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COMME ALLEGER

COMME ALLEGER

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Résumé

Table des matières

Qu'il est bien ce sentiment qui anime une fois que l'on est parvenu à parler de nos peurs, nos craintes, douleurs et tout autre événement traumatisant à nous lié. L'immense joie qu'est d'avoir une oreille attentive disponible pour nous qui nous écoute sans pour autant nous jugée

Chapitre 1 1

~ Ayana Oyiba ~

Je gare ma voiture dans la cour de la maison de Victoire, je viens rarement chez ma sœur, c'est à la demande de notre mère que j'y viens toujours, mais aujourd'hui, nous devons toutes les deux discuter de son mariage. J'ai pris contact avec un service traiteur pour le mariage de Victoire, il s'occupera de la nourriture, c'est la raison pour laquelle je viens la voir.

Je marche jusqu'à la terrasse et je sonne, Ugo m'ouvre la porte.

— Bonjour Ayana, dit-il en souriant.

— Bonjour Ugo.

— Vas-y, entre.

Il me laisse passer et nous entrons dans le salon. J'y trouve un homme assis devant la télévision, il tient dans sa main un verre de ce qui me semble être du whisky. Quand il remarque ma présence, il me fixe avec curiosité.

— Bonjour, dit-il, chaleureusement.

— Bonjour, réponds-je.

— Frédéric, je te présente Ayana ma belle-sœur, dit Ugo. Ayana, Frédéric est un ami.

— Enchantée, Ayana, dit l'ami en me souriant.

— Enchantée, réponds-je sur un ton neutre.

— Ayana, prend place s'il te plait, je t'apporte quelque chose à boire ? me demande Ugo.

— Non, merci.

Je m'assois sur un fauteuil.

— Victoire est-elle présente ? demandé-je à Ugo.

— Oui, je vais l'appeler, répond-il.

Il se dirige vers le couloir et quitte mon champ de vision. Je ressens le regard de l'ami de mon beau-frère sur moi, je me tourne vers lui et nos regards se croisent.

— Vous êtes la sœur de Victoire ? demande-t-il en souriant.

— Oui.

— Sa grande sœur, je suppose.

Je hoche juste la tête.

— Je me demande pourquoi je ne vous avais jamais vu auparavant, Ugo est un très bon ami et je passe souvent ici, mais jamais, je ne suis tombé sur vous jusqu'à aujourd’hui.

Je le regarde sans rien dire ni réagir, absolument rien ne m'oblige à tenir une conversation avec lui.

— La beauté est vraiment une affaire de famille chez vous, dit-il.

J'arque les sourcils en le regardant, il porte calmement son verre à ses lèvres en me fixant, je détourne simplement mon regard et je le porte sur la télévision.

Des bruits de pas se font entendre, Ugo entre dans la pièce, suivie de Victoire qui tient la main Pablo. Quand Pablo voit l'ami d'Ugo, il lâche la main de Victoire et va se jeter sur ce Frédéric.

— Tonton Frédo, dit joyeusement Pablo.

— Oui, bonhomme, répond Frédéric en souriant.

Il soulève Pablo et le fait assoir sur ses cuisses.

— Bonjour Ayana, dit Victoire en me regardant.

— Bonjour, réponds-je.

— Pablo, tu n'as pas vu ta tante pour lui dire bonjour ? dit Ugo sur un ton de reproche.

Pablo prend une mine timide et me regarde.

— Bonjour, tantine Ayana, dit-il d'une petite voix.

— Bonjour Pablo, ça va ? demandé-je d'une voix calme.

Il hoche la tête pour répondre par l'affirmatif, puis reporte son attention sur Frédéric. Je regarde furtivement Pablo, notre relation de tante et neveu est frigide, je ne discute pas avec lui et il ne vient jamais vers moi, il est sous la réserve quand il s'agit de me parler, je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup.

— Frédéric, je crois qu'Ugo t'a présenté ma grande sœur, dit Victoire.

— Oui, il m'a présenté ta magnifique grande sœur, dit-il en souriant.

Victoire lui rend son sourire et se tourne vers moi.

— Tu peux me suivre dans la cuisine une minute ? J'ai une marmite au feu, dit-elle.

— D'accord.

Je me lève en prenant mon sac et nous allons dans la cuisine. Je m'assois sur une chaise, tandis que Victoire se dirige vers la plaque de cuisson, elle s'occupe de ses marmites durant quelques minutes, puis elle vient s'assoir en face de moi.

— Tu vas bien, Ayana ?

Je la regarde, assez surprise par sa question.

— Ça va, dis-je, calmement.

— Ok, je t'écoute.

— J'ai contacté un service traiteur et j'ai besoin d'une liste des plats que tu souhaites avoir à ton mariage.

— D'accord, ils sont compétents ?

— J'ai goûté quelques-uns de leurs plats, ils cuisinent bien, mais si tu le souhaites, tu peux toi-même y aller et goûter.

— Non, pas besoin, si tu dis qu’ils cuisinent bien, je te crois.

Durant une trentaine de minutes, Victoire me dresse une liste de plats variés, elle m'explique spécifiquement ce qu'elle veut et je note tout sur une feuille.

— Je crois que c'est tout, dis-je.

— Oui.

— D'accord, je vais rentrer.

Je prends mon sac à main sur la table et je me lève.

— Ayana ?

— Oui, fais-je en regardant Victoire.

— Est-ce que tu veux bien être l'une de mes demoiselles d'honneur ?

Je fronce les sourcils, Victoire me regarde d'un air calme, mais je remarque qu'elle se triture nerveusement les doigts.

— D'accord, dis-je sur un ton neutre.

Je perçois de la surprise dans son regard.

— Les filles ont préparé une chorégraphie, tu pourrais peut-être aller aux répétitions.

— Je ne danserai pas, Victoire, et tu sais mieux que quiconque que tes amies ne m'aiment pas. Elles ne supporteraient pas ma présence si je vais à leurs répétitions.

Elle hoche juste la tête, elle sait bien que c'est la vérité.

— Par contre, il faudra me montrer le modèle choisi pour les demoiselles d'honneur, dis-je.

— Je t'enverrai une photo de la robe et le nom de la boutique dans laquelle tu peux la retrouver.

— D'accord.

— Merci Ayana, dit-elle.

Je hoche la tête et je sors de la cuisine. Ugo et Frédéric débattent en rigolant dans le salon, Pablo est désormais allongé sur les cuisses de son père avec un petit dinosaure dans sa main.

— Ugo, je vais y aller, dis-je.

— Déjà ? fait Frédéric en me regardant.

Je ne fais pas attention à lui, il dit « déjà ? » comme si on se connaissait ou que c'est lui que j'étais venue voir.

— Victoire et toi avez fini ? me demande Ugo.

— Oui.

— Ok, tu rentres bien ma belle-sœur, dit-il en souriant.

— Merci, réponds-je. Au revoir Pablo.

Pablo lève la tête vers moi.

— Au revoir tantine Ayana, répond-il.

Il reporte son attention sur son jouet.

— À la prochaine, Ayana, dit Frédéric en me fixant.

— Au revoir.

***

Aujourd’hui, j'ai enfin pu récupérer ma robe de demoiselle d’honneur, la boutique n’avait plus ce modèle de robe et la couleur choisie par ma sœur, j’ai donc dû attendre deux semaines pour l'obtenir. Après l'avoir déposée au pressing, je prends la route pour la maison de Victoire, je dois récupérer le bouquet de fleurs qui me servira d’accessoires.

Je gare ma voiture devant la maison de Victoire, je descends et je marche jusqu'à la cour, j’aperçois les amies de ma sœur, elles sont assises à la terrasse en train de discuter joyeusement. Lorsqu’elles me voient, leurs mines changent et elles se taisent toutes.

— Bonjour, lancé-je, calmement.

— Bonjour.

Je continue mon chemin sans me soucier de qui a répondu ou non à ma salutation, ce n’est pas mon problème. Lorsque Victoire a informé ses amies en ma présence que je me joignais à elles en tant que demoiselle d’honneur, j'avais bien vu dans leurs regards désapprobateurs qu’elles n’étaient pas ravies, mais personne n’a dit quoique ce soit, de toute façon, ces filles n’ouvrent jamais leurs bouches devant moi, toutes les bêtises qu’elles disent à mon sujet, c'est toujours dans mon dos.

J’entre dans la maison, Victoire est assise avec sa collègue qui sera sa dame de compagnie.

— Bonjour, dis-je.

— Bonjour.

— Je suis venue récupérer mon bouquet, dis-je.

— Les bouquets sont avec les filles dehors, tu ne les as pas vus ? dit Victoire.

— Non, je n’ai pas prêté attention.

— Elles sont en train de les attacher, tu peux aller récupérer le tien.

— D’accord. Est-ce que tu peux m’avoir une deuxième carte d’invitation pour le mariage ? demandé-je.

Victoire fronce les sourcils.

— Tu veux une deuxième carte d’invitation ?

— Oui.

— Ok, attends, je vais la chercher dans la chambre.

Elle se lève et disparait au couloir, elle revient avec une enveloppe qu'elle me tend.

— Merci.

Je fourre l’enveloppe dans mon sac à main.

— Au revoir, dis-je.

— Au revoir, répond Victoire.

— Hum, fait l’autre.

Je sors de la maison, les filles sont toujours assises à la terrasse, je vois les bouquets de fleurs qui sont posés dans une grande cuvette, elles ont fini de les attacher, je me baisse et je prends un bouquet de fleurs, elles me regardent d'un air ahuri, mais ne disent aucun. Je me redresse avec mon bouquet en main et je vais vers la sortie en marchant tranquillement.

« Non mais, Victoire doit m’expliquer ça ! »

Je me retourne, c’est l’une des plus kongosseuses (commères) des amies de Victoire qui vient de parler, elle se lève et va dans la maison d'un pas énervé, est-ce que je lui dois même des comptes ?

Je me retourne sereinement, je sors et je monte dans ma voiture.

***

Un mois plus tard,

Candice sort de ma cuisine avec un plat de nourriture dans ses mains, elle s’assoit en face de moi, je la regarde.

— Est-ce que tu sais que tu passes plus de temps dans ma cuisine que moi-même ? dis-je.

— Donc si j’ai faim, je ne dois pas manger ? dit-elle en mettant une cuillère de riz dans sa bouche.

Je secoue la tête.

— Qu’est-ce que tu fais samedi, Candice ?

Elle arrête brusquement de manger, elle me regarde d’un air surpris.

— Qu’est-ce que tu viens de dire, Ayana ?

— Je t’ai demandé ce que tu faisais ce samedi.

— Donc je n’ai pas mal entendu, depuis quand toi, tu prévois des choses le week-end et surtout avec moi ? Et puis, depuis quand tu me poses des questions ? Et…

— Tu parles trop, réponds seulement à ma question.

— Je ne fais rien ce samedi.

— Ça te dirait de venir au mariage de ma sœur ?

— Tu m’invites ? C’est une manière de me draguer ?

Je pouffe de rire.

— Tu es trop bête, dis-je, amusée.

— Ça me ferait vraiment plaisir de venir avec toi au mariage de ta sœur, dit-elle en souriant.

— Ok.

— Tu ne m’as pas dit que ta petite sœur allait se marier.

— Je serai l’une de ses demoiselles d’honneur.

— Je peux te poser une question ? fait-elle.

— Depuis quand tu demandes ma permission avant de me poser des questions ? dis-je en arquant les sourcils. Vas-y.

— Est-ce que ça te fait mal que ta sœur se marie ? dit-elle, doucement.

— Non, je suis contente pour Victoire.

— Si tu ne l’étais pas, je comprendrais. Elle a un enfant, un futur mari, tout semble aller bien pour elle alors que de ton coté, c'est tout le contraire.

Sa voix est hésitante, je comprends qu'elle est gênée.

— Ma sœur est heureuse et je ne peux qu’en être ravie, dis-je. Il est vrai que nous ne nous entendons pas très bien, mais je ne lui souhaite pas du mal. Et si c’est ce que tu veux exactement savoir, non, je n’en veux pas à Victoire de m’avoir blessée.

— Mais tu n’oublieras jamais cette blessure.

Je ne dis rien, je garde le silence. Je suis sincère lorsque je dis que le bonheur de ma petite sœur ne me fait pas du mal, je suis ravie pour elle, et ce qui est fait, est fait.

Candice change de sujet et nous passons la journée dans une ambiance décontractée.

~ Marlène Oyiba ~

Ce matin, j’ai appelé Ayana afin qu’elle vienne récupérer deux sacs à main à la maison. Je fais dans le commerce d’accessoires pour femmes et comme je sais que ma fille aime beaucoup les sacs à main ou les chaussures, je lui en mets toujours quelques-uns de côté, Victoire par contre, aime beaucoup plus les bijoux.

« Maman ? »

— Je suis dans la cuisine, réponds-je.

La porte de la cuisine s’ouvre, Ayana entre dans la pièce.

— Bonjour, maman, dit-elle.

— Bonjour, Ayana, dis-je en souriant.

— Ça va ? Qu’est-ce que tu fais ?

— Hier, j'ai préparé des épinards avec du poulet fumé, je suis en train de réchauffer la nourriture.

— D’accord.

Je vérifie ma marmite, puis j’éteins le feu, Ayana et moi allons nous assoir au salon, je prends le sachet qui est sur la table et je le lui donne.

— Ils sont trop beaux ces sacs, merci maman, dit-elle en admirant les sacs à main.

Je regarde attentivement ma fille et mon cœur ne peut s’empêcher de se serrer de douleur.

Ayana a beaucoup changé, Ayana n’est plus la jeune femme joyeuse qu'elle était auparavant, ma fille est devenue quelqu’une d’autre. J’ai pourtant essayé de creuser sur la raison de ce changement, mais je n'ai eu aucune explication. Il y a quelques années, j'étais allée voir Laurène, elle était la meilleure amie de ma fille et je pensais qu’elle savait ce qui se passait avec Ayana, mais Laurène ne m’a rien dit, elle s’était même mise à pleurer en me disant qu’Ayana la détestait désormais et ne lui pardonnerait jamais. Je n’ai rien compris, j’ai toutefois insisté, mais elle m’a dit ne rien savoir et qu' Ayana ne voulait plus d’elle comme amie. Je suis repartie plusieurs fois vers Laurène, mais je n’ai pu rien tirer d’elle.

Aujourd’hui, lorsque tente de discuter avec Ayana de son changement, elle se renferme encore plus, elle me dit que tout va bien, mais je sais que ma fille n’est plus la même, j’aimerais tellement l’aidée mais je ne sais comment faire, elle ne me laisse pas l’aider. C’est dans ce genre de situation que l’absence de mon mari me parait insupportable, Oyiba et Ayana étaient très proches, il aurait forcément su que faire, il m’arrivait souvent de trouver que ma fille était plus complice avec son père qu’avec moi et c’était effectivement le cas. J’ai plusieurs fois cru que c’est la mort de son père qui l'a autant rongée.

Cette mort m’a aussi rongée…

Après l’enterrement de mon mari, j'ai fait une dépression, j’allais très mal. Cet homme, je l’ai aimée depuis mon adolescence, sa mort a été comme une cassure dans mon être, une partie de moi est morte avec lui. Je m'étais retrouvée à faire des hausses de tensions au point de devoir prendre des médicaments prescrits par mon médecin, mais mes filles ne le savent pas, elles ne l’ont jamais su. Pour m’en sortir et rester forte, j'ai pensé à elles, je ne voulais pas qu’elles se retrouvent aussi orphelines de mère, puis quand j’ai appris la grossesse de Victoire, cela m’a encore plus motivée à aller mieux. Il fallait que je sois forte pour mes filles, mais aussi pour mon petit-fils. C'est dans cette optique que j'ai décidé de me lancer dans le commerce, le fait d’être active et de gagner de l'argent m’a fait du bien. J’ai aussi demandé à Dieu de m’accorder la santé et Il l’a fait, j’ai réussi à tenir et aujourd’hui, je vais mieux.

La mort d’un être chère ne s’oublie pas, cette douleur ne s’oublie jamais. Il m’arrive souvent de pleurer mon mari quand je suis toute seule, ça fait très mal, mais je tiens le coup.

Chaque jour, je prie pour Ayana, je prie pour que Dieu l’aide, je prie Dieu afin que ma fille puisse s’ouvrir à moi, je m’inquiète énormément pour elle. Victoire a un mari, un enfant et des amies, elle est bien entourée, mais Ayana n’a personne, à part nous, elle est toute seule et même avec nous, elle est devenue réservée, nos relations ne sont plus aussi fusionnelles qu’avant. Mes filles ne s’entendent plus, elles passent leur temps à s’éviter, j’essaie pourtant de calmer les choses comme je peux, je force continuellement Ayana à aller chez sa sœur, je fais la même chose avec Victoire, mais quand elles sont au même endroit, il y a toujours des disputes.

Combien de fois ai-je fait assoir Ayana et Victoire pour qu’elles arrêtent de se chamailler ?

Combien de fois ai-je tenue des réunions pour qu’elles revoient leurs comportements l’une envers l’autre ?

Mais aucune d’elles ne veut m’écouter, elles sont toutes les deux têtues et ça me fait de la peine. Je me sens totalement impuissante.

— Victoire m’a dit que tu feras partie de ces demoiselles d’honneur, dis-je en regardant Ayana.

— Oui, elle me l’a proposée.

— J’espère aussi te voir un jour te marier, j’espère te voir fonder ta famille.

Elle détourne le regard et fait comme si elle n’avait rien entendu, je soupire.

Je suis heureuse que Victoire se marie mais en tant que mère, j'aimerais qu’Ayana aussi le fasse, Ayana a 32 ans et elle ne semble pas vouloir fonder sa propre famille, j’aimerais qu’elle trouve un homme qui l'aime, j’aimerais qu’elle porte la vie en elle.

Je veux juste que ma fille soit heureuse, parce que je sais qu’elle ne l’est pas, mon cœur de mère ne me trompe pas.

Je garde espoir, que Dieu fasse grâce…

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Mis à jour : Chapitre 20 20   02-06 18:03
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