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Ce que Marie n'a pas dit

Ce que Marie n'a pas dit

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Résumé

Table des matières

Ce que Marie n’a pas dit regroupe deux récits différents qui s’entremêlent : D’une part, un jeune étudiant de dix-sept ans nommé Abdomère se retrouve au cœur d’une histoire d’amour impossible avec Marie, sa tante. D’autre part, la mort tragique d’un condisciple d’Abdomère entraîne de nombreuses investigations qui s’annoncent très compliquées. De fil en aiguille, ces deux sagas vous plongeront dans un long périple plein de rebondissements et vous mèneront ainsi à la découverte du secret de Marie. À PROPOS DE L’AUTEUR S’inventant des lendemains, Jacques Widar s’impose des règles d’écritures parmi lesquelles la primauté des faits sur les idées afin de donner forme à ses œuvres. Grâce à sa plume, il dénonce les tares sociales telles que les abus sexuels, les abus de conscience et de pouvoir, qu’il met à nu dans Ce que Marie n’a pas dit.

Chapitre 1 No.1

À Monique L.

I

Ce chignon qu’elle dénoue

1

— Alors, monsieur Abdo, on se plaît dans sa chambrette sous les toits, on trouve ses marques ?

La voix sortait d’une loge de pipelette. Porte entrouverte en permanence, vitre étroite avec rideau à moitié tiré, c’était un domaine obscur d’une trentaine de mètres carrés, habité par le regard insaisissable d’une strabique divergente, deux yeux indépendants style caméléon, l’un rivé sur la lumière aquatique d’une TV jamais éteinte, l’autre réquisitionné par un suivi périscopique des allées et venues des locataires de l’immeuble. L’occupante aimait bien le nouveau venu du cinquième, il disait bien bonjour, avec son fort accent français du Nord, il était courtois et il l’avait même surprise un jour en descendant de ses étages pour engager une longue causette, comme ça, sans motif. Pas comme ces autres locataires qui passaient sans la voir. Aujourd’hui en revanche, il avait l’air bien pressé. Tellement qu’il n’avait pas pris soin de refermer la lourde porte d’entrée, l’air frais de l’automne et les bruits de la rue étaient rentrés avec lui.

— Ça va, ça va, madame Durand, répondit-il en se lançant au pas de course dans les cinq volées d’escaliers.

— Rien de neuf depuis la dernière fois ?

Trop tard, il était déjà au deuxième, il n’avait pas relevé l’appel à la confidence ni observé dans le regard subitement unifié la malice de celle qui devinait des choses mais ne les dirait pas.

Bizarre en effet, cet empressement à rejoindre celle qu’il lui avait présenté comme sa tante. On ne la lui fait pas, à une vieille concierge qui en avait déjà vu défiler des couples de toutes sortes ! Des messieurs avec leur nièce, c’est un classique, mais un gringalet avec sa tante, ça, elle n’avait encore jamais vu. Même qu’elle avait du mal à le croire. Un gigolo, lui, avec son minois de grand gosse timide, son mètre soixante-cinq et ses baskets pourries ?

***

Abdomère Gromembron, dit Abdo, était à Bruxelles depuis une semaine. À dix-sept ans – et trois mois, précisait-il, comme pour s’excuser d’être en avance pour son âge –, il venait d’entrer en première année de médecine et une convergence d’indices lui laissait entendre que ce 5 octobre 1963 resterait une date marquante de sa vie, comme si toute son existence d’avant avait préparé ce moment-là. Une tension de qui-vive oppressait sa poitrine. Que pourrait-il bien lui arriver, au sortir d’une adolescence sous cloche dans un internat austère ? Le destin aurait-il prévu un juste dédommagement ? Il ne savait pas encore mettre des mots sur ce qui allait se passer. Avec tante Marie, tout était possible, même l’inconcevable, même ce qui ne se dit pas.

Le pressentiment s’était construit peu à peu, nourri par une accumulation de signes anodins dont la coïncidence finit par suggérer qu’ils ne le sont pas. On découvre chez l’autre des attentions nouvelles, un rejet systématique de ce qui pourrait contrarier, un souci permanent de se positionner en parallèle et, puisqu’il s’agit d’une entreprise à peine voilée de séduction, d’imposer le constat qu’il ne saurait arriver rien de meilleur que d’être à deux.

C’est une approche glissée, sur plusieurs fronts. Les conversations se font sur une longueur d’onde privée, on tourne le dos au monde, c’est au cœur de l’autre que l’on s’adresse. La voix devient chuchotée, penchée sur une intimité qui grandit. Des allusions de plus en plus explicites s’échappent comme autant de ballons d’essai. À chaque sous-entendu, le visage s’éclaire d’un sourire arrêté à mi-course, dans l’attente d’un signal de connivence. Prêts à l’étreinte, les corps s’aimantent, bientôt ils ne feront plus qu’un. Et quand le désir accumulé trouve enfin ses mots, c’est toute une vie intérieure qui s’expose et prend le risque d’avancer dans la lumière.

— On est bien ici, nous deux, avait-elle finalement déclaré.

Un éclair dans la tête d’Abdo qui le laissa abasourdi ! Il venait par ce « nous deux » de prendre en plein cœur la confirmation d’une manœuvre qu’il avait vue se déployer sans trop oser y croire : une femme de dix-huit ans son aînée, sa propre tante, avait entrepris de le séduire ! Quand il réalisa pleinement ce qui lui arrivait, il était déjà trop tard, le déploiement planifié de la séductrice avait planté son cercle de jalons sans rencontrer d’opposition, il était déjà pieds et poings liés, cerné de toutes parts par la mainmise de tante Marie sur son innocence. Ils étaient deux dans la même chambre, personne n’était caché dans le placard ni sous le lit, c’était bien à lui que s’adressait la séductrice – qui avait fixé, et l’endroit, et l’heure. Et comme pour mieux établir la chose, elle avait fermé la porte à clé en concluant :

— Personne ne pourra nous déranger, nous deux et rien que nous deux, enfin ! puis avait dénoué son chignon et secoué la masse ruisselante de ses cheveux blonds, avant de l’attirer dans ses bras.

***

« Tante » Marie, veuve de l’oncle Théo, le frère de sa mère Céleste, avait toujours été présente dans sa vie, dès son plus jeune âge, comme un membre proche de sa famille. Elle habitait à deux cents mètres de ses parents et ne manquait aucune occasion de « s’arrêter deux minutes pour prendre des nouvelles » et de « faire la bise à son petit neveu ». Quand Abdo entra à l’école primaire, elle venait en avant-soirée l’aider à faire ses devoirs et répéter ses leçons. Hors périodes scolaires, elle n’avait pas besoin d’inventer des prétextes, l’habitude avait ritualisé la visite quotidienne – à défaut, Céleste disait : « Tiens, tante Marie n’est pas passée aujourd’hui, j’espère qu’elle n’est pas malade. » Dès qu’il fut inscrit au collège, en internat, Marie lui écrivait une gentille lettre toutes les semaines auxquelles il répondait le jour même – échange croisé par lequel d’apparentes banalités disaient le bonheur simple de penser à l’autre.

Quand il lui vint du poil au menton et ailleurs, tante Marie demeura interdite à ses penchants nouveaux, comme sont les mères et les sœurs. Il en avait pris conscience de cinglante façon lors du repas de son quinzième anniversaire. Cette journée resta gravée dans sa mémoire, comme celle d’un éveil. Son souvenir était précis, ils étaient une dizaine à table, sa mère avait mis les petits plats dans les grands. Au moment où le chœur des « Bon appétit » suspend les conversations et oriente les attentions de chacun sur le contenu de l’assiette, son regard avait traîné sur la blancheur du décolleté de sa tante, l’effroyable hypothèse de l’inceste l’avait giflé. Il ne put dissimuler son trouble qu’en piquant du nez, lui aussi, dans son potage aux vermicelles. Vestale intouchable, vouée à une sorte de chasteté imposée, elle ne pouvait lui témoigner d’autre attachement que celui d’un maître pour son disciple, d’une tante pour son neveu. Même si le lien entre eux n’était que par alliance et non par le sang, Tante Marie, c’était l’impossibilité d’un chavirement.

Dès qu’il fut question d’université et de monter à Bruxelles, ce fut inévitablement elle qui d’autorité avait pris l’initiative. « Tes parents sont trop occupés », avait-elle décrété, en présence de Céleste et de Catulle qui ne protestèrent que pour la forme, tous deux soulagés de n’avoir pas à franchir une frontière ni à affronter une grande ville inconnue – en fait tous les deux sans instruction, résolus depuis la maternelle à laisser Marie prendre en main la scolarité du petit Abdo. Il n’eut pas à se chercher un toit, elle avait déjà trouvé une chambre d’étudiant, comme il l’avait souhaité, dans le même immeuble que son ami Umbert, rue des Fripiers, numéro 6, à un quart d’heure de marche de la Faculté.

Située dans les combles de l’immeuble, la « chambre » était un espace exigu, poussiéreux et sombre, à mi-chemin entre le quatrième étage et le niveau zéro des ténèbres éternelles. Une lucarne étroite dans la pente du toit – format A2, crémone bloquée par la rouille et vitre opacifiée par les sédiments célestes – maintenait le lieu en permanence dans une ambiance tamisée, pour ne pas dire résolument crépusculaire. Pour y voir clair, c’était simple, il suffisait de visser d’un demi-tour l’ampoule, flottante au bout d’un fil tordu ; l’irruption de la lumière semblait à chaque fois déclencher la fuite en tous sens de l’invisible microcosme de la nuit.

Pendant qu’il suivait ses premiers cours, tante Marie se chargeait de transformer le cagibi en un lieu de vie : vider, aspirer, décaper, nettoyer, récurer, rétablir l’électricité, plafonner, repeindre murs et plafonds, elle réunissait tous les talents de la parfaite bricoleuse. Il n’y avait pas là matière à s’étonner, c’était dans sa nature de décoratrice, on lui connaissait cette volonté d’embellir le monde et de donner une âme aux choses, elle ne quitterait le lieu que remis à neuf. Elle évoqua même un nid douillet, là où son neveu se serait contenté d’un refuge de montagne.

Elle y travaillait de la journée, puis quand Abdo rentrait de ses cours, ce qu’il faisait au plus vite, sans prendre le temps de traîner en ville ni d’aller boire un verre avec ses nouveaux camarades, elle était là, à l’attendre, comme une femme installée, la tête remplie de questions sur sa nouvelle vie.

La matière ne manquait pas, tout était nouveau pour Abdo. Il faisait sa revue de la journée, la découverte de l’université, le nombre incroyable d’étudiants, autant de filles que de garçons (la mixité, ça aussi c’était une découverte), les auditoires surdimensionnés et l’épaisseur effrayante des syllabus. Et que dire de la démesure d’une capitale où il était possible de se perdre, son animation permanente, son encombrement humain – un peuple le jour, une faune la nuit, tout un bouillonnement ininterrompu au regard de la vie lente de Boring-Les-Mines, son village natal, deux cents corons entassés autour d’une église et d’un cimetière, à l’ombre d’un terril endormi à jamais ? La nuit, tout s’y arrêtait, on se dépêchait de rentrer chez soi en suivant le rond de lumière tracé au sol par la lampe-torche.

Abdo accusait le coup, il se disait impréparé, submergé par tant de nouveautés. Tante Marie n’eut aucun mal à le réconforter ; il se ferait des amis, des copines aussi ; il sympathiserait avec les autres locataires de l’immeuble. Son ami Umbert s’était réjoui de son arrivée et avait annoncé son retour pour bientôt, il lui servirait de guide. L’épreuve serait de courte durée. Pendant qu’elle le rassurait ainsi, elle se tenait au plus près de lui, caressait du plat de la main sa barbe naissante qu’elle jugeait « un peu négligée », rectifiait le col roulé de son pull, époussetait les pellicules de ses épaules, le saisissait par le bras pour appuyer ses encouragements, créer le rapprochement et le capturer dans le rayonnement parfumé et rassurant de son corps.

Encombré par ces gestes, incapable d’échapper à leur répétition, Abdo s’interdisait d’en soupçonner une quelconque visée érotique. Ces tripotages, se disait-il, ne faisaient-ils pas simplement partie des marques naturelles de l’affection toujours plus grande d’une dame pour son petit parent ? Sans oublier que, dans la cellule étroite de sa chambre, on se marchait sur les pieds, rien que ça, c’était déjà une explication suffisante.

Marie avait beau multiplier les signaux, Abdo s’accrochait à la position du niais qui ne voit rien venir. Comment aurait-il pu ne pas interpréter le changement dans la façon de s’habiller ? Le matin, elle était là, à la première heure quand il partait à ses cours ; il quittait une bricoleuse en pull, fichu sur la tête et pantalon éclaboussé de peinture, et au retour, en fin d’après-midi, il retrouvait une autre femme : pomponnée, vêtue d’une jupe fendue et d’un chemisier chic, savamment déboutonné, le sillon entre ses seins dans leur fine dentelle ne s’était jamais autant offert au regard. Le chignon banane qu’il lui avait toujours connu, ferme, discipliné, parfaitement construit, s’était agrémenté de quelques franges folles ; s’y étaient ajoutées de grandes boucles d’oreilles assorties au rouge à lèvres, lui aussi c’était nouveau. Le maquillage des yeux, le regard intensifié par le mascara, il l’avait bien remarqué, mais sans trouver d’interprétation particulière ; les femmes sont coquettes de nature, c’est ce qu’il avait toujours cru comprendre. Dans son village, loin des codes de la vie urbaine, une femme maquillée en semaine paraissait de mœurs légères, une catin en puissance, mais on n’était plus en bassin minier ; il se disait que les femmes de la ville ne sortaient que fardées, c’était sans doute ça l’explication, inutile d’aller chercher plus loin. Il imaginait une frivolité naturelle, dénuée de toute arrière-pensée de séduction ou alors, s’il y avait volonté de plaire, c’est qu’elle était réservée à un autre homme, un improbable amant dont elle ne parlait jamais.

En soirée, vers vingt heures, elle l’emmenait dîner à la Brasserie du Rond-Point, sur le boulevard à deux pas de la rue des Fripiers. Cette table, parmi les plus anciennes de la capitale, était une institution où tout Bruxelles aimait se retrouver. En ouvrir la lourde porte, c’était libérer un fond sonore sous pression qui projetait sa cataracte de décibels sur le trottoir ; la franchir, c’était plonger dans un brouhaha fait de cent voix additionnées, des éclats de rire et du cliquetis des couverts ; s’avancer encore de quelques pas et l’on était accueilli par un maître d’hôtel à moustache fleurie et par sa gouaille en patois bruxellois. Immersion garantie en belgitude. Abdo fut d’abord surpris, puis amusé, enfin séduit par ce dépaysement qui sentait bon la bière au fût, les frites au blanc de bœuf et la casserole fumante de moules marinières.

— J’ai réservé une table au fond de la salle, dit Marie.

Le temps d’accommoder son oreille au tumulte ambiant et son regard au nuage de fumée flottant sur les têtes des convives, Abdo découvrit un décor tout en boiseries, style bistrot du XIXesiècle. Plus d’une cinquantaine de tables, à peu près toutes occupées ; pas de chaises, mais des banquettes à dossier haut, adossées les unes aux autres, qui compartimentaient l’espace en cellules indépendantes, comme dans les deuxièmes classes des vieux trains. Les murs étaient placardés de miroirs et d’affiches dédicacées de célébrités venues un jour s’attabler en ce lieu ; Abdo reconnut l’air ballot et sympathique de Bourvil, la dentition de cheval hennissant de Fernandel, les autres il ne les reconnaissait pas, des artistes belges sans doute. L’animation était bavarde, joyeuse et insouciante ; Abdomère ne put s’empêcher de penser que, dans son village français, en pays minier, il n’y

— J’ai choisi cet endroit, dit Marie, pour être tous deux, face à face, au milieu de tous ces gens qui ne nous connaissent pas et qui ne nous voient même pas. La foule, c’est parfois le meilleur endroit au monde pour être vraiment seuls.

Et aussi, mais elle se garda bien de le dire, pour s’accorder une liberté de paroles et de gestes qu’elle ne pouvait se permettre nulle part ailleurs.

Dès le premier soir, elle imposa le ton de la confidence, ils parlèrent de tout et de rien, mais c’était elle seule qui menait la conversation, la ramenant sans cesse vers l’intime, elle cherchait à casser la timidité de son neveu et flirtait avec les sujets tabous : les filles de ta classe te plaisent ? Tu as déjà repéré l’une ou l’autre ? Tu as déjà été amoureux ? Tu as déjà fait l’amour ? Son but n’était pas d’obtenir une réponse – elle savait très bien qu’il n’avait jamais approché une fille – mais d’interpeller ses naïvetés d’adolescent, de purger son cerveau de son fatras de blocages et d’y activer une écoute aux appels de la chair. À défaut de réponses à ses questions, elle ajouta qu’il n’était « jamais trop tard pour commencer à vivre ». Exemple à l’appui, elle posa sa main droite sur la nappe en papier, l’engagea dans le couloir entre le ravier de cacahuètes et le chariot de table huile-vinaigre, pour venir chercher la sienne, la saisir au poignet et la masser avec douceur. Abdo sentit son sexe se raidir, au moins une partie de lui-même avait compris. Ce n’était qu’un début. Quand, en fin de repas, leurs genoux sous la table se frôlèrent, Marie ne chercha pas à interrompre le contact, au contraire elle le stabilisa pendant de longues minutes et mêla ses doigts aux siens pour entériner cette proximité nouvelle.

Marie allait-elle enfin mettre en mots ses intentions ? Non : le dessert se faisant attendre, elle se leva brusquement, coupa court la séance par un laconique « À demain », alla payer au comptoir et disparut chez une amie dont Abdo ignorait tout, pour y passer le reste de la soirée et la nuit. S’était-elle trop avancée dans l’exposition de son désir ? Était-elle confrontée à un remords de dernière minute ? Ce revirement brutal laissa Abdo pantois, abandonné par celle qui, il y a encore quelques minutes, s’efforçait de le séduire. Il rentra seul et, la tête bourdonnante de tout un monde neuf, chercha le sommeil sans oser s’avouer que le corps dont il rêvait à ses côtés était celui d’une jeune fille qui ressemblerait trait pour trait à tante Marie. Et qui s’autoriserait les mêmes initiatives.

Le lendemain, elle fut là à la première heure, prête à reprendre ses travaux, comme si rien ne s’était passé. La scène de la brasserie se répéta à l’identique les deux soirées suivantes : les petits gestes, une intimité qui s’enhardit, la tension érotique qui monte puis la fuite sans aucune explication.

Le quatrième jour, en rentrant des cours plus tôt que prévu, Abdo l’avait surprise, faisant sa toilette dans le petit réduit sanitaire (un coin minuscule dans une encoignure, de l’autre côté du palier, caché par un rideau), elle était nue et ne fit rien pour se couvrir, c’est lui qui fut intimidé, il fit mine d’avoir oublié quelque chose et redescendit les escaliers. Entama sans raison une longue conversation avec la concierge. Quand il remonta dans sa chambre, Marie lui annonça que cette nuit, elle dormirait dans le fauteuil, les amis qui l’avaient hébergée jusqu’ici devaient s’absenter. Abdo dut se rendre à l’évidence, celle qu’il avait toujours considéré comme une seconde mère formait bel et bien le calcul de devenir la première femme qu’il tiendrait dans ses bras. À partir de cet instant, il lui parut déraisonnable d’encore appeler tante celle qui était bien davantage que la veuve de l’oncle Théo.

Il avait côtoyé la parente sans jamais deviner la femme.

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Mis à jour : Chapitre 84 No.84   05-22 18:50
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1 Chapitre 1 No.1
22/05/2023
2 Chapitre 2 No.2
22/05/2023
3 Chapitre 3 No.3
22/05/2023
4 Chapitre 4 No.4
22/05/2023
5 Chapitre 5 No.5
22/05/2023
6 Chapitre 6 No.6
22/05/2023
7 Chapitre 7 No.7
22/05/2023
8 Chapitre 8 No.8
22/05/2023
9 Chapitre 9 No.9
22/05/2023
10 Chapitre 10 No.10
22/05/2023
11 Chapitre 11 No.11
22/05/2023
12 Chapitre 12 No.12
22/05/2023
13 Chapitre 13 No.13
22/05/2023
14 Chapitre 14 No.14
22/05/2023
15 Chapitre 15 No.15
22/05/2023
16 Chapitre 16 No.16
22/05/2023
17 Chapitre 17 No.17
22/05/2023
18 Chapitre 18 No.18
22/05/2023
19 Chapitre 19 No.19
22/05/2023
20 Chapitre 20 No.20
22/05/2023
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