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Je l'aimais comme une folle mais j'étais obligé de faire un choix difficile : renoncer à lui pour sauver ma famille de la faillite. Mais aujourd'hui il est revenu pour se venger de moi......
Je l'aimais comme une folle mais j'étais obligé de faire un choix difficile : renoncer à lui pour sauver ma famille de la faillite. Mais aujourd'hui il est revenu pour se venger de moi......
John
Elle était ici... » J'en suis certain, même si je ne l'ai pas encore aperçue. Debout à son côté, ma compagne émet un soupir de frustration. Je lui adresse un bref coup d'œil avant de porter mon attention ailleurs. Lorsque je sens qu'elle glissait son bras sous le miens , je résiste à l'envie de la repousser. J'ai demandé à cette jeune femme de m'accompagner ce soir parce que je savais que Linda memel serait présente. Une décision ridicule, puisque Linda n'éprouverait pas le moindre soupçon de jalousie en me voyant au bras d'une femme. Cinq ans auparavant, elle s'était montrée très claire : elle ne m'aimait pas. Pire encore : elle ne m'avait jamais aimé. A cette époque, ce rejet m'avait profondément affecté ; aujourd'hui, je ne ressens plus rien sinon une froide détermination.
Je suis un homme complètement différent de celui qui avait quitté la Côte d'Ivoire voilà cinq ans plus tôt Aujourd'hui je suis Un homme devenu riche. Un homme impitoyable, Un homme poursuivant un seul objectif. Dans moins d'un mois, je serais propriétaire de la luxueuse entreprise memel fondée par la famille de Linda .
Enfin, tous mes efforts seraient couronnés de succès. Plus qu'une nécessité économique, cette acquisition avait pour moi une valeur hautement symbolique... Alors que je travaillais au service de monsieur memel , j'ai commis l'impardonnable erreur de tomber amoureux de sa fille. A vouloir trop s'approcher du soleil, je me suis brûlé les ailes. Brutalement congédié, j'ai dû quitter Abidjan pour mon village sans avoir pu concrétiser mon rêve : fournir une vie meilleure à ma famille demeurée . Mais à présent, je suis de retour. Et les memel n'auraient guère d'autre choix que de se soumettre Linda apparais à mes yeux. Les poings serrés, je la contemple longuement.
Elle était toujours aussi belle avec ses longs cheveux et son teint clair. Pas de doute, elle produisait encore sur moi un effet dévastateur ; pourtant, le désir qu'elle m'avait inspiré autrefois s'était mué en haine. Soudain, comme alertée par ma présence, Linda tourne la tête dans ma direction, l'air contrarié, comme si des intrus s'étaient infiltrés au milieu de son cercle d'amis.
Lorsque son regard croisa le mien , elle porte une main à son cœur. Nous nous dévisageons pendant de longues secondes. Ce fut Linda qui détourna les yeux la première. Après avoir adressé quelques mots à la personne qui l'accompagnait, elle se glisse derrière une tenture et quitta la salle. Au lieu de triompher, je vivais la fuite de Linda comme un affront, un rejet. J'ai l'impression que mon monde s'écroulait, comme autrefois. Il fallait à tout prix que je me ressaisisse : aujourd'hui, je suis le maître du jeu ; je dois me comporter en conquérant, pas en perdant. Hélas, je ne peux empêcher le passé de remonter à la surface, ravivant les terribles blessures qui m'ont été infligées, cette douleur lancinante qui ne m'avait pas quitté pendant de longues années.
- Chéri( ma compagne , j'avais oublié son existence )pourrais-tu aller me chercher une coupe de champagne ?
Je lui adresse un regard agacé. Cette jeune femme était probablement habituée à ce qu'on cède à tous ses caprices.
Ce soir, elle allait être déçue...
- Je n'irai pas, non. Profite de ta soirée et, lorsque tu voudras partir, appelle un taxi.
Je sors une liasse de billet de 10 mille de mon portefeuille et le lui tend. Interdite, elle hésite sur la conduite à tenir ; puis elle comprend sans doute que protester ne ferait que m'agacer d'avantage . Elle prend l'argent et le range dans sa minuscule pochette. Au moment où j'allais ne détourner d'elle, elle pose une main sur mon bras.
- Tu... tu me laisses tomber ?
Toute sa confiance en elle s'était évaporée, laissant place à une grande agitation. Je ne ressens pas la moindre pitié pour elle . Je savais que dès que j'aurais tourné les talons, elle serait entourée d'une nuée d'admirateurs. Galamment, je prend sa main dans la mienne et dépose un baiser aérien sur ses doigts
- Ne le prends pas personnellement, Tu n'as rien à te reprocher. Je ne te mérite pas, c'est tout.
Sur ces mots, je l'abandonne pour partir à la recherche d'une autre femme. Une femme qui ne m'échapperait pas, cette fois. *
* *
Linda
Je me presse dans l'ascenseur. Une fois au rez-de-chaussée, je sors du bâtiment. Mon cœur battait la chamade et une douleur insidieuse martelait mes tempes. Les bras serrés autour de mon corps, je respire par saccades. Chassant les larmes qui perlaient à mes paupières, je demande au portier de me commander un taxi. John ... Pourquoi avait-il fallu qu'il se montre ce soir ?
Je savais par les médias qu'il était revenu en Côte d'Ivoire ; je connais les buts qu'il poursuivait, mais je ne m'attendais pas à le croiser dans une soirée mondaine. Un seul regard avait suffi pour que je chavire de nouveau, comme autrefois. Pourtant, cinq ans s'étaient écoulés depuis notre dernière rencontre.
- Linda , (j'entends le son derrière moi) .
Je me fige instantanément et ferme les yeux. Cette voix, reconnaissable entre toutes, qui prononçait mon prénom... Ces lèvres dont je me rappelait la saveur inégalable... Chassant mon trouble, je prend une profonde inspiration pour me donner le courage de supporter cette confrontation. A l'époque, je n'étais qu'une gamine ; aujourd'hui je ne suis pas devenue une femme accomplie, déterminée ? J'ai déjà sauvé le groupe memel et je suis bien décidée à me battre une nouvelle fois, même si c'est contre john Yeo . Affichant un sourire glacial, je me tourne vers lui.
- Monsieur Yeo (voix aiguë ) .
Malgré tous mes efforts pour paraître parfaitement à mon aise, je frémis sous le regard acier de John . Il était toujours aussi séduisant, avec ses traits ciselés, ses cheveux noirs indisciplinés et sa haute stature tout en muscles. Deux ans plus tôt, au petit déjeuner, mon mari m'avait montré un article qui parlait de lui. J'ai éprouvé un choc terrible, au point que j'ai renversé mon café. Franck m'a aussitôt pris la main et l'a serrée dans la sienne. Il était le seul à savoir à quel point je serais accablée en ayant des nouvelles de John Yeo surtout en le voyant apparaître ainsi sur la scène financière internationale.
Par la suite, j'ai observé son ascension avec anxiété, convaincue au fond de moi -même qu'il reviendrait un jour. Pour moi...
- Est-ce ainsi que tu accueilles un vieil ami, Linda ? s'exclama-t-il. Alors que nous représentions tant l'un pour l'autre...
- Nous n'étions pas... pas des amis .
Mais le souvenir de notre dernière rencontre s'imposait à moi. Ce soir-là, John m'avait déclaré son amour ; je l'ai rejeté, mentant sur mes propres sentiments. Alors que je brûlais de lui dire que je l'aimais aussi, j'ai brutalement mis un terme à notre relation. Je me rappelle de la douleur que j'ai lue dans ses yeux et l'effort surhumain que j'ai dû fournir pour demeurer de sereine . De cette douleur, il ne restait rien, visiblement : John paraissait parfaitement calme, indifférent, alors que je vivais présentement l'un des pires tourments de mon existence.
Pourquoi je me sentais aussi mal ? Je n'avais fait que mon devoir, après tout. Aujourd'hui, dans le même contexte, je prendrais exactement la même décision, quel qu'en soit le coût à titre personnel. Qu'importait le bonheur de deux individus au regard du bien-être des centaines d'employés que comptaient les les entreprises memel ?
- Disons alors que nous sommes de vieilles connaissances Ou... de vieux amants, reprit-il en me fixant avec intensité.
Je me détourne pour guetter l'arrivée de mon taxi. Hélas, le trafic était de plus en plus dense. L'attente risquait d'être longue.
- Ce souvenir te dérange ? demande John . Aurais-tu occulté ce qui s'est passé entre nous autrefois ?
- Certainement pas !Mais tout ceci appartient au passé.
Comment j'aurais pu oublier la passion que j'ai partagée avec cet homme alors qu'il ne se passait pas un jour sans que je n'y pense ? Comment ? Hein ? Comment ? Soudain, un sentiment de panique m'etreint, que je parvins à vaincre en me concentrant sur ma respiration.
- Je suis désolé, pour ton mari, reprit John .
- Merci .
Pauvre Franck ... Si quelqu'un avait mérité d'être heureux, c'était bien lui. Mon mari m'a quittée un an plus tôt après de longs mois d'agonie. La leucémie avait fini par l'emporter malgré les nombreux traitements qui avaient été tentés. Quelle injustice ! Je baisse la tête et inspire profondément pour refouler les larmes qui menaçaient de se répandre sur mes joues. Franck avait été mon meilleur ami, mon partenaire, et me manquais encore terriblement. Je me remémorait le courage dont il avait fait preuve. Cette fois, c'était mon tour de me montrer forte. Si le combat contre une maladie incurable était voué à l'échec, j'ai bon espoir de remporter celui qui m'opposera à John .
- Ça ne marchera pas .
- Quoi donc, ma chérie ?
Un frisson glacé me secoue . Ce timbre de voix, , ces mots tendres qui m'avaient tant émue autrefois étaient aujourd'hui teintés d'ironie. Je percevais même une menace derrière ce ton caressant. La métamorphose me stupéfiait. Ainsi, il ne restait rien de l'homme romantique que j'ai aimé. Aujourd'hui, il manifestait une arrogance détestable. La donne avait changé : John ne m'accorderait aucune faveur ; il se montrerait inflexible. Surtout s'il découvrait mon secret...
- Je sais ce que tu veux, John , et je suis prête à me battre.
Un rire salue cette remarque.
- Ravi de l'entendre ! Seulement voilà, tu ne gagneras pas. Pas cette fois. Il plisse les yeux comme pour mieux m'étudier, puis il reprend : C'est étrange. Je n'aurais jamais cru que ton père te confierait les rênes du groupe de son vivant.
- Les gens changent .
Le vertige s'empare de moi , comme chaque fois qu'on évoquait mon père. Je l'imagine avec ses couvertures, assis dans ce fauteuil qu'il ne quittait plus, le regard vague. Certains jours, il me reconnaissait, d'autres pas.
- D'après mon expérience, les gens ne changent pas. Leur nature profonde demeure. Parfois, ils cherchent à faire croire qu'ils ont changé, pour se protéger, mais ce n'est qu'un leurre.
- Tu ne dois pas connaître grand monde ! Nous changeons tous.
- Non, c'est faux. On ne peut pas greffer un cœur à une personne qui en est dépourvue.
Pas de doute, il parlait de moi et de mon attitude ce fameux soir où j'ai rejeté son amour. J'aurais aimé lui avouer la vérité, lui dire qu'il se trompait, mais à quoi bon ? Le mal était fait désormais.
- Parfois... les apparences sont trompeuses. Il ne faut pas toujours s'y fier.
- A qui le dis-tu !
Je me mords la lèvre en comprenant l'erreur que je viens de commettre en prononçant ces paroles.
- Quoi qu'il en soit, papa a revu ses priorités. Il se plaît beaucoup dans sa maison de retraite dans son village . Il a travaillé dur toute sa vie et mérité de se reposer.
La gorge serrée, je me détourne de John pour reporter mon attention sur la circulation, espérant voir arriver mon taxi. D'ordinaire, je parvenais à refouler mes émotions, mais évoquer mon père devant cet homme que j'ai avait tant aimé était au-dessus de mes forces.
- J'ignorais que tu avais le projet de reprendre les rênes de l'empire Memem,. Je ne t'aurais jamais imaginée dans ce rôle.
- Ah oui ? Tu pensais que je passerais ma vie à me faire les ongles ou à arpenter les boutiques ? Cela n'a jamais été mon intention.
La conception de mes parents, en revanche, avait toujours été diamétralement opposée à la mienne . Chez les memel, les femmes n'étaient pas censées travailler. On attendait d'elles qu'elles fassent un beau mariage et se consacrent à des œuvres de charité. Mais je me suis montrée tenace et persuasive. Malgré les protestations de ma mère, jai fini par convaincre mon père de me prendre en stage pour m'initier aux rudiments des affaires. Je savais toutefois que mon avenir était tout tracé : c'était Franck qui devait reprendre les rênes de la société lorsque mon père partirait à la retraite. Une échéance que ce dernier avait espéré repousser encore et encore ; malheureusement, la vie en avait décidé autrement. Et aujourd'hui, il est décédé, je me retrouve à la tête du groupe. Mais je serais à la hauteur de la tâche. Il le fallait.
- Je sais que tu as traversé une année affreusement difficile.
- C'est le moins que l'on puisse dire...
De nouveau submergée par l'émotion, je me ressaisis. Je n'ai pas tout perdu : j'ai mon fils. Pour lui, je suis prête à tout. Un jour, il hériterait de la fortune familiale. J'ai cru que je ne surmonterais pas les épreuves auxquelles j'ai été confrontée, mais je suis y parvenue. Pourtant, la vie ne m'avait pas épargnée ces dernières années.
- Le groupe memel est dans une situation désastreuse, insiste John , et tu le sais. C'est d'ailleurs la raison de ma présence. J'interviens uniquement auprès d'entreprises en difficulté, lorsque les profits sont réduits à une peau de chagrin et que, chaque mois, il devient de plus en plus difficile de payer employés et fournisseurs.
Je me force à rire, comme si rien ne m'affecte, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
- John ! Je sais que tu te débrouilles très bien en affaires, mais tes informations ne sont pas toujours exactes. Il se trouve que, cette fois-ci, tu te trompes. Sur toute la ligne. L'empire Memel ne t'appartiendra jamais. Regarde autour de toi. Les temps sont durs, mais cette ville est vivante. Tous ces gens travaillent ou prennent du bon temps. Ce sont tous des consommateurs en puissance. Nos ventes ont augmenté de vingt pour cent ce trimestre et nous n'allons pas nous arrêter là.
Je dois à tout prix m'en convaincre. Mon père avait pris de mauvaises décisions juste avant qu'on se rende compte de la gravité de son état mental. Depuis, je me bas pour en réparer les conséquences. Ce ne serait pas facile, rien n'était encore résolu, mais je ne renoncerais pas. John sourit d'un air suffisant, comme si ce qu'il venait d'entendre était totalement ridicule.
- Vingt pour cent dans un seul magasin, Linda . La plupart des autres sont en difficulté. Tu aurais dû te débarrasser des moins rentables, mais tu ne l'as pas fait. Aujourd'hui, tu en paies le prix fort.
Il avance de quelques pas, réduisant l'espace qui nous séparais. Cette proximité me dérangeait, mais il était hors de question de montrer le moindre signe de fragilité à cet homme. Par ailleurs, je dois assumer jusqu'au bout le choix que j'ai fait cinq ans auparavant.
- Merci pour ce conseil que, soit dit en passant, je ne te demandais pas .
Je n'ai pas attendu John pour envisager de vendre certains magasins. Hélas, lorsque j'ai essayé, personne ne s'était porté acquéreur. Il aurait fallu prendre cette décision deux ans plus tôt, à une époque où, malheureusement, je n'avais pas encore le pouvoir. Lorsque j'ai pris les rênes du groupe, la situation économique s'était dégradée, faisant fuir les repreneurs éventuels.
- Je me suis renseigné et je sais que la fin de l'empire Memel est proche. Si tu veux qu'il survive, il faut que tu coopères avec moi.
- Pourquoi ferais-je une chose pareille ? Si je te cédais cette chaîne de magasins qui appartient à ma famille depuis cinq générations, ce serait de la folie.
A ce moment précis, le taxi tant attendu apparaît comme par enchantement. Le chauffeur se gare à ma hauteur et descend pour m'ouvrir la porte.
- Votre voiture, madame.
Sans un regard en arrière, je monte . Alors que je m'apprêtais à indiquer ma destination au chauffeur, John monte à côté de moi .
- C'est mon taxi !
- Je vais dans la même direction que toi, affirma-t-il en refermant la portière.
* ***********
Le pouls compulsif, je me force à respirer calmement. Il était hors de question que John m'accompagne jusqu'à ma porte. Il ne fallait pas qu'il découvre où je vis . J'indique alors au chauffeur une adresse, proche de mon domicile. Une fois à destination, j'attendrais que le taxi ait disparu pour rentrer chez moi.
- Pourquoi as-tu dit que nous allions dans la même direction ?
- Parce que je ne suis pas pressé ! Même si tu étais allée à man , j'aurais pu repartir vers chez moi ensuite.
- C'est une perte de temps...
- Je ne trouve pas. Au moins, je t'ai pour moi seul.
Mon coeur fait un bon .Autrefois, j'aurais trouvé fantastique de me retrouver seule avec John pour une longue promenade en voiture. Je me serais blottie dans ses bras et lui aurait tendu les lèvres. Combien de baisers clandestins avaient-nous échangés dans des taxis comme celui-ci ?
Je me mords la lèvre pour ne pas lui avouer à quel point j'étais désolée de lui avoir fait du mal, cinq ans plus tôt. Mais nous nous sommes tout dit, à l'époque. Il était trop tard désormais, et je ne suis plus la même personne aujourd'hui.
- Que me veux-tu, John ?
- Tu sais très bien ce que je veux, ce que je suis venu chercher.
Je me tourne vers lui et faillit me trouver mal en affrontant son regard noir. Le pouvoir de séduction de cet homme était toujours aussi intact.
- Tu perds ton temps. Le groupe memel n'est pas à vendre.
Un long silence suivit, puis john eut un petit rire.
- Tu vendras, déclara-t-il. Tu le feras parce que tu ne supporteras pas l'idée de voir l'œuvre de ta famille réduite à néant. Si tu t'entêtes, tes fournisseurs finiront par te refuser tout crédit. Tes magasins fermeront les uns après les autres, faute de marchandises. Memel a toujours commercialisé des produits de luxe. Tes clients n'apprécieraient pas que tu leur proposes du second choix. Ils sont habitués au caviar , à la maroquinerie de luxe et aux vêtements de grands couturiers. .
Les paroles de John me blessaient profondément par leur justesse. Il avait raison : la situation était gravissime. Depuis des mois, je cherche le moyen de réduire les coûts sans compromettre la qualité des produits commercialisés. Les rayons « alimentation » étaient les plus déficitaires de tous et, comme le suggérait John , j'ai déjà envisagé de les supprimer de certains de mes magasins. J'aurais aimé en discuter avec mon père ou avec Franck pour leur demander leur avis ; hélas, ils n'étaient plus de ce monde , mon père vivait toujours mais dans un monde accessible à lui seul. Inutile de se leurrer : désormais toutes les décisions, aussi dures à prendre soient-elles, m'appartenaient. Mais je saurais faire front. Pour Ryan, mon fils La famille était ce qui comptait le plus à mes yeux, et c'était tout ce qui me restais .
- Je ne veux pas parler de ça avec toi. Le groupe memel ne t'appartient pas et ne t'appartiendra jamais.
- Il y a une chose que tu ne comprends pas, ma chérie : tu ne pourras pas t'opposer à la vente. Elle est inévitable
. - Rien ne l'est. Et j'ai l'intention de me battre jusqu'au bout. Tu ne gagneras pas. John m'adresse un sourire venimeux qui me fait froid dans le dos.
- Tu te trompes. Cette fois, les choses se passeront comme je l'entends.
- Que veux-tu dire ? Que ton but est de te venger des affronts que tu as subis ? Notre brève liaison t'aurait-elle laissé un goût si amer ?
- Rassure-toi, je m'en suis remis. Mes sentiments n'étaient pas aussi forts que je le croyais. J'étais épris de toi, certes, mais ce n'était pas de l'amour.
Je reste bloqué , comme si j'ai reçu une balle en plein cœur. Je pense avoir partagé bien plus qu'une aventure avec John . Et j'apprends m qu'il ne m'a jamais aimée... lol
- Alors pourquoi es-tu ici ?. Pourquoi le groupe memel t'intéresse-t-il ? Tu possèdes des enseignes bien plus prestigieuses. Tu n'as pas besoin de la mienne.
- C'est vrai, je n'en ai pas besoin, admit-il avec un sourire moqueur.
Il se penche vers moi, menaçant. Je retiens mon souffle, soudain effrayée par la lueur qui brillait dans ses yeux.
- Je n'en ai pas besoin, mais je la veux Et je te veux aussi.
- Pourquoi ?
- Peut-être parce que notre histoire s'est achevée un peu trop brutalement à mon goût. Ou alors parce que je souhaite t'humilier autant que tu m'as humilié autrefois.
- Tu n'es pas ce genre d'homme, Jamais tu ne me forcerais à coucher avec toi.
- Tu n'as aucune idée du genre d'homme que je suis, Tu ne l'as jamais su.....
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