Son visage séduisant persistait dans sa mémoire, un visage qu'elle avait l'impression d'avoir déjà vu.
Alors qu'elle reprenait ses esprits, l'eau s'arrêta, et la porte de la salle de bain s'ouvrit en grinçant.
Un homme grand sortit, vêtu uniquement d'une serviette de bain nouée bas autour de sa taille. Des gouttes d'eau coulaient des mèches de cheveux sur son front, dévalant son torse sculpté et s'égarant dans sa ligne en V. En un mot, il avait l'allure d'un Apollon.
Alison se redressa, grimaçant en sentant son corps endolori, et fixa le visage parfaitement beau de l'homme. Soudain, son cœur s'emballa.
Bon sang ! Comment cela pouvait-il être lui ? Pas étonnant qu'il lui soit familier !
L'homme devant elle n'était autre que son mari, Nicolas Bowman. Il était parti à l'étranger deux ans auparavant, dès le début de leur mariage.
Cependant, bien qu'elle reconnaisse clairement Nicolas, il semblait n'avoir aucun souvenir de qui elle était.
Ironique, en effet.
Quand Alison n'avait que quinze ans, son père était décédé, et peu après, sa mère s'était remariée. Ensuite, son demi-frère, Samuel Powell, était né, ajoutant une couche supplémentaire à sa vie compliquée.
L'année de son diplôme, la vie d'Alison prit une tournure désastreuse. L'entreprise de son beau-père toucha le fond, les obligeant à demander de l'aide à la puissante Famille Bowman. Geoffrey Bowman, le patriarche redoutable, saisit l'occasion de remettre sur la table le mariage arrangé depuis longtemps entre leurs familles, l'utilisant comme condition avant de proposer une aide financière.
La demi-sœur d'Alison, rebelle et têtue, refusa catégoriquement le mariage arrangé et s'enfuit, laissant le chaos derrière elle.
Le désespoir poussa la mère d'Alison à la pousser en avant, insistant sur le fait qu'elle ferait un bon match pour Nicolas.
À cette époque, Geoffrey était gravement malade et il aspirait à voir son petit-fils marié avant de rendre l'âme. Il tira toutes les ficelles pour s'assurer que le mariage ait lieu.
Cependant, l'intransigeant Nicolas détestait l'idée d'une épouse imposée. Il envoya même son assistant, Josué Fletcher, pour s'occuper de l'enregistrement du mariage, évitant Alison tout au long du processus.
Dès que le mariage fut officiel, Nicolas partit pour une affaire à l'étranger, laissant à Alison rien d'autre qu'une promesse-qu'après deux ans, ils divorceront.
Deux ans s'étaient écoulés. Alison avait appris que Nicolas était revenu de l'étranger, mais ne s'attendait pas à ce que leur première rencontre se fasse au lit.
« Tu ferais mieux de garder le silence. » Tandis que Nicolas parlait, il désigna le chèque sur la table de chevet.
Un chèque pour acheter son silence ? Alison fulmina en silence. Cet homme l'humiliait.
Les jours ordinaires, elle le voyait brièvement à la télévision. Il paraissait toujours intouchable, dégageant une élégance noble, comme si les troubles mondains du monde ne pouvaient jamais l'atteindre.
Il y a deux ans, il était parti avant même de voir sa femme, faisant d'Alison la cible des rumeurs.
La colère et une lueur de résolution vengeresse brûlaient en elle. Serrant les poings, elle se sentit soudain déterminée à démasquer son jeu et à le voir s'effondrer dans l'embarras.
Alison se leva gracieusement du lit, drapant une robe de chambre lâche sur ses épaules. Elle rejeta ses cheveux en arrière avec une touche de flair et siffla avec espièglerie à Nicolas, attirant son attention. Puis, elle prit le chèque sur la table de chevet et le déchira en deux, jetant les morceaux dans la poubelle.
Cette action était sans aucun doute une provocation pour Nicolas.
Comme prévu, l'expression de Nicolas s'assombrit. Ses yeux se fixèrent sur les siens alors qu'il demandait d'une voix dangereusement basse, « Quoi ? Cette somme n'était-elle pas suffisante pour toi ?
» Les lèvres d'Alison se plissèrent en un sourire moqueur. « La nuit dernière n'était qu'un jeu entre adultes. Pas besoin d'essayer d'acheter mon silence.
» Elle fit une pause, son sourire devenant séducteur. « Qu'y a-t-il, monsieur ? Vous ne pouvez pas gérer les enjeux ? »
L'expression de Nicolas devint encore plus sinistre. Avec un léger sourire menaçant aux coins de sa bouche, il ressemblait à Satan incarné, exhalant une aura glaciale qui lui donna des frissons.
Nicolas était notoirement impitoyable, et il n'était pas secret que ceux qui le croisaient ne finissaient jamais bien.
Malgré la peur qui s'immisçait en elle, Alison trouva le courage d'avancer, allant même jusqu'à pointer du doigt le torse sculpté de Nicolas. « Pour être honnête, j'étais assez satisfaite de ta performance la nuit dernière. Proposes-tu un arrangement régulier ? Dis ton prix. »