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Historique

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 1730    |    Mis à jour : 24/05/2022

andais si mon choix fut le bon. Éloigné de toute vie, perdu entre campagne et mer, j’avais choisi l’isolement, le reclus, comme si une vie retranchée avait pu m’apporter le réconfort dont j’av

cusais l’inévitable et systématique barrière de la page blanche, mais sans en être convaincu tout à fait. Béatrice me sortait de ma léthargie en m’apportant une infusion ou un encas au cours de la journée. Elle en profitait pour glisser une conversation à laquelle je n’avais pas envie de prendre part. Dans mon fauteuil, face à la mer, je me rendais compte que j’avais perdu l’amour et mes enfants. Quant aux centaines

’un poids familial. J’avais profité de la mer et des promenades champêtres, bercé par l’illusion de la liberté retro

fallacieuses pour tromper cette solitude me pesaient. À de rares moments, je réussissais à écrire quelques lignes. On dit souvent que les écrivains profitent de ces momen

à manger. Je me sentais mieux près du feu et moins isolé que dans le bureau. La salle à manger et le salon n’étaient séparés que par un canapé en cuir. Des tapis aux motifs orientaux recouvraient le parquet de chêne

j’appuyais le menton sur le coude posé sur la table et je restais pensif devant une page à moitié vide, sans savoir si la cause venait d’un manque d’inspiration ou de la mélancolie qui m’habitait. Quand, à travers des carreaux, je voyais le jardinier travailler, je sortais alors pour le saluer. Cela me faisait passer un moment agréable, car il aimait le jardinage et pouvait discourir longuement sur sa passion. Il me dévoilait sans peine ses « trucs » pour stopper telle maladie, pour tailler correctement un arbuste ou encore quelle lune convenait mieux à la plantation de tel légume. Je pensais prendre note de ses connaissances, mais j’oubliais à chaque fois. Il était une mine d’or sur l’art du jardinage. Très fier de lui, il me montrait alors son travail, pestant contre les maladresses de son prédécesseur en l’accusant d’incompétence. Si par ha

t celui du propriétaire malheureux. Tout aussi strict que les autres, il me jugeait d’un regard terrifiant d’où que je sois dans la pièce. Dans cette chambre dans laquelle je passais mes soirées à lire dans un lit à baldaquin, j’entendais craquer les boiseries qui travaillaient, et de mon lit, son courroux me troublait jusqu’à ce que la nuit envahisse la chambre.

la laine, les chevaliers en armes au pied du château. Tout cet univers m’entourait depuis l’acquisition de la maison et tous ses personnages devenaient mes compagnons de tous les jours. En m’asseyant d

les achetait à des antiquaires, sauf les portraits qui représentaient tous des membres de la famille et qu’un peintre attitré réalisa tous ceux que l’on pouvait trouver dans la maison. Je lui fis remarquer le gout moyenâgeux de la décoration intérieure ce qu’elle ne put que constater. Quant à ses occupations, monsieur de Panisa, puisque c’était son

de vie. Dehors, le vent arrachait les branches des arbres. Les feuilles tourbillonnaient et se déposaient dans quelques coins

-vous invit

ette question

, pou

ur la cré

her. La mélancolie me dévorait de nouveau. Je m’affalai sur le lit en fixant dans les yeux monsieur de Panisa, qui de son mur me rendait la politesse. Pour me changer l’esprit et me sortir de ma torpeur, je lisais continuellement. Je m’approvisionnais à la bouquinerie du village et j’avalais livre sur livre. J’allongeai le bras vers

t. Je ne sais pas quelle littérature vous satisfaisait, mais j

sonnage sévère. Après une longue lecture, les yeux se fermai

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