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Le secret des templiers

Le secret des templiers

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Résumé

Table des matières

Les templiers ont-ils pu survivre au cataclysme du vendredi 13 octobre 1307 qui vit leur arrestation dans tout le royaume de France ? Les chevaliers qui échappèrent à cet évènement léguèrent-ils un immense secret à ceux qu’ils choisirent pour héritiers ? L’ordre du Temple et la franc-maçonnerie sont-ils liés ? C’est à ces questions que Michel Raffaele se trouve confronté lorsque Glenn MacLeod, son ami et ancien professeur, vient à sa rencontre avec de nouveaux éléments qui pourraient répondre à ces interrogations. Ensemble, ils iront de découverte en découverte au sein de ce labyrinthe historico-religieux qui les amènera à penser que les templiers étaient, effectivement, les gardiens d’un savoir bien obscur. Dans leur quête, ils auront de précieux alliés, mais ils auront aussi à affronter une organisation occulte aux pouvoirs immenses qui fera tout pour que le secret des templiers ne soit pas dévoilé. Y aurait-il une histoire officielle et une histoire cachée ? À PROPOS DE L'AUTEUR Enzo Ferrara Balbiani est passionné par la littérature et l’écriture. Enfant, il créait des récits et des univers qu’il partageait avec son entourage. Il a toujours été attiré par les spiritualités, la philosophie, l’histoire et les mystères de notre monde qui, en changeant notre perception des choses, nous ouvre à une plus grande compréhension de ce qui est.

Chapitre 1 La vie et le mystère

Étang de Thau, France

C’était un milieu d’après-midi, vers la fin du mois de juin, en cette période de l’année où se produit le solstice d’été. Cet événement astronomique connu depuis des temps immémoriaux, lourds de sens est de symbole aux quatre coin2s du globe et que chaque peuple a toujours accueilli par des rites et des fêtes.

Les Égyptiens voyaient dans ce solstice le commencement de la nouvelle année marquée par le gonflement des eaux du Nil. Les Amérindiens pratiquaient, en cette période, la cérémonie de la danse « en regardant le soleil ». Syriens et Phéniciens révéraient la divinité mésopotamienne de l’abondance Tammuz et les Celtes célébraient la déesse Litha.

Dans l’occident chrétien, ce mouvement des corps célestes était connu et l’est toujours comme la fête de la Saint-Jean. Celui-là même qui a baptisé le Christ dans les eaux du Jourdain et que l’histoire appelle Jean le Baptiste. Durant cette fête, la tradition européenne veut que soient érigés de grands feux de joie autour desquels tous dansent en cercle en chantant, tandis que les couples sont invités à sauter par-dessus les flammes main dans la main.

Ces actes traduisaient le fait que les anciens voyaient dans les solstices des portes donnant accès aux mystères. Le solstice d’été étant associé à la Porte des hommes, qui est l’entrée des petits mystères.

Mais, en notre époque profane, ces traditions et ces enseignements millénaires se perdent et sont oubliés. Syndrome de notre temps où le monde s’est désenchanté. Dans notre présent, ce qui élevait jadis l’être humain, en lui permettant de rencontrer le mystère, est supplanté par ce qui l’avilit et qui le transforme en un simple individu fait de pulsions. L’éternité, but ultime de la vie, s’est vue remplacée par le calcul économique et la technique froide du scientisme, tandis que l’argent est devenu l’idole, le dieu, des âges modernes. Notre époque se prend de passion pour les causes de son malheur, en chérissant, même inconsciemment, ces poisons.

Déchéance suprême, certains utilisent les ressemblances des immémoriales traditions pour les décrédibiliser elles et leurs messages. Ils affirment que ces rites et leurs similitudes, qui se rencontrent partout, ne sont que le produit de l’imagination fertile d’une humanité en quête de sens. La seule explication logique proviendrait de l’unité de la pensée humaine qui observe universellement des phénomènes naturels similaires. D’autres encore disent que ces coutumes ne sont que des outils de domination des institutions religieuses. La longévité de ces rites, accompagnés de leur changement apparent, prouverait qu’une classe sacerdotale se jouerait de nous, qui sommes crédules depuis des siècles.

Ils ne voient pas que loin d’être des arguments en faveur de leurs théories, tous ces faits ne font que valider les traditions mystiques et leur donnent une légitimité certaine.

Les similitudes observées sont des indices qui mettent en lumière l’intelligence des êtres humains d’autre fois. Nos ancêtres fixaient leurs regards vers les étoiles et l’infinité de l’univers, en remarquant que l’infiniment grand et l’infiniment petit sont liés et qu’un sens profond les sous-tend. Ce sens qui nous dépasse et qu’il n’est pas donné à tous de comprendre dans cette vie. Les apparentes différences des célébrations ne traduisent que les particularités des caractères des peuples humains. Une même essence demeure, se trouvant exprimée par le biais des symboles. Cette essence profonde, c’est la Vérité éternelle et universelle, seule capable de rassembler réellement les êtres.

Ici, et nulle part ailleurs est contenu le remède aux maux de notre époque. C’est par le réenchantement du monde, le retour de la magie et du rêve dans nos vies, que les malheurs de notre temps s’évanouiront.

Mais qui connaît encore ces traditions ? Qui les respecte encore ? Qui peut être le légataire de l’enseignement éternel qui s’y trouve ?

Si cet être ou ces êtres sont présents, se préservant de la société moderne en s’en retirant, quel doit être leur conduite pour réenchanter l’existence ?

Doivent-ils garder protégé l’enseignement originel afin qu’il ne se pervertisse pas en donnant les perles aux pourceaux ?

Ou bien doivent-ils en illuminer le monde en sachant qu’une ville sur une montagne ne peut être cachée ?

Cette réflexion occupait l’esprit de Michel Raffaele en cet après-midi ensoleillé. De ses yeux vert clair, il scrutait l’horizon qui s’offrait à lui depuis le toit de sa péniche, sa demeure mouvante au gré de ses aspirations. Un mode de vie qu’il avait adopté depuis de nombreuses années et qu’il aimait pour la liberté qu’il procurait

Cet homme, d’un début de trentaines d’années, se reposait après une mission accomplie il y avait déjà quelques jours de cela. Une expédition qui l’avait mené en Asie du Sud-Est pour protéger un bateau de transport de marchandises contre la piraterie moderne. Pour ce faire, il avait revêtu l’uniforme de mercenaire, qui peut sembler désuet, mais qui est toujours bien vivant au XXIesiècle.

Si notre individu, après les réflexions que nous venons d’apercevoir dans son intelligence, pouvait être, si ce n’est un intellectuel, au moins une personne cultivée, il était aussi un être de terrain. Il maîtrisait à la fois la théorie et la pratique, la contemplation et l’action, le temps de la paix et celui de la guerre.

Philosophie, religions, histoire, connaissance de plusieurs langues… Que n’avait-il pas étudié dans son souci perpétuel d’appréhender l’âme de ce qui est ?

Techniques de combat, arts martiaux, tout en excellant dans le maniement des armes… Que n’avait-il pas fait, en exerçant ses mains, pour trouver dans la perfection du geste la plénitude de l’esprit ?

C’était un original, un inclassable, un insaisissable, et sa vie ne peut que conforter ces qualificatifs, tant elle semble en être l’expression vivante.

Écrivain voyageur, ayant exploré tous les continents, mais aussi tous les styles d’écritures, il s’adonnait parfois également à d’autres formes d’arts. Néanmoins, il ne signait jamais de son vrai nom, car une seule ambition l’animait et ce n’était pas la gloire et les honneurs. Cette ambition, c’était la quiétude et la tranquillité, une vie sereine était pour lui le plus grand des luxes.

Il était donc aussi par moment mercenaire. La novlangue aseptisée et politiquement correcte utiliserait plutôt le mot « contractor » pour qualifier cette activité, mais déformer la parole, expression de la pensée, c’est déformé la réflexion, il est alors important de dire clairement pour comprendre pleinement. S’il acceptait ce type de contrats, ces missions risquées qui mettent sa vie en danger, c’était avant tout pour son besoin d’aventure et une rémunération à la hauteur du danger. Un salaire qui lui permettait de vivre tel qu’il l’avait toujours voulu. Une existence libre tournée vers la recherche des mystères du monde et de l’univers, afin d’en lever le voile. Car les mystères encore non résolus de notre histoire, de notre passé, de notre présent et de notre futur, ne sont-ils pas les derniers continents inconnus où seuls certains élus sont admis à poser le pied ?

Michel savait qu’il ne se sentirait jamais réellement un homme de cette époque, un individu appartenant à ces temps qu’il percevait comme mauvais.

Pour lui, par exemple, le salariat n’est qu’une forme d’esclavage moderne, dont les chaînes sont la paye. « Gagner sa vie» est une expression qui lui était insupportable et vide de sens. Il ressentait la logique que véhicule cette maxime comme dangereuse, car elle asservit ceux qui y donnent du crédit.

« Pourquoi donc ai-je besoin de gagner ma vie ? Ne m’appartient-elle pas déjà ? Car si j’ai besoin de la gagner, cela veut bien dire qu’elle est la propriété de quelqu’un ou quelque chose d’autre qui m’est extérieur. Pour être clair, je n’ai à racheter ou arracher ma vie des mains d’aucune personne ou d’aucun groupe d’individus. Mon existence est mienne depuis le jour de ma naissance, je suis le seul à la vivre et elle appartient à Dieu, parce que c’est lui qui me l’a donné et me la reprendra. » C’était de cette manière qu’il répondait à ceux qui utilisaient la sentence « gagner sa vie» devant lui.

Le monde ainsi que l’univers entier au sein desquels nous nous mouvons, Michel ne les voyait que comme un rêve. Un songe qui s’anima d’une vie propre au commencement de tout et qui en s’éloignant de sa source avait fini par cristalliser la pensée première en matière. Pour lui, la vision moderne qui faisait de la pensée une maladie de la matière était fausse et devait être renversée. C’était la matière qui était une tare de la pensée et non l’inverse.

Tout cela nous permet de comprendre énormément de choses quant à sa manière de réfléchir et de vivre.

Cette forme d’amour de la liberté, il la chérissait plus que tout pour lui-même, mais également pour tous. Au point de dire que l’un des problèmes de notre temps est la volonté de certains de vouloir imposer leur vision de la perfection aux autres sans même y tendre eux-mêmes. Pourtant, cela n’en faisait pas un individualiste ou un hédoniste, loin de là. Car pour Michel, sa liberté, la liberté en général, ne peut vivre et s’épanouir qu’à l’aune de la Vérité, qu’il pense comme universelle, première et éternelle.

Pour lui, cette Vérité n’est pas multiple, comme se la représente le mode de réflexion dominant actuellement, mais unique. Cette conviction, il l’avait acquise en étudiant les mystères du monde et des hommes, les religions, les civilisations, les philosophies dites secrètes et en s’aventurant sur les chemins de l’ésotérisme, labyrinthe aux sentiers innombrables.

Si nous avons perdu aujourd’hui la connaissance de cette Vérité première, c’est que le temps a fait son œuvre en l’effaçant progressivement des esprits. Qui n’a pas en mémoire une personne qu’il a aimée plus que tout, mais dont les traits du visage ne sont plus vraiment distincts en sa conscience ? L’image s’estompe, mais le sentiment demeure. En ce qui concerne la Vérité, ce sentiment qui persiste par-delà l’oubli de la forme, c’est la tradition primordiale. Celle qui continue à se transmettre partout et qui est une réminiscence d’un âge lointain où notre humanité voyait sans intermédiaire.

Michel avait tiré une conclusion de ces pérégrinations intellectuelle et philosophique, la Vérité se cache dans le cœur de toutes choses, il suffit de s’extirper de cet univers d’illusion pour la découvrir. C’est elle qui doit guider le comportement de chacun d’entre nous, en tant que personnes et en tant que communauté.

La multitude d’interprétations des grands mystères n’est que le produit de visions opérées depuis différents points de vue. Loin du relativisme, pour Michel, le monde et la vie ont un sens et la quête de l’ultime doit se nourrir de chacun des regards ayant eu la chance de l’entrevoir.

Un condottiere, un lansquenet, un chevalier du Graal, un de ces explorateurs nobles des siècles où la planète était encore énigmatique et faite de rêves à poursuivre, un libre-penseur qui s’instruit de livres oubliés… Michel était tout cela à la fois.

Michel passa une main dans ces cheveux bruns mi-longs et dans sa barbe que caressait une légère brise de vent, tout en continuant de contempler le paysage devant lui.

L’étang de Thau, qu’il observait, était le lieu qu’il occupait en cet instant. Sa péniche fixait, il restait quelques instants à un même endroit, puis il levait l’ancre quand son âme le lui demandait. De départ en départ, de voyage en voyage, il pourrait sembler qu’il cherchait à fuir l’existence moderne. C’est un peu le cas, mais pour mieux comprendre cette attitude, il faudrait, pour ceux qui le souhaitent, se référer au personnage du passeur de la mythologie égyptienne et grecque. Celui qui fait traverser aux âmes le fleuve qui est la frontière entre notre monde et l’autre. Michel pourrait en quelque sorte être assimilé à ce personnage, la seule différence réside simplement dans le fait qu’il recherche la rive opposée qu’il n’a qu’entrevue pour le moment.

La proximité avec cette nature le rendait serein, tout en nourrissant ses rêveries et réflexions. L’étendue d’eau, que forme l’étang de Thau, n’était séparée de la mer Méditerranée que par un fin cordon littoral sur lequel s’élevait triomphalement vers les cieux le mont Saint-Clair. La forme de cette colline, pouvant faire penser à une baleine, est peut-être à l’origine d’une légende qui conte qu’en des temps lointains une ville trônait fièrement au sein d’un golfe. Cette cité était celle de Thau et son bassin était le futur étang que nous connaissons aujourd’hui. Neptune, jaloux et irrité de la grandeur ainsi que de la beauté de cette métropole antédiluvienne, planta son trident dans les fonds marins. Le dieu des flots en remonta un gigantesque cétacé, qu’il pétrifia et plaça à l’entrée de cette petite extension de la mer. Cette action de colère eut pour effet de créer l’étang de Thau actuel et d’y engloutir la cité enviée.

Aujourd’hui encore, des histoires, qui disparaissent avec les derniers des anciens, racontent qu’en certaines circonstances météorologiques, il est possible d’entendre sonner au loin les cloches des bâtiments enfouis sous les eaux. Pour retrouver cette Atlantide locale, il suffirait de suivre certains poissons qui, en se regroupant, forment de leur front étincelant un escalier d’or qui y mène.

Ces légendes donnaient au lieu une âme singulière, qui se laisse ressentir à ceux qui peuvent voir avec l’œil de l’esprit. Mais ce n’était pas particulièrement à cause de cela que l’endroit avait envoûté Michel, c’était avant tout pour sa beauté.

En ce jour, il observait l’eau calme, mais vivante devant de lui. Le littoral se dessinait avec la couleur de la glaise et du sable et en portant le regard vers les terres, il semblait que la végétation fuyait au loin vers des horizons inconnus. Le tout était illuminé par les chauds rayons du soleil. Le chant des oiseaux, le bruit des vagues, les soubresauts de la nature dans sa sereine existence étaient la poésie de ce lieu. Les brises, charriant le parfum de la mer, en étaient le goût et l’odeur.

Nous pouvons voir apparaître encore et toujours le mystère qui en ces multiples formes, gravite dans la vie de Michel. Cette étoile inatteignable qu’il cherche pourtant à suivre et à rejoindre. Mais ici, se trouve aussi l’ombre moderne qui éclipse les dernières traces d’une époque plus civilisée qui était fécondée par la tradition et une richesse qui ne se comptait pas avec des chiffres. La colline, qui repose sur les flots, était attaquée par une nuée d’insectes rampants qui creusait et édifiait des repaires en détruisant les lieux de mémoires et en violant la nature. En son sein, les personnes dont les ancêtres dormaient éternellement dans cette terre se voyaient alors remplacées par des individus sans liens avec quoi que ce soit et les souvenirs s’effaçaient au profit de l’intérêt.

Michel était triste en pensant à ces ténèbres, ces nouvelles plaies d’Égypte, qui s’abattaient sur ce si beau lieu.

Mais, son vague à l’âme s’estompa lorsqu’il se remémora qu’une vieille connaissance allait bientôt lui rendre visite. Un homme qui fut un de ses professeurs et qu’il avait tout le temps surnommé, comme beaucoup de monde, l’Écossais. C’était une personne qui avait toujours su le captiver, en lui parlant d’histoire et de spiritualité, de légende et de mythes. Michel avait beaucoup appris en le côtoyant et nombre de ses questionnements s’étaient forgés à son contact.

Aujourd’hui, l’Écossais avait fait fortune avec des entreprises diverses et variées. Il était aussi devenu un expert international et reconnu des symboles, des sociétés secrètes et leurs philosophies.

Lors de leur entretien téléphonique, l’Écossais avait dit à Michel qu’il souhaitait, qu’il voulait même, absolument le voir, car il avait à lui montrer quelque chose d’exceptionnel. Des documents qui pourraient amener à lever le voile sur les mystères entourant la naissance de l’une des hétéries la plus connue au monde. Il ajouta qu’il avait besoin de l’aide, de l’esprit et des réflexions de Michel, dans cette quête. Ce dernier, touché par ces paroles qu’il savait être sincère, mais désirant également en apprendre plus, lui proposa de se retrouver dès que possible et le moment de cette rencontre était arrivé.

Michel l’attendait d’une minute à l’autre, une pointe d’impatience motivée par la curiosité se faisait alors jour et prenait de plus en plus de place dans son for intérieur. Tout d’abord parce que l’Écossais n’avait rien voulu lui dire de plus au sujet de ces documents.

« Tu en découvriras plus quand nous serons ensemble, ceci est trop important pour en parler au téléphone », lui avait-il dit.

Il fut surpris de cette façon d’agir. Ce n’était pas dans les habitudes de son vieil ami qui aimait à discuter, des heures durant, de ses trouvailles et théories, quel que soit le lieu ou bien le moyen de communication utilisé. Cela lui avait mis la puce à l’oreille sur la portée de ce qu’il avait à lui dire.

Enfin, Michel savait son ancien professeur sérieux dans sa démarche de recherche lorsqu’il s’agissait de ces sujets, car la place qu’ils occupaient dans la vie de ce dernier était grande. Et pour cause, L’Écossais faisait partie de l’une de ces sociétés secrètes dont presque chacun avait un jour entendu parler.

— À quoi penses-tu donc encore ? dit soudain une voix qui tira Michel de ses réflexions.

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