Léa entra dans le café, la pluie tambourinant contre la vitrine. Ses cheveux châtains, légèrement humides, retombaient sur son visage, encadrant des yeux fatigués mais pleins de détermination. Elle se frotta les mains pour les réchauffer avant de se diriger vers une table près de la fenêtre, l'endroit parfait pour observer la vie qui s'écoulait au rythme de la pluie. Elle sortit son carnet, le feuilletant avec un soupir, son cœur lourd d'angoisse et d'incertitude. Les pages, remplies d'ébauches inachevées, lui semblaient témoigner d'une frustration croissante.
Après avoir commandé un café noir, Léa s'installa et commença à griffonner quelques phrases. Soudain, une tasse glissa de sa table et se renversa, éclaboussant le livre de l'homme assis à la table voisine. Elle leva les yeux, horrifiée.
- Oh non, je suis tellement désolée ! s'exclama-t-elle, cherchant des serviettes pour essuyer le dégât.
L'homme, surpris, leva les yeux de son propre carnet. Ses cheveux bruns en désordre et ses yeux d'un bleu perçant captaient la lumière tamisée du café. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.
- Ce n'est rien, dit-il en riant. C'est juste du café. J'en aurai probablement besoin pour m'aider à digérer ma propre écriture.
Léa lâcha un petit rire nerveux.
- Je suis vraiment désolée, je ne suis pas très douée pour écrire en public. Peut-être que je devrais prendre des cours.
Il haussa un sourcil, un sourire en coin.
- Ou peut-être que tu devrais juste changer de table.
Elle lui jeta un regard amusé.
- Ouais, ce serait un bon début. Je vais m'entraîner à ne pas faire de dégâts.
#### La Première Impression
Leurs échanges devinrent vite fluides.
- Je m'appelle Marc, au fait, dit-il en tendant la main.
- Léa, répondit-elle, acceptant sa poignée de main chaleureuse. Et que fais-tu ici, en pleine tempête ?
- Je suis architecte, expliqua-t-il, une lueur de mélancolie dans les yeux. Mais en ce moment, j'ai l'impression de tourner en rond. Les projets me semblent tous identiques, et je ne trouve plus d'inspiration.
Léa hocha la tête, touchée par sa sincérité.
- J'imagine que c'est pareil pour les écrivains. On lutte constamment entre ce que l'on veut écrire et ce que les autres attendent de nous. C'est épuisant.
- C'est exactement ça, acquiesça Marc. J'aimerais me lever chaque matin avec l'enthousiasme d'un enfant.
Léa se pencha en avant, captivée.
- Qu'est-ce qui t'inspire alors ?
Il réfléchit un moment, son regard perdu dans la rue.
- Les histoires des gens, dit-il finalement. Les émotions. J'adore voir comment un simple bâtiment peut devenir un lieu de vie, plein d'histoires. Et toi, qu'est-ce qui t'inspire ?
Elle sourit, un peu hésitante.
- Les rêves, les désirs inachevés. J'essaie d'écrire un roman, mais je n'arrive pas à trouver le bon angle.
- Peut-être que tu écris trop pour plaire aux autres, suggéra-t-il. Parfois, il faut juste suivre son cœur, sans se soucier du jugement.
Leurs regards se croisèrent, et une connexion étrange s'établit entre eux, comme si leurs âmes cherchaient à se reconnaître au milieu de leurs luttes respectives.
Alors qu'ils continuaient à discuter, la pluie avait cessé de tomber, mais le café demeurait un refuge douillet. Léa se sentait revigorée par cette conversation, comme si un poids s'était levé.
- Alors, à la prochaine rencontre ? demanda Marc, son regard brillant d'espoir.
- Oui, absolument, répondit-elle, un sourire aux lèvres.
En sortant du café, elle se retourna une dernière fois, son cœur battant un peu plus fort.
Alors que chacun regagnait son chez-soi, une promesse silencieuse flottait dans l'air, une promesse de renouveau, de partage et peut-être d'amour.