mme s'il s'agissait du point culminant de leur existence : le plus beau jour de leur vie. Cela ne revient-il pas à
n mari n'était pas un homme romantique. Il n'était pas grand-chose d'ailleurs. Peut-être que s'il avait été davantage... peut-être que s'il avait s
suite, je ne parviens pas à regrette
lancs impeccables de la marine américaine, au volant de sa voiture de spo
vol. Il avait onze ans de plus que moi. Il dégageait une assurance, un raffinement presque citadin. Pour
Mon père, doux et tendre, se laissa comme toujours submerger par les deux
ceux-là mêmes qui, auparavant, réservaient leurs regards à l'élégance rayonnante de ma mère – commencèrent à se retourner sur moi. J'étais devenue la séduisante, la convoitée. Et elle, elle ne le supporta pas. Bien sûr, jamais elle ne l'admit. Alors, on se querella, sans cesse. Pour ma pa
iversité n'avait jamais été une option sérieuse. Il n'y avait donc ni projet d'études ni fonds prévus à cet effet. Elle répétait à mon père
eux. Eh bien, je ferai de mon mieux pour te rendre présentable. « Jolie », ce serai
e sa peau couleur olive, et de son tempérament vif, passionné. J'avais aussi hérité de cette pilosité précocement envahissante qui me faisait déjà raser mes jambes à d
ugeait immigrée et inférieure. Elle arborait fièrement ses racines anglo-saxonnes à la moindre occasion, avec se
que je saute sur l'occasion dès qu'on me la propos
ropéenne, parlant couramment italien, capable d'apprécier le vin – une habitude qu'il trouva d'abord charmante, puis gênante. J
matin, déjeuners, baby-sitting collectif, jeux organisés pour des enfants que je n'avais pas, apéros entre filles. Elles n'étaient pas mauv
ndre leur club de lecture, mais lorsque je réalisai qu'elles préféraient les romances à l'eau de rose aux fureurs d'Hemingway ou à
canot, puis un petit voilier. Je tirais presque aussi bien qu'un tireur d'élite. Je n'avai
de parler, mes sujets de conversation. Il aurait voulu que je ressemble davantage aux autres femmes, tout en se délectant de ma singularit
t. J'ai appris à me taire. Une
s invasifs, douloureux. À force de nous renvoyer mutuellement la faute, nous avons fini par perdre tout désir d'être parents. U
Estelle. Elle était tout ce que je n'étais pas : soignée, charmante, impeccable. Mais aussi glaciale, autoritaire, snob. Je ne l'aimais pas. Elle me rendai
quelque chose en moi. Sebastian
Mais entre nous, une tendresse s'était installée. Il venait me voir après l'école, me raconter sa journée. Je
avons traversé la violence des contes des frères Grimm et les cruautés déguisées d'Andersen. Il aimait la petite sirène, cette créatu
es clubs de lecture, ses parties de bridge, ses œuvres de charité menées avec une ferveur exclusive qui ne laissait guère de place à sa propre famille. Son absence fut
ec la poudre qu'ils extrayaient de pétards. Bien entendu, David désapprouvait farouchement. Alors, les deux compères organisaient leurs expéditions secrètement, avec la complici
erfly» résonnait à plein volume dans la pièce, et mon père et moi chantions de tout cœur l'air sublime d'
us chantez ? deman
iovanotto ! répondit mon père ave
les sourcils, u
pas ce que dit Pap
je avec un sourire. Il dit qu'
e la cuisine ! La langue de l'amour ! s'écria alors mon
ours des mots choisis avec prudence - mon père avait un certain penchant pour les expressions col
en participant à l'organisation des journées portes ouvertes de l'hôpital ou du camp. J'avais même déposé une demande pour su
épart, disait-il. Un poste de plus, presque identique aux précédents, un déplacement horizontal qu'il s'évertuait pourtant à considérer co
velle base. Il me laissait, seule, avec une semaine pour superviser le déménagement et fa
e fois, il pleurait. Il ne disait rien ou presque, se contentait de s'asse
bre, à l'aube, j'ai ferm
tais p