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Historique

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 3096    |    Mis à jour : 26/05/2023

s, elle fredon

dans mon cœur, ell

arfois une torna

es maux, je le

, une hanche dé

ve, s’étire, puis s

nt le carrelage

d’égal que so

es pieds, elle

n histoire sans

rcourir un chemi

grandir avec u

gestes était pareil à des mouvements de danse effectués avec légèreté. Elle était si désirable que Martin pensait qu’un bon nombre

bières blondes qu’elle avait achetées et les étreintes brûlantes, une fougue animale dans ses désirs sexuels, sans doute pour se sentir exister à nouveau, elle qui s’était habituée d’une solitude morne, une interminable torpeur qui prend les noms d’impatience, d’ennui et de vid

nstrations de douceurs et une froideur magnétique et sérieuse, il demeurait pour elle une énigme, un mystère que l’on essaye en vain de percer. Insister pour l

de en parlant à outrance, il passait sa main dans ses cheveux et caressait sa peau. Se

rtin pense à la revoir une troisième fois. Puis, il marcha jusqu’à son université, où il a

voulue. Il était agacé de crier en silence sur les pages de cette modeste revue, que la plupart des étudiants, pensait-il, ne lisaient pas. Parfois, il se disait que rien ne l’empêchait de réserver une rubrique pour raconter sa vie, et ainsi, se soulager du poids qui pesait sur sa conscience. Il voulait faire de ce magazine un parfait exécutoire, mais il n’avait pas encore trouvé la réponse à la question qu

ubissons une asphyxie aussi injuste que désespérante… Peu à peu,

’intensité de sa solitude, et il imagina les contours de sa vie, tout ce qu’il ignorait sur sa condition d’étudiante précaire. La mélancolie hivernale qui

t partagé par un grand nombre. Votre triste sort ne m’est pas inconnu, moi qu

qu’il composait, et effaça

tinée de perd

ption dans la petite pièce

le responsable de la vie étudi

ministère qu’il faut faire trembler, pas mon bureau et la

e mauvaise humeur ! Tes états d’

entrer, précisa-t-il avant de se remettre à pianoter sur le clavier, encore distrait par l’i

e d’écrire ! On a un su

tation de sa curiosité, que son visage impassible ne trahissait pas, se fit par un long sile

it rien à voir avec l’incendie qui brûlait son monde intérieur. Timothy, qui le côtoyait depuis plus de deux années, ignorait tout de lui,

ler de la manifesta

, Martin

niversité est à l’hôpital. Elle

une cigarette qu’il coinça ensuite entre ses lè

opinions basées sur des données à la fois subjectives et incomplètes. En esprit sans corps, il étudiait sans broncher et analysait tout ce qui était dit, du moindre mot à l’idée générale, mais aussi, tout ce qui avait été omis, involontairement ou pas. Il avait toujours été prêt à titiller et à contredire, quitte à provoquer ou devenir l’objet de sentiments négatifs. Néanmoins, cela faisait quelque temps que ce petit j

ue j’aille lui parler ? s’enqui

remière page de la Gazette. On va aus

en se grattant le cuir chev

p important pour que tes

interrogea-t-il en se levant

deux jours,

ent, précisa Martin en regardant sa montre, déjà las par tou

tait qu’ils demeureraient inachevés, voire complètement bâclés. Toutefois, il fit de l’interview

téléphone, ça sera plus simple pour

vers la porte. Tu sais ce que je p

eux dinosaure ?

ndre

sur le monde et les passants s

pression progressive des droits à manifester. ». Par décret, de la plus arbitraire des manières, des lieux iconiques de rassemblement et de contestation avaient été jug

les motivations à l’origine des récentes évolutions juridiques, et cela le désespérait au plus haut point, car tout ce qui était fait allait à l’encontre du bon sens et d’une volonté bienveillante axée sur le progrès et le respect de l’être humain. Il faisait partie de la génération consciente des enjeux de son époque, mais qui se sentait impuissant face au pouvoir de ceux qui étaient en train de façonner le monde à leur insu. Si la parole n’était que très rarement donnée aux jeunes dans les médias, c’était parce que leurs propos avaient valeur de conviction, et

À cet instant, il aurait pu échanger ses connaissances pour un peu de naïveté, de quoi conjurer les coups de crocs portés par la vie sur son âme de poète. Martin voyait de la violence dans les joues creusées des clochards, de la vulgarité dans les édifices gris et froid qui s’élevaient partout autour de lui, de la bêtise à travers les écrans que son regard rencontrait, de la tristesse dans

it au bar qu’il côtoyait depuis plus de quatre années, et où l’attendait son ami Bastien, lui aussi étudiant et artiste à ses heures perdues. Ils avaient été dans la

t fort et amusait la galerie. Depuis que tous les bars avaient rouvert, Bastien passait ses soirées à se saouler et à débattre avec des inconnus jusqu’à ce que ses propos deviennent aussi incohérents qu

eize ans, le père de Bastien avait été licencié d’une petite entreprise, et en raison de son âge, il n’avait jamais retrouvé de travail, l’âge étant le pire ennemi de l’efficacité. Il avait une idée claire de ce que peut être la pauvreté. Martin et Bastien avaient en commun une précarité

e daltonisme. L’un jonglait avec les mots pour leur donner vie, l’autre avec les tons pour créer de la lumière. Ils partageaient la singulière particularité que leur art ne reflétait pas toujours l

uelle, rendue vivante par les innombrables cris de ceux qui profitaient encore de la vie. Jamais ils n’avaient desc

e, il alluma son ordinateur et commença à écrire tout ce qui lui venait à l’esprit. Inspiré, il se désâma tandis que le soleil entamait lentement sa course en direction des haute

tirer l’essentiel des cours, et peut-être même, en usant de sa malice, recopier les devoirs à rendre. Dans ce domaine, il excellait. S’il s’en sortait avec les honneurs durant les épreuves de fin de semestre, c’est parce qu’il était doté d’une excellente mémoire et qu’il avait compris l’essentiel de ce qu’il fallait retenir. Son esprit synthétique lui offrait un avantage sur les cam

à sa mère, et sa conscience, bien que réticente, le contraignait tout de

une main. De temps en temps, il s’arrêtait pour noter les idées qui venaient à lui, toutes en lien avec le texte qu’il avait écrit le matin même. Il tenait enfin quelque

s le lâcher durant les mois à venir. À cet instant, il

onnantes se firent soudainement silencieuses et l’éclat numineux de son imagination s’éteig

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