vier. Berny sortait déjà du lotissement résidentiel à petites foulées, il s’apprêtait à traverser le boulevard, la chaleur était montée, et Berny transpirait déjà, il

ille en fer rouillé du mas, on avait muré les entrées du rez-de-chaussée avec des parpaings. Mais les squatteurs avaient eu raison des fermetures en passant par le toit. Ils avaient posé une échelle le long d’un appentis qui jouxtait le mas, et du toit de l’appentis ils avaient défoncé un des volets du premier étage qui défendait le bâtiment des intrus. Ils étaient entrés, violant la propriété privée ; ils avaient défoncé les vieilles persiennes, défenses dérisoires déjà usées par le temps et les intempéries ; ils avaient violé les lieux intimes où des générations de cultivateurs avaient vécu honnêtement. Ils avaient rempli d’excréments et d’ordures le salon, les chambres, et tout cela sous le portrait de l’ancêtre à moustache qui avait posé pour la postérité. Ah si le vieux voyait ce spectacle ! Quel déchirement ! Quelle honte ! aurait pu se dire l’ancêtre. Mais quelle époque ! Qu’ont-ils fait de mon pays, de mon mas ? Ils laissent entrer des bandits sur le sol sacré de mon mas, de ma patrie que j’ai défendue, baïonnette au fusil pendant quatre longues années dans la boue sous les obus qui semaient la mort dans nos rangs. Ils nous ont trahis. Le vieux du portrait était décédé en 1963, il n’avait pas vu la décadence du pays v

min, ta mè

hagard, hébété, devant le portillon familial. Q

ive-t-il ?

un peu

peu fatigué, et tu

s’allongea sur le canapé panoramique, ferma les yeux et s’endormit. Il entra alors dans le rêve avec la propension que ceux-ci ont de changer de lieu et d’époque. Il avait environ dix ans, il était avec sa mère dans les rues de Perpignan, celle-ci le tenait par la main. C

ombe de la neige fondue).

Berny s’éveilla sur cet étrange songe. Il prit immédiatement le calepin jaune posé sur le bureau et nota « 13 juin ». Sa mère, par ce songe, l

téléphoner au

ipôle brillait de mille feux, à la lueur de ses néons, entourée de cabinets de kinés, de sophrologie, de dentistes, et de cabinets de radiologie équipés des derniers scanners à la pointe de la technologie. Et aussi des cabinets de psychiatrie pour soigner dans ce grand supermarché médical les corps, mais aussi les âmes. Bien sûr, Éric Pernot n’était pas comme son père, médecin vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il arrivait à neuf heures à son cabinet en polo Lacoste. Ainsi vêtu, il lui semblait poursuivre son week-end passé au golf inter

cteur Pernot. J’ai aussi téléphoné à ton directeur adjoint des

directrice des ventes de la grosse entreprise de vins spiritueux où ell

répo

ça sans rien me demander. Tu ne c

tait demander au docteur Pernot quelques jours d’arrêt-maladie, afin de fouiller cette histoi