img Et puis au vide j'ai survécu  /  Chapitre 2 No.2 | 3.33%
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Historique

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 1712    |    Mis à jour : 22/05/2023

ise de mon corps pour pouvoir reprendre la maîtrise de mon esprit : du sport sans énergie, du yoga sans envie, de la méditation sans réelle concentration et un tas

ord entendre une cloche. Je restai donc encore un moment à l’envers, me demandant comment j’avais fait pour passer à côté du fait que je vivais à proximité d’une église durant tout ce

l’épaule, rayonnante sous la pluie, avec ses longs cheveux blonds ramenés en couette haute, contrastant franchement avec la

nt l’image un instant. P

là ? C’est Jess !

Je me sentais sonnée. Elle arriva jusqu’à moi sans perdre le rythme, puis ralentit à quelques mètres, atten

ans émettre l

elle s’approcha encore pour se mettre à l’abri sous le porche, posa son sac de

oi ? Cinq ans ? Six ans ? Et alors ? Je suis ta cousine non ? On peut jus

ma psy depuis des semaines, et je la regardais sans comprendre, ou plutôt en

g, un électron libre brusquement venu rejoindre un atome, poussé par une force occulte, ma petite cousine se matérialisait soudainement de toute son énergie – qui s

me débattre avec quelque

? Tu vas vraiment me laisser là ? Tu peu

on, enfin…

agilesur l’emballage. Puis, sentant mon corps trembler et mes mains s’accrocher à son dos, un peu plus fort. Je ne savais même plus depuis quand je n’a

e demanda pas « je

ux m’in

oui, je

Elle rangea simplement ses affaires dans un placard dans lequel il ne restait que quelques chemises, quel

le prendre

sai les

crois

i et me prit dans ses bras une seconde fois

raiment l’origine. Peut-être était-ce dû à la compréhension, quoiqu’un peu trouble, qu’il s’agissait certainement là de la fin de ma solitude, ou peut-être que j’étais simplement émue de la voir remplir le placard vide de mon petit frère, ou peut-être encore que sa simple présence rendait tous les derniers événements survenus réels, vivants, palpables. Mon frère était vraiment parti, puisque ces placards étaient vides. Ma mère était vraiment morte, puisque Jess avait débarqu

armes rouler, exactement comme ce jour où j’étais rentrée de Paris, et où, appuyée sur l’enc

*

u douze ans, je n’avais plus aucun souvenir. Et elle avait dit en arrivant« on ne s’est pas vues depuis quoi ? Cinq ans», mais, dans ma mémoire, nous ne nous étions pas revues depuis l’enfance. Je ne trouvais pas de trace d’elle dans mon adolescence, pas de trace d’elle dans mes soirées de jeune adulte, pas de trace d’elle à d’éventuelles réunions de famille qui, chez nous, n’avaient jamais vraiment existé. Allongée sur mon lit, j’essayais de faire surgir ce moment qu’elle avait évoqué, cinq ans auparavant, mais il ne me vint pas. Je la croyais sur parole, car un souvenir avait, de façon évidente, plus de consistance que son absence, mais au fond, cela m’inquiétait, car j’avais l’impression de voir surgir un fantôme du passé à propos duquel je ne parvenais pas à me remémorer pour quelle raison il en était devenu un. Dans cette apparition surprenante, tout me troublait. J’étais partagée entre l’envie de saisir ce regain de vie, et celle de le mettre tout doucement à la porte pour pouvoir retourner paisiblement à mon inertie. Je sentais que, si une partie de moi avait envie de croire qu’il s’agissait peut-être là d’une réponse à mes prières, une autre semblait avoir définitivement atteint la fin, et refusait qu’on la force à tout recom

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