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Raïssa :Au bout du tunnel

Raïssa :Au bout du tunnel

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Résumé

Table des matières

Je m'appelle Ndeye Maguette, plus connue sous le nom de Maguy. Je suis la cousine de Raïssa. Mes parents ont divorcé quand j'avais 9 ans. À cet âge, on n'a pas vraiment conscience de l'impact des choix de nos parents sur nos vies. Cette séparation allait me causer tous les tracas dans ma vie de petite fille. Mon père (Djiby) n'était pas toujours présent, il voyageait beaucoup dans le cadre de son travail et nous restions toujours à la maison avec ma tante Khady et ma petite sœur Aminata. Ma mère (Nafi) travaillait dans le secteur import-export. Ne supportant plus l'absence de mon père et l'accusant d'adultère et de s'intéresser plus à son travail qu'à sa famille, elle demanda le divorce. À l'époque, beaucoup de personnes ont essayé de la convaincre de changer d'avis, de penser à nous, sans succès. Mon père l'a donc libérée du mariage. Ma mère ne voulait pas que la nouvelle femme de papa nous élève. Mon père partageait son avis aussi, et ne voulait pas que mon beau père nous éduque non plus. Ma sœur et moi étions donc obligées de grandir avec nos grands-mères, nos tantes, entre Dakar et Mbour. L’égoïsme de certaines personnes et le manque de remords d’autres, mêlés à la perversité d’autres, constitueront un cocktail explosif dans mon éducation.

Chapitre 1 01

Chapitre 1

Après le divorce, papa a déménagé chez ma mamie Anta et nous a laissées aux Hlm Grand Médine. Il venait nous voir dès qu'il le pouvait et nous apportait beaucoup de cadeaux et biscuits. Mamie Anta aussi nous rendait visite très souvent en apportant du "Mbouraké". Aminata et moi nous battions pour prendre les plus grosses parts. Ma mère continuait à gérer sa vie, d'une façon calme et discrète, et nous laissait aux soins de sa soeur Khady.

Elle voyait un homme marié (tonton Médoune) mais nous le présentait comme un "ami". Le divorce de mes parents ne m'affectait pas trop car je n'avais pas l'habitude de voir mon père tout le temps. J'allais à l’école Madibso. J'étais insouciante comme toutes les petites filles de mon âge.

Deux ans après leur séparation, mon père, revenant d'une de ses missions, nous annonça sa décision de se remarier. Maman était folle de rage. Ils se sont encore disputés et ma mère lui a jeté des assiettes.

Après son mariage, papa nous a présentées à sa femme, tata Cathy. Elle était très gentille et souriante. Il a été convenu que nous passerions tous les week-ends chez mon père, ou chez mamie Anta.

Ma mère, bien qu'ayant l'intention de se remarier, voyait d'un très mauvais oeil la complicité naissante entre tata Cathy et nous. J'avais alors 11 ans. Le fait que je sois la copie conforme de mon père commençait à la ronger, elle savait que j'étais la fille préférée de mon père. Elle ne supportait plus de me voir et voulant faire du mal à mon père, elle m'a envoyée à Mbour, chez ma grand-mère maternelle, mon homonyme. Mon père et mamie Anta l'ont su 2 mois après, car elle leur sortait plein d'excuses les week-ends pour expliquer notre absence. Elle a gardé Aminata et tata Khady m'a juste accompagnée jusqu'à Mbour et est revenue à Dakar.

J'ai donc dû aller vivre avec ma grand-mère et la grande sœur de ma mère, tata Kiné, dans la maison familiale à Mbour. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait et ma mère m'avait expliqué que c'était juste pour les vacances. La maison de mamie avait une grande cour, entourée par six appartements. Mamie vivait dans le sien, les cinq couples et leurs enfants partageaient les autres. Il n’y avait pas d’étages dans la maison. C’est la chose qui me frappait en premier quand j’y allais. Chaque famille avait construit son appartement dans un coin du vaste terrain. Je me rappelle encore du sable très propre que les femmes prenaient le soin de balayer et tamiser chaque jour, matin et soir. J'ai revu tonton Omar, le petit frère de ma mère et rencontré Moustapha, mon demi- frère.

C'était un choc au début car je ne savais pas que j'avais un frère. Je le rencontrais quand on allait à Mbour pour le fameux Kankourang mais on n’y passait juste deux jours. J’avais toujours pensé que c’était le fils de Tata Kiné. J'ai par la suite su que ma mère sortait avec un homme "casté" (désolée du terme) et que ce dernier a fini par l'engrosser en pensant que ça pousserait feu mon grand père à accepter leur union. Au contraire... Il a donné le bb à ma tante Kiné pour qu'elle l'élève et a envoyé ma mère à Dakar chez des parents pour la séparer définitivement de son amoureux. Le petit bb (Moustapha) devait être remis à la famille de son père, dés qu'il commencerait à marcher. Mais tata Kiné n'a pas voulu le donner, étant donné que son papa ne vivait plus dans la maison familiale.

Moustapha est donc resté avec la famille, élevé avec les enfants de tata Kiné. Il avait 19 ans quand je suis arrivée à Mbour. Il m'a automatiquement détestée. Je n'étais pas vraiment aimée d'ailleurs, ma tante me frappant tout le temps pour rien et ma grand-mère qui m'appelait "domou kharam dji" à chaque occasion. Seul tonton Omar et sa femme me témoignaient de l'affection. Mon père, ayant eu vent de la situation a appelé plusieurs fois sur le fixe, mais on ne me l'a jamais passé.

Un jour, ma tante Kiné m'avait encore battu comme à son habitude, juste parce que j'avais laissé tomber des miettes de pain sur le sable en prenant mon petit déjeuner.

Tata Kiné: Foral roussitou mbourou yi nga wadal yeup nga lekkeu ko. Sa baye dieundougi mbourou bo fiy passar passareh. (Ramasses toutes les miettes de pain que tu as fait tomber et manges-les. Ton père n'a pas acheté de pain ici pour que tu te permettes d'en gaspiller).

Elle m'a donné des gifles et quelques tapes sur le dos. Je pleurais en silence tout en faisant ce qu'elle m'avait demandé. Quelques minutes plus tard, ma grand mère s'est pointée.

Mamie Maguette: Yow domou kharam dji loumi djoy ni? (Pourquoi cette batarde pleure t-elle?)

Tata Kiné: mako door. Dafa tour ay roussitou mbourou si souff si yeup, melni daf fi yoor ay mbam youkoy balail. (C’est moi qui l'ai frappé. Elle a versé des miettes de pain sur le sol , comme ci elle avait des ânes pour se charger du balayage.)

Mamie Maguette: Warone Ngako door bamu deh. Dafa reww rek, papam yarouko def ko toubab. Kay fii yow, tchimm, demal tibbeu ndokh si ndal bi, nga seulmou. Sa papa moungui nieuw ak sa yaye. Teh bul yakkeu ndokh bi. (Tu aurais dû la frapper à mort. Elle est impolie, son père ne l'a pas éduquée, il a fait d'elle une petite blanche. Viens là toi, vas prendre de l'eau dans le Canari, et laves toi le visage. Ton père et ta mère arrivent. Et ne t'avises pas de gaspiller l'eau. )

Je m'en allais faire ce qu'elle m'avait demandé. Je ne pouvais pas montrer à quel point j'étais heureuse d'apprendre que papa serait là bientôt. Je me disais que mon calvaire des deux mois était fini.

Si je savais...

Ma mamie m'a fait changer d'habits, et m'a demandé de pleurer à chaudes larmes quand papa serait là. Je devais le convaincre de mon désir de rester à Mbour. Elle m'a dit que j'étais un fardeau pour ses filles et que je les empêchais de vivre comme il se doit. Mon père avait sa femme et ma mère voulait se remarier donc personne n'aurait le temps pour moi. Je lui rétorquais que Tata Cathy m'aimait beaucoup et qu'elle voulait que je vive avec eux. Elle m'a giflée et m'a pincé le bout de la poitrine, en tirant sur la peau, très fort.

Mamie Maguette: Yow sa domou kharameh bi foko djeûler? Cathy mola diour? Gatt!! May wakh mounane Cathy daf ma beugeu dieul. Keneu dula fi dieuler , fii ngay tookeu si mane, ma yarr la ndakh keneu yaroula. Toubab nga tek sa bopu? Teh bu sa papa nieuwer, boko wakhul limala wakh, dinala ray. Aythia, djouguer fi.. ( Où as tu pris ces attitudes? C'est Cathy ta mère? En plus tu oses me dire que Cathy veut te récupérer! Personne ne va te prendre, tu vas rester ici avec moi et je vais t'éduquer puisque personne ne l'a fait. Tu te prends pour une blanche? Et si tu ne dis pas à ton père ce que je t'ai confié, je te tuerais. Allez, dégages.)

La petite fille que j'étais ne comprenait pas pourquoi elle me traitait comme ça. Ma mamie Anta était tellement gentille. Elle ne me criait jamais dessus et me protégeait toujours. À l'arrivée de mes parents, je ne bougeais pas du banc sur lequel j'étais assise. J'attendais que ma mamie me donne le feu vert. Papa est venu me prendre dans ses bras. Il a dit que j'avais maigri. Après les salamalecs, nous sommes allés dans le salon.

Papa: Tu ne manges pas ma chérie. T'es toute chétive.

Moi: Si papa, je mange bien.

Papa: Ne t'ai je pas manqué ? Pourquoi tu es si calme?

Moi: tu m'as manqué papa.

Mamie: Dafay soga yewu rek, di bb bb lou(Elle vient à peine de se réveiller rek, elle fait son petit bb.)

Papa: Doyna warr, mom du nelaw lu beuri. (C'est étrange. Elle ne dort pas beaucoup d'habitude.) Bon prépares tes affaires, on s'en va ma chérie.

Mamie: Ahh Djiby, sa dom la wanter sama toureundo la . Dina si wakh nak, du danga takk diabar, kokou du meusseu yarr samay seut. Nafi dafa sonou motakh mu denkeu ma Maguette pour ma diangual ko aduna. Meune nafi dianguer sakh. (Ahhh Djiby, c'est ta fille mais c'est mon homonyme. J'ai aussi mon mot à dire. Tu t'es remarié et il est hors de question qu'une autre femme élève mes petits enfants. Nafi est fatiguée et m'a demandé de garder Maguette et de lui apprendre certaines choses de la vie. Elle peut même étudier ici.)

.

Papa: Deugeula, wanter Nafi warul wone indi khaler bi teh lathier wuma sama avis. Fi bakhna wanter rakam daf ko sokhla. Meusuniou Takalikou niom niar teh damakoy sokhla guiss aussi. (Je comprends parfaitement mais Nafi n'avait pas le droit de faire déménager ma fille sans mon accord. Je sais qu'elle est bien ici mais sa sœur a besoin d'elle. Elles n'ont jamais été séparées et j'ai besoin de la voir aussi.)

Mamie: Yow lo melni toubab diakhater ni? Rakeu dji tantam ak yayam nioungui koy yarr. Khaler danga ko wara bayi muy kham louy doundou bu meti. May wakh nganane danga ko sokhla teh do meussseu nekkeu dakar. Deggeu na sakh danga beugeu tokhou bitim rew ak sa ndaw sossu. Doom nak si ndayam la tokk. Ki du dem ak yene. (Tu parles comme un blanc. Sa sœur a sa mère et sa tante. Les enfants doivent apprendre à se débrouiller seules. Tu dis avoir besoin d'elle pourtant tu n'es jamais à Dakar. Il paraît même que tu veux déménager à l'étranger avec ton épouse. La place d'une fille est avec sa mère. Elle ne partira pas avec vous.)

Papa: Meussumako khalata yobu. Teh lolou leragul ndakhter khamaguma lumay def samay doom. Meunu malene bayi guinaw. (Je n'ai jamais eu l'intention de l'emmener avec moi. Et puis c'est juste un projet car je ne sais pas ce que je vais faire de mes filles. Je ne peux pas les laisser derrière moi.)

Mamie: Meunone ngassi khalat balla ngay tass sa keur. Nga amm djabar dju djekkeu bi diko toutall. Mu doyal dem yonam. Fi adouna la . Maguette demal fo ak sa morom yi. Li wakhou makk la. (il fallait y penser avant de briser ton foyer. Tu avais une femme parfaite mais tu la délaissée. Elle en a eu marre. Maguette va t'amuser avec tes cousins. C'est une discussion de grandes personnes.)

Comme mon père ne disait rien, je suis sortie du salon et me suis assise dans la cour. J'attendais impatiemment qu'ils sortent et de rentrer à Dakar avec mes parents.

Ils avaient passé la journée avec nous. Ils sont allés rendre visite à des membres de la famille de maman. Je les avais accompagnés. Mamie Maguette était aussi présente, redoutant sûrement que je raconte des choses à mon père. Dans l'après midi, ils se sont apprêtés à retourner à Dakar. Je ne m'attendais pas du tout à ce qui allait suivre.

Mon papa avait décidé de me laisser avec ma mamie car il devait voyager avec tata Cathy. Je pourrais aller à Dakar rendre visite à mamie Anta et Aminata de temps en temps. Je pleurais de désespoir. Papa m'a prise dans ses bras pour me consoler.

Il m'a remis de l'argent pour mes besoins et a promis de m'en envoyer très souvent. Ma mère m'a aussi embrassée, avant de partir. Dés leur départ, ma grand-mère s'est défoulée sur moi avec ses gris-gris (ndombou) et c'est la femme de tonton Omar qui est venue me défendre. Ma grand-mère l'a bien insultée comme d'habitude.

Elle m’a amenée dans sa chambre pour me consoler. Les gris-gris avaient laissé des marques sur mon dos et mes bras. Ca faisait horriblement mal. Je disais a tata Aida que je détestais mon père car il m’avait laissée avec ces femmes méchantes et qu’il ne voulait plus de moi. Elle m’a demandé de ne plus jamais dire ce genre de mots car mon père n’est plus lui-même et que ma grand mère est capable de tout. Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire par là.

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Mis à jour : Chapitre 35 35   08-07 16:50
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