessier galbé.

– Je n'en reviens toujours pas que t'aies été prise pour Queens of Dust, ils sont pas nets ces gens d'Hollywood.

– New York c'est de l'autre côté, mais merci pour le soutien, t'es unevraie amie toi !

– Attends, je reviens, ça sonne à la porte, j'espère que c'est un pompiercanon qui veut me vendre un calendrier... Ou juste m'offrir son corps. – OK, rappelle-moi, je ne veux pas assister à vos ébats !

Je coupe la vidéo et je repose mon portable sur la table du café pendant que ma coloc va prendre ses rêves pour la réalité.

À toutes les deux, c'est l'une de nos spécialités.

Pendant que je finis mon latte macchiato extra vanilla supplément crème fouettée, je repense à ce qui est en train de m'arriver. À vrai dire, j'ai aussi du mal à y croire. Être l'égérie d'une agence de mannequins atypiques, je le dois à mon frère : Wolf a bâti Strange & Strong en partie pour moi. Le bleu perçant de mes yeux, mon teint crayeux et mon mètre soixante-quinze, je les dois à mon père suédois – l'un des hommes les plus gentils que je connaisse, si ce n'est le seul, en fait. Pour ces traits qui me font le visage d'une poupée, pour le brun profond de mes cheveux et toute la rage qui m'habite, je peux dire merci à ma mère française – et l'une des femmes les plus toxiques qui soient.

Mais c'est à mon travail que je dois tout le reste. Et à la chance aussi, peut-être. Jamais je ne pensais me faire repérer dans une campagne de pub pour un mascara waterproof où j'avais une misérable ligne à dire sur l'importance de « laisser sortir ses émotions » en pleurant pour de faux.

Me voilà maintenant actrice pour de vrai et c'est le rêve de ma vie.

Je ne vais plus seulement montrer mon visage, ma peau, mon corps, je vais désormais pouvoir faire entendre ma voix. Qui plus est dans une série américaine à gros budget, moderne et engagée, qui fait la part belle aux femmes, aux reines, aux guerrières, à tous les physiques, toutes les nationalités, tous les âges et toutes les histoires. C'est le spin-off de Kings of Dawn, ce succès planétaire dont j'étais une fan absolue avant de rejoindre le casting de cette suite tant attendue.

Dites-moi que je ne rêve pas...

– Ouais frère, t'es toujours là ?

Bulle a relancé l'appel vidéo et sa voix de lascar me ramène à la réalité en faisant grésiller mon téléphone sur la table. Tous les regards dans le café se tournent à nouveau vers moi, amusés ou excédés. Ma coloc est l'une des filles les plus féminines que je connaisse, mais elle parle mal, parle fort, parle trop, se fout totalement des bonnes manières et du jugement des autres : c'est globalement pour ça que je l'aime. Et aussi parce qu'elle me fait hurler de rire.

– Alors, ton pompier canon ?

– C'était un vendeur de tapis au moins aussi moches et vieux que lui. Jelui ai laissé ton numéro au cas où tu voudrais un paillasson berbère à six mille boules pour essuyer tes pieds de queen.

– Ouais, enfin si je peux un jour quitter New York et rentrer à la maison !

– Le tournage commence quand ?

– Le mois prochain. Là on a juste découvert le scénario de la season one et fait une première lecture avec tout le cast.

– Willa, promets-moi de ne pas te mettre à parler anglais au milieu de tesphrases, de ne pas sortir avec un acteur américain de deux fois ton âge qui a soixante-dix fausses dents et des implants capillaires blond vénitien. Jure et crache !

– Promis, Bulle. Pour l'instant, j'ai juste fait copine-copine avec une autre actrice française, Garance Coste, une jolie blonde genre girl next door sauf qu'elle a le crâne rasé et trois kilomètres de jambes. Mais elle n'était même pas si énervante que ça, plutôt archi-sympa.

– OK, je la déteste déjà. Et je suis sûre qu'elle s'appelle Géraldine Dacosta comme tout le monde, en vrai !

– Parce que ton vrai prénom c'était Bulle, peut-être, avant de devenir uneimmense comique ratée ?

Ma copine prend un air outré.

– Bon, l'aéroport de New York a appelé, ils font embarquer tout le monde sauf une certaine Willa Larsson, son melon ne passe malheureusement plus les portiques de sécurité.

J'éclate de rire et j'enfonce mon bonnet à pompon en entier sur mon visage pour amuser ma meilleure amie. Cette folle me manque. J'ai passé des années à craindre le regard des autres sur moi, à attendre l'approbation de ma mère, les félicitations des profs, le désir des mecs, l'amitié des filles... Mais depuis que je travaille, que j'ai trouvé ma place dans ce monde, que j'ai appris à me regarder avec amour et être ma propre alliée, je me fiche bien des coups d'œil et des soupirs, de ceux qui pensent que j'en fais des tonnes, que je parle un peu fort, que je ris trop souvent et que je râle tout le temps.

Je suis ce que je suis. Et ce que je suis suffit.

(Et je veux bien le confesser : j'ai lu cette maxime un peu niaise sous la photo d'une fille parfaite allongée face à un coucher de soleil retouché sur Insta...)

– Je te jure que s'ils ne me proposent pas un autre vol dans l'heure, jerentre à pied ! beuglé-je à Bulle en espérant bien que tout le monde m'entende.

– T'as qu'à demander à ta nouvelle meilleure pote Garance Truc de teprêter un peu de ses jambes...

Sa voix faussement grognon me fait sourire.

– C'est toujours toi ma personne préférée, Bulle. Viens vivre avec moi àNew York pendant mes six mois de tournage, tu pourras vanner qui tu veux en français et je te présenterai des acteurs avec beaucoup trop de dents et de cheveux.

– Déso' Willa, je viens d'accepter un job de toiletteuse pour chiens enattendant de toucher mes trois euros d'indemnités d'intermittente du spectacle. Qu'est-ce' tu crois ? J'ai une life moi aussi !

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