img Et puis au vide j'ai survécu  /  Chapitre 4 No.4 | 6.67%
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Historique

Chapitre 4 No.4

Nombre de mots : 1630    |    Mis à jour : 22/05/2023

r avec soin un bouquet de pivoines blanches et roses. « Pas violettes les pivoines», disait ma grand-mère « une pivoine, c’est une pivoine, pas de la lavande»,

it physique pour entrer en contact avec ma mère. Les gens croient bien faire en se faisant incinérer, mais ils oublient qu’en faisant cela, ils lais

ment ressenti ce jour-là, mais j’ai le souvenir de l’avoir deviné en ouvrant les yeux. On dit souvent que nous créons, à la naissance, des connexions spirituelles avec les êtres que

e lui parler alors que je ne l’avais pas fait depuis plusieurs jours. J’ai

bizarre, Mam

t la télévision m’a r

ché ou chez le médecin,

avant même son feuilleton de l’après-midi, la chose qu’elle attendait le plus chaque jour que Dieu fasse. Elle disait : « À

au silence qui persistait, je m’étais mise à appeler et rappeler sans m’arrêter, écoutant les s

e je la trou

à la piscine. Il y avait mille et une explications possibles pour que ma grand-mère ne réponde pas au téléphone durant vingt ou trente minute

t que je ne la passe. Je suis allée jusqu’à sa chambre et j’ai attendu quelques secondes avant de l’ouvrir,

ie ?

nt de mon corps vers l’avant. Elle était là, devant moi, gisant devant la baignoire dans une mare de sang. Le chien était couché par terre, il ne bougeait plus. Je ne pouvais ni bouger, ni parler, ni respirer. L’univers venait de se trouer. Même si je savais, en passant la porte, que je la trouverais morte, mon cœur espérait encore, avant de la trouver là, que je m

, j’ai c

ndre l’étendue de ce qui

une déchirure se former au creux de mon estomac, vibrer et prendre de l’ampleur. Les larmes jaillissaient d’une source in

Mamie s’il

uis restée à terre, à genoux, pliée en d

abîmées, m’achetait des vêtements ridicules que je ne portais jamais mais que je ne rendais pas non plus, me laissait des messages dont je ne pouvais jamais entendre la fin parce qu’elle entretenait des conversations trop longues avec mon répondeur, et sur le sien on l’entendait dire à mon grand-père, qui était mort neuf ans auparavant : « mais je comprends pas c’est trop compliqué, ils disent d’appuyer sur dièse et que je sais pas qui c’est». Elle était persuadée de bien parler le français et c’était le cas, si tant est que l’on comprenait le napolitain car, pour parler un franç

tion qui me servaient d’exemple, ou encore au départ d’Édouard, ou plus tard encore à tout un tas d’autres choses qui ont, sans nul doute, participé à ce grand projet d’auto-sabotage que j’ai entamé à l’âge de seize ou dix-sept ans et qui a duré une bonne dizaine

vent demandé pardon pour mes erreurs, notamment celle de trop laisser ma cousine à l’écart sous prétexte qu’elle ne comprenait rien aux jeux auxquels je voulais jouer ou d’être trop méchante avec mon frère parce qu’il était mauvais perdant. Je m’étais fait une image de Dieu grâce à toutes les histoires que m’avait racontées ma grand-mère. Je le voyais grand, je le voyais bienveillant, je le voyais flotter au-dessus du monde, débordant d’amour et de compassion, sans cesse affairé à régler les chagrins des enfants et les problèmes des adultes, se dressant face aux tentatives du diable qui, chaque jour, tentait de fa

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