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Historique

Chapitre 5 No.5

Nombre de mots : 1368    |    Mis à jour : 30/12/2021

nt elle faisait pour conserver en toute circonstance son humour et sa joie de vivre, moi qui étais plutôt un enfant taciturne. Gra

r la chance inouïe dont j’ai bénéficié en grandissant sous la houlette de ma merveilleuse aïeule. En revanche, l’école était mon cauchemar. No

famille avait décidé de me confier à Grand-Mère en dépit de son âge (elle avait alors 70 ans) et assurément c’était la meilleure décision à prendre : c’est ainsi que je devins résident permanent de Trévizac et fus inscrit à l’école de Saint-Ferréo

mps on appellerait cela du harcèlement, mais à cette époque nul ne se rebellait contre les maîtres et j’endurai en silence : trop jeune encore pour avoir la force de tourner la situation en dérision, je me taisais et m’enfermais dans une carapace qui me protégeait : j’appris ainsi la force de l’indifférence. Le seul point positif de cette année-là fut qu’elle se termina avec les événements de mai 68 : dès les premiers jours, M. Dondainas se posa en champion de la lutte finale, fit

briquet le laissait aisément comprendre, mais il était le cancre parfait. Gentil et un peu niais, il répondait toujours à côté lorsque le maître l’interrogeait, et ce dernier ne perdait pas une occasion de se moquer de lui publiquement. Peut-être qu’aux yeux de M. Dondainas

si ce nom sans y penser, et pendant des années ensuite – pendant tout le temps où nous nous som

apprit tout ce qu’un petit gars de la campagne connaît quasi instinctivement : comment siffler à travers un brin d’herbe fendu en deux, comment se faire un arc avec des branches de noisetier, où trouver des cèpes, comment pêcher des écrevisses… Grand-Mère aimait bien mon « gentil pe

t nous nous sommes perdus de vue. Je ne rentrais à Trévizac que du samedi midi au dimanche en fin de journée, et comme le château était à l’écart du village et que sa famille ne fré

famille, qui évoquait une place célèbre à Limoges, me rehaussa d’un certain prestige à mon arrivée en sixième. Toutefois, mon éternelle timidité, ma méfiance envers mes condisciples acquise au cours de mes années d’école

heures passées avec Bouboule. Malheureusement, je devais être un peu trop jeune pour me confronter à l’auteur de La Comédie Humaine(que je redécouvrirais quelques années plus tard avec passion) et le livre me tomba des mains. J’abandonnai alors pour quelque temps les romans et me plongeai dan

les fins de semaine, à faire ensemble des lectures de certaines pièces, dans lesquelles elle assumait les rôles féminins et moi les rôles masculins. Elle se souvint mêm

ous sommes tant amusés à lire ensemble, par exemple, La peur des coups, de Courteline !

e tutoyer Grand-Mère : je trouvais cela tellement incongru ! Le jour où nous avons lu Chat en poche, de Feydeau, et q

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