/0/26311/coverbig.jpg?v=b8e769ec67628e4b13946504dedadee7)
Les sirènes déchiraient l'air de Paris, un vacarme incessant qui secouait les vitres du restaurant « Le Cœur de Paris » où j'attendais mon fiancé, Marc. La voix tendue de sa grand-mère au téléphone transperça le chaos : « Amélie ? Où est Marc ? Il doit gérer la situation ! » Je répondis, le cœur glacé : « Il n'est pas là, grand-mère. » Un sourire amer se dessina sur mes lèvres tandis que je raccrochais brutalement. « Non », avais-je lâché, une décision ferme gravée dans mon âme. Dans ma vie antérieure, j'avais couru après lui, enceinte de trois mois, bravant les émeutes pour sauver son restaurant. J' avais même cherché sa cousine Sophie, introuvable ; je l' avais finalement retrouvée, morte de froid. Marc n' avait jamais pleuré, seulement cherché une vengeance impitoyable, me remerciant à peine et me promettant que j'étais son pilier. Jusqu'à la nuit de mon accouchement. Il m'avait traînée dehors, pieds nus dans la neige, hurlant : « C'est de ta faute ! Tu voulais tellement être l'héroïne, tellement la remplacer dans mon cœur. » Il m'avait jetée au sol, brisant mes mains et mes pieds, avant de m' abandonner à mourir seule dans le froid, me laissant perdre notre bébé. Puis, je m'étais réveillée, dans mon lit, le matin même des émeutes. Mon corps était intact, mon esprit clair. Cette fois, je ne serais plus l'Amélie naïve et dévouée. Je connaissais le vrai visage de Marc Dubois.