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Le jour de mon bac, le soleil de l'Alsace écrasait tout, mais mon esprit était ailleurs. Un SMS d'un numéro inconnu, « Ne va surtout pas aux épreuves ! » a glacé mon sang. C'était sûrement Léo, mon frère disparu trois ans plus tôt, le jour de son propre bac. Puis, mes parents sont apparus, leurs visages familiers, mais une cicatrice sur la mauvaise main de maman, une tache de vin sur la mauvaise joue de papa. Ce n'étaient pas mes parents. Et Mathieu, le meilleur ami de Léo, m'a tendu un piège. Je me suis enfuie, un message m' a prévenue: « Ne fais pas confiance à Mathieu ! Fuis ! » Pourtant, un soi-disant Dr. Dubois m'a contactée, affirmant que Léo avait fait une dépression, que j'étais dissociative, et que tout cela n'était qu'hallucination. Mon monde chancelait : étais-je folle ? Mes messages avaient disparu, les siens comme mes spams. La vidéo de Léo a failli me briser : il y peignait, l'air vide, mais il tenait le pinceau de la main droite. Léo est gaucher. C'était un mensonge, une mise en scène macabre. Qui était Mathieu, ce faux ami, pour inventer une telle supercherie ? Mon Léo, le vrai, n'était-il qu'un fantôme de mon esprit malade ? Les visages se déformaient devant moi, la simulation se fissurait. Un dernier message de « Léo » : « Saute. C'est le seul moyen de te réveiller. » J'ai fermé les yeux et j'ai sauté de l'église, me jetant dans l'inconnu pour échapper à cette effroyable mascarade.