Chapitre 2
Je lisais une histoire à Ambre, dans le salon avec Austin qui regardait encore une fois le match de sa fille. Ce perfectionniste ne changera donc jamais. Je ne pouvais m’empêcher de le regarder. Bizarrement, plus il prenait de l’âge, plus il devenait encore plus charismatique. Je partis mettre Ambre qui s’était endormie au lit. Je décidai d’attirer l’attention de mon mari en lui jetant un coussin. Il le rattrapa avant de me lancer un regard en biais.
— Oui je sais, soupira-t-il. J’en ai pour cinq minutes !
— Tu feras ça demain !
Il me regarda. Je croisais les bras. Il sourit puis éteignit avant de me prendre dans ses bras. Il eut un petit rire moqueur.
— Aah, ma Daisy Bell, toujours besoin d’attention !
— Tu vas t’en plaindre peut-être ?
— Laisse-moi réfléchir…
Je le regardai surprise. Il se retenait de rire. Je el tapai sur le torse. Il rit puis posa ses lèvres sur les miennes. On se retrouva à discuter sur le canapé. J’étais confortablement bien lové dans ses bras. Je fronçai les sourcils en entendant des disputes. Je regardais mon mari qui était aussi surpris que moi. J’allais me lever quand je retombai net sur le canapé. Austin soupira.
— Enfin vous voilà, dit la dernière personne que je m’attendais à voir.
— Monsieur, dit Rosa, notre gouvernante. J’ai essayé de l’empêcher d’entrer mais rien à faire.
— Ce n’est rien, soupira Austin. Tu peux aller te reposer maintenant.
Rosa me regarda. Je lui souris puis hochai la tête. Elle sourit puis partit. Je regardai Austin qui semblait épuisé.
— Qu’est-ce que tu veux, Mia ? soupira-t-il.
— Récupérer ce qui m’appartient.
— C’est-à-dire ?
— Cette maison et ce qui s’y trouve. Et surtout une part de l’entreprise.
Je la regardai surprise. Elle souriait. Austin éclata de rire. Il regarda Mia.
— Tu te fiches de moi ? dit-il.
— Nous nous sommes mariés puis nous avons divorcé, Austin. Et lors du divorce, on devait tout diviser par deux.
— Qu’est-ce qui te prend de débarquer seize ans plus tard ? soupirai-je. Sors de cette maison, c’est mieux.
— C’est toi qui devrais sortir puisque c’est la mienne !
— Okay, il y a un problème, dit une voix.
Chloé semblait surprise mais surtout en colère que des cris l’aient réveillée. Je lui souris et partis vers elle. Je lui embrassai la joue.
— Tu peux aller voir si Ambre dort toujours, s’il te plaît ?
— OK, maman.
— Merci, chérie.
Elle partit. Je regardai Mia puis Austin.
— Mia, dit Austin, va-t’en ! Je te le dis gentiment, alors pars !
Mia sourit puis sortit un dossier de son sac avant de me le tendre. J’avais les mains qui tremblaient en le lisant. Austin me l’arracha des mains. Il semblait en colère. J’attrapai son bras avant qu’il ne la frappe. Il serrait les poings. Je posai ma main sur sa joue. Il ferma les yeux pour se calmer. Je lui souris.
— Je n’ai jamais signé ça, soupira Austin.
— Bien sûr que si ! Lors de notre lune de miel ou tu refusais de me toucher. Tu étais un peu ivre. Tu m’as signé ce joli papier. Je peux appeler mon avocat.
— Tu te moques de moi, Mia ? cria Austin. Une partie de l’entreprise ? Mais quelle entreprise ? Elle est à mon frère, non pas à moi. Et cette maison ne t’appartiendra jamais.
— Trop tard.
Elle sourit avant de sortir son portable pour appeler je ne sais qui. Je fus surprise de voir des hommes.
— Faites-les sortir, dit-elle.
— Quoi ? dis-je.
Je poussai un gars qui me prit le bras. On entendit des pleurs. Je vis Chloé qui essayait de bercer Ambre. Je partis vers elle et portai ma fille. Austin me regardait, inquiet.
— Mia, à quoi tu joues ? soupira-t-il.
— Je récupère ce que tu me dois et surtout je récupère les quinze années que j’ai perdues par votre faute.
— C’est seulement la tienne, cria Chloé. Non mais tu te prends pour qui ? C’est toi qui as fait qu’on t’a enfermée en prison pendant quinze ans.
— Comme on dit, telle mère, telle fille.
Je fermai les yeux pour me calmer.
— Austin, prends les jumeaux avec toi, s’il te plaît. On réglera ça autrement et non pas devant les enfants.
Austin regarda Mia. Il partit chercher Sullivan et Elsa. On partit chez ses parents qui semblaient surpris de nous voir. Austin posa les jumeaux sur le canapé. Il allait partir mais j’attrapai son bras.
— Où tu vas ? dis-je.
— Récupérer notre maison.
— Et tu penses que ça va être facile ? On parle de ton ex-femme cette fois.
— Daisy, lâche mon bras.
— Non, je veux que tu restes ici et tu m’aides avec les enfants. Je vais devenir dingue si tu continues à agir sur un coup de tête comme ça.
— Mais elle vient de tout te prendre à l’instant…
— Je m’en fiche de ça pour l’instant. Tout ce que je veux c’est que tu m’aides…
J’avais les larmes aux yeux. Il me prit dans ses bras.
— Austin, dit belle-maman. Tu nous expliques ?
Austin soupira. Je m’essuyai les larmes et partis vers Ambre que je couvris.
— Mia a débarqué.
— Mia ? s’étonna son père. Je pensais qu’elle était en prison.
— C’est ce que je pensais aussi.
— Et qu’est-ce s’est passé exactement ?
— Elle m’a montré un document comme quoi lors de notre divorce, je devais lui léguer…
— Une partie de l’entreprise et ta maison, dit une voix. Je savais qu’elle était perspicace mais pas à ce point.
Jacob donna un coup de poing à son frère. Chloé le poussa.
— Chloé, dit Austin. Ce n’est rien. Assieds-toi, s’il te plaît.
— Austin, cria Jacob. Qu’est-ce qui t’a pris bon sang ? Pourquoi tu as signé ça ?
— J’étais bourré quand elle m’a fait signer ce fichu papier dont je ne me rappelle même plus l’existence.
— C’est la maison que tu as offerte à ta femme et c’est l’entreprise familiale. Bon sang, dans quel pétrin tu t’es fourré ? Tu as pensé à ta famille qui risque de finir à la rue ?
— Ça ne risque pas, soupirai-je.
— Comment ça ?
— Une chance que j’aie une adorable épouse, dit Austin. La maison n’est pas à mon nom donc Mia ne pourra pas l’avoir et pour ce qui est de l’entreprise, ce n’est pas la mienne mais la tienne alors arrête de crier et assieds-toi, frangin !
Il semblait en colère. Je me levai et posai ma main sur son torse mais il la retira.
— Chéri, dis-je.
— Je vais au terrain, j’ai besoin d’air un moment.
Il embrassa mon front et sortit. Je soupirai et m’assis. Je pris mon visage entre mes mains. Jacob me prit dans ses bras. J’éclatai en sanglots, ce qui rendit les enfants tout calmes. Elsa s’approcha en me regardant au bord des larmes.
— Maman ?
Je m’essuyai les larmes et lui souris avant de la soulever.
— Excuse-moi, chérie, j’ai oublié d’apporter ton livre.
— Tu veux jouer avec moi ?
Je lui souris puis hochai la tête. Elle écarquilla les yeux avant de faire un grand sourire en criant. Je ris. Je suis restée dans le salon à jouer avec mes enfants. Je sentis un regard. Austin était accoudé à la porte et souriait en nous regardant. Il avait son ballon de basket dans les mains. Je lui souris.
— Désolé d’avoir pété les plombs, dit-il.
— Tu n’as pas à t’excuser. T’avais raison.
— Je suis vraiment un mauvais mari.
— Mais non, cesse de raconter des bêtises. Ça fait quand même seize ans que nous sommes mariés. N’oublie pas : « If you fall, I will catch you I’ll be waiting. »
— « Time after Time ».
Il sourit puis se mit à mes côtés avant de m’embrasser. Je ris en voyant les enfants nous regarder. Austin porta Elsa et Sullivan. Il jouait avec eux en riant. Je souris. J’espère que Mia ne gâchera pas notre bonheur. Je mettais Ambre au lit quand j’entendis des disputes. Je soupirai et partis au salon en la berçant vu qu’elle s’était réveillée. Austin se disputait avec Mia.
— Austin, soupirai-je. Les enfants aimeraient dormir alors mets-moi cette garce dehors, s’il te plaît.
— De quel droit ? cria Mia.
— Toi, tu la fermes, rétorquai-je en la foudroyant du regard. Ouvre-la encore et je te jure que tu regretteras d’être née
Elle voulut parler mais se tut. Austin était aussi surpris qu’elle. Je souris en regardant Ambre qui s’endormait doucement. Je l’amenai au lit et fermai la porte après avoir allumé sa berceuse. Je m’attachai les cheveux et retournai au salon. Mia y était toujours. Je souris.
— Sors de cette maison, Mia.
— Je viens récupérer ce qu’il me doit.
— Il ne te doit rien du tout.
— Il a signé ce papier.
Je lui pris le dossier des mains avant de le jeter dans la cheminée. Elle criait avant de me pousser. Je lui attrapai le bras. Elle me regarda surprise.
— La dernière fois que j’ai été tellement en colère au point que j’avais des envies de meurtres, c’est quand tu avais kidnappé la fille de mes meilleurs amis. Fais-moi le plaisir de sortir de ma vie, ou je t’assure que la prochaine fois, je ne me contenterai pas de simples mots.
— OK, Daisy, dit Austin en passant ses bras autour de ma taille. Calme-toi.
Je lâchai Mia qui était sur le bord des larmes. Elle sortit en courant. Je soupirai. Austin voulait me prendre la main mais je reculai. Il me regarda surpris.
— J’ai besoin d’air, dis-je avant de l’embrasser. Veille sur les enfants, je vais chercher leurs affaires.
— Je viens avec toi.
— Non, j’irai avec Chloé.
Je lui souris et partis dans notre maison avec Chloé. Je rangeais les vêtements pour tout le monde, ainsi que tout ce dont on aura besoin. Je me retenais de pleurer. Chloé prit mes mains.
— Maman, tu as aussi le droit de pleurer devant moi. J’ai 16ans tu sais. Je peux très bien comprendre.
Je la regardai. Elle me sourit. Je la pris dans mes bras et la serrai contre moi. On rentra. Je trouvai Austin dans le salon avec ses parents et notre avocat, Derek Dawson. Il semblait en colère. Je soupirai et passai ma main sur sa nuque. Il semblait complètement raide. Je massai ses épaules.
— Pourquoi c’est si tendu ici ? dis-je.
— Eh bien, tu as tout simplement un mari pitoyable, soupira Austin.
— Ça suffit, on en a déjà parlé. Qu’est-ce qui se passe ?
— Mme James, dit Derek. Je suis navré, vous devez vendre tous vos biens.
— Et je peux savoir pourquoi ?
— Eh bien, vous avez une dette de cinq millions d’euros.
— QUOI ? m’écriai-je.
— Mia a retiré tout notre argent, soupira Austin. J’avais oublié de fermer notre stupide compte commun après le divorce et de surtout retirer son autorisation d’accès à mes comptes bancaires. Un parfait abruti.
J’avais les mains qui tremblaient. Je peinais à respirer. Je n’entendais plus rien. J’avais juste l’impression d’étouffer. Je voyais tout flou. Je sentis un énorme choc puis le noir total. J’avais la gorge sèche, je me sentais toute faible et je n’arrivais plus à bouger.