img Le chant des moineaux  /  Chapitre 3 No.3 | 5.88%
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Historique

Chapitre 3 No.3

Nombre de mots : 1244    |    Mis à jour : 11/03/2022

en face où je pouvais voir mes semblables vivre, je pouvais m’imaginer mille et une histoires, j’étais face à un théâtr

e ? J’en ai vu rentrer, couverts de suie, ne pas embrasser leur femme, et se poser dans leur fauteuil à regarder le progra

oyais Harry à sa fenêtre, me voyant et me saluant d’un doigt d’honneur et d’un grand sourire. Je lui retournais son salut également avant de me perdre dans mes recherches scientifiques personnelles. Le bureau de ma femme était collé contre le mur gauche de notre pièce, elle disposait d’une machine à écrire où elle couchait les mots qui

r une bassine en bois, afin de récupérer l’eau de pluie, une eau souillée et impropre à la consommation, que je faisais bouillir dans une marmite sur des planches de bois que j’entreposais dans mon labo de fortune. Parfois, je ne savais pas si j’avais envie de continuer tout cela, ou si je m’accrochais

s, les caddies désordonnés ; un seul était encore sur ses quatre roues et cela me faisait sourire, je le personnifiais et l’appelais « le guerrier ». Le magasin était couvert de parasites lui donnant une lumière, comme pour avertir les clients d’offres exceptionnelles. J’arrivais tant bien que mal à entrer dans cet établissement vaste et vide. La moitié était impraticable, mais le plus important était encore là, la réserve, encore debout, avec des palettes entières de denrées impérissables, des conserves, de quoi nourrir une armée juste pour moi. Du bois de chauffage, souvent infesté de plantes

e font rire que leurs auteurs. Au fil du temps, les denrées commençaient à se faire rares dans ce magasin, j’étais une petite souris dans un énorme bout de gruyère, dont les trous se font de plus en plus amples. Je pr

de mes occasionnels verres d’alcool ; ces papiers remplis de centaines de poisons se consumant comme notre vie. Je n’ai jamais su me débarrasser de cette sale manie, à chacune de mes après-midis avec les gars, les doigts devaient toujours être occupés à s’empester d’un goudron puant, à croire que si les dents ne jaunissaient pas, si le souffle ne devenait plus court, nous serions moins intéressants. Comme si chaque parole devait être précédée par la bouffée d’un venin atroce pour avoir de l’importance. Tout le monde fumait quand j’y pense. Les trottoirs étaient pavés de mégots, de ce dernier bout ne pouvant être consommé et lâchement jeté à la nature. Peut-être pensions-nous que la nature s

ais, et j’allais y mourir. La machine m’y avait cloîtré, elle aus

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