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Prémonition

Prémonition

5.0
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Résumé

Table des matières

** Thérésa ** J’ai pris un taxi pour Batterie 4 et j’ai fait le reste du chemin à pieds. A six heures trente j’étais dans la concession. A six heures quarante papa sort de la chambre, donc je suis dans les temps. J’ai enlevé la tenue que je portais afin de mettre un vieux pagne de l’ancien régime politique au pouvoir puis j’ai rangé mes vêtements dans mon sac. J’ai posé ledit sac au pied d’un des manguiers qui ornait notre concession avant de le recouvrir de feuilles mortes. Lorsque j’ai entendu la porte du derrière s’ouvrir, j’ai fermé les yeux et je me suis mise à tourner en rond en murmurant des paroles que même moi je ne comprenais pas. Papa (fronçant les sourcils) : Theresa !? Tu sors d’où à l’heure-là !? Moi (levant les yeux) : Bah de la maison ! Papa (me fixant) : Ne me pousse pas à bout Theresa ! Tu fais quoi là dehors ? Moi (le fixant) : Je suis venue prier dehors pour ne pas déranger Ruth. Tu crois que tu es le seul à avoir rendez-vous avec l’Esprit Saint ? **** *** ** * Affaire à suivre 💥

Chapitre 1 Chapitre 01

Chapter 1 : La fille du pasteur

** Theresa **

J’étais tranquillement assise dans un des salons VIP loué par mon groupe d’amis et moi-même entrain de siroter mon verre. J’ai fini par me lever afin d’aller directement au bar prendre place sur un des sièges en plein cœur de la salle. J’ai posé mon verre vide sur la table, puis je me suis mise à jouer d’une manière sensuelle avec la brochette d’olives qui s’y trouvait en balayant la salle du regard.

Une fois que la salle a été passée un crible de mon simple regard ornée d’un smokey eyes, je suis tombée sur une de mes proies. J’ai léché mes lèvres en le fixant droit dans les yeux avant de lui tourner le dos en fixant le barman qui m’a simplement sourit en secouant la tête. Il m’a servi un autre verre, que j’ai bu d’un trait avant de me lever. J’ai ajusté ma robe qui laissait apparaitre le bas de mes fesses avant d’avancer vers la piste de danse.

J’ai fait un clin d’œil au Dj qui a hoché la tête avant de changer de musique. J’ai de nouveau posé mon regard sur ma cible sans plus jamais le décoller. J’ai d’abord commencé à faire des mouvements lents au rythme de la musique avant qu’on n’entre dans le vif du sujet. Je me suis alors mis à mimer les paroles de cette chanson en le fixant les yeux dans les yeux.

« Put it down and free up time,

Move up your waistline

Every girl, all over the world

Aww...

I’m so exited it’s already weekend

We keep it 100, yeah we never pretend

Can’t my friend ans your friends dem be friends

See that level girl dem whining different

Girl a whine so different Eh

Girl a whine so different

Girl a whine so different Eh

Girl a whine so different

Girl a whine so different Eh

Girl a whine so different

See the girl a move so different Eh … »

[Music : Suh different - Patroniking]

J’ai dansé en me déhanchant tout le long de la chanson tout en le fixant droit dans les yeux. Il n’a pas mis long feu à me rejoindre sur la piste de danse. Quelques frottements par ci et par là puis il a commencé à avoir les mains un peu trop baladeuses pour le public.

Moi (lui murmurant dans le creux de son oreille) : Tu veux qu’on aille dans un endroit un peu plus… [Sensuellement] discret ?

Lui (souriant) : Bien sûr !

Je me suis écartée de lui en me rendant dans le salon qu’on avait loué, j’ai récupérer ma pochette que j’ai bloqué sous mon aisselle afin d’ajuster ma robe avant de l’attraper dans la paume de ma main. Je l’ai rejoint dans l’entrée de la boite de nuit. Il a posé ses mains sur mes fesses avant de me rouler une pelle qui m’a laissé presque dans les vapes. J’ai simplement souri en le suivant jusqu’à sa voiture.

Une range over Vélar s’il vous plait ! J’ai voulu tomber dans les pommes, mais je ne voulais pas faire la fille qui n’a jamais vu de belles voitures. J’ai jubilé dans mon cœur en montant dans cette petite merveille. Il est passé de l’autre côté avant d’introduire la clé dans le contact et de démarrer. J’ai mis le lecteur de music puis je me suis mise à esquisser des pas de danse sur mon siège sous le regard amusé du gars.

Moi (le fixant) : Il y a quoi de risible !?

Lui (fixant la route) : Je te trouve vachement chaude dis donc !

Moi (soutenant son regard) : c’est toi qui me mets dans cet état…

Il a posé sa main droite sur ma cuisse pendant que celle de gauche tenait le volant. Il s’est mis à me caresser sensuellement en passant devant l’entrée de mon jardin secret sans pour autant le toucher. Lorsque j’ai eu marre de son petit jeu, j’ai moi-même pris sa main en l’envoyant dans ma grotte en le fixant droit dans les yeux. Je me suis mise à simuler l’acte en gémissant sans prendre des gants jusqu’à la jouissance.

Il a retiré ses doigts rempli de mouille en me les mettant devant le visage, sans me faire prier je les ai léchés. Au même moment, il garait dans le parking du Radisson Blu. Il a retiré la clé du contact avant de descendre et faire le tour du véhicule afin de m’ouvrir la portière. Il m’a pris la main avant qu’on ne se dirige vers l’entrée du bâtiment. Il s’est arrêté à l’accueil afin de payer la chambre et prendre le passe puis il m’a rejoint devant l’assesseur. Une fois que celui-ci s’est refermé les hostilités ont commencés.

Lorsqu’on est arrivé à l’étage ou se trouvait la chambre il était torse nu et la braguette du pantalon baissée. Nos bouches ne se décollaient plus l’une de l’autre. C’est tout brouillant qu’il a ouvert la porte de la chambre et l’a refermé avec son pied. Il m’a posé sur le lit avant de baisser son pantalon et de se jeter sur moi.

Lorsque j’ai ouvert les yeux, j’étais toute seule dans la chambre. J’ai pris l’enveloppe et le mot qui était posé sur l’oreiller : « La chambre est payée jusqu’à douze heures. Le petit déjeuner y compris ». Lorsque j’ai ouvert l’enveloppe il y avait des billets violets à n’en plus finir. Je me suis laissé tomber sur le lit en jetant les billets de banque sur moi en riant.

Après quelques minutes à me prélasser, j’ai quitté le lit puis je me suis mis à regrouper les billets en les comptant. Je n’arrivais pas à croire qu’il y avait pas plus ni moins que cinq cent mille franc CFA entre mes mains. J’ai rangé l’enveloppe dans mon sac, puis je me suis rendue dans la salle de bain prendre une bonne douche. J’ai enfilé ma robe et un manteau par-dessus avant d’enfiler mes chaussures et de mettre les voiles.

J’ai pris un taxi pour Batterie 4 et j’ai fait le reste du chemin à pieds. A six heures trente j’étais dans la concession. A six heures quarante maman sort de la chambre donc je suis dans les temps. J’ai enlevé la tenue que je portais afin de mettre un vieux pagne de l’ancien régime politique au pouvoir puis j’ai rangé mes vêtements dans mon sac. J’ai posé ledit sac au pied d’un des manguiers qui ornait notre concession avant de le recouvrir de feuilles mortes.

Lorsque j’ai entendu la porte du derrière s’ouvrir, j’ai fermé les yeux et je me suis mise à tourner en rond en murmurant des paroles que même moi je ne comprenais pas.

Papa (fronçant les sourcils) : Theresa !? Tu sors d’où à l’heure-là !?

Moi (levant les yeux) : Bah de la maison !

Papa (me fixant) : Ne me pousse pas à bout Theresa ! Tu fais quoi là dehors ?

Moi (le fixant) : Je suis venue prier dehors pour ne pas déranger Ruth. Tu crois que tu es le seul à avoir rendez-vous avec l’Esprit Saint ?

Papa (gonflant les narines) : Et tu es sortie par où !? A peine j’ouvre la porte. Je t’ai déjà dit de ne pas me pousser à bout.

Moi (sereine) : J’ai demandé à Eliakim de fermer la porte derrière moi ! Parce que lorsqu’on prie on a les yeux fermés !

Papa (me fixant) : …

Moi (roulant les yeux) : Tu peux aller lui demander si tu veux [rentrant dans la maison]

Papa (me fixant) : Et tout d’un coup tu as fini de prier !?

Moi : Tu m’as coupé le feeling et bientôt l’heure du culte !

Je me suis rendue dans la chambre en soupirant avant de me jeter sur mon lit. Je n’ai eu droit qu’à quelques heures de sommeil avant que maman ne vienne cogner devant notre porte. J’ai longuement soupiré avant de me lever et d’aller dans la salle de bain. J’ai pris ma douche en boudant puis je me suis assise devant le miroir. J’avais encore les séquelles de la nuit dernière sur mon visage c’est-à-dire cernes et autres…

Je suis sortie de la salle de bain pour laisser la place aux autres. J’ai fait sortir des vêtements que j’ai posés sur le lit avant de commencer à m’habiller. J’ai induis mon corps de crème avant d’enfiler mes vêtements.

Ruth (boudant) : Tu es toujours obligé de te mettre nu devant les gens !?

Moi (rire) : Toi là pardon ! On est deux femmes, tu as honte de quoi ? De qui ?

Ruth (me tournant le dos) : De personne. Mais je n’aime pas c’est tout. Je n’ai pas envie de voir des choses qui pourraient me troubler.

Moi (éclatant de rire) : Qu’est-ce que j’ai sur moi que tu n’as pas et pourrait en plus te troubler ? Tu as vraiment de ces choses hein…

Ruth (haussant les épaules) : Bref, je n’ai pas envie de débattre…Tu ne mets pas de slip ?

Moi (boutonnant ma chemise) : Je n’en mets jamais et tu le sais !

Ruth (Ouvrant grand les yeux) : Même pour aller à l’église. Tu sais qu’on est toujours au premier rang.

Moi (peignant mes cheveux) : Et alors ? Le pasteur c’est mon père, il va faire quoi avec ma foufoune ? De plus n’est-ce pas le Seigneur regarde au cœur et non à l’habillement ?

Ruth (sortant de la chambre) : Mieux je m’en vais !

Moi (devant le miroir) : Comme tu veux [fixant le miroir] Alors quel maquillage vais-je mettre aujourd’hui… ?

J’ai opté pour un truc vraiment simple, de peur que le pasteur commence à me faire le bruit dans la voiture. [Soupire] Comme toujours, j’étais la dernière à être prête ce sont les visages bien froissés qu’ils sont montés dans la voiture alors que moi j’étais très souriante. Bref, s’ils ne veulent pas qu’ils sautent et calent en l’air !

On a embarqué et on s’est mis en route vers l’église. Le couple pastoral est allé s’enfermer dans le bureau pendant que nous sommes rentrés dans l’église quelques minutes plus tard ont commençait avec les louanges et les adorations. Le pasteur et sa femme sont rentrés au moment de prendre le repas du seigneur. Une fois celui-ci pris, les offrandes et les dîmes données, on a pu passer à la parole.

J’écoute la parole d’une oreille distraite. Perso, ce n’est pas que je suis athée, juste que y a certaines choses qui ne me parlent pas ! Il a bien dit dans sa parole, je ne sais plus quel verset « crois en Dieu toi et ta famille vous sauvez sauvé ». Mes deux parents sont croyants, ma sœur et mes frères aussi ! Alors pourquoi je vais me priver de certaines choses alors que techniquement, je suis sauvée ?

De plus, y a tellement de contraintes qu’à la fin je ne sais pas si on vit ou on survit. On a tous grandit comme qui dirait à l’église. Les autres se conforment aux règles sans rechigner, mais avec moi c’est beaucoup plus compliqué. J’ai l’impression qu’on n’est pas dans le même monde. Qu’on ne vit pas les mêmes réalités, limite si on est de la même famille. J’ai tellement de fardeaux sur mes épaules parce que justement ‘ Je suis la fille du pasteur’ et je me dois d’être parfaite et autre.

C’est cette perfection-là que mon père cherche délibérément en moi sans jamais la trouver. Ce qui fait que je suis le vilain petit canard, l’enfant qui donne les sueurs froides. En bref, je représente tout ce qu’il ne faut pas être…Et je le vis plutôt bien ! Il a ses autres enfants pour l’honorer, moi c’est peine perdue. Ampoule grillée, je n’ai plus peur du court-circuit. Tout ce qu’ils disent me passe par-dessus la tête !

Ruth (me pinçant la cuisse) : Le culte est fini ! Tu étais ou ?

Moi (prenant mon sac) : Quelque part dans mon monde…

Ruth (soupirant) : Toi vraiment…

Elle s’est mise à aller saluer tous les membres de l’église pendant que moi je me suis directement dirigée vers la voiture. Je n’ai pas eu mon quota d’heures de sommeil, donc je ne suis pas en forme. J’ai traversé la route afin de prendre le taxi sans saluer personne. Je suis montée dans le taxi et j’ai fermé les yeux jusqu’à destination.

Je lui ai donné son argent, puis j’ai récupérer le sac que j’avais caché dans les feuilles puis je suis allée me coucher. C’est la sonnerie de mon téléphone qui a fait en sorte que je me réveille.

Moi (voix cassée) : Allô ?

Julien (haussant le ton) : Theresa tu me prends pour qui !?

Moi (soupirant) : Arrête de crier ! Je ne suis pas sourde et je ne compte pas le devenir à cause de toi.

Julien (hors de lui) : Je cris si je veux ! C’est moi que tu prends pour un con n’est-ce pas ! Comme tu penses que toi et moi avons le même âge, tu te permets de faire ce que tu veux non !? Sache une chose, ce n’est pas avec moi que tu ferras ça. Tu m’entends !?

Moi (d’un ton sec) : Julien je t’ai dit de baisser d’un ton ! Tu ne me parles pas comme à un chiffon parce que je n’en suis pas un. Si tu ne voulais pas que je te considère comme mon égal il ne fallait pas draguer une lycéenne qui est largement plus jeune que toi ! Dès lors que je t’ai vu nu, toutes les théories sur l’âge, tu peux les mettre ou je pense ! Maintenant ne compose mon numéro que lorsque tu auras retrouvé ton timbre vocal normal.

Click !

Il y a des gens qui ne se sentent plus dans le Gabon là hein ! Comme on a dit que Libreville c’était pour eux. J’ai longuement soupiré avant de me lever et de me rendre dans la salle de bain afin de laver mon visage, puis je me suis rendue dans la cuisine afin de manger quelque chose. Je me suis servie puis je me suis affalé sur le canapé devant mon émission télévisé préférée.

Lorsque j’ai entendu le bruit de la voiture du pasteur, j’ai très vite changé de chaines. Je ne veux pas qu’on vienne me raconter la bible pour la simple et bonne selon laquelle MTV est une chaine du diable ! Vous vous rendez compte qu’on n’a même pas le droit de regarder les chaines comme trace et consort ? Encore moins les émissions que j’aime bien tel que Ex on the Beach ; Geordies shore pour ne citer que ceux-ci. La seule chaine qui est admise dans sa maison à volonté c’est Benie TV ou EMCI. Si ce n’est pas ça, mon frère laisse tomber !

C’est le week-end qu’on peut rester devant la télévision jusqu’à vingt-trois heures, passée cette heure il faut rentrer sa télévision dans sa chambre. En semaine c’est vingt heures à tout petér. Donc je suis obligé de me concentrer sur mon téléphone et même là c’est encore une autre paire d’ennuie. En bref, ce n’est pas rose tous les jours dans cette maison.

Ici, tu es obligé de cacher ta vraie nature et c’est ce que les autres ont compris, pas moi ! J’ai du mal à jouer l’hypocrite. Je n’aime pas me montrer sur un autre jour que celui que je vis tous les jours. Raison pour laquelle je suis le vilain petit canard ! Theresa est toujours trop ci ou trop ça ; elle n’est pas x ou y et la meilleure ; qu’elle prenne l’exemple sur sa sœur Ruth. L’enfant chérie [soupire]

[Bruit de porte qui s’ouvre]

Le pasteur (rentrant dans la pièce) : Pourquoi tu n’étais pas aux cours aujourd’hui ?

Moi (fixant l’écran) : J’étais fatiguée !

Le pasteur (rire nerveux) : Theresa, je t’ai déjà dit de ne pas me pousser à bout ! Tu es fatiguée que tu fou quoi ici !? Tu crois que je ne t’ai pas vu presque dormir pendant le culte d’aujourd’hui ? Tu es fatiguée que tu as fait quoi ?

Moi (posant mon plat) : Tu fais ton culte pour moi ou bien pour tes fidèles ?

Le pasteur (haussant le ton) : TU NE ME PARLE PAS COMME CA THERESA ! JE NE SUIS PAS TON COPAIN !

Maman (soupirant) : Paul s’il te plait…

Le pasteur (la fixant) : Paul rien du tout ! Elle fait quoi ici pour être fatiguée ? Les cours ne durent même pas plus de quarante minutes, quelle est cette fatigue-là qui l’anime ? Elle va dire que c’est l’école ? C’est limite si elle gagne des dix à chaque trimestre, même Ruth qui est dans une série scientifique daigne faire les cours à l’église, mais elle non ! On ne doit pas parler non c’est la reine mère.

Moi (me levant) : Je peux m’en aller ou bien !?

Le pasteur (soutenant mon regard) : Bien sûr ! Votre majesté veut quelque chose d’autre ? Tu ne veux pas que je me mette à genoux devant toi afin que tu me marches dessus aussi ? Mais quel genre de personne tu es Theresa ? Dis-moi un peu parce que tu as quand-même difficile à cerner. Pourquoi tu ne peux jamais faire ce qu’on te demande ?

Moi (le fixant les yeux larmoyants) : Excuse-moi monsieur Le pasteur ! Excuse-moi de ne pas être la fille que tu aurais voulu ! Vraiment désolé de te donner tant de fil à retordre. Il faut m’excuser parce que je suis juste Theresa, le vilain petit canard, celle qui ne faut jamais ce qu’on lui demande. Excuse-moi de ne pas être comme la sainte Ruth. Excuse-moi de te décevoir à chaque fois.

Je suis allé poser mon assiette dans l’évier avant d’aller m’enfermer dans la chambre. C’est ce genre de discussion que fait en sorte que je préfère mettre une grande distance entre cet homme et moi. On ne pourra jamais s’entendre pour la simple et bonne raison qu’on n’est pas pareil ! Et on sait tous que Paul n’aime et n’accepte pas ce qui n’est pas comme lui. Il n’y a pas une personne qui a peur de la différence plus que lui. Même si c’est dur à comprendre, j’ai fini par comprendre.

Ruth (se posant sur mon lit) : Ça va ?

Moi (les écouteurs aux oreilles) : J’ai l’air d’une personne qui ne va pas bien ?

Ruth (soupirant) pourquoi est-ce que tu ne fais simplement pas ce qu’il te demande ? Il veut que tu fasses les cours fondements du royaume, fais les ! Il veut que tu travailles à l’école, travaille. Tu ne trouves pas que ta vie serait beaucoup plus simple si tu te conformes à tes règles ?

Moi (me retournant) : Tu dis ça parce que toi tout le monde t’aime. Tu es l’enfant parfait, l’enfant chérie. Tu ne vis pas ce que je vis, tu ne subis pas ce que je subis.

Ruth (me caressant la jambe) : C’est parce que tu es têtue ! Tu n’as que seize ans, conforme toi aux règles, tu refuses. Tu crois qu’en te dressant comme un I devant chacune de ses décisions, il va se comporter comment avec toi ?

Moi (soupirant) : Ruth, je suis fatiguée, je veux dormir.

Elle est restée quelques minutes de plus dans la chambre en essayant de me parler, mais mon silence a eu raison d’elle. Elle a fini par s’en aller. J’ai mis la musique à fond dans les écouteurs avant de fermer les yeux et de m’en dormir. Je me suis réveillée quelques heures plus tard.

[PING : Whatsapp]

Mine : On peut discuter ?

J’ai lu le message sans y répondre. Il ne s’est pas encore bien calmé donc je préfère lui laisser le temps de le faire. Je suis sortie de la chambre prendre un verre d’eau avant de retourner dormir. Le lendemain, cinq heures nous a trouvé debout. Nous sommes passés sous la douche à tour de rôle avant d’enfiler nos tenues. J’avais un nombre incalculable de messages de Julien, que j’ai bien sûre ignoré.

J’ai glissé mon smart phone dans mon sac ainsi que mon chargeur et mes écouteurs avant de me rendre dans le salon. J’ai posé mon sac sur le coussin avant de m’asseoir autour de la table afin de prendre mon petit déjeuner en attendant le pasteur. Le petit dej pris, ses enfants ont chargé ses affaires dans la voiture avant qu’on n’y aille tous s’y installer et se mettre en route.

Nous sommes tous à Notre Dame de Quaben comme ça, donc il n’y a pas trop de détours à faire. Nous sommes une fratrie de trois. Ruth, la plus grande a dix –huit ans et est en classe de terminale C. Ensuite moi-même, seize ans en seconde LE et enfin Eliakim, treize ans en quatrième. Enfin, il a garé devant le portail comme pour nous dire que c’est impossible de faire l’école buissonnière [soupire]. J’étais la première à descendre en mettant mes écouteurs et en me rendant dans ma salle de classe.

J’ai carrément oublié les bonnes manières, je m’appelle Theresa Ivala et comme je vous l’ai notifié plus haut j’ai seize ans. Mes parents Rosalie et Paul Ivala ont trois enfants et sont tous deux à la tête d’une église. En ce qui concerne nos relations, ce n’est pas rose tous les jours ! J’arrive un tant soit peu à m’entendre avec ma mère, mais pour ce qui en est de mon père….Le courant est totalement coupé !

J’ai souvent l’impression qu’on n’est pas de la même famille vu la façon dont il me traite. Vous direz que c’est parce que suis têtue, mais ça ne veut absolument rien dire. Il y a une certaine manière de se comporter avec son enfant qu’importe le degré d’impolitesse que ce dernier a et ce n’est pas ce que je vois. On se tolère, c’est vrai mais ça s’arrête là.

Avec Ruth, c’est moyen ! Elle est l’enfant chérie, l’enfant parfait et pour être honnête il y a des jours ou ça me fou les boules ! Mais je ne la déteste pas, c’est ma grande sœur et ce n’est pas de sa faute si le pasteur l’aime beaucoup plus. En bref, elle est coincée, il faut même voir la longueur de sa robe à mi- mollet [rire]. Alors que la majorité des filles c’est limite si sa dépasse les genoux.

En ce qui concerne Eliakim, c’est mon type. C’est lui qui me correspond le plus, il fait ses coups fourrés en douce sans que les parents ne sachent. D’autant plus que toute l’attention des parents est portée sur moi, donc il est à l’aise. Je n’ai qu’à inventer un truc pour qu’il puisse confirmer sans que je n’aie rien à lui dire.

-

A la fin des cours, j’ai attendu Eliakim et c’est ensemble qu’on a traversé la route afin de prendre le taxi. On arrêtait chaque taxi qui passait jusqu’à ce que la voiture de Julien vienne garer devant nous. J’ai fait mine de ne rien voir, mais c’était impossible.

Julien (nous fixant) : Grimpez ! Je vous dépose chez vous.

Moi (d’un ton sec) : Non merci !

Julien (soupirant) : Theresa je suis désolé…Je veux juste qu’on discute.

Moi (roulant les yeux) : Tu empêches les taxis de se garer, on veut rentrer chez nous…

Julien (me fixant) : Theresa s’il te plait…

J’ai longuement soupiré avant de me décider à monter dans la voiture ainsi qu’Eliakim. On s’est rendu au chaud chaud de glass afin d’aller prendre à manger avant qu’il ne gare à quelques rues de chez moi. J’ai donné les sachets à Eliakim ainsi que les clés de la maison en restant assise sur le siège du côté passager.

Julien (me fixant) : On peut discuter ?

Moi (levant les yeux) : Je t’écoute.

Julien (me fixant) : La nuit de samedi à dimanche, tu l’as passée ou ?

Moi (roulant les yeux) : Tu veux discuter ou me faire passer un interrogatoire ?

Julien (soutenant mon regard) : C’est pour cette raison que je suis toujours énervé contre toi. On ne peut jamais avoir de discussion normale, il faut toujours que tu me prennes de haut.

Moi (levant les yeux) : Je ne te prends pas de haut Julien. Si je voulais répondre à des questions, je serais au moment même où l’on parle au poste de police. Tant que je n’y suis pas, je ne vois pas pour quelle raison je répondrais à un interrogatoire.

Julien (pouffant) : Ok ! Je vais aller droit au but

Moi (croisant mes bras) : Je n’attends que ça…

Julien (me fixant) : On m’a dit qu’on t’avait vu avec un homme la nuit de Samedi à Dimanche au Radisson Blu.

Moi : Et ?

Julien (rire nerveux) : Et tu n’as rien à dire !? Tu n’as aucune explication à me fournir. Pour toi c’est tout bonnement normal qu’on aperçoive ma meuf avec un homme dans les hôtels de luxe ?

Moi (le fixant) : Oui, je ne vois pas ce que je peux dire étant donné que tu accordes plus de crédit aux dires d’une personne qui s’appelle « ON » qu’à ta propre petite amie. Si tu crois aux bêtises qu’on te raconte, mieux tu déverrouilles la portière et je m’en vais ! Ca nous fera gagner en temps. [Prenant mon sac]

Julien (m’attrapant la main) : Theresa je n’ai pas dit ça. Je veux simplement te poser la question pour justement avoir ta version des choses.

Moi (l’interrompant) : C’est faux Julien ! Tu crois que la manière dont tu m’as parlé la dernière fois c’est le ton d’une personne qui veut avoir ma version des faits ? Comme pour toi je suis une menteuse, une bordelle que ma vie c’est aller me faire baiser dans les hôtels. Un moment donné, même si tu ne crois pas en moi respect au moins le statut de mon père. Parce qu’en me traitant de tous les noms, tu es simplement en train de me faire comprendre que mon père a engendré et élevé une marie couche toi là ! Et d’ailleurs, quels sont ces gens qui n’ont rien d’autre à faire que parler de ma vie ? Le nom de ta source c’est quoi ?

Julien (soupirant) : Ne le prends pas comme ça Theresa.

Moi (haussant le ton) : Il est hors de question que tu viennes me gronder alors que toi-même tu n’es pas sûre de tes informations. J’ai toujours été clair avec toi, si tu vois que je ne te conviens plus tu me dis et on arrête les frais. Je n’ai pas envie de perdre mon énergie dans une relation qui n’a ni tête ni queue. Soit on est ensemble et tu me fais confiance, soit chacun continue son chemin.

Julien (soupirant) : Theresa, comprends aussi qu’il s’agit de mon cousin. Pour quelle raison il va me mentir ?

Moi (pouffant de rire) : C’est ton cousin qui te l’a dit !? Don c’est à cause de ton cousin qu’on a cette discussion Julien ? C’est à cause de Severin que tu es en train de me prendre la tête [rire] déverrouille les portières Julien pardon.

Julien (confus) : Mais…

Moi (haussant le ton) : Nzamba déverrouille les portières je vais descendre ! [Bougeant nerveusement mon pied] Quand je pense que c’est à cause de ce rigolo de Severin qu’on est en train de se disputer ! Quand l’imbécile là vient te raconter les histoires sur moi, il a tout d’un coup oublié de te dire qu’il m’a dragué ! Qu’il a fait plusieurs mois à courir derrière mon cul et que je l’ai envoyé balader.

Julien (ouvrant grand les yeux) : Severin ne peut pas me faire ça Theresa…C’est mon cousin ! On a dormi dans la même maison lui et moi. Il ne peut pas essayer de me trahir de cette manière !

Moi (le fixant) : Et c’est moi l’enfant de Ivala qui suis une menteuse !? Peut-être que si j’étais allé à l’hôtel avec lui tu m’aurais cru !

J’ai ouvert mon sac afin de prendre mon téléphone et je suis rentrée dans la messagerie whatsapp. Je lui ai montré la discussion que j’ai eue avec Severin sans pression. Je savais qu’un jour ces messages-là allaient me servir, merci aux sauvegardes whatsapp.

Julien (soupirant) : Je suis désolé Theresa…Je voulais simplement avoir le cœur net tu sais.

Moi (d’un ton sec) : Tu n’es pas le seul à entendre des rumeurs ! Moi aussi j’entends des choses sur toi cependant je ne les prends pas pour argent comptant. Pour la simple et bonne raison que je te fais confiance. Mais je vois que ce n’est pas ton cas. Je le répète Julien, je ne suis pas avec toi pour tuer le temps. J’ai des projets et des objectifs à atteindre ! Si tu vois que ce n’est plus bon, ne me perds pas plus le temps.

Julien (d’une voix douce) : Theresa, tu sais que je t’aime. J’ai juste été pris dans une spirale de jalousie. Je te fais confiance…

Moi (levant les yeux) : Ce n’est pas ce que je viens de voir. Bref ! Il faut que je rentre.

Julien (me fixant) : On se voit ce soir ? [Déverrouillant les portières]

Moi (prenant mon sac) : Non ! Il est préférable que chacun reste dans son coin un moment. [Ouvrant la portière] bye !

J’ai fermé la portière derrière moi en faisant abstraction de Julien qui était en train de m’appeler. J’ai mis mes écouteurs puis j’ai marché jusqu’à la maison. J’ai retiré mes chaussures devant la porte avant d’entrer dans la maison. Eliakim me fixait en secouant la tête sans rien dire.

Moi (le fixant) : Quoi ?

Eliakim (souriant) : Tu as une faculté à baratiner qui me laisse sans voix !

Moi (éclatant de rire) : Il le faut bien ! Dans cette vie, c’est l’intérêt qui guide l’homme.

Eliakim (secouant la tête) : En tout cas, je te donne les mains Krkrkrk

J’ai continué mon chemin jusque dans la chambre. J’ai posé mon sac sur le lit puis je me suis rendue dans la salle de bain. Au sortir de celle-ci, je me suis rendue dans le séjour me jeter sur les plats devant la télévision. Quant à Severin, il ne perd rien pour attendre.

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Mis à jour : Chapitre 26 Chapitre 26   09-26 18:17
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