Bintou : humm. Manu avec tout ce que tu dis de lui là ma co'o ? 3n tout cas, c'est toi qui connais hein. Je ne peux rien te dire je ne possède pas ton cœur. En passant c'est même quel boy là bas au quartier nor ?
Manuella : oui mamie piii, je te donne les mains. Tu veux déjà aller sur l'enfant là (rire). Apparemment il est nouveau dans ton quartier et aussi dans la ville. En plus il est trop distrait.
Bintou : ah je vois. Le professeur arrive mamie japapp on continue nos way après les cours.
Manuella et Binta ces deux amies ou dirais je alors ces deux sœurs de cœur qui se sont connus depuis la classe de sixième. Elles étaient devenues très complices, tout le lycée croyais qu'elles étaient jumelles car elles portaient les mêmes chaussures, s'assaillaient sur un banc depuis sixième jusqu'en seconde où elles étaient.
L'année scolaire tirait déjà à sa fin quand Manuella a fait la connaissance de Fabrice sans doute le garçon le plus charismatique de l'histoire mais cette dernière n'avait aucune attirance pour lui peut être par peur. Oui. Peur ; qu'il soit un voyou car c'est le métier des garçons charismatiques de nos jours.
Manuella racontait tous les détails de sa vie à Bintou et vice versa. Depuis près de six ans elle n'avait jamais eu de problème c'étaient les amies les plus soudées de la terre. Leur amitié allait au-delà des beignets ou des biscuits. Elles se partageaient tout sauf les sous vêtements et les gars.
Ce jour elles avaient fini les cours à 15h30 comme d'habitude, elles ne vivaient pas dans le même quartier mais Bintou est passé chez Manuella prendre une jupe qu'elle devait porter le samedi soir pour aller en boîte de nuit. On était déjà vendredi, les filles avaient prévu aller casser la baraque.
Bintou : la go Manou tu sais que la daronne ne me laisse pas sortir nor. Je ne sais même pas comment je vais faire.
Vous vous demandez sans doute c'était quoi ce code. Bintou étant issue d'une famille musulmane n'avait pas le droit de sortir après 18h mais chaque fois que cela s'imposait, elle disait à ses parents qu'elle devait passer la nuit chez son amie Manuella. Les parents de Manuella quant à eux étaient du genre à laisser les enfants s'épanouir donc ils ne trouvaient pas de problème à ce que les filles sortent par moment.
Le samedi soir comme prévu les deux amies sont allées s'amuser. La soirée était vraiment mouvementée, elles étaient rentrées au tour de 5h du matin.
Les jours passèrent, c'était déjà le dernier jour d'école : la remise de bulletin, évidemment elles devaient passer toutes deux en classe supérieure.
Bintou : j'ai eu 13 mais tu sais qu'on a battu le record des heures d'absence donc je n'ai pas eu le tableau d'honneur.
Manuella : (rire) c'est toi qui gère les détails là ma belle, l'essentiel pour moi c'est de passer en classe supérieure quelque soit la moyenne.
À vrai dire, Bintou n'était vraiment pas dans son élément elle se sentait mal à cause de sa moyenne et l'état de son bulletin de notes.
Bintou : Manou, toi-même tu sais que ce n'est pas free chez nous comme chez vous. Non seulement le père va me priver de l'argent de poche et va aussi annuler mes vacances chez ma tante à Yaoundé.
À ce moment Manuella est aussi devenu triste.
Manuella : j'oubliais l'autre détail là Binta, alors qu'on avait déjà prévu aller en vacance dans la même ville. Mais ne t'inquiètes pas tu sais que nous sommes inséparables donc je ne peux pas voyager dans une autre ville sans toi.
Bintou : je sais ma sœur, comme Daphné a chanté là nor, toi et moi c'est jusqu'à la gare.
Manuella : même après la gare ma sœur, soudées jusqu'à la fin.
Bintou : rentrons, je pars recevoir mes punitions à la maison.
Manuella : tu sais que mon argent c'est ton argent et vice versa donc si le pater ne te gère pas tu viens on gère ma part en attendant et parlant des vacances à Yaoundé moi-même je ne vais pas y aller si tu ni vas pas.
Bintou : merci vraiment Manou, tu es vraiment ma jumelle.
Après ces mots elles se sont faites un tendre câlin avant de se séparer. Le soir à la maison, chacune d'elles devait recevoir les réprimandes de ses parents.
LE SOIR CHEZ BINTOU
Sa mère : donc quand ton père s'efforce à t'envoyer à l'école là c'est pour que tu nous ramène un bulletin pareil ? Tes grands frères et sœurs sont sortis de cette maison on avait jamais eu ce genre de bulletin. Hey qu'ai-je fait pour mériter une fille comme toi.
Son père : en tout tu es privée de l'argent de poche pendant un mois, et les vacances à Yaoundé n'y pense même plus.
C'était prévisible, elle est partie dans sa chambre toute triste, mais elle avait quand-même son amie pour la consoler alors elle prit son téléphone.
*****Au téléphone*****
Manuella : allô, j'imagine que tu as déjà eu à faire à tes parents.
Bintou : (avec une voix innocente) oui et je t'avoue que je ne vais pas vraiment bien.
Manuella : je te comprends, même ici ça ne c'est pas passé comme toujours. La mater m'a grondé jusqu'à elle a failli prendre la chicotte.
Bintou a éclaté de rire parce que c'était la première fois depuis l'histoire de leur amitié que Manuella était réprimandée à cause de ses notes.
Manuella : warr ne ris plus je suis sérieuse. Tous les voisins ont entendu comment elle me grondait massah, la honte de ça.
Bintou : acia Manu (rire)je ne sais que le mot honte n'existe pas dans notre dico (dictionnaire) donc calme le modèle là.
Manuella : (souriante) c'est vrai, mais il faut que l'année prochaine on se met au travail sinon le probatoire là va nous montrer feu .
Bintou : tu as raison. Je vais te laisser ma puce. Bonne nuit.
Manuella : bonne nuit ma sœur, prends soin de toi.
*Fin de l'appel*