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Les deux lignes roses sur le test de grossesse s' affichaient avec une clarté presque violente. Amélie Dubois, le visage impassible, venait de jeter l' objet dans la poubelle et de composer le numéro de son avocat : « Préparez les papiers du divorce. Oui, maintenant. » C' est alors que son mari, Marc, l' a appelée, sa voix glaciale : « Quoi encore ? Je suis à l' hôpital. Sophie a eu une petite crise. Ne me dérange pas pour rien. » Sophie. Toujours Sophie, sa sœur jumelle, sa précieuse, sa seule raison de vivre, tandis qu' elle-même n' était qu' un fantôme dans sa propre maison, une source de financement et la cible des moqueries. Mon cœur n' exprimait ni joie ni surprise, seulement la tranquillité de celle qui vient d' atteindre le but final. Ce mariage n' avait jamais été une union d' amour, mais un contrat : elle, son argent ; lui, un moyen d' avoir un enfant qui ressemblerait à Louis, son premier et unique amour, le jumeau identique de Marc, mort cinq ans plus tôt. C' était une idée folle, obsessionnelle, ce petit morceau de Louis qu' elle pourrait aimer et protéger pour toujours. Quelques jours plus tard, Marc est rentré et l' a traînée à l' hôpital pour sa sœur. Elle a exigé sa montre, la dernière chose que Marc avait achetée avec Louis, une relique. Plus tard, à un gala de charité, Sophie a révélé la nature de son mariage, se moquant de sa « sainte » obsession tout en la manipulant. Poussée dans les escaliers par Marc, enceinte mais ignorée, elle s' est retrouvée seule, avant de se dire que « L' homme que j' aime est mort il y a longtemps. » Marc, lui, a hurlé : « De qui parles-tu ? » Et j' ai pensé : la fin est proche.