Accueil Genre Classement Gratuit
Atelier d'écriture
Télécharger l'appli hot
Accueil / Histoire / Les femmes de ménage s'en mêlent
Les femmes de ménage s'en mêlent

Les femmes de ménage s'en mêlent

5.0
30 Chapitres
3.5K Vues
Lire maintenant

Résumé

Table des matières

Que feriez-vous quand les femmes de ménage s'en mêlent ?

Chapitre 1 Chapitre 01

Partie 1

Aux aurores dans le village de Diakhao sine, je sors de la concession de ma mère qui venait de me donner ces conseils : « Dakar est une ville dangereuse Khady, la vie là-bas est très différente de celle d’ici. Tu peux y rencontrer de bonnes comme de mauvaises personnes, tu peux y emprunter la bonne comme la mauvaise voie, tu peux y devenir une bonne comme une mauvaise personne. Cependant n’oublie pas de garder en tête tes objectifs, à chaque fois que tu seras sur le point de céder aux tentations, souviens-toi que ta vieille mère se réveille parfois sans manger, souviens-toi que ton pauvre père passe ses journées aux champs, et revois cette petite concession dans laquelle nous avons vécu tout au long de notre existence. Nous ne comptons que sur toi pour sortir de cette misère. Ton père a vendu deux ânes pour que tu puisses effectuer ce voyage et avoir les fournitures nécessaires pour l’université, c’est une dette que tu devrais lui payer. Fait de tes études ton loisir, fait de tes cahiers tes amis et fait des hommes tes ennemies. Part ma fille, mes prières t’accompagnent, rien ne te prendra au dépourvu dans cette ville, car ton éducation a fait de toi une personne prête à tout encaisser et le dur travail que j’ai abattu dans la maison de ton père te mettra à chaque fois au-dessus de toutes difficultés que tu pourras rencontrer, je te le jure. »

Ma mère s’était effondrée en larme après ces mots, alors que papa m’accompagne chez ma meilleure amie Ndèye avec qui je dois effectuer le voyage vers Dakar. Nous la retrouvons devant la clôture en paille de leur maison, en compagnie de sa mère, son père, ses frères et sœurs ainsi que ses oncles et tantes. Son grand-père avait fini de formuler des prières pour nous, avant que tout ce petit monde nous accompagne au garage, où nous pénétrons dans le bus en partance pour Dakar.

Nous quittons ainsi notre village pour la première fois. Ce village qui a vu naître mes aïeules alors rois du Sine, dont le pouvoir et la grandeur sont chantés jusqu’à nos jours. Ce village qui a vu se succéder les rois des familles Ngom, Faye, Diouf, et Sène et qui a été témoin de la colonisation ainsi que toutes ses conséquences. Cette grande ville historique dont la grande maison royale rappelle encore l’époque de mes ancêtres. Je m’en allais ainsi de « la capital du sine » où j’ai fait toutes mes études. Lorsque j’ai eu mon BFEM, j’allais poursuivre mes études dans la ville de Fatick, mais le lycée venait d’ouvrir ses portes à Diakhao et je n’avais donc plus besoin de quitter mon village. Ndèye par contre a très tôt arrêté les études parce qu’elle n’était pas trop brillante. Ses faibles notes la décourageaient, sans oublier les coups que lui administraient tous les jours nos enseignants qui ne pouvaient comprendre qu’elle voulait bien apprendre, mais qu’elle en était incapable ; ce qui l’avait donc poussé à laisser la prise. Elle aidait sa mère dans les travaux ménagers surtout qu’ils avaient une très grande famille. Sa sœur qui est femme de ménage en ville les aide financièrement contrairement à nous qui n'avons aucun soutien financier, si ce n’est le champ de mon père et le petit étal de légume que tenait maman au marché. L’agriculture n’étant pas trop enrichissant dans ce pays, il nous arrivait de rester toute une journée sans manger. Heureusement que la mère de Ndèye nous donnait parfois l’excédent de leur marmite.

Maman est amie avec la mère de Ndèye depuis leur tendre enfance et je suis née avec une demi-journée de différence que Ndèye. Nous sommes presque jumelle et nous avons passé toute notre vie ensemble. Elle est certes plus précoce et sociable que moi qui suis toujours calme et timide, mais je sais que je suis plus intelligente qu’elle. Dès l’adolescence Ndèye a commencé à fréquenter des hommes à l’insu de sa mère bien sûr. Malgré que je lui ai dit que son petit ami était un beau parleur, elle ne voulait pas m’écouté. Cet homme était deux fois plus âgées que nous et a profité de l’innocence de Ndèye pour lui prendre sa virginité. Après cela, il ne lui adressait plus la parole. Il lui avait bien dit qu’il n’était pas de sa génération et qu’elle devait le laisser tranquille. Cela a été très difficile pour Ndèye qui était aveuglé par cet homme, mais ça ne l’a pas empêché de continuer à voir d’autres hommes. Sa mère sait maintenant qu’elle a des copains, mais elle dit toujours que sa fille est grande maintenant et qu’elle peut distinguer le bien du mal. Elle demande même à ses plus jeunes enfants de suivre son exemple, je me dis parfois tout bat : « Si elle savait ».

Qu’est-ce que les parents peuvent parfois se tromper sur leurs enfants, moi par contre je n’ai jamais eu de petit copain. Ce n’est pas parce que les hommes ne me courent pas après, mais entre les études et les travaux ménagers, je ne trouve pas de temps libre à consacrer aux garçons. En plus sérieusement, les hommes de ce village ne m’intéressent pas. Certains d’entre eux ne sont pas instruit et me trouve bien trop compliqué et ceux qui sont instruit sont trop hautins et pensent être déjà des maitrisards avec leurs airs d’intellectuelles aguerris. Donc je préfère rester seule, tout en espérant trouver un homme qui me convienne un jour.

Notre bus vient enfin de se garer à la gare routière de Colobane après avoir trainé pendant cinq heures de temps sur la route, s’arrêtant à tous les arrêts. Je suis émerveillé par le monde fou qu’il y’a dans cette gare. Les marchands ambulants déambulent de partout, les vendeurs d’étales s’activent tous dans leurs commerces, les apprentis des bus et car rapide appellent à haute voix les clients en leur indiquant les destinations où ils se rendaient et ceux que je viens d’appeler les « sans utilités » peuplent aussi la gare. Il s’agit de jeunes hommes qui sont là à tourner autour des gens sans que je ne sache ce qu’ils sont réellement en train de faire ici. Par contre les mauvaises odeurs souillent réellement l’atmosphère de cette gare. Il y’a des ordures entassés un peu partout, sans parler de ceux qui soulagent leur vessie dans les coins où il n’y a pas trop de passager.

Nous commencions d’ailleurs à nous impatienter de quitter ce lieu quand j’aperçu la sœur de Ndèye, Bineta qui nous fait signe de loin. Je m’emparai de mon petit sachet où j’avais mis mes habits, avant de traverser la rue pour la rejoindre. « Bienvenu dans la vie mes petites villageoises. » Nous taquine-t-elle, avant d’affréter un car rapide qui passera au quartier Grand Dakar, où elle vit dans une chambre en location qu’elle partage avec quatre autres filles du village. Elles sont toutes des femmes de ménage qui utilisent leurs maigres salaires pour subvenir aux besoins de leurs familles au village. Donc avec leurs maigres revenus, elles louent cette chambre à vingt mille francs dont elles se partagent tous les frais de la location. Cela les permet donc d’économiser assez pour envoyer un peu d’argent au village à la fin du mois.

Par contre, elles ont du mal à couvrir tous leurs besoins dans cette ville où tout est cher d’après ce que Bineta nous a raconté. Je me demande d’ailleurs comment font elles pour être si bien habillées quand elles viennent au village pour assister aux fêtes telles que la Tabaski et la Korité, Où alors les cérémonies familiales. Elles sont toujours mieux habillées que les fonctionnaires, c’est bizarre n’est-ce-pas ?

Bineta étale une grande natte, avant de le couvrir d’un drap : « Voilà vous pourriez dormir ici, la nuit n’est pas longue à votre réveille personne ne saura que vous avez dormi sur une natte pas vrai ? » Venait-elle à nouveau de dire avant de retourner dans la villa où elle travaillait. Elle avait bien raison, car si je ne me trompe pas, elle se partage ce matelas à deux place toutes les quatre et si vous pouviez voir ce matelas ; notre natte n’a rien à l’envier, pourtant on ne pourrait pas le croire. Bineta est une femme pas trop grande mais avec un très jolie visage et de belles rondeurs, s’étant dépigmenté la peau à un point qu’on la confondrait à une blanche. Le tissage en cheveux naturelle qui recouvre ses cheveux est d’une longueur qui égratigne ses fesses et son prix fait environ un an de salaire de Bineta.

Je doute que ses amies soient aussi bien physiquement qu’elle, mais en tout cas si c’est le cas, j’abandonnerais bien les études pour être femme de ménage. Parce qu’après tout elles ne semblent pas être si mal payées que ça. Je pénètre alors dans la salle de bain afin de prendre un bain, quand l’état d’insalubrité de cette toilette me fit ressortir en toute allure. Elles partagent en fait cette toilette avec des guinéens qui tiennent une boutique dans ce qui devrait constituer un garage, ainsi que les autres locataires qui occupaient les autres chambres. Mais on aurait cru que des gens normaux n’habitaient pas cette maison. La toilette est si sale que j’y ai trouvé de petit groupe de verres de terre qui grignotaient sur les scelles laissaient ainsi à l’air libre au bord de la chaise anglaise comme à l’intérieur. (Excusez-moi pour ce tableau dégouttant !) Je pris quelques pièces de mon argent de poche pour acheter du savon liquide et de l’eau de Javel avant de pénétrer dans la toilette que j’avais rendu son éclat en une heure. « D’ici une heure de temps, tu ne reconnaitras pas cette toilette que tu viens de nettoyer petite, c’est une perte de temps de la nettoyer. » Venait de me dire une jeune femme à ma sortie des toilettes. « S’il faut la nettoyer à chaque fois que je devrais l’utiliser, je le ferais madame. » Lui avais-je répondu avant de pénétrer dans la chambre.

Je prie mon bain avant de demander à Ndèye de m’accompagner à l’université pour faire une petite visite, en attendant le lendemain pour entamer la longue procédure de l’inscription dont on m’a parlé. Bineta nous avait grièvement expliqué les bus à prendre pour nous y rendre et nous n’avions pas tardé à les retrouver. Je descendis en face de l’université où je pouvais lire « Centre des œuvres universitaires de Dakar ». Ma fierté fut immense en me voyant dans cet immense espace auquel j’avais tant rêvé pouvoir y accéder un jour. J’étais heureuse d’avoir réussi mon pari et je revoyais toutes les années de galères que j’avais endurées pour en arriver là aujourd’hui. Nous traversons le pavillon A dont l’ancienneté m’avait de suite frappé, de même que le restaurant de l’université qui avait également ouvert ses portes avec la longue file d’étudiants qui attendaient pour y pénétrer.

J’admirais ainsi le campus universitaire, allant des jolis arbres plantés à l’intérieur, aux bâtiments anciens et parfois nouveaux qui l’occupaient, tout en remarquant la forte population estudiantine qui rodait au tour de ce lieu. « Tous ces gens-là cherche la même chose que toi Khady ? Excuse-moi de te décourager mais tes chances de réussite sont vraiment minime ma chérie. » Venait d’ailleurs de lancer Ndèye. « Je suis venue ici pour réussir et je réussirais ma chérie ! » Venais-je à mon tour de lui répondre bien que sa remarque ne m’a pas laissé de marbre. En voyant tous ces gens qui sont ici pour le même but, avoir des diplômes et trouver un emploi, je me demande est-ce que nous pourrions tous réussir. Mais tout compte fait, moi je suis là pour réussir et rien ne pourra me décourager.

Nous arrivons enfin à la faculté de droit où j’ai été admise et ma surprise fut encore plus immense. On aurait cru que toute l’université de Dakar était orientée dans cette faculté. Je terminais donc de me renseigner sur la procédure à suivre pour les inscriptions, quand le portable de Ndèye s’est mis à sonner. S’est Bineta qui finissait son travail et nous demande où sommes-nous pour qu’elle passe nous chercher. Elle arriva quelques minutes après au bord d’une magnifique BMW se garant devant nous, alors qu’on ne pouvait savoir qu’elle se trouvait à l’intérieur vu que les vitres de la voiture étaient teintes en noir. Elle descendit un peu la vitre puis nous dit : « Allez ! Montez mes petites villageoises ! » Nous ne pouvions tout simplement pas en croire à nos yeux : « Bineta ? C’est vraiment toi ? » S’exclame Ndèye, alors que sa sœur nous ordonna de grimper vite dans la voiture car le conducteur ne s’était pas bien garé.

La climatisation et la bonne odeur de la voiture nous accueillit, nous éblouissant encore plus. « Chéri, je te présente ma petite sœur Ndèye et sa meilleure amie Khady, se sont-elles que je suis allée chercher ce matin à la gare. Les filles je vous présente mon patron monsieur Sow. » J’étais dans mon état d’étonnement le plus absolu, elle nous dit que cet homme est son patron alors pourquoi l’appelle-t-elle chéri ? Pourquoi son patron la dépose-t-elle d’ailleurs ? Tout cela avait fait un grand brouillard dans ma tête, mais bon ce ne sont pas tes affaires Khady, à chacun sa vie. Le monsieur nous salua ensuite amicalement, avant de me passer le numéro d’un de ses amis qui était professeur à l’université, afin qu’il me facilite les inscriptions. Il l’avait d’ailleurs appelé devant moi, pour lui dire que je passerais le lendemain dans son bureau.

Nous arrivions ainsi à Grand Dakar, où le chauffeur, patron et petit ami de Bineta nous déposa devant notre « maison ». Il lui tend cinquante mille franc tout en lui disant : « C’est pour faire un bon dîné à tes invités. » Ils se mirent ensuite à s’embrasser devant nous sans aucun gène. Oh seigneur ! Je fus tellement gênée que j’ai cherché à ouvrir la portière qu’il a malheureusement verrouillée, alors que Ndèye regardait avec admiration sa sœur. Je ne voyais vraiment ce genre de chose qu’à la télé, qui aurait cru que des gens oseraient faire cela en ville. Maman avait bien raison de dire que les choses ici sont différentes.

Bineta pénètre alors dans la chambre en se dandinant gracieusement devant ses amies qui venaient aussi d’arriver du travail à l’exception de Dioussi qui elle passait la semaine à son lieu de travail et ne revenait que les weekends. D’après Bineta, elle travaille dans une famille où la mère de famille divorcée travaille beaucoup. Donc, les enfants sont tous sous sa responsabilité dans la journée et la nuit aussi, car leur mère est trop fatiguée pour s’occuper totalement d’eux la nuit. Donc elle est comme la deuxième mère de famille et les enfants de sa patronne lui rendent bien cette affection qu’elle leur porte.

Par contre Amy est bien là, mariée à un paysan au village, elle est venue en ville afin de l’aider à joindre les deux bouts. Ses cinq enfants sont encore très petits et ont bien besoin d’une mère à leurs côtés, mais Amy ne semble pas être du même avis que moi à en croire à la discussion qu’elles viennent d’entamer.

-Tu ne demandes même pas après tes enfants Amy les filles viennent du village tu sais ?

- Pourquoi demander après eux Bineta ? Mes enfants sont bien avec mon mari et sa mère, j’appelle de temps en temps pour avoir leurs nouvelles ça suffit non ?

- Hum tu penses ? Ils ont besoin d’une mère tu sais ? Depuis combien de temps tu n’es pas allée les voir ?

- Leur grand-mère est là-bas de même que leur père, moi je leur suis plus utile ici parce qu’au moins je peux leur envoyer de quoi se nourrir.

- Dit plutôt que c’est ton petit ami mécanicien qui t’empêche d’aller voir tes enfants depuis plus d’un an, juste parce qu’il est jaloux de leur père qui est en fait ton mari.

- Oui tu peux bien rabaisser le métier de mon Ousmane, en tout cas, je ne t’envie pas avec ton député qui en fait est le mari de ta patronne qui te considère comme sa propre sœur et te gâte de cadeau à chaque fois qu’elle revient de Dubaï.

- Eh ! Oh ! « Khoulo wouma. » (Je ne me dispute pas). Excuse-moi, je te dis juste que tu devrais aller voir tes enfants, si ça te dérange que je le dise, pardonne-moi.

- Oh les filles vous nous empêchez vraiment de récupérer là, laissez-moi dormir, j’ai travaillé dur toute la journée.

- Ne nous fatigue pas Diarra, tu passes la nuit en compagnie de tes petits amis juste pour avoir des sandwichs de cinq cent francs et tu enchaines au boulot le matin, c’est normal que tu sois claquée à cette heure de la journée. « Sopékoul » (Change).

- Les filles, on se connait bien, personne ne peut faire la morale à l’autre, «faut que jeunesse se passe !

- Ah non, si vous étiez aussi ambitieuse que moi, nous ne serions plus dans la misère, mais vous souillez vos noms pour des hommes qui n’en valent pas la peine. « Boy dé si ale nala gaïndé rey » (Fait en sorte qu’un lion te tue si tu dois mourir dans la jungle).

Elles poursuivent ainsi leur discussion, lorsque le « mécanicien » d’Amy comme le dit Bineta, arrive en compagnie d’un des petits amis de Diarra. Ils participèrent à la discussion pendant un bon moment, tout en fumant comme s’ils étaient chez eux (quel manque de savoir vivre !), avant de se décider à sortir mangé dans la gargote à côté. Bineta nous conduit à son tour dans un restaurant, où nous commandons des pizzas que nous mangeons pour la première fois, puis faire une petite balade dans les environs, avant de rentrer. Aux environs de trois heures du matin, j’aperçu Amy qui vint se coucher au côté de Bineta, puis vers cinq heures du matin, Diarra vint se coucher à son tour.

Mes premières heures à Dakar venait ainsi de s’écrouler sur une note assez négative. Cette ville dont j’avais tant rêvé est en fait plongée dans une grande insalubrité, ma case au village n’a rien à envier à cette maison R+1 dont Ndèye n’a pas arrêté de me faire les éloges, l’université qui est la raison de ce grand voyage n’est en fait pas aussi encourageant avec tous les étudiants qui l’occupent et ces filles avec lesquelles je dois vivre alors. Je les estimais car je croyais qu’elles gagnaient leur vie honnêtement alors qu’en effet, leurs métiers de femmes de ménage, n’est qu’un voile qui recouvre de longues histoires. Que vais-je devenir dans cette jungle que Bineta appel « la vie » seigneur ?

Continuer
img Voir plus de commentaires sur notre appli
Mis à jour : Chapitre 30 Chapitre 30   09-16 16:16
img
Télécharger l'appli
icon APP STORE
icon GOOGLE PLAY