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La petite prisonnière de la tour L

La petite prisonnière de la tour L

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Résumé

Table des matières

23 décembre 2020. Drancy, mignonne bourgade près de Paris. Les fêtes d’une fin d’année mouvementée se profilent agréablement, réunissant toute une famille bien décidée à célébrer dignement les derniers jours de décembre. Dans l’appartement situé tout près de la place de la mairie résonnent des cris de joie, et des rires viennent se fracasser contre les murs, augures d’un bon nombre d’heures passionnantes. Les enfants se sont réunis pour partager leurs secrets dans la caverne magique des deux fillettes de la maison, Inaya et Saysay. Seulement, les deux conspiratrices entraînent leurs amis dans leur monde magique, afin de leur dévoiler une drôle de trouvaille… À PROPOS DE L’AUTEURE Josslynn Stefen aime particulièrement les aventures fantastiques. Pour en écrire, elle s’inspire de la réalité qu’elle se plaît à modifier au gré de l’étendue de son imagination. Avec La petite prisonnière de la tour L, elle signe son deuxième roman.

Chapitre 1 No.1

Ce livre est dédié à Ruby la rêveuse, Bilel le gourmand, Mila l’espiègle et à Inaya qui adore le sport. À Hnia qui passe ses tendres heures à danser, Iliam le courageux et Sayana qui n’a peur de rien.

Incorrigibles et charmants enfants, joyeux garnements pleins de bon sens, vous êtes les héros de ce roman. Vous avez su m’ensorceler, m’envoûter. Cette histoire fantastique vous appartient.

À ma mère, le 12 juin 2021.

Prenez le temps de rêver… Et si vos songes ne se réalisent pas, qu’ils vous entraînent tout de même vers le merveilleux !

1

Il était une fois

Drancy, 23 décembre 2015

Contre toute attente, l’année 2015 avait décidé de se comporter à la façon d’un match de football endiablé. Au beau milieu d’un été caniculaire, elle siffla le coup d’envoi pour le début d’une série d’évènements dignes de déclencher l’appétit féroce des médias. Entre shoots et talonnades, certains joueurs marquèrent pourtant le but de la victoire quelques jours avant Noël. C’est ainsi que les actions héroïques d’une bande de gosses égarés s’arrangèrent pour bousculer les plaisirs de ces fêtes empreintes d’espérance, messagères d’un bonheur tout nouveau.

En ces jours boréaux, un froid sibérien avait paralysé Drancy, une petite ville proche de Paris. Ensevelie sous une couche de neige immaculée, cette bourgade somnolait du sommeil du juste, sans se soucier du climat banquisard. Tout semblait tranquille, pas un bruit n’était venu déranger le profond repos des habitants, enfouis sous d’épais édredons. Toutefois, c’était sans compter sur les tracasseries que nous réserve la vie. D’ailleurs, ces évènements perturbateurs étaient-ils dus à cette déferlante polaire qui avait paralysé toutes les rues de la ville en cette année pleine de mystères ?

Personne à ce jour n’a pu éclaircir cette énigme. Des heures peu banales avaient pointé le bout de leur nez pour mettre à mal cette bourgade, d’ordinaire si tranquille. Cette journée brilla par tant de singularité, et sema le doute sur toute la ville, contaminant les esprits conformistes. Au petit matin d’un 23 décembre 2015, l’apparition de six gamins hagards avançant en titubant presque dans les lueurs d’une aube glaciale fit sensation. Tant il semblait abracadabrantesque, tous s’accordèrent pour dire que ce retour fortuit allait déposer sur le parvis de la mairie une malle remplie de tracasseries, mais de joie aussi.

La façon dont étaient affublés les gosses attirait à elle seule le regard des lève-tôt, abasourdis par l’incongruité de la situation. Cinq enfants à peine âgés d’une douzaine d’années avançaient péniblement dans les rues encore endormies. Ils avaient surgi de nulle part, presque dénudés, mettant fin à une fugue de quelques mois. Ce retournement inattendu marqua indubitablement le début d’un hiver bien rude. Cette année-là, une météo prise d’un coup de folie annonçait en boucle une vague de froid exceptionnelle, pendant que les fêtes de Noël se tenaient au garde à vous sur le pas des portes décorées.

Dès potron-minet, le climat banquisard avait montré ses crocs. Il mordait sans aucune pitié les plus courageux qui osaient déambuler dans les rues de la ville sans une bonne raison. Bien peu d’âmes valeureuses avaient relevé le défi, et l’heure aurorale gardait au chaud pour quelques heures encore les habitants enfouis sous d’épaisses couvertures. Pourtant, si les quelques curieux éveillés avaient collé le bout de leur nez marmoréen sur la vitre de leur chambre, ils auraient pu distinguer six jeunes aventureux qui avançaient en courbant l’échine, luttant péniblement contre le vent glacial. Fantômes transis et hésitants, ils cheminaient au milieu de l’avenue principale encore déserte, marquant de leurs pas une neige immaculée.

En observant minutieusement ces enfants apparus comme par magie au cœur de la tourmente, on pouvait distinguer parmi eux une adolescente au regard perdu, plus âgée que le reste de cette bande de mioches. Ses longs doigts blanchis par le froid agrippaient désespérément les chemisettes en coton de ses compagnons. Affaiblie par vingt années de captivité dans un monde ignoré, elle s’accrochait tant bien que mal à cette troupe fringuée pour une escapade sous les tropiques.

Quel évènement étrange était-il survenu pour que ces six gamins dépouillés de leurs habits d’hiver avancent en silence, le visage fermé ? Hagards et frigorifiés, ils piétinaient sans relâche une neige encore vierge de toute agression, comme pour se préparer pour un marathon d’enfer. Avides de sensationnel, les médias aussitôt prévenus s’emparèrent de ce dossier chaud bouillant qu’ils baptisèrent « Honooneik et les cinq fugitifs. » À ce jour, le mystère continue de planer sur la ville, et aucune théorie échafaudée par les feuilles cancanières n’a permis d’élucider le retour de cette adolescente, survenant après dix années de notre monde.

Encadrée par ses amis fugueurs, Honooneik gardait les yeux rivés vers un ciel chargé de flocons, comme pour implorer tous les dieux de l’univers. La main du destin avait ainsi programmé la résurgence de certains en un lieu maléfique, bâtisse maudite que les cinq intrépides s’empressèrent d’oublier. Mais, pour chacun d’entre nous, la mémoire du temps passé reste à jamais un voyage dans le fantastique, histoires de vies précieusement gardées par des êtres de lumière.

Était-ce un cadeau de cette existence qui nous surprend si souvent ? Les rédacteurs avides d’évènements extravagants publièrent aussitôt un ramassis d’allégations, fausses pour la plupart. Cependant, le récit de cette aventure à la fin heureuse captiva les lecteurs. Il déchaîna les passions pour des bouquineurs restés trop longtemps en manque de sensations fortes. Les journalistes curieux de tout et rien convinrent alors d’attribuer aux enfants un tout nouveau nom, « les disparus de 2015. » Dans la foulée, ils renoncèrent à élucider le simple fait qu’Honooneik avait gardé cette apparence juvénile, malgré un emprisonnement d’une bonne dizaine d’années de notre monde. Certains appelèrent cette bizarrerie « miracle ». Mais devant tant d’étrangeté, l’affaire fut aussitôt scellée et rangée au beau milieu des dossiers classés. « Trop dérangeante », avait clamé une armée de dirigeants intransigeants.

Drancy, 23 décembre 2020

En cette fin d’année, le maître du temps se targue de mener encore une fois quelques gamins vers une contrée interdite. L’impatient sablier de l’avenir distille à nouveau ses grains mystérieux et l’épopée va se répéter. D’innocents enfants marcheront vers un univers où tout diffère. Les similitudes avec une ancienne affaire en affoleront pourtant plus d’un, car malgré l’avis marqué de certains, l’histoire inachevée des « disparus de 2015 » avait terminé sa course dans un tiroir aux oubliettes. Une épaisse couche de poussière avait terni les pages de ce dossier bouillant, mais pour quelques personnes audacieuses, cette vieille énigme allait sous peu venir défrayer la chronique.

Dans la cité abandonnée, aujourd’hui encore, la sinistre charpente d’une tour sacrifiée se découpe en ombre chinoise, au beau milieu de ces heures enlunées. Possédée par tant de forces surnaturelles, elle sourit de toutes ses lucarnes spectrales. Ses cris effrayants déchirent la nuit, et l’on peut bien plaisanter, et même rire des élucubrations des passants effarés, personne à ce jour ne s’est plus aventuré dans ce territoire abandonné. La peur de finir avalé et propulsé par ce bâtiment maudit dans un monde oublié a mis en berne le courage de quelques valeureux guerriers.

Envahie d’esprits maléfiques, la tour se complaît à présent dans ce monde satanique. Tous les cinq ans, elle appelle des enfants assoupis, qu’elle guidera jusque devant sa porte. Elle les façonnera pour qu’ils se perdent dans ses étages chaotiques. « L » se délectera de leurs âmes pures, et ses cris tapageurs envahiront les quartiers alentour. Ce véritable régal renforcera la puissance de la méchante. « L » va frapper encore une fois, n’en doutons pas.

En cette nuit d’avant Noël, une main énigmatique dotée de pouvoirs extraordinaires va de nouveau caresser l’âme de cinq jeunes enfants endormis, pour les guider vers leurs destinées, pour les entraîner vers une contrée obscure. La symbolique de ce nombre d’où jaillit la régénérescence honore en tous points cette traque surnaturelle, cette recherche de l’impossible. Et le danger marchera en permanence aux côtés de ceux qui s’aventureront dans cette tour maléfique, irréelle.

Cette légende urbaine s’est propagée dans toute la bourgade, embarrassant les esprits cartésiens. Elle s’est répandue comme l’épais brouillard d’un matin glacial, ivre d’une singulière liberté. À présent, elle s’emploie à contaminer toutes les personnes qui croisent son chemin. Dans des cabrioles sans retenue, elle enveloppe de craintes nouvelles toute une bourgade, sautillant de proche en proche, allant de bouche à oreille. L’histoire de cette tour n’est pas à prendre à la légère, le frisson de la terreur vous caressera si vous l’approchez d’un peu trop près.

« L » n’a pas fini d’épouvanter celui qui osera la défier.

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