ses yeux bleus qui semblent presque trop grands pour son visage. Elle garde une trace visible de l'accident sous la forme d'une fine cicatrice blanche qui court depuis sa tempe j
ns le miroir s'appelle, Ella Sainton
le du miroir ! Je m'appelle Ella
a déserté ma mémoire emportant avec elle dix-huit ans de vie, jour où tout à basculer par-dessus le pont dans ce foutu ravin. Comment je le sais ? Ce sont eux qui me l'on dit, le soir où je me suis réveillée dans une chambre d'hôpital. Mon esprit était confus, je regardais autour de moi étourdie comme au sortir d'un long sommeil, ce
eur ma jolie, tout va bien, tu vas te sentir un peu débouss
ions auxquelles je n'ai pas su apporter de réponses, même pas la plus basique, comme mon prénom. Je n'ai pu que secouer la tête, seuls quelques sons mal articulés passaient mes lèvres, des sons étranges et incompréhens
our déçoit l'espoir que je garde de me retrouver et comme chaque
is toujours pas qui tu
ctoire, où nous avons des règles à respecter telle que l'heure du petit déjeuner. Lorsque je pénètre dans la grande salle, elle est inondée d'une lumière généreusement dispensée par le soleil de ce début d'été.
lut
ile à obtenir. À mon arrivée au centre, le fait que je m'isole ne convenait pas aux personnels soignants, ils ont essayé de m'obliger à me joindre aux autres pensionnaires. Cela contrariait ma volonté de refuser de me mêler au groupe, alors je laissais mon plateau intact sur la table et quitta
ffort d'en trouver la signification. Pourquoi le ferais-je ? Alors que je suis toujours incapable de retrouver dans les limbes de ma mémoire ma vie d'avant l'accident, alors chercher la signification d'un logo est très loin de mes préoccupations. Alerté par ma présence, il relève la tête, son regard sombre se promène brièvement sur ma silhouette, me détaille de haut en bas avant de revenir au livre posé près de son plateau comme s'il venait de décider que je ne méritais pas son attention. Face à tant de désinvolture, je suis tentée de lui balancer mon plateau à la figure au lieu de quoi, je m'installe à la table qui lui fait face. Mon instinct, mon ressenti et mes émotions qui sont les seules choses auxquelles je me fie, me disent qu'aussi contrariante que puisse être sa présence, je n'ai rien
e sensation bizarre, comme si sans m'y attendre je venais de retrouver une chose que j'avais perdue et qui m'avait manqué, beaucoup manqué. Je ne peux détacher mon regard de ce visage, cherchant dans les brumes de m
e médecin avait beau me dire que mon cerveau n'avait gardé aucune séquelle grave et irréversible de l'accident, mais qu'il me fallait être patiente, ma mémoire reviendrait dans quelques jours, quelques semaines, voire quelques mois. Ses paroles ne m'avaient pas plus rassuré que lorsqu'il m'avait affirmé que le cerveau étant une mécanique complexe
à mon réveil, j'ai vu arriver des gens de mon passé qui se revendiquaient de ma famille. Tout d'abord, il y avait eu cette belle femme, grande, brune, très distinguée dans son st
ée c'est merveilleux, j'ai
j'aimais le nuage de parfum fruité dont elle était entourée, parce qu'il me semblait familie
te retrouver enfin, j'ai eu si p
eu en retrait était grand, avec des cheveux grisonnants, il était vêtu d'un impeccable costume gris qu'il portait sur une chemise immaculée. Je lui trouvais un côté
al, très heureux de te revoir dans le
, un blouson léger sous lequel se dessinait un corps plutôt fin et sec. Ses cheveux châtain clair et bouclés étaient retenus en queue de cheval basse, il m'a fait penser à ces babas cool des seventies avec son style décontracté diamétralement opposé à celui du couple qui se tenait à présent un peu en retrait au pied de mon lit. Je remarquais son tein
e me retrouvais prise dans l'étreinte d'une paire de bras dont je n'avais gardé aucun souvenir, mais que j'avais ressentie comme une sorte de
s'étaient embués de larmes, dans ses parol
revoir ton si joli visage et tes grands yeux bleus, j'ai eu si peu