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nvers moi, me contant l'Afrique, ou plutôt ce qu'il pensait en connaître. Je ne le déçus pas, sachant que l'accueil de Jeanne au lycée le lendemain dépendait de ma patience et de mon apparente humilité. Son épouse, gironde tout autant, offrait au regard un visage lumineux qui exprimait une joie de vivre volontiers contagieuse. Elle aimait visiblement recevoir et cuisiner pour ses invités. C'était leur seconde expatriation, le proviseur ayant, auparavant, occupé un poste d'adjoint
relever que d'une simple erreur. J'appris plus tard qu'il avait œuvré pour faire revenir une coopérante dont il était très proche mais que cela lui avait été refusé. L'arrivée d'un nouvel expatrié, contre les consignes obtenues du Ministère par le poste diplomatique, ne pouvait, dans ce contexte, qu'être commanditée par d'autres. Bangui, terre de prédilection des barbouzes et des trafiquants d'influence de toutes natures, se prêtait parfaitement à ce genre de fantasmes. Sans doute ai-je dû à ce climat délétère, où cha
ne pouvait se faire sans distribuer des prébendes à tel ou tel et sans doute n'y serais-je pas arrivé sans la connaissance parfaite de ces pratiques qu'avaient les collègues de Jeanne et plus particulièrement sans l'aide précieuse de Marc, notre chauffeur de l'aéroport à l'hôtel qui m'accompagna dans cette course d'obstacles. Au lycée, l'intendante découvrait les joies de la « gestion parentale » des établissements sous contrat. L'ass
mage, de l'eau pétillante ou de l'alcool, nous achetâmes un véhicule et
t au même rythme que l'habitat. Les constructions récentes en dur devenaient, dans cette mer de cases provisoires, les témoins avancés d'une stratégie de conquête urbaine qui avait échoué. Le palais des sports était celui du sacre de Bokassa. L'armature du trône de l'empereur était encore visible dans ce qui avait dû être des vestiaires, le reste n'était plus qu'un amoncellement de détritus de toutes natures. Et puis, vers le « PK 12 », la ville devenait un vaste marché distendu que parsemaient des cases rudimentaires regroupées en îlots d'habitation. Les quartiers se nommaient selon leur distance à la place Bogand
prétexte à faire payer l'automobiliste expatrié. Après l'immobilisation du véhicule s'engageait une négociation légère qui débutait sur une somme astronomique pour s'achever, le plus souvent, « au prix de la bière ». Le marchandage s'appuyait d'un côté sur la menace de « confisquer les papiers » et de l'autre sur c
cisme ! Au moins trois Centrafricains sont passés devant vous sans ceinture et vo
saient ses yeux rieurs, la « fliq
re qui l'a inventée, la ceintu
, ce jour-là, d'un peu plus que la valeu
d fiscal était passé entre le pays où ils travaillaient et leur pays d'origine, les coopérants payaient leurs impôts dans leur pays d'affectation. À Bangui, l'on devait s'en acquitter en liquide. Quand le contribuable arrivait avec son petit s
de mal à justifier ma présence sur le territoire et surtout mon non-emploi, nous finîm