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Le jour de la date limite des inscriptions universitaires, j'ai tout balayé d'un revers de main, choisissant une ville côtière lointaine plutôt que le chemin tout tracé avec Marc et Léo, mes amis d'enfance inséparables, pour la fac locale. Mais ce n'était pas une lubie, c'était un cri silencieux. Notre trio sacré a été brisé par Chloé, la nouvelle fille que j'avais naïvement accueillie, celle qui s'est faufilée dans nos vies, volant leur attention, leurs rires, et même le pull que Marc m'avait offert. Leurs excuses, leurs "solutions" à base d'argent, n'ont fait qu'aggraver la blessure, me montrant à quel point ils étaient aveugles à sa manipulation et à ma douleur. Leurs regards réprobateurs, leurs défenses de Chloé, même lorsqu'elle fouillait ouvertement dans mes affaires et brisait un cadeau précieux de ma grand-mère, ont creusé un gouffre entre nous. Le coup de grâce ? Chloé me poussant violemment du haut d'un pont, me laissant paraplégique, tandis que Marc et Léo continuaient de la défendre, de croire à ses mensonges. Leur aveuglement était une trahison plus profonde que la chute elle-même. Ils m'offraient leur pitié, leur argent, mais jamais la reconnaissance de l'horreur qu'elle m'avait fait subir, ni de leur part dans cette déchéance. Comment cette fille, cette inconnue, a-t-elle pu éteindre des années d'amitié, de loyauté, et me laisser brisée au bord du chemin, avec mes soi-disant meilleurs amis à ses côtés ? Je ne comprenais pas, je ne pouvais plus comprendre. Plus rien ne les atteignait, plus rien ne m'atteignait d'eux. Alors, j'ai fait mon choix. Un choix froid, définitif. J'ai déchiré toutes les photos de notre passé, et j'ai rempli ce formulaire pour partir. Loin d'eux, loin de cette ville, loin de cette trahison. Une nouvelle vie m'attendait, même en fauteuil, et cette fois, elle serait construite sur mes propres termes.