Je t'aime comme je te déteste

Asly n’avait jamais été autant heureuse de sa vie comme ce jour-là. Elle allait enfin pouvoir avoir son diplôme et enfin se lancer dans ce qu’elle avait toujours aimé faire dans sa vie à savoir la restauration. Ça n’avait rien à voir avec l’école qu’elle faisait et elle savait que son père n’était pas d’avis avec elle à ce propos mais après tout, son père avait sa fille préférée qu’il chérissait tant alors, elle pouvait bien elle aussi choisir sa vie. Quitter Las Vegas pour une direction inconnue avait toujours été son rêve. Comme quoi quitter sa maison pour une direction inconnue.

Tout le monde pouvait envier sa vie du fait qu’elle avait un papa riche qui pouvait claquer du fric à chacun de leur caprice mais la seule personne qui profitait réellement de ce fric était sa sœur Astrid car elle était la préférée de son père malgré tout le désastre qu’elle pouvait causer dans leur vie. Son père l’aimait et la chérissait tant. Elle avait senti de la jalousie naitre en elle lorsqu’elles étaient encore gamines mais avec le temps, elle avait appris à comprendre que rien ne pouvait changer. Elle s’était donc refugiée toute seule dans son coin dans le but de laisser les choses se faire naturellement. Pendant que sa sœur avait eu le droit d’aller faire ses études ailleurs, elle avait été obligée de rester à Las Vegas et ce, à cause du caprice de son père.

Lorsqu’elle reçut le message de son meilleur ami lui disant qu’il était prêt pour une virée entre ami, elle n’avait pas hésité à se préparer pour sortir. Elle était certes enthousiaste pour cela mais il fallait déjà que le monstre qu’était son père la laisse y aller.

-papa s’il te plait est-ce que je pourrais sortir avec Armel je t’en prie, je serai prudente.

-combien de fois vais-je te demander de ne plus m’appeler papa ? je ne suis pas ton père Asly, pour toi je reste le maitre et c’est comme ça. Si c’est si difficile que ça à retenir alors fous-moi le camp maintenant tu veux ?

Elle se pinça les lèvres en évitant ses larmes de couler. Parfois, elle avait tant envie d’une figure paternelle qu’il lui arrivait d’oublier que depuis le jour où elle était arrivée au monde, cet homme l’avait carrément interdit de l’appeler papa et elle était obligée de l’appeler le maitre comme il venait si bien de le lui ordonner.

-maitre je voudrais sortir avec Armel et…

-c’est bon, tu peux sortir mais rassure-toi que ce vilain garçon n’ose pas poser la main sur toi. Tu me serviras bien à quelque chose dans ta vie. Ta première fois avec un homme me rapportera bien assez d’argent.

Elle ouvrit grand les yeux sous l’effet de la surprise mais le fait que cet homme n’était point touché par ce qu’il venait de dire lui confirmait que le fait que cela était encore une surprise pour elle ne le dérangeait pas du tout. elle se mordilla la lèvre et sortit de son bureau en sentant les larmes lui monter aux yeux. Elle imaginait que si cet homme comptait récolter des millions avec sa virginité, ce n’était pas avec un homme de son jeune âge et peut-être un peu beau mais elle savait que ça allait être avec l’un de ces gros porcs. Riley Miller était connu comme homme d’affaire qui excellait dans le milieu mais elle savait que son père nageait aussi dans des affaires illégales. Lorsqu’elle entendit la voix dure de ce dernier, elle retourna sur ses pas.

-Astrid m’a dit que la remise des diplômes aura lieu demain alors j’espère qu’après ça, tu pourras enfin m’être utile.

Elle hocha tout simplement la tête par peur de s’attirer ses foudres. Il était dangereux quand il s’y mettait et c’était mieux pour elle d’éviter une mort précoce.

-papa bonsoir, je voudrais de l’argent s’il te plait. Une nouvelle collection d’habit est sortie et je la veux je t’en prie.

Asly se retourna vers sa sœur qui venait d’entrer dans le bureau. Cette dernière alla plaquer ses lèvres sur la joue de leur père et ce dernier lui sourit. Il n’y avait qu’elle qui avait droit à ce genre de sourire. Ne voyant plus ce qu’elle faisait dans cette pièce, Asly sortit en trombe et alla se préparer. Seul le fait de sortir pouvait l’aider à faire passer ce moment car la haine qu’elle ressentait était encore plus grandissante. Elle savait que son père allait à nouveau donner à Astrid ce qu’elle voulait et c’était tout à fait normal, après tout c’était sa fille chérie.

Lorsqu’elle fut prête, elle prit son petit sac à dos, son téléphone et ses écouteurs. Une fois à l’extérieur, elle mit de la musque te prit la route. Le chemin n’était pas très long pour arriver chez Armel alors elle préférait marcher à pied.

Sentant une voiture s’arrêter nette devant elle, Asly ne savait pas du tout ce qui s’était passé. Elle n’avait pas vu cette voiture au moment où elle traversait la rue et elle avait failli y perdre la vie. Son cœur battait à toute rompe et sa respiration était encore étouffée.

-lorsqu’on en a marre de la vie, c’est mieux de mourir chez soi au lieu de décider de coller un putain de regret à vie aux autres, bon sang. Des écouteurs dans les oreilles avec une musique forte que j’entends même, comment aurez-vous pu entendre les Klaxon dites-moi ? vociféra une voix d’homme qui lui fit froid au dos.

La carrure vertigineuse et imposante de cet homme l’avait presque étouffée et elle se rendait compte qu’elle allait certainement souffrir. Si jamais Riley venait à entendre ça, elle allait y passer alors, il fallait que cet homme l’épargne même si dans son regard, elle pouvait voir des envies de meurtres.

-je suis sincèrement désolée monsieur, je ne vous avais pas vu. Je vous prie de ne rien dire à mon père.

Il fonça les sourcils un peu amusé par la situation. Elle tremblait d’effroi et on aurait dit que sa peur de mourir s’était transformée en une crainte. Il n’avait pratiquement rien à foutre de ses états d’âme et il ne comptait pas laisser passer cela.

-je crois vous allez me donner le numéro de votre cher petit papa et je vais de ce pas le contacter mademoiselle. Vous n’avez pas encore l’âge de vous balader toute seule dans la rue à ce que je vois.

-je vous en prie monsieur, avait supplié Asly en joignant les mains.

-c’est bon Red, laisse-là. La pauvre est déjà assez terrifiée comme ça, avait intervenu un autre.

Il lui fit signe de disparaître et Asly commença à partir en courant mais elle avait tout de même entendu la dernière phrase qu’il lui avait lancé « on se retrouvera chaton ». mais elle savait que non parce qu’elle ne pouvait pas tolérer le fait de le revoir.