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Amours et désastres

Amours et désastres

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Résumé

Table des matières

Assise dans mon coin de la vaste cellule, j'observe les autres détenus discuter gaiement entre elles. Trois ans que je suis dans cette prison et malgré la bonne attitude que j'ai adopté pour éviter les embrouilles, on m'a toujours traité comme une nouvelle venue. Qui a dit que la prison était un endroit agréable ? Je broie du noir et je me demande quand est-ce qu'on me libérera enfin de cet enfer. Je suis ici pour cinq années. Je viens à peine de boucler trois ans donc il me reste encore deux bonnes années. Après mon arrestation à l'aéroport à cause de Gareth, j'avais nié tout en bloc, j'avais jurée ne l'avoir jamais drogué mais malheureusement ils avaient des preuves contre moi. Une vidéo provenant de la caméra de surveillance de l'hôtel qui me montrait clairement entrain de mettre la poudre dans le verre de Gareth puis les examens médicaux qu'il a fait par la suite. J'allais à peine récolter une peine de quelques mois ou d'un an d'emprisonnement si deux de mes anciennes victimes que j'avais drogué et escroqué n'avaient pas eu vent de l'affaire et n'étaient venus porter plainte eux aussi. C'étaient des hommes riches et en plus du pouvoir de Gareth j'ai écopé d'une peine de cinq ans de prison ferme. J'ai tellement la haine rien qu'en me remémorant tout ce que j'ai vécue depuis que je suis enfermée ici. Mes codétenus étaient dans leurs discussions animés et on pouvait entendre dans les cellules voisines des chuchotements, des cris et des rires.

Chapitre 1 Prologue

Prologue

*** JESSICA TOUMO

Assise dans mon coin de la vaste cellule, j'observe les autres détenus discuter gaiement entre elles. Trois ans que je suis dans cette prison et malgré la bonne attitude que j'ai adopté pour éviter les embrouilles, on m'a toujours traité comme une nouvelle venue. Qui a dit que la prison était un endroit agréable ? Je broie du noir et je me demande quand est-ce qu'on me libérera enfin de cet enfer. Je suis ici pour cinq années. Je viens à peine de boucler trois ans donc il me reste encore deux bonnes années. Après mon arrestation à l'aéroport à cause de Gareth, j'avais nié tout en bloc, j'avais jurée ne l'avoir jamais drogué mais malheureusement ils avaient des preuves contre moi. Une vidéo provenant de la caméra de surveillance de l'hôtel qui me montrait clairement entrain de mettre la poudre dans le verre de Gareth puis les examens médicaux qu'il a fait par la suite. J'allais à peine récolter une peine de quelques mois ou d'un an d'emprisonnement si deux de mes anciennes victimes que j'avais drogué et escroqué n'avaient pas eu vent de l'affaire et n'étaient venus porter plainte eux aussi. C'étaient des hommes riches et en plus du pouvoir de Gareth j'ai écopé d'une peine de cinq ans de prison ferme. J'ai tellement la haine rien qu'en me remémorant tout ce que j'ai vécue depuis que je suis enfermée ici.

Mes codétenus étaient dans leurs discussions animés et on pouvait entendre dans les cellules voisines des chuchotements, des cris et des rires.

— SILENCE !

Je sursaute sous le coup de la surprise mais me reprend assez vite. Malgré les années passées ici, je n'arrive toujours pas à m'habituer aux ordres secs et surprenant des gardiennes. La gardienne qui avait tonné apparaît assez vite dans notre champ de vision avec son bâton en main. Le calme qui s'installait à chaque passage d'une gardienne est stupéfiant. Tout le monde reprenait sa place en toute tranquillité. La gardienne était accompagné d'un policier. À chaque fois que je vois ces hommes en tenue, la chair de poule qui me parcours le corps est terrifiant.

— Qui est Jessica Toumo ici ?

Je lève la main en tremblant tout en répondant.

Moi : C'est moi.

— Tu es appelée dans le bureau du directeur.

Elle m'ouvre la cellule et le policier me toise de la tête aux pieds avant de m'ordonner.

— Devant moi.

Je le devance sans piper mot. Mon cœur bat la chamade mais je n'ose pas poser de questions. Je me demande pour quelle raison le directeur de la prison demande à me voir. Je fais un rapide bilan dans ma tête pour voir où j'avais fait une faute mais le ne vois rien du tout. Si j'ai bien appris une chose dans les murs de cette prison, c'est qu'on ne pose pas de question. On te donne un ordre et tu exécutes c'est tout. Le policier me devance à un moment pour ouvrir la porte du bureau du directeur et malgré la peur qui m'anime, j'entre docilement dans la pièce.

Moi (inclinant légèrement la tête): Bonjour monsieur le directeur.

— Bonjour mademoiselle Toumo. Asseyez-vous là.

Je m'assieds en face de lui dans le siège qu'il m'a indiqué.

— Ça fait trois ans que vous êtes ici n'est-ce pas ?

Moi : Oui monsieur le directeur.

— Nous avions étudié votre dossier et avions pris une décision. Compte tenu de votre comportement irréprochable de ces trois dernières années passées dans cette prison, nous avions décidé de vous libérer pour bonne conduite.

Je fais une pause dans ma tête, le temps de bien assimiler la nouvelle et de me demander si c'était vraiment un rêve ou la réalité.

Moi (la voix enrouée): Vous êtes sérieux ?

— Très sérieux mademoiselle Toumo. J'espère que vous aviez tiré des leçons de votre ancienne vie et que vous prendrez à profit cette nouvelle chance qu'on vous offre pour une vie plus rangée. Voici vos papiers. Vous pouvez les signer et sortir.

Je n'en reviens toujours pas. Je prends le stylo d'une main tremblante et signe avec empressement avant de remercier le directeur. La gardienne me remet mes affaires et accompagné d'un policier, je mets pieds dehors. Je suis tout d'abord frappé par la lumière du soleil mais je me reprends assez vite. Je souffle un bon coup d'air frais et ferme les yeux pour mieux savourer ce vent de liberté.

Trois ans que je n'ai plus respiré cet air. Trois longues années que je n'ai plus ressenti le picotement des rayons de soleil sur ma peau. J'ouvre les yeux et les referme la seconde qui suit avant de les rouvrir pour bien m'assurer que ce que je vis actuellement n'est pas le fruit de mon imagination. Par surprise, je me retrouve dans les bras d'une personne. Je reconnais assez vite ce parfum et cette silhouette et resserre l'étreinte autour d'elle. C'est ma mère. Notre moment câlin mère-fille dure un moment avant qu'on ne se relâche.

Maman : Je suis si contente de te voir hors de cette maudite forteresse (la prison). Bienvenue à la liberté chérie.

Moi : Merci maman. Comment as-tu su que je sortais aujourd'hui ?

Maman : J'avais entrepris les démarches pour ta libération pour bonne conduite depuis quelques mois avec mon avocat. Je ne t'avais rien dit pour ne pas te donner de fausses espoirs au cas où ça n'aurait pas marché.

Moi : Merci beaucoup pour tout maman.

Maman : C'est mon rôle de mère de prendre soin de toi chérie. Quittons cet endroit s'il te plaît.

Je souris et la suis dans sa voiture. Ma mère est une cousine éloignée de la mère de Salewa. Elle avait emménagé en Côte d'Ivoire pour son boulot quand j'avais 16 ans et m'avait laissé sa maison qui comprenait l'appart de deux chambres salon où je vivais. Elle ne m'avait pas laissé seule livré à moi-même rassurez-vous. Elle m'avait prise une gouvernante qui s'occupait de moi et je partais au village chez ma tante Rose (la mère de Salewa) pour les vacances. C'était moi-même qui avait refusé de suivre ma mère en Côte d'Ivoire car je ne voulais pas me séparer de mes amis d'antan. Ma mère venait chaque année passer minimum une semaine avec moi pendant les périodes de mes anniversaires puis retournait d'où elle venait. On avait convenu que j'allais la rejoindre après mon bac mais j'avais changé d'avis après la proclamation des résultats. Nous nous étions violemment disputé et elle m'avait menacée de me couper les vivres si je m'entêtais. Je suis restée ferme dans ma position et elle m'avait effectivement coupé les vivres. C'est de là que j'avais commencé à trainer de nightclub en nightclub avec mes copines jusqu'au jour où j'ai rencontré Brad. Il était propriétaire d'un nightclub et était proxénète en même temps. Il m'avait proposé de devenir une de ses "filles" et j'avais tout de suite accepté. J'étais très bien payé et je voulais que ma cousine Salewa ait la même chance que moi pour pouvoir aider ses parents au village mais elle a préféré me trahir. Quand je me suis retrouvée en prison, j'avais préféré ne pas mettre quiconque de mon entourage au courant mais j'ai fini par appeler ma mère en larme une année plus tard pour qu'elle m'aide. Elle a coupé les ponts avec sa cousine à ma demande et je m'en porte bien.

J'émerge de mes pensées lorsque ma mère klaxonne devant le portail de notre maison. Un homme en uniforme de Virgile vient ouvrir le portail et la voiture s'immobilise dans un espace aménagé comme étant un garage d'une place.

Nous descendons de la voiture et je constate que maman a monté un étage.

Moi : Tu as fais des travaux on dirait.

Maman : Oui. Un enfant, ça a besoin d'espace tu sais. J'ai commencé les travaux quand Merry a eu six mois et toi-même tu sais qu'avec l'argent à disposition les choses vont vite. Il y deux chambres de plus et deux salles de bain à l'étage.

Moi : C'est très bien maman.

Nous entrons dans le salon et tout se suite une petite pas plus haut que trois melons viens emprisonner les deux jambes de ma mère en riant. Ma mère s'abaisse et la prend dans ses bras avant de lui faire un bisou dans le cou, ce qui eut le don de la faire rire encore plus.

Maman : Bonsoir mademoiselle Toumo.

Elle (riant)

Maman (se tournant vers moi): Merry, regarde qui est là.

La petite tourne ses yeux pétillants vers moi en souriant.

Merry : Ma...man de Merry.

Maman : Oui c'est ta maman m'a chérie.

Moi (indifférente): Elle me connaît ?

Maman : Oui. Je lui montrais tes photos. Elle sait que tu es sa mère. Viens la prendre.

Moi (me dirigeant vers mon ancienne chambre avec mes affaires): Non. Je passe mon tour.

Pour la petite histoire, je me suis fait violé par un policier deux mois après ma venue en prison. J'étais restée dans ma cellule alors que les autres détenus étaient sortis prendre leur douche. Je ne saurai dire qui est cet homme qui a abusé de moi car il m'a assommé avant de commettre son forfait. J'avais juste eu le temps de voir son uniforme avant de sombrer. Personne ne m'a crû quand j'ai raconté ce qui m'était arrivé. C'est ma grossesse qui est venue prouver mes dires trois mois plus tard. Pendant les mois qu'ont duré ma grossesse j'ai passé la majeure partie de mon temps à l'infirmerie de la prison car je ne cessais de tomber malade. Quand j'ai finalement accouché après huit mois deux semaines de grossesse, j'avais le choix entre envoyer le bébé à l'orphelinat ou le confier à un membre de ma famille. J'étais faible et malade. J'avais sincèrement cru que j'allais mourir alors j'ai appelé ma mère pour lui confier l'enfant. C'était pour moi en quelque sorte un moyen de lui demander pardon et de lui donner une fille de substitution. C'est bête je sais mais c'était l'idée que j'avais eu. Mais ma mère a non seulement pris le bébé mais elle m'a apporté un soutien infaillible les mois et années qui ont suivi. Si je suis en liberté aujourd'hui c'est grâce à elle et je n'oublierai jamais mais je ne veux pas et je n'ai jamais voulu de cette fille. Lorsque la sage femme me l'avait présenté il y a deux ans je n'avais rien éprouvé pour elle et même aujourd'hui, sa vue me laisse de marbre.

Ma porte s'ouvre et ma mère s'installe à côté de moi sur mon lit.

Maman : Pourquoi tu n'as pas pris Merry dans tes bras, Jessy ? Elle était tellement heureuse quand je lui ai annoncé que sa maman allait désormais vivre avec nous.

Moi : Je n'arrive pas à aimer la petite maman. Je suis bien heureuse d'être sortie de prison et franchement je me promets que plus rien ne m'emmènera là bas mais la simple vue de cette petite m'envoie en plein visage tout ce que je désire oublier.

Maman : Je sais tout ça ma puce mais s'il te plaît, fais un petit effort pour te rapprocher de la petite. Elle n'a pas demandé à naître et ce n'est certainement pas de sa faute si ce vampire qui lui sert de géniteur a abusé de toi. Merry est une vraie petite princesse adorable. Si tu te rapproches d'elle tu vas sauf que l'adorer.

Moi (soupire): D'accord maman.

Après avoir pris une bonne douche pour me débarrasser de l'odeur de la prison, je porte les nouveaux vêtements que m'a pris ma mère avant de la rejoindre au salon. La petite était assise sur une chaise haute tandis que ma mère se tenait sur un tabouret devant elle, un bol et une cuillère en main entrain de la nourrir. La petite me sourit dès qu'elle me voit, ce qui eut le don de m'agacer. Je roule les yeux au ciel en tchipant dans mon cœur.

Maman : Ah te voilà Jessy (me mettant le bol en main) Finis de nourrir Merry. Vous allez en profiter pour faire connaissance.

Je soupire lourdement et la remplace à sa place.

Moi : C'est normal qu'elle soit si grosse ?

Maman : C'est un bébé de deux ans Jessica. Et elle n'est pas grosse. Elle est dodue et c'est parce qu'elle est bien nourrit. N'est-ce pas que tu es bien nourrit ma doudoune ?

Elle demande cela en faisant des papouilles à l'enfant qui n'arrête pas de rire. C'est normal qu'un enfant soit autant souriant ? Son sourire et ses rires m'agacent seigneur !

*

*

Maman : Comment ça, tu me laisses Merry !

Moi (soupire): Maman je ne te la laisse pas. Je veux juste que tu me l'a garde le temps que Maurice s'y fasse.

Maman : Maurice est plus important que ta fille ? D'ailleurs s'il ne vit pas avec elle, comment va-t-il s'y faire ? Il aime aime l'arbre mais déteste le fruit ?

Moi : Ne complique pas les choses s'il te plaît. En plus Maurice et moi sommes encore jeune. C'est le premier homme avec qui j'ai une vraie relation sérieuse et je veux en profiter au max. Je ne fais rien comme boulot et cela n'a pas l'air de le froisser. Il m'offre tout ce que je désire. Je ne veux pas lui imposer Merry alors qu'il n'est pas prêt à l'accepter.

Maman : Lorsqu'on aime et veut d'une femme, on accepte également son enfant.

Moi : Je sais tout ça maman mais s'il te plaît. C'est toi qui t'occupe de la petite depuis qu'elle est bébé. La garder pour moi juste pour quelques mois ne va rien t'enlever. Ça fait deux ans maintenant que j'ai quitté la prison et ces deux dernières années je les ai passés pour la plupart du temps à la maison. Je veux pour une fois vivre comme toute femme de mon âge. Juste quelques mois maman.

Maman : Hum ok. Et ces quelques mois font combien de temps exactement ?

Moi : Trois mois maman. Trois mois sans plus.

Maman : Hum... Mais va la chercher pour passer un peu de temps mère-fille avec elle avant de t'en aller.

Moi (dépitée): Okay.

Merry jouait dans sa chambre avec ses poupées. Je lui ai changé de robe et nous sommes montés ensemble dans la voiture de maman pour Africa Land.

Merry : Ton voyage va beaucoup durer, maman ?

Moi : Non. Juste quelques mois.

J'évite de lui cracher au visage que je m'en vais pour des années pour qu'elle n'aille pas tout rapporter à sa grand-mère lorsque nous serions de retour à la maison.

Merry : Quelques mois c'est long ?

Moi : Non.

Merry : C'est combien de jours comme ça ?

Moi (agacée): Tu peux arrêter de me poser des questions un moment, bon sang !!

Merry : Désolée maman.

Je la regarde en biais et la déception qui m'accable est sans nom. Non contente d'être le fruit d'un viol, cette petite est en plus très grosse. Obèse même je dirais. Je l'aurai peut-être aimé si elle était belle, mignonne avec la bonne corpulence comme les autres enfants que je vois souvent. Ube fois à Magic Land, je la fais descendre et nous commençons par nous promener dans le jardin.

Merry : Tu peux m'acheter une sucette s'il te plaît maman ?

Moi(lui jetant un mauvais regard): Tu n'en a pas marre de t'empifrer comme une cochonne ? Regarde les autres fillettes de ton âge et regarde-toi.

Ses yeux s'embuent de larmes, ses lèvres tremblent mais elle n'ose pas pleurer. Si la larme coule, elle même sait ce que je lui ferai en retour. Je promène mes yeux dans le vaste parc et beugue quand mon regard tombe sur Gareth et une femme ainsi que deux enfants sur le même banc entrain de rigoler. Mon cœur rate un battement et je tire Merry avec moi dans un coin à l'abri des regards pour mieux observer la petite famille. L'un des enfants, un garçon d'environ dix ans ressemble comme deux gouttes d'eau à Gareth. La ressemblance est tellement flagrante et flippante à la fois. Je ne savais même pas qu'il avait un enfant à l'époque. La petite fille à côté du garçon est tellement coquette que je soupire de déception en regardant la part de fille que j'ai à côté de moi. À un moment j'identifie sans peine la femme aux côtés de Gareth comme étant la femme avec qui il était en couple il y a cinq années de cela. Elle s'appelle comment déjà ? Ah oui, Safou. Voir Gareth avec ce sourire aux lèvres m'irrite plus qu'autre chose. Dire qu'à cause de lui j'ai passé trois années de ma vie derrière les barreaux !!! Une idée de vengeance se met à germer dans mon esprit mais je la fais taire immédiatement. Si j'ai compris une chose, c'est que j'aurai des ennuis si j'essayais à nouveau de m'en prendre à cet homme. Si je dois me venger, je dois me montrer beaucoup plus stratège. Mon regard se pose sur son fils, puis sur Merry qui suce son pouce. Je secoue la tête, déçue. Avec une telle fille je n'arriverai à rien. Je range dans un coin de ma tête cette idée de vengeance. Je saurai m'en souvenir.

Je rentre ce soir là toute retournée intérieurement mais avec une pincée d'espoir à l'idée que je n'aurai plus à supporter encore longtemps la face de cet enfant de la honte. Maurice c'est un riche homme d'affaires martiniquais que j'ai rencontré il y a six mois. Nous nous entendons bien et il est prêt à m'épouser mais le seul problème sur le tableau c'est Merry. Il ne l'a supporte pas et je ne peux pas le blâmer pour ça. Nous envisageons de nous marier mais sachant que ma mère ne donnera pas de sitôt son approbation, j'ai accepté de le suivre chez lui en Martinique. Nous nous marirons là bas. J'ai vingt-neuf ans. Mon âge avance et je dois penser à moi.

*

*

HUIT MOIS PLUS TARD.

Maman : Jessica depuis le temps que je t'appelle ! Tu es folle ? Je m'inquiétais qu'il t'était arrivée quelque chose alors que tu te portais très bien mais avait délibérément choisi de ne plus donner des nouvelles.

Moi : C'est le temps maman. Excuse-moi.

Maman : Déjà huit mois que tu es parti. Tu comptes rentrer quand ? La petite ne fait que te demander.

Moi : Je ne compte plus rentrer maman.

Maman : Quoi ?

Moi : Je ne compte plus rentrer au Bénin maman.

Maman : Tu es devenue folle ou quoi ? Et Merry ?

Moi : Tu t'en occupes très bien donc je ne vois pas où il y a de problème. Mon mari et moi comptons t'envoyer de l'argent chaque fin du mois pour t'aider avec les charges vu que tu n'es plus toute jeune et que tu ne travailles plus.

Maman : Ton mari ? Qui est ton mari, Jessica ?

Moi : Maurice évidemment.

Maman : Il t'a épousé depuis quand et sans mon consentement ?

Moi : Nous ne sommes plus à l'époque où l'on a besoin du consentement d'un parent avant de se marier maman. D'ailleurs là, je suis enceinte de cinq mois.

Maman : Tu attends un autre enfant alors que tu n'es même pas capable de t'occuper de celle avec qui tu as connu pour la première fois les joies de la maternité ?

Moi : Tu sais bien ce que j'ai toujours pensé de Merry. Je n'ai jamais voulu d'elle et si tu ne veux plus la garder tu peux toujours l'envoyer dans un orphelinat.

Maman : Ok.

Elle raccroche et je n'ai plus eu de leurs nouvelles les années qui ont suivi.

*

*

QUATRE ANS PLUS TARD.

Depuis trois mois, je vis dans un foyer pour sans abris avec ma fille de trois ans et demi. Maurice est décédé et sa famille nous a mis à la porte. Malgré toutes mes supplications, aucun membre ne semble avoir pitié de moi. Je prends mon téléphone d'une main tremblante et compose le numéro de ma mère tout en espérant qu'elle utilise toujours le même. Ça sonne un moment avant qu'elle ne décroche.

Moi : Allô maman.

— Bonsoir madame.

Moi (déboussolée): Euhh bonsoir. C'est bien le numéro de madame Isabelle Toumo ?

— Oui. Vous êtes qui svp ?

Moi : Je suis sa fille, Jessica Toumo. Vous pouvez remettre le téléphone à ma mère s'il vous plaît ?

— Ah c'est vous Jessica ! Je suis maître Kouke, l'avocat de votre mère.

Moi : Ah maître Kouke. Comment allez vous ? Ça fait un bail. Que faites-vous avec le téléphone de ma mère ?

— Le téléphone de la défunte madame Toumo est avec moi depuis son décès. Je le gardais dans l'espoir que vous téléphonerez un de ses quatre.

Moi (choqué): La défunte madame Toumo ? Vous voulez dire que ma mère est....?

Je n'ose pas prononcer le mot.

— Malheureusement oui Jessica. Madame Toumo nous a quittés il y a de cela près d'un an. J'ai tenté en vain de vous joindre avec votre contact qui était enregistré dans le téléphone mais le numéro n'était plus attribué.

Moi : J'avais changé de contact.

— Vous rentrez quand ? Nous devrions nous voir pour discuter à propos des biens qu'ont laissé votre feue mère.

Moi : Je suis en Martinique maître Kouke. Je n'ai aucun moyen de me prendre le billet d'avion.

— Communiquez-moi vos coordonnées bancaires s'il vous plaît. Je vous ferai un transfert d'argent pour.

Une semaine plus tard j'étais de retour à Cotonou après ces années d'absence. Comme je m'y attendais, ma mère m'avait légué notre maison et ses affaires mais contre toute attente attente, elle avait posé une condition qui stipulant que je pouvais vivre dans la maison seulement si j'acceptais d'élever Merry jusqu'à sa majorité. Si je refusais, la maison reviendrait à Merry qui sera élevé à l'orphelinat Cœur d'Ange où elle se trouvait depuis le décès, de quoi me mettre en rogne.

À SUIVRE....

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