Félicie
- Je vois que tu es resté bien sage ! Lançé-je à Derek en descendant de la Mustang.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ? Me lance-t-il alors que mon adversaire arrive enfin.
- Joli ! Me crie-t-il en sortant de sa caisse. Ça mérite bien que je te paye un verre ?
Je souris fière de moi alors que Derek et Ayden gloussent en me regardant. De vrais gamins quand ils veulent ces deux-là.
Derek fait craquer son cou en me rendant ma veste.
- Je te fais confiance. Lui fis-je en rejoignant mon adversaire.
Derek
Félicie est vraiment étrange depuis tout à l'heure, c'est quoi toutes ces mises en garde ?
Je hausse les épaules et décide de faire un tour d'horizon pour voir si je ne trouve pas la fille aux yeux verts vu que les motos des deux gamins sont encore là, elle ne doit pas être loin.
Son regard m'a tellement intrigué que j'aimerais en connaître un peu plus sur elle. La façon dont elle me fixait n'était pas du tout sexuel comparé à toutes celles qui me regardent comme maintenant d'ailleurs.
Malheureusement pour elles, je n'ai pas la tête à ça.
Alors que je scrute les horizons pour voir si je l'aperçois, mon regard est attiré par un jeune qui sort de la ruelle en regardant derrière lui comme si il surveillait qu'on ne le suive pas.
J'avance un peu plus et remarque que c'est le gamin contre qui j'ai roulé plus tôt et qui accompagnait la fille mystérieuse aux yeux verts.
Arrivé au niveau de la ruelle, je regarde autour de moi ne le voyant plus dans la foule des jeunes qui font la fête comme toutes les fins de courses et tourne mon regard vers la ruelle.
Je ne sais pas pourquoi je regarde dans la ruelle et pourquoi j'ai la sensation de devoir à tout prix m'y aventurer mais je sens que je dois aller par là, comme si quelque chose m'y attirait.
Je m'avance en allumant une cigarette et là à peine à quelques pas, j'aperçois des jambes derrière la poubelle.
Au pire ce sont deux abrutis qui s'envoient en l'air derrière la poubelle, ce qui n'est pas du tout discret en fait. Tout le monde passe dans cette ruelle pour aller pisser.
Alors que je dépasse la poubelle, je jette un coup d'œil et mon sang se glace sur place.
Devant moi se trouve le corps dénudé de la fille aux yeux verts.
Alix
Une fois qu'il finit ses affaires, il me lâche et je m'effondre par terre. Je n'ai absolument plus aucune volonté ni aucune force pour faire le moindre mouvement.
- T'as intérêt à fermer ta grande gueule ! Me lâche-t-il en se rhabillant. De toute façon, personne ne te croira !
Je l'entends partir et mes larmes se remettent à couler en silence.
Je viens de vivre le pire cauchemar de toutes les femmes sur cette terre, mon corps a été souillé et possédé sans que je ne puisse rien y faire.
Je reste là totalement stoïque par terre ne pensant juste qu'à mourir.
Comment pourrais-je continuer à vivre avec ce qui vient de m'arriver ?
Je n'ai même pas la force de me rhabiller. Mon corps est tellement meurtri que je ne saurais même pas faire un mouvement.
Je voudrais juste mourir à cet instant me dis-je en fermant les yeux et retenant ma respiration.
Alors que je me résigne à ne plus respirer et à en finir avec ma vie misérable, un bruit se fait entendre à coté de la poubelle. J'entrouvre mes yeux; ce sont ses yeux verts qui me regardent plein de dégoût.
- Bordel ! S'exclame-t-il en se tenant la tête tournant sur place.
Je ferme les yeux à fond, je ne veux pas le regarder. Je suis à moitié nue devant lui et je n'arrive pas à dire un mot, ni à bouger pour me cacher un minimum.
Tout ce que je peux faire c'est pleurer et prier qu'il s'en aille le plus vite possible et me laisse mourir derrière cette poubelle.
Alors que je l'entends taper dans la poubelle, je me mets à trembler deux fois plus attendant qu'il se décide à partir.
Je n'entends plus rien durant quelques secondes mise à part des rires qui se rapprochent.
Je tremble encore plus fort, je n'arrive toujours pas à bouger pour me couvrir.
Derek
Je ne sais pas quoi faire quand je vois dans quel état elle est et j'explose ma rage de la voir ainsi sur la poubelle.
Elle tremble tellement que je ne peux ni la toucher ni la réconforter après ce qu'elle vient de subir.
Je m'appuie sur la poubelle après avoir tapé dessus plusieurs fois quand des garçons viennent dans notre direction.
Je tape un coup d'œil vers la fille aux yeux verts et comprends que je ne peux pas la laisser ici et encore moins les laisser la voir dans cet état.
- Désolé. Fis-je en avançant dans leur direction. Vous pouvez aller pisser ailleurs ?
- Pourquoi Speed Breaker a un soucis ? Me demande-t-il en essayant de regarder derrière moi.
Je me mets de façon où il ne puisse pas voir la fille derrière la poubelle mais je me doute qu'ils l'ont vue.
- Elle est malade du coup elle a enlevé son top après avoir vomi et bon, tu sais elle est jeune donc il ne faudrait pas que les mecs se rincent l'œil. Répondis-je en souriant comme je peux.
- Pas de soucis mec, on va pisser ailleurs. Me répond-il compréhensible.
- Cool merci ! Leur fis-je en les regardant partir.
Je passe la main dans mes cheveux, c'était moins une mais il va falloir que je la bouge de là.
- Yo Speed Breaker !
Je me retourne surpris alors que le mec revient vers moi.
- Tiens prends mon pull. Me fait-il en enlevant son pull de sa taille. Elle ne va pas traverser la foule en soutien gorge.
- Merci mec. Je te revaudrai ça.
- Tracasse te voir courir est déjà un cadeau pour moi ! Me lance-t-il en repartant.
Je regarde le pull me disant qu'au moins ça pourrait la couvrir un peu pour la faire traverser la foule mais encore faut-il qu'elle accepte que je l'aide ?
Alix
J'essaye tant bien que mal de remonter mon short et ma culotte pendant qu'il parle mais je n'y arrive pas tellement mon corps refuse de bouger.
- Écoute, dis-moi si tu ne veux pas. Commence-t-il en parlant doucement. J'ai un pull ici, je pourrais te le donner pour que tu le mettes histoire que je puisse te ramener près de ton amie.
Mon dieu Marina ! Il est hors de question qu'elle apprenne ce qu'il vient de m'arriver. Elle va appeler ma mère et elles vont être tellement traumatisées par ce qui vient de m'arriver que je ne saurais plus jamais les regarder en face.
Mais honnêtement, qui est-ce que je regarderais encore dans les yeux ?
- Je vais m'approcher pour t'aider à le mettre si tu ne veux pas, dis-le. Je te promets que je ne te ferai rien. Je vais juste t'aider à l'enfiler. Me dit-il d'une voix neutre.
Je n'ai toujours pas la force de lui répondre. Mon dieu faites-moi mourir ! Pourquoi faut-il que ce soit l'homme aux tatouages qui me trouve ainsi ?
- Je sais. Pour que tu me fasses confiance, je ne vais pas quitter tes yeux un seul instant. Je compte jusque trois.
Il se met à compter et quand il arrive à trois, je l'entends se rapprocher de moi doucement alors que je tressaillis à chaque pas qu'il fait.
- Il faut que tu ouvres les yeux pour que tu puisses me faire confiance. Je sais que ce n'est pas évident dans ces circonstances mais je veux voir tes yeux au cas où tu aurais le moindre doute sur mes intentions.
Je tremble tellement que j'ai l'impression que mes os vont craquer.
- S'il te plaît regarde-moi. Me fait-il doucement alors que je peux sentir son odeur près de moi.
- Je ne te ferai rien. Insiste-t-il. Je veux juste t'aider.
Je ne sais pas pourquoi. Sa voix me semble douce et rassurante pendant un instant et j'ouvre timidement mes yeux et plonge totalement dans les siens qui se trouvent à plusieurs centimètres des miens.
- Je ne lâcherai pas ton regard un seul instant. Fait-il en avançant un peu plus. Je vais t'aider à mettre le pull et quand ce sera fait, je remettrai tes vêtements en place.
Je ferme les yeux à cette phrase. Par là, il parle de mon short et de ma culotte.
Je voudrais vraiment mourir à cet instant.
- S'il te plaît ouvre tes yeux et regarde-moi. Me demande-t-il à nouveau.
j'ai beau ne pas vouloir les ouvrir pour rester dans mes ténèbres mais je peux sentir son regard me transpercer à cet instant et j'ouvre à nouveau mes yeux.
Il esquisse un sourire pour me rassurer et s'approche tout près de moi sans lâcher un seul instant mon regard et me met le pull en le passant vite sur ma tête.
Il me touche le bras pour mettre la manche mais je fais un geste de recul.
- Désolé. On peut laisser les manches ainsi. Me dit-il inquiet de ma réaction.
Il ne lâche pas mon regard comme je ne lâche pas le sien.
- Il va falloir que tu te lèves, ça sera plus facile pour moi de te rhabiller.
Je me remets à pleurer de plus belle. Pourquoi est-ce qu'il faut que ça soit lui qui m'aide à me rhabiller ? Pourquoi est-il rentré dans cette ruelle ?
- Ne ferme pas les yeux. Regarde-moi. Supplie-t-il.
Il pose sa main sur la manche du pull alors que j'ouvre les yeux.
- Tu sais te lever.
Je fais faiblement non de la tête et il passe son bras entre moi et le mur tout en laissant son regard dans le mien. Je sais qu'il est beaucoup trop près mais je ne sais pour quelle raison, je n'ai pas peur.
Est-ce à cause de son regard intense et neutre qui me fixe ?
En un instant, il me met debout et sans que je ne m'en sois rendue compte, il a remonté mes vêtements.
Il se recule directement vers la poubelle alors que je tombe à genou n'ayant toujours pas repris le contrôle de mon corps qui tremble.
Derek
Sans m'en rendre compte, je l'ai rattrapée pour que sa tête ne tape pas contre le sol et la voyant poser contre ma poitrine toute tremblante et en en pleurs, je me rends compte que je souffre pour elle aussi.
Comment peut-on faire ça et partir tranquillement ?
Comment peut-on faire souffrir quelqu'un ainsi ?
Comment peut-on violer une femme et partir sans se retourner ?
Je sens la haine monter en moi alors que je lui mets la capuche du pull et la soulève dans mes bras.
Il est hors de questions que je la laisse ici et encore moins que je la laisse rentrer seule.
Je décide donc de l'emmener avec moi.
Nous traversons la foule ainsi, elle blottie contre mon torse pleurant et moi retenant la rage qui m'anime de retrouver ce petit con.
- Tu as déjà fait de la moto ? Lui demandé-je en approchant de ma moto.
Elle fait non de la tête. Au moins elle sait à nouveau bouger.
Je la dépose contre la Ducati la retenant d'une main pour qu'elle ne tombe pas et attrape mon casque de l'autre.
- Je vais devoir enlever ta capuche. Lui fis-je doucement.
je la lâche et doucement lui enlève sa capuche découvrant son visage caché par ses longs cheveux noirs. Je tends la main pour remettre ses cheveux en place le faisant sans m'en rendre compte jusqu'à ce qu'elle relève un peu la tête.
Je lui mets le casque sans lâcher son regard, la monte sur la Ducati où elle se décide à mettre ses bras dans les manches et démarre en trombe.