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Le froid mortel m' a terrassée. À dix-huit ans, j' ai été jetée comme un déchet dans la campagne française. Les voix de mes ravisseurs résonnaient. « Elle est morte ? » « On dirait bien. La patronne a dit que les amandes feraient l' affaire. » La patronne. Céline. Ma belle-mère. Celle qui m' avait souri avec une douceur maternelle pendant des années. Leur rire gras fut le dernier son entendu. Mourir ainsi, trahie, c' était donc ça, ma fin. Mais le destin en a décidé autrement. Une lumière aveuglante, une chaleur familière. Puis le visage de mon père, le Baron Dubois. Il était jeune. Et à ses pieds, Céline, tremblante, pitoyable. J' avais cinq ans. J' étais celle qui, dans ma vie antérieure, l' avait suppliée d' épouser cette femme. Celle qui allait me tuer. Elle m' avait manipulée, une enfant, pour s' emparer de la fortune de mon père. Maintenant, la haine pure et glaciale d' une adulte emplissait mon petit corps d' enfant. « Papa... » ma voix était fluette, enfantine. « Élise, mon trésor. Tu es réveillée. » Je regardais mon père d' un regard rempli d' une innocence feinte. « J\'ai peur, papa. » Mon père regardait Céline avec un mépris glacial. « Vous entendez ? Vous avez fait peur à ma fille. » Son avenir, son titre, sa vie même, ne tiendraient qu' à la satisfaction de cette enfant que j' étais redevenue. Cette fois, elle n' aura pas l' occasion de me manipuler. Non, cette fois, les choses seraient différentes. Je serai son pire cauchemar.