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Le mot « divorce » venait de résonner dans mon atelier, aussi vide et froid que mon mariage avec Camille. Je suis Pierre Dubois, peintre, et ma vie, c'est la couleur, la passion qu'elle, artiste conceptuelle, méprisait au profit d'une spiritualité glaciale. Pendant des années, j'ai tenté d'escalader ce mur qu'elle avait bâti entre nous, persuadé qu'elle était ma muse, mon obsession. Jusqu'à cette nuit, où, attiré par des gémissements venant du salon, j' ai découvert Camille, les yeux mi-clos, caressant une sculpture phallique et murmurant un nom : Lucas. Lucas, son frère adoptif, l'arrogant musicien dont la présence sous notre toit n'était plus maternelle, mais celle d'une amante, et pour qui j' étais un simple paravent. La révélation de leur passion incestueuse et inavouable, que Camille sublimait dans son art, a fait exploser mon monde, mon amour réduit en cendres. Pourtant, le vrai choc restait à venir : après que Lucas m'ait violemment agressé dans un bar, laissant ma tête ouverte et mon honneur bafoué, Camille, mon épouse, a non seulement protégé son "trésor" de frère, mais a permis qu'on me prélève un lambeau de peau pour réparer sa joue égratignée. Comment cette femme, pour qui j'avais tout sacrifié, du temps, de l' énergie, jusqu' à mon art, pouvait-elle afficher une telle cruauté, une telle abjection devant tous ? J'étais devenu une banque d'organes pour son obsession, une saleté sous le pied de son amant. Non, je ne me battrais plus pour elle, je me battrais pour me sauver de la décomposition que Camille incarnait : ma vie devait commencer, loin d'elle.