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Par Un Coup du Sort

Par Un Coup du Sort

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Résumé

Table des matières

Est ce fruit du hasard, de la destinée ou une simple coïncidence ? Découvrez PAR UN COUP DU SORT, une histoire pleine de suspense et de rebondissement

Chapitre 1 1

Couchée dans ma chambre, j'écoutais mon père se disputer avec ma mère, du moins sa femme. Leur porte était celle juste collée à celle que j'occupe avec ma petite sœur qui, à cette heure de la soirée se trouve encore dehors à errer dans les rues à la recherche de je ne sais quel autre homme. De toutes les façons c'était avantageux pour moi de la savoir dehors et par conséquent je passais plus de temps seule dans la chambre, sans prise de tête, sans engueulades et je pouvais m'endormir paisiblement.

Mais comment fermer les yeux en écoutant les engueulades des parents, et surtout que je n'avais aucune idée du sujet de cette violente dispute.

Depuis quelques mois le climat était morose dans cette maison. Je voyais très souvent mon père dans les vaps en pleine réflexion et ma mère toujours nerveuse qui criait sur tout le monde. Est ce ma faute, est ce ma présence qui les gêne car je savais que le fait de ne pas être l'enfant biologique de maman Sarah causait des soucis entre les parents et je voyais bien la différence que cette femme faisait entre mes frères et moi.

Je m'appelle Alexandra, mes amis m'appellent Alexe. Je suis l'aînée de mon père et celle qui me suis directement s'appelle Doriane âgée de 15 ans et le dernier Benjamin âgé de 13 ans et demi. Moi j'en ai 17 cette année et je vais en classe de Première. Nous vivons dans une petite maison héritée de mes grands-parents dans un quartier appelé Domayo du côté de l'extrême Nord du pays. C'est un lieu calme, paisible ou tout le monde connaît tout le monde. Un coin reculé du centre ville où nous avons grandi. Je connais cet endroit du fond en comble je me rappelle encore lorsque j'allais jouer après les classes avec les amis qui ne sont plus dans cette ville. Tout le monde s'en allait autour de nous mais nous restions sur place. La population est constituée à 80% de musulmans, nous faisons partie des habitants chrétiens et principalement originaire du centre. Mon grand père était un ATANGANA qui avait épousé une femme de l'Extrême Nord ce qui explique son implantation dans cette ville où il a passé toute sa vie jusqu'à son dernier souffle. Papa travaille dans les champs et ça lui rapporte assez d'argent pour prendre soin de sa petite famille tant dis que maman a une activité commerciale qui lui permet de sortir le matin pour revenir le soir.

Je passe la plupart de mes journées à faire le ménage, à manger car ma petite sœur ne se gêne pas pour m'aider, elle préfère aller se balader et revenir en soirée. Étant la grande sœur, je me sens obligée de m'occuper de la maison en l'absence des parents mais toujours est-il qu'il est difficile de raisonner une fille comme Doriane qui ne fait qu'à sa tête et ne se fait pas blâmer par sa mère ce qui l'encourage à multiplier les bêtises. Ma sœur et moi c'est comme le chat et la souris, je fais des efforts pour qu'on s'entende mais elles sont vaines. Contrairement à son petit frère qui m'aime beaucoup et nous partageons nos passions ensemble, Doriane me prend pour une rivale à abattre.

Je suis mon père sortir de sa chambre en claquant la porte. J'ai bien envie d'aller lui demander si tout va bien mais j'évite de me prendre un coup de poing. Mon père est un homme calme, tellement calme qu'il se laisse dominer par sa femme. Je me réserve le droit de me mêler de leur relation mais ça me fait du mal de le voir se faire malmener par cette dernière. Je profitais du calme de la maison pour fermer les yeux, cherchant désespérément les bras de Morphée lorsque la porte s'ouvrit sur Doriane. Je faisais mine de ne pas l'avoir écouté entrer pour éviter les querelles. Je pouvais la voir se changer en proférant des injures à l'endroit de je ne sais qui. Il me semble que mon père l'a réprimandé lorsqu'il l'a vu dehors sûrement avec un homme. Je ne comprends pas pourquoi ma sœur à son jeune âge au lieu de se consacrer à ses études, à choisir tourner la tête vers le sexe masculin et ce ci au vu et au su de sa mère qui ne réagi pas. Tout au contraire elle me réprimande lorsque c'est moi qu'elle trouve en compagnie d'un homme que ce soit un camarade de classe ou un prétendant. Je reconnais être une belle femme, j'ai des formes à l'africaine, avec un teint éblouissant, d’une blancheur à l’européenne qui fait des jaloux, surtout de ma mère qui aurai voulu que sa fille ait le même teint que moi, je l'ai hérité de ma défunte mère. Sans me jeter des fleurs à mon âge je pense que j'ai tout ce qu'un homme aimerait avoir dans son lit mais je me préserve, j'évite toute distraction parce que je veux réussir dans la vie. Je ne veux pas finir comme ma belle-mère à vendre les beignets au marché ou encore comme mon père à passer la matinée à cultiver les plantations des autres, à transporter d' énormes sacs sur le dos et parcourir des kilomètres pour les livrer. Je rêve d'être une enseignante d'État, je veux donner les cours dans les universités de mon pays et pourquoi pas ailleurs. J'aimerais être une femme redoutable et indépendante, une femme forte et une femme responsable. Je rêve de sortir ma famille de la pauvreté, de nous construire une grande maison dans laquelle chacun aura à son service un employé. Oui je rêve grand et je sais qu'un jour j'y arriverai même si c'est à moitié.

Il est 8 heures lorsque je quitte mon lit pour aller me laver les dents. C'est la dernière semaine avant la reprise des cours et je me demande si mon père m'a déjà inscrite à l'école... A chaque fois que j'évoque ce sujet avec lui, il devient muet. Ce matin à table, je retrouve ma petite famille comme presque tous les matins.

_ Bonjour Alex, salut Benjamin.

_ Bonjour Ben, bonjour papa, maman.

Je m'assois aux côtés de mon petit frère. La table n'est pas garnie comme celle des personnes nanties. Nous déjeunons soit avec du pain et du lait ou alors des beignets que ma mère vend lorsqu'elle revient avec un reste de ses ventes. Des rares fois lorsqu'il n'y a pas de lait chacun tartine son bout de pain avec du miel ou des avocats s'il y'en a. Nous nous contentons du peu que nous avons et cela nous suffit, du moins cela me suffit contrairement à ma sœur qui en a marre de cette vie qu'elle qualifie de minable nous comparant sans cesse à celles de ses camarades. Mon père est très calme, ma mère aussi. Leur silence cache un sujet qu'ils souhaitent évoquer avec nous mais n'y arrivent pas. Je fais mine de ne pas remarquer leur gêne, je discute avec mon frère qui me raconte sa petite escapade qu'il a faite hier soir avec ses amis dans la forêt. Nous rions à ses anecdotes. Je vois mon père se racler la gorge..il va dire quelque chose.

_ Doriane c'est la dernière fois que je te trouve dehors avec un homme...la prochaine fois tu n'entrera plus chez moi.

_ Mais papa je ne faisais rien de grave.

_ Tu l'as ferme mademoiselle. Il était 22h tu ne faisais rien ? Tu veux peut-être que je te fesses tu crois que tu as grandi ?

_ Doucement avec elle, intervient maman. Tu sais qu'elle est fragile.

_ C'est toi qui l'encourage dans cette voix…je te préviens Doriane, la prochaine fois tu restes dehors j'en ai assez de toi et de tes bêtises. Ma maison n'est pas un bordel.

_ C'est injuste Papa, cri Doriane..si c'était Alex tu n'allais pas la réprimander.

_ Ah tu veux te mesurer à ta sœur aînée c'est ça ? Méfie toi de moi et quand je parle tu la fermes, ta sœur n'est pas ton égal.

Voilà comment j'ai pris à nouveau une balle perdue.. lorsque mon père me défendait je recevais des regards sanglants de la part de ma sœur et de sa mère. Mon père a repris la parole après quelques secondes de silence.

_ Alex, tu m'as demandé dernièrement si je t'avais déjà inscrit, tu ne vas plus fréquenter ici.

J'ai sursauté à cette annonce et j'ai mis la main sur la poitrine pour écouter mon cœur battre à toute allure. Je ne m'attendais pas à une télé déclaration et j'ai peur de suivre la suite. J'ai peur qu'il me dise, comme ça avait été pour la plupart des filles de cette localité du Nord, que j'irai en mariage. Certes nous n'étions pas de leur tribu ni de leur religion c'est la providence qui nous a entraînés à vivre dans cette maison que nous a laissé les grands parents. Je m'attends à tout de mon père et de sa femme qui est pour la plupart des temps derrière toutes les décisions qu'il a eu à prendre à mon sujet. Mon père poursuit.

_ Ta tante, tata Jeannine viendra te chercher tu vas habiter désormais avec elle.

_ Hein ! Comment ça papa. Tata Jeannine est loin à Yaoundé.

_ Exactement tu iras vivre là-bas. Commence à faire tes valises elle viendra demain matin, le voyage sera long.

Ma petite sœur s'énerve, elle n'est pas du tout d'accord avec ce choix et le manifeste.

_ Papa tu fais encore la combine, pourquoi c'est Alex qui part à Yaoundé, pourquoi pas moi.

_ Tata Jeannine a demandé un enfant vous savez qu'elle n'a pas d'enfants et si tu te comportais mieux je t'aurai envoyé mais il faut revoir ton éducation.

_ C'est injuste ça.. Maman tu ne dis rien.

Ma mère a quitté la table toute nerveuse et c'est là que j'ai compris l'objet de leur querelle de la veille. La sœur aînée de mon père a sollicité avoir un enfant et mon père m'avait choisi ce qu'elle n'avait pas apprécié. Comme sa fille l'a souligné, elle a pensé à une combine alors que mon père a bien réfléchi avant de tourner son choix sur moi...je suis plus posée que ma sœur et je pourrais l'aider dans les tâches ménagères ce que ma sœur peine à faire. Ce changement de ville me laisse perplexe dans la mesure où je vais quitter cette ville où j'ai vu le jour, où je me suis fait des amis et où j'ai eu mon premier baiser. Je vais quitter enfin cette ville qui me dégoûtait déjà à vu d'œil, je vais changer d'air, quoi de mieux que de visiter la capitale de mon pays, je n'y étais jamais allée, je suis toute excitée à l'idée de me retrouver dans cette grande ville. Il faudra que je m'habitue au climat, aux personnes y vivant à leur rythme de vie et surtout à ceux de ma tante qui, si j'ai bonne mémoire s'était mariée récemment. C'était son troisième mariage à seulement 53 ans. Ce qui m'intrigue le plus est la vie en sa compagnie. Dans mes souvenirs elle était difficile à vivre, toujours à se plaindre de tout, ce qui est la cause de sa solitude. Tout au moins j'espère que cet homme qu'elle a épousé l'a changé.

Pendant que je fais mes valises, ma sœur entre dans la chambre, elle me toise.

_ Qu'est ce que tu as donné à papa pour qu'il te choisisse ?

_ Je suis moins volatile que toi, je suis posée et je ne passe pas mon temps dehors à discuter avec les hommes. Yaoundé est une grande ville, si tu n'es pas sage tu te fera avoir par des voyous. Tu es encore petite.

_ blablabla, du n'importe quoi. J'aurai été mieux là-bas et toi ici.

_ Je comprends ton problème, tu vas te retrouver seule ici tu seras obligé de travailler. Hahahaha tu vas laver les habits de maman, de papa tu vas aider maman à tourner la pâte des beignets,vtu vas aller vendre avec elle et tu vas faire la cuisine. Tu sais ce n'est pas mal si tu apprends à faire quelque chose de tes 10 doigts peut-être que prochainement c'est toi qu'on choisira lorsque j'aurai fini mes études et que je serais chez moi.

_ Pff !

_ Au lieu de râler tu peux m'aider à faire mes valises. Peut-être que si tu te comportes bien je t'enverrai des vêtements de marques.

_ Je n'en ai pas besoin tu peux les garder.

Elle est sortie pour se rendre dans la chambre de sa mère ou cette dernière est dépassée par les évènements. Elle n'avait pas réussi à faire changer d'avis à son mari, elle qui parvenait toujours à lui retourner le cerveau. Elle était désespérée et choquée. Je l'avais entendu déverser son venin sur sa fille qu'elle accusait d'être mal élevé. Doriane est sortie de sa chambre en pleurant. Elle est allée se réfugier chez sa copine au quartier. J'ai finalement reçu l'aide mon petit frère qui m'a assisté jusqu'à ce que je boucle mes valises.

_ Voila la Yaoundéenne..ta valise est prête.

_ Merci Ben. Tu vas trop me manquer.

_ Toi aussi. Tu vas souvent m'appeler sur le téléphone de papa. Je suis sur que tata va te donner un téléphone.

_ Oui peut-être, je serais contente. Ah cette maison va me manquer. S'il te plaît veille sur ta sœur même si elle se croit grande c'est encore un enfant. Maman la gâte trop.

_ Ah c'est son problème. Moi je m'en fou. J'ai juste envie de vite fréquenter et voler de mes propres ailes.

_ Ça arrivera. Ta sœur traine à l'école elle n'arrête pas d'échouer tu l'as retrouvé en troisième il faut travailler pour avoir ton examen ne l'a regarde pas.

_ Ne t'inquiètes pas pour ça. Je suis un éclair.

_ hahahaha je n'en doute pas.

J'aurais été plus heureuse si j'avais eu uniquement des frères, ils sont si facile à vivre contrairement aux filles. Je ne peux pas compter le nombre de fois où je bagarrer avec ma sœur, le nombre de fois où nos luttes nous ont conduit au dispensaire du quartier. C'était ainsi la cohabitation avec cette dernière. En tant que sœur aînée je ne me laissais pas faire. Parfois je faisais mine de ne pas l'écouter car quelque part je savais que c'est sa mère qui en partie responsable de son éducation et c'est elle qui la pousse à me provoquer.

Je me rappelle encore bien de ce jour où mon père m'avait présenté à maman Sarah, je venais d'avoir 3 ans et elle portait sa première grossesse. c'était une belle journée que nous avions passé ensemble et ce jour là je m'étais dis que j'avais trouvé une nouvelle maman. Je crois bien que c'est ce jour où mon père avait décidé de l'epouser et moi j'étais contente. Ma déception fut grande lorsqu'elle avait donné naissance à sa première fille qui est très vite devenue une concurrente pour moi. Alors que je n'étais qu'un enfant, je me voyais me battre avec la nouvelle arrivée pour avoir l'attention de mon père, et par la suite j'avais perdu la sienne alors qu'elle avait promis de s'occuper de moi comme sa propre fille. Je m'étais enfermée dans mon coin et j'acceptais toute attention de la part de mes parents selon leur rythme, j'avais arrêté de me plaindre et d'apprendre à faire les choses de moi même. C'était tout au plus un plaisir d'avoir une maman à la maison, les repas étaient variés et je pouvais manger à ma faim mais je manquais de l'attention de mes parents. Je m'étais rapproché de ma maîtresse a cette époque qui me faisait des câlins et bisous ce que je n'avais pas de ma mère et plus de mon père. L'arrivée de Benjamin était encore pire que celle de Doriane, je m'étais totalement débarrasser de cette volonté de toujours recevoir de l'attention et de l'amour. Ça n'a pas toujours été facile avec les évènements culturels ou artistiques et même de fin d'année car ma mère faisait toujours des différences dans l'achat de nos tenues. Mes vêtements étaient de la friperie tant dis que pour mes frères sortaient de la boutique. Ça ne me dérangeait pas, mon bonheur n'était pas dans les vêtements mais plutôt dans la journée que je m'apprêtais à passer et je me rassurais toujours de passer une meilleure journée que les autres. Quittez cette maison me plonge dans un lointain souvenir, celui de mon enfance, de mes grands parents. Je deviens nostalgique. La question qui me vient en tête à cette instant est celle de savoir ce qui m'attend chez ma tante à Yaoundé, quel sera ma vie dans cette nouvelle ville.

À suivre.

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Mis à jour : Chapitre 20 20   02-06 18:07
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