Pétillante: La lumière dans l’obscurité

PDV Rhett:

Il y'a 10ans:

Les coups, et encore les coups... Mon corps et mon esprit sont habitués, c'est mon quotidien, je ne connais que ça. Je subis tous les jours sans me plaindre. Encore aujourd'hui, c'est mon anniversaire, je suis allongé sur le sol froid de cette pièce, il fait noir. Mon père, me surplomb de sa hauteur, je le vois encore une fois lever son point pour finalement l'abattre de nouveau sur mon visage. Le goût métallique du sang que je connais si bien se répand de nouveau dans ma bouche.

Il relève sont point de nouveau, mais s'arrête à quelques centimètres de mon visage. Il me regarde, satisfait et m'analyse de son regard noir.

-Tu sais fils que je fais ça pour toi. Ne va pas croire que te cogner me fasse plaisir. Dit-il tout souriant.

-Oui papa.

-Rappel moi pourquoi je te frappe.

Il me le demande à chaque fois et je sais qu'il attend toujours la même réponse.

-Parce que c'est tout ce que je mérite.

-Bien. me dit-il avec son sourire éclatant.

La fierté travers un instant son regard, il me tourne le dos et en grande enjambée, il traverse la pièce afin de rejoindre la porte, cette porte de sortie qui met fin à cette séance. Le soulagement prend possession de mon corps mais ce n'est que de courte durée. Au dernier moment, il s'arrête, se retourne et avance rapidement vers moi toujours avec son grand sourire.

-Mince, on a oublié le plus important ! Le mot de la fin.

Il me soulève du sol et me colle au mur, mon corps est lourd, mais je tiens bon. Il pose ses deux imposantes mains sur mes épaules, soulève son genou et me l'enfonce violemment dans le ventre. Je sens la bille remonter dans ma gorge, mais encore une fois, je ne dis rien. Il attrape mes cheveux et me force à le regarder.

-On dit quoi ?

-Merci pour tout papa, répondis-je à bout de souffle

-Parfait ! Ce n'était pas bien compliqué, s'exclame t-il en rigolant.

Il me lâche et quitte la pièce, me laissant là allonger dans le noir, je n'ai plus de force, mes yeux ce ferme sur cette dernière pensée.

« Il fait tout ça pour mon bien. »

Retour au présent:

Je sursaute quand le serveur dépose la grosse chope à bière devant moi. Je ne l'ai pas entendue arriver, pas étonnant. Même après toutes ces années, ces vieux souvenirs continue à me hanter, les démons du passée. De temps en temps, certains souvenir refont surface, afin de me rappeler ce que je dois être et ne pas être. Je regarde le serveur ce dirigé vers la personne en face de moi, Tomy, la seule personne que j'autorise un minimum dans ma vie. Un blond, sourire coller sur la face du matin au soir, un vraie imbécile heureux, pour faire simple tout mon contraire. Nous sommes assis en ce début de soirée dans un bar, afin de « fêter » correctement mon soit disant anniversaire d'après cet énergumène.

Ce jour qui n'a jamais rien représenté à mes yeux. Et qui ne représentera jamais quelque chose. Je sent un coup taper ma jambe sous la table, je fixe Tomy et l'interroge du regard en levant un de mes sourcils.

-Rhett ? Tu m'entends ? Ça fait 10 minutes que je te parle !

-Oui. C'est juste que tu causes beaucoup pour ne rien dire.

Il me regarde en fronçant ses épais sourcils.

-Va te faire foutre Rhett, détends toi un peu mon pote, on dirait un putain de constipé. Je ne sais pas, regarde autour de toi, tout le monde rigole, discute et toi, tu es là comme un vieux con aigris !

-La ferme, tu sais très bien que tout ça ne m'intéresse pas, j'étais très bien chez moi dans mon canapé avec mes clopes et mes bières !

-Ton chez-toi ? Ne me dis pas que tu parles de ce vieux studio qui ne connaît pas la lumière accompagnée de cette vieille odeur d'humidité ? Dit-il en rigolant

-Je te trouve bien hypocrite, tu es bien content de venir le squatter h24. Lui répondis-je en haussant des épaules

-Si je veux te voir, je n'ai pas le choix, j'ai déjà eu du mal à te sortir de ta caverne aujourd'hui !

Je l'ignore, et porte ma chope à mes lèvres, je sens la bière couler et me brûler la gorge. Putain, ça fais un bien fou par où ça passe ! Tomy est sympa, mais je vais finir beaucoup plus soûler pas cette discussion que par l'alcool. Je scrute les alentours, blondinet a fait fort, ce bar est miteux et lugubre. Un choix évidemment réfléchi, il le sait, j'ai horreur du monde. Je ne supporte pas le contact ni le regard des personnes posé sur moi.

Malheureusement pour moi ce soir, bien que l'on soit placer à une table dans un coin peu éclairer, pas mal de personnes se sont apparemment donné rendez-vous au bar, j'observe les serveurs courir de droit à gauche dans cette petite foule, ils essayent d'éviter les bousculades. J'inspire un grand coup et prends sur moi, ça piaille de tous les côtés, mais je ne dis rien. Je sais qu'il a fait son maximum pour choisir l'endroit le moins bondé du coin. Je fouille mes poches afin de sortir mon paquet de clopes et mon briquet. J'ai besoin de me détendre. Je recule ma chaise et me lève.

-Je sors fumer, c'est beaucoup trop bruyant ici. Tu m'accompagnes ou tu restes ici parmi cette bande d'idiots heureux ? Enfin, je les qualifie plutôt de poulailler. Dis-je en râlant

Mon meilleur ami se lève en soufflant.

-C'est bon Rhett, tu as gagné sortons. Et puis tu n'a pas tord, l'air deviens étouffant ici.

Il était temps, nous traversons le bar, entre les rires ou les concours de bave pas de quoi être fière. Il pousse la porte d'entrée, je le suis, l'air frais caresse mon visage, le calme est de nouveau présent malgré quelques groupes sur le trottoir et le parking. C'est toujours mieux que rien. On se place sur un muret, dans un coin tranquille, assez loin de l'entrer. J'allume la cigarette que j'ai placer entre mes lèvres. Je vois blondinet me fixer ou plutôt fixé derrière moi. Il fixe quoi comme ça ?

-Excusez-moi ?

Merde, c'est quoi ça encore ? Ne me dites pas que maintenant, on va se faire emmerdé par une meuf ? On viens à peine de posé notre cul. Je ne me retourne pas, on va jouer au sourd, elle va sûrement se barrer. Tomy, lui reporte son regard sur moi, il en est conscient, j'ai déjà fait un effort surhumain pour venir dans ce putain de bar, il sait que j'ai horreur d'être entouré de monde et encore plus taper discute avec des inconnue, j'ignore donc la fille qui se trouve derrière moi.

J'entends des talons s'approcher et ce stopper dans mon dos.

-Oh ! Je vous parle ! Crache-t-elle

Une main frôle mon épaule, mon sang ne fait qu'un tour, j'ai horreur de ce genre de contact ! Je saute du muret et me retourne vivement vers cette pimbêche ! Je fais donc face à une grande brune, je lui lance un regard noir.

-Ne me touche pas !

Je râle en serrant les dents et contracte la mâchoire. Elle ne bouge pas et reste la à me fixer en fronçant des sourcils.

-Je ne te toucherai pas, si toi et ton pote auriez la politesse de me répondre !

Tomy vient se placer à mes côtés, je le vois qui la détail de la tête au pied. Apparemment, ce qu'il voit lui plaît. Tss quel imbécile. Rien ne m'étonne venant de lui, même un morceau de bois lui ferait de l'œil. Cet idiot s'approche d'elle en souriant comme un con, il lui tend sa main.

-Enchantez gente dame, je m'appelle Tomy ! Excusez mon ami, il n'est pas méchant, juste un peu brusque. Dit-il en rigolant.

Elle détourne son regard vers lui en lui serrant la main en retour.

-Enchanté, moi, c'est Néla, il n'y a pas de soucis, j'ai juste été un peu surprise sur le moment ! Dit-elle toute souriante.

Mon pote tourne son regard vers moi.

-C'est vrai qu'il est impressionnant, mais c'est un bon type ! Hein Rhett, dit à cette dame que tu n'as pas voulu lui faire peur !

Je le regarde en retour, il joue à quoi lui ? Il est sérieux ? Et puis quoi encore ! Je prends une dernière taf de ma clope avant de l'écraser sous ma chaussure. Je le fixe bien dans les yeux et lui lâche:

-Ta gueule Tomy, fini vite avec cette débile qu'on puisse rentrer, j'en ai marre de cette soirée de merde.

Je sais que je suis un peu dur, mais j'en ai ma claque. J'ai juste envie de rentrer chez moi, cette soirée ne mène a rien, juste à me faire chier. Néla me regarde de haut en bas.

-Ouais vraiment "sympathique", débile toi même connard !

Je les ignore tous les deux, et remonte sur mon muret ! J'entends Tomy soupirer.

-Il faut apprendre à le connaître, mais il a bon fond. Fin bref ce n'est pas le sujet ! Pourquoi nous avoir interpellés ?

-Ça fait 30 min que j'attends mon amie Mia, elle devait me rejoindre devant l'entrée du bar, mais je n'ai pas de nouvelle, j'ai essayé de la joindre plusieurs fois malheureusement maintenant ; mon téléphone n'a plus de batterie. J'aurai juste besoin d'un téléphone afin de la contacter et de lui laisser un message si elle ne répond pas !

Et pourquoi nous ? Il y a d'autres personnes à l'extérieur ou encore à l'intérieur de ce fichu bar ! À croire que tout le monde, c'est ligué contre moi. En tout cas, hors de question que je lui prête le mien. Son ami à sûrement juste envie de tranquillité. Sans grande surprise, je vois Blondinet mettre la main dans sa poche arrière afin de sortir son portable et de lui tendre avec son sourire à la pub Colgate.

-Tiens ma belle, Fais en bon usage !

Mon Dieu, le début des surnoms à vomir, vraiment nianian, c'est quoi la suite le mélange de salive ? Elle prend sans hésiter le téléphone, et regarde Tomy comme si c'était le messie.

-Oh merci, merci, merci ! Tu me sauves la vie, j'en ai seulement pour quelques minutes !

Elle se retourne afin de téléphoner un peu plus loin. Sauver la vie ? Elle est pas un peu dans l'abus celle-là ? Le grand sauveur de cette dame en profite pour s'approcher de moi, et grimpe sur le muret à mes côtés. Toujours avec son sourire débile, il me donne un petit coup de coude dans le bras. Je le regarde incrédule, et le questionne :

-Quoi ?

-Mec, je crois que j'ai le béguin pour cette nana ! Dit-il en rigolant

En si peu de temps, il se fou de ma gueule ?

-C'est une casse-couille, une meuf chiante, et franchement n'oublie pas que tu viens seulement de la rencontrer. Tu n'est pas dans un contes de fée mec. Dis-je en roulant des yeux

-Et alors ? Le coup de foudre mon pote ! Je le sens, cette meuf est la bonne !

Il porte son regard au loin afin de fixer Néla qui est au téléphone, elle fait des grands gestes et ce tien le ventre en rigolant. Conversation animée apparemment. Elle doit sentir nos regard sur elle, elle se tourne vers nous fini sa conversation et raccroche. Avant qu'elle n'arrive, je regarde Tomy et lui dis :

-Pff ce n'est que des conneries, tu sais très bien que ce genre de chose n'existe pas et n'a aucun intérêt. Il me lance un regard avant de descendre et de me tourner le dos.

-Rhett, je n'ai qu'une hâte, que tu rencontres la personne qui te fera reprendre goût et découvrir la vie. Ce jour-là, tu changeras de discours.