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Le monde conflictuel de Michael

Le monde conflictuel de Michael

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Résumé

Table des matières

Le monde conflictuel de Michael ♥️ Lisez le résumé dans le premier chapitre .

Chapitre 1 PROLOGUE vs CHAPITRE 01

Prologue:

Je monte dans cette voiture que je n’aurais jamais imaginé ne fusse qu’approcher une seule fois dans mon existence. Mes bras me font mal, mes mains me font mal, mes poignets me font mal. En fait, mon corps tout entier me fait mal après la raclée que ces gens m’ont infligée une heure plus tôt. Je n’aurais jamais du y aller, je n’aurais jamais du participer à cela. Maintenant je me retrouve en danger. J’ai toujours cru que jamais je n’irai dans cet endroit, que jamais ça ne m’arriverait a moi. Mais apparemment, comme tous les gens de mon espèce, je suis condamné à avoir une mauvaise vie et une mauvaise réputation. Tant de conflits, tant de préjudices, je suis à bout de souffle. Mon père m’a toujours dit qu’un homme doit rester fort, mais comment le rester lorsqu’on a une idée de ce qui nous attend et que ce qui nous attend est pire que tout, surtout pour quelqu’un comme moi?.

Nous roulons depuis un bon moment déjà mais je n’en ai cure. je réfléchis juste à ce qui m’arrivera, si je pourrai m’en sortir, si je pourrai être le même après ça. C’est triste à dire mais je suis comme un etranger chez moi. Personne ne me prend en considération, personne ne veut de moi, personne n’essaie ne fusse qu’une seconde d'être a ma place. Ils se contentent de me juger et de me rejeter comme si j'étais une bête de foire, comme si le fait même d’exister était un crime de lèse majesté.

Le bruit du moteur qui s'arrête me tire de mes pensées. Je suis conduit a l'intérieur de ce que la plupart des habitants de ce pays craignent. Mes mains sont toujours liées et mon corps est toujours aussi douloureux. Nous entrons dans une salle à peine éclairée où se trouve un homme chétif assis sur une chaise en face de la porte que nous venons de franchir. Je reçois l’ordre de m’installer et de me taire. Ils en profitent pour discuter entre eux à propos de moi. Le policier chétif a un regard méchant, presque animal à mon encontre. Mon Dieu que vont ils faire de moi?

Le policier chétif: Alors comme ça on viole les femmes? Hum?

Moi: …

Le policier chétif: Tu ne parles pas?

Moi: …

Le policier: Mon petit tu sais ce qu’on fait aux violeurs? Tu sais ce qui va t’arriver ici la? Non tu ne sais pas sinon tu devais parler. Moi je suis le chef, quand je prends mon temps précieux pour t’adresser la parole tu réponds. Espèce de chien! On doit tous vous bastonner(frapper) copieusement dans ce pays, bandes de mendiants!

Moi: …

Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne parle pas. Non, ça n’a rien a voir avec ce que j’ai fait ou pas. La vérité est que j'évite juste de me faire tabasser à nouveau. En effet, la raclée que j’ai reçue plus tôt était le résultat de mes réponses. Comme maintenant, ils m’ont posé des questions, j’ai répondu et je me suis fais tabasser. Comprenez donc que cela ne sert a rien que je réponde encore, sauf si j’en redemande bien-sur. Les regards menaçants de ces messieurs ne me disent rien qui vaille, une lueur assez curieuse d’ailleurs me fait penser a… non ça ne peut pas être ce à quoi je pense, non. C’est vrai que j’ai eu vent de cela mais...non je préfère ne pas y penser, même si c’est vrai, je n’en ferai pas les frais. Le policier chétif se lève pour venir à mon niveau. En plus d'être chétif, il est assez petit de taille, pourtant il ne m’inspire pas confiance, loin de là. Il pose la paume de sa main sur ma tête qu’il redresse dans sa direction et me fixe pendant plusieurs secondes. Ses yeux d’un jaune prononcé, presque rouges, et son petit ballonnement au niveau du ventre me donnent une idée sur son penchant pour l’alcool. Je ne dis rien, je ne bouge pas, j’attends ma sentence.

Lui: Éric, ferme la porte on va faire ça vite.

Éric: Mais le…

Lui: Fais ce que je te dis. On verra pour l’autre après. Tu sais qu’il ne viendra pas avant deux jours.

Éric: C’est même vrai.

Lui à moi: Mon petit tu as pris ton pied en violant la femme d’autrui non? C’est bien. Nous aussi on va prendre notre pied.

Ce n’est qu’à ce moment que je pose mon regard sur lui. Il a un sourire narquois et son regard descend sur mon pantalon. Je le vois se redresser en touchant le sien. Oui, cette lueur...je me disais bien. Ils vont abuser de moi, ici, maintenant? Seigneur pourquoi moi? Faut il vraiment que je passe par là? N’ai je pas assez trimé dans ma vie pour que j’en arrive à ce niveau? Apparemment non, il faut peut être que quelqu’un me poignarde mortellement pour que tout cela finisse. Me suicider? Jamais! C’est pour les faibles, et je ne le suis pas. Pourtant je commence à sentir mes forces m’abandonner à la seule idée qu’un homme comme moi puisse...rhaaaaa!

Éric: C’est mieux d’attendre que les autres là partent, on sera tranquille.

Le chétif après réflexion: Oui tu as raison. Mets le d’abord en cellule, on va s’occuper de lui plus tard.

C’est le coeur meurtri que je me laisse guider vers un endroit assez lugubre. De l'humidité, de la moisissure, des odeurs repoussantes. Je crois que mon calvaire ne fait que commencer. Je suis poussé dans une pièce où se trouvent deux autres messieurs. Il y a une odeur d'excréments, de sueur et d’urine. Je ne peux m'empêcher de mettre la main sur mon nez en m'avançant dans la pièce. La porte de la cellule se referme derrière moi et tout ce que je souhaite c’est disparaître ne fusse qu’une minute de ce trou à rats. L’un des messieurs présents s’adresse a moi sans protocole.

Monsieur 1: Mon petit, c’est toujours comme ça au début mais tu vas finir par t’habituer.

Moi: …

Monsieur: Moi c’est Guillaume et toi?

Moi: …

Guillaume: Tu ne parles pas?

Moi: …

Guillaume à l’autre monsieur: Oh Cianur tu vois ça? les policiers là arrêtent même les muets?

Cianur: Qu’est ce qui t'étonne avec les maudits la?

Guillaume: C’est grave hein.

Cianur: Mon frère faut seulement t’installer hein. Nous on est posé mais y a rien de bon ici. La nourriture bad, le sommeil bad, la pièce bad, tout est bad ici. On ne vit pas, on survit seulement mon frère. Mais bon on va encore faire comment? C’est la vie.

Moi: …

J”aimerais bien savoir ce qu’ils ont fait pour atterrir ici et surtout si ils se sont fait abuser par les policiers. Guillaume me parait être un monsieur de la trentaine révolue tandis que Cianur fait beaucoup plus jeune, je dirais dans la branche 26 à 30 ans. Ils paraissent tellement à l’aise ici que c’en est choquant.

Tandis que je m’adosse à l’un des murs de la pièce, ils continuent leur discussion sur la politique sans plus faire attention à moi. Le temps passe et ils ne s’en lassent pas. Combien de temps sont-ils restés ici. Moi j’ai à peine fait quoi deux, trois heures? Je ne sais pas. Mais le peu de temps que j’ai passé dans cette cellule me donne envie de partir d’ici au plus vite. Alors comment font ils? Serais je comme çà après quelques semaines passées ici? Serais je tellement à l’aise dans cet environnement malsain que l'idée de sortir d’ici ne m’effleurera plus l’esprit? Pourquoi pas, après tout j’en ai vu des vertes et des pas mures, ce serait juste assez logique que ça continue d’aller mal.

Vous me trouvez défaitiste? Vous me trouvez fataliste? Bah voyons! Je suis sûr et certain que l’un de vous ici a participé à mon calvaire. Je suis certain d’avoir j’ai croisé l’un de vous dans un carrefour, dans un magasin ou dans un supermarché et que j’ai reçu de votre part les mêmes regards dédaigneux ou paroles blessantes venant des gens qui me côtoient. Non je ne suis pas défaitiste, je ne suis pas fataliste, c’est juste que j’ai appris avec le temps que les gens comme moi seront toujours marginalisés ici et que je devrais toujours travailler deux fois plus pour être accepté. C’est à cela que se résume ma vie.

Vous voulez vraiment savoir ce qui a fait de moi la personne que je suis devenue aujourd’hui? Bah il suffit de remonter dans le passé. Oh oui on peut dire que mon passé n’a jamais été très reluisant. Bien-sur, vous avez besoin de savoir. Vu que je serai peut être ici pendant un bon bout de semaines ou de mois, pourquoi ne pas tuer le temps en vous parlant un peu de moi? Avant de commencer, j’aimerais bien savoir à qui j’ai affaire…

Des bruits de pas s’avancent. J'étais tellement concentré à autre chose que j’ai complètement oublié ce qui m’attendait. J’entends la porte s’ouvrir et ceux qui m’ont emmené ici entrent dans la salle. Ils ne font pas cas des des autres et m’attirent à l'extérieur. C’est l’heure de la sentence. Je fais une prière dans le coeur avec tout le désespoir du monde. Seigneur baisse le regard sur moi par pitié et pardonne moi d’avance pour ce que je serai capable de faire pour me défendre!

Je suis conduit vers une autre salle, différente de la précédente. Ils me poussent brutalement et je me retrouve au sol après avoir trébuché . Ils sont deux sur place avec moi. Puis le policier chétif entre à son tour, le sourire aux lèvres.

Le policier chétif: Bon, je crois qu’il est temps qu’on lui donne une petite leçon.

Il s’approche de moi en posant la main sur la taille de son treillis, ce qui me fait serrer les poings par réflexe. Je le vois retirer sa ceinture lentement, de la manière la plus normale possible. Je ferme les yeux, refusant de croire que je puisse vivre une telle chose en live et que j’en sois la victime. Je préfère m'évader et parler d’autre, penser à autre chose, entre autre mon passé. Vous devez absolument savoir ce qui m’est arrivé jusqu’ici. Comme je vous l’ai dit, il m’est important de savoir à qui je m’adresse. Alors si vous n’y voyez aucun inconvénient, j’aimerais que vous vous présentiez avant que je ne le fasse…

S.M.M

Chapitre 1

Vous voyez? C’est ce que je disais tantôt, les gens m’ignorent toujours lorsque je m’adresse à eux, plus précisément des l’instant qu’ils m’entendent parler. Je ne m’attarderai pas sur le fait que vous ayez refusé de vous présenter, en dehors de Joana Bike que je suis heureux de connaître. Bref ce n’est pas cela le plus important.

Je suis un jeune homme né de mère togolaise et de père gabonais. Cette espèce de double nationalité m’a toujours créé des problèmes, des conflits de toute sorte. En vrai, je me suis toujours senti un peu rejeté, mais ça vous allez le découvrir par la suite.

Je m’appelle Sogbe Michael Mpolo et voici mon histoire…

***********************************************************************************

Vivent les mariés, vive les mariés!

Je reçois un jet de grains de riz à la sortie de la marie vu que je précède les mariés. Mon père vient de s’unir avec une femme qui n’est pas mère. Et moi je suis juste figurant dans ce cercle de bonheur. Non pas que cette femme soit méchante, bien au contraire, mais je ne me sens vraiment pas à l’aise. Mon père l’a connue à son lieu de travail. Je le sais parce que les premières fois ou je l’ai rencontrée, c'était là-bas. Elle connaît mon père depuis un bon bout de temps je crois. Elle venait fréquemment à la maison et arrivait toujours avec des petits cadeaux pour moi. Et un jour, ils m’ont expliqué que désormais elle vivrait la. J’ai eu un petit pincement au coeur en pensant à ma mère mais j’ai fini par l’accepter. Ma mère est décédée quelques temps plus tôt et ma nouvelle maman a beaucoup contribué à aider mon père pendant le deuil. Oui, vous avez parfaitement lu, je suis orphelin de mère. Papa m’a fait savoir que rien ne la remplacerait jamais dans son coeur mais j’aurais préféré sa présence parmi nous. La présence physique vaut mieux que tous les souvenirs du monde.

Aujourd'hui est le jour qu’il ont choisi de s’unir pour la deuxième fois, après le mariage à la coutume bien sur. Tous les parents de papa sont là et ceux de ma nouvelle maman aussi. Il y a tant de mouvements autour de moi que je suis un peu perdu. Alors que nous passons à la séance photo, j’entends mon père discuter avec ma nouvelle maman.

Papa: Il sera dans la voiture des garçons d’honneur. Ne t'inquiète pas!

Ma nouvelle maman: Non je préfère qu’il soit dans la voiture avec nous.

Papa: Mais pourquoi faire?

Ma nouvelle maman: Enfin tu ne vois pas qu’il est mal à l’aise avec les autres? Je préfère qu’il reste avec nous, au moins jusqu'au cocktail.

Papa: Ce n’est pas juste pour moi ça.

Ma nouvelle maman: Je sais mais on aura le temps d'être ensemble tous les deux.

Papa: Bon d’accord!

Ma nouvelle maman à moi: Michael!

Moi: Oui tantie!

Ma nouvelle maman: Tu vas monter avec nous dans la grosse voiture hein?

Moi heureux: Oui tantie!

Le reste de la cérémonie se passe bien, je suis au petit soin dans les bras de ma nouvelle maman. Papa semble très heureux, si heureux qu’à certains moments je lui en veux un peu. Il ne devrait pas être si heureux avec elle, si? Est ce qu’on peut aimer deux femmes différentes? Il m’a dit qu’il aimait toujours maman mais il est bien avec celle là. Si il est bien avec elle, c’est qu’il n'était pas bien avec maman, non? Tant d'idées se bousculent dans ma tête que je ne sais plus ou me mettre. Je profite du tour de ville et du cocktail pour m’amuser avec les autres, mais ce n’est pas facile du tout. Il ne jouent qu’entre eux et refusent de me passer le ballon. Papa me les a présentés comme mes cousins direct, mais la proximité entre eux et moi est quasi inexistante. Tout d’abord il y a Yeno, le plus grand de la bande qui aime faire des blagues sur moi. Ensuite, il y a Brice, un peu plus calme mais qui suit tout ce que Yeno fait. Enfin, il y a Tony, presque aussi méchant que Yeno. En vérité, je m’entends mieux avec mes cousines, mais les autres se moquent de moi lorsque je reste avec les filles alors je fais tout pour me trouver une place partie mes cousins.

Yeno: Oh le togolais!

Tony: Est ce qu’il sait même jouer au ballon lui?

Yeno: Pouff les togolais jouent quel ballon? Il savent seulement soulever les bassines.

Brice: Les gars, tonton André va se fâcher si…

Yeno: Laisse ça, tonton André est avec sa nouvelle femme. Il n’a pas le temps de regarder ce qu’on fait. Et toi Michael si tu lui dis ce que je viens de dire, je te casse la gueule.

Moi: …

Yeno: Tu veux jouer?

Moi timidement: Oui

Yeno: Bon fais moi d’abord 10 jongles la et puis tu joues.

Dix jongles? Il croit que je suis Samuel Eto’o ou quoi? J’ai entendu que Yeno était un grand footballeur dans son lycée. Moi je n’arrive même pas à être un bon footballeur dans ma classe de cm1. Oh je ne vous ai pas dit? Je suis en classe de Cm1 et je passerai le concours pour entrer en sixième bientôt. De ce côté là au moins, je peux me venter d'être un bon éleve. Yeno lui est en classe de 3ème au lycée Blaise Pascal. Brice est au collège Bessieux en classe de 5ème et Tony lui apprend à Immaculée Conception en classe de 3ème également. Nous avons trois examens dans la famille à préparer, mais le mien ne fait pas autant de tapage que ceux des autres.

Je prends donc le ballon des mains de Yeno, qui affiche un sourire moqueur. Ma première tentative est soldée par un échec: à peine un jongle. Ensuite je fais trois jongles, ensuite deux et au bout de dix essais je décide d’abandonner. Bien évidemment, ça me vaut des moqueries de mes cousins. Je rebrousse donc chemin mais Yeno m’interpelle à nouveau.

Yeno: Mais Michael tu vas où?

Moi: Je ne veux plus jouer.

Yeno en imitant ma voix: Je ne veux plus jouer! Dis plutôt que tu es trop nul pour ça hahahahaha

Tony: hahahaha mieux il va manger son fufu avec le ndongo ndongo.

Yeno: Kiakiakiakiakia!

Je ne réponds rien. J’avoue que c’est mon plat préféré mais seulement parce qu’il me rappelle ma mère. Elle aimait bien me le préparer les week-ends pour me donner des forces pour la semaine. Chaque fois que la famille de papa venait nous rendre visite dans ces moments là, mes cousins se moquaient toujours de moi parce que je mangeais avec mes mains. C’est ainsi que maman m’a appris manger le fufu et je trouve que ça a plus bon goût que lorsqu’on le prend avec la cuillère comme le faisaient mes cousins. Mais vu que je suis le seul à le penser, ça ne sert a rien de me justifier ici. Je me contente de les regarder furieux.

Tony: Oh tu boudes?

Yeno: On s’en fout hein.

Moi: …

Brice: C’est bon, Michael allons dans la salle! On va jouer à autre chose.

Yeno: Pourquoi? Tu préfères jouer avec lui maintenant?

Brice: C’est pas gentil ce que vous faites c’est tout.

Tony: Mais qui s’occupe de lui? Viens on joue Brice!

Brice: Non!

Yeno: Si tu nous laisses pour le togolais là, tu ne viendras plus jouer a la console chez moi. D’ailleurs je ne t’inviterai pas pour fêter mon examen.

Brice: Arrête un peu Yeno. Pourquoi tu fais ça? On peut jouer tous ensemble, ça vous coûte quoi?

Yeno: Ok il n’a qu’à jouer avec nous si il veut mais tant pis pour lui.

Je reviens donc sur mes pas le sourire aux lèvres. On s’amuse bien malgré le fait que Yeno me fasse tomber à chaque fois, ce qui fait passer la couleur de mes vêtements de blanc à kaki. A la fin de l'après midi, je suis confié à la maman de Tony vu qu’ils ont encore la soirée de leur mariage à célébrer. C’est à contre coeur que je monte dans la voiture et que je supporte les remontrances de tante Claire, la maman de Tony qui est chargée de nous conduire a la maison.

Tante Claire: C’est quoi cette saleté la, Hein? On ne monte pas dans ma voiture avec les habits sales hein Michael.

Moi: pardon tante Claire!

Tante Claire: tchips vraiment ses kabiye là hein.

Tony: C’est quoi kabiye maman?

Tante Claire: Ahhh! Tiens toi tranquille derrière là-bas!

Tony: Mais c’est quoi…

Tante Claire: Je te dirai après. Reste tranquille!

Moi aussi j’aimerais savoir ce que signifie kabiye, mais je préfère garder le silence vu qu’elle est déjà en colère contre moi. Tante Claire est la grande soeur de papa, l'aînée en fait. Maintenant je ne sais pas qui est plus grand que qui entre papa, tante Yolande la maman de Yeno et tonton Clovis le papa de Brice. Tout ce que je sais, c’est qu’ils font partie de la famille. J’aime bien tante Yolande et tonton Clovis. Mais j’ai l’impression que tante Claire ne m’aime pas beaucoup. Elle est toujours en train de me gronder moi seul, même quand Tony fait aussi des bêtises. Et le plus souvent elle utilise ce mot kabiye qui est pour moi du sharabia. Même son mari, que je vois rarement d’ailleurs, à l’air de ne pas m’aimer beaucoup alors lorsque je suis avec eux, je me fais tout petit.

On roule comme ça un bon moment avant de s'arrêter brièvement dans un supermarché. Je reste dans la voiture tandis que Tony va aider sa maman à pousser le chariot. Une fois de retour, ils installent les choses dans le coffre et on continue notre chemin. Arrivés sur les lieux, Tante Claire fait appelle à Awa pour emporter le tout dans la cuisine. On va dans le salon et lorsque je veux m’installer dans le fauteuil comme Tony l’a fait deux secondes avant moi, je me fais gronder à nouveau.

Tanta Claire: He he he toi la, faut pas venir me salir les fauteuils. Tu as vu ta tenue? A 8ans tu ne sais pas qu’on ne joue pas comme ça au point de salir tout le corps?

Moi en me regardant: …

Tante Claire: Vas dans la chambre là-bas, Awa va t’aider à te laver. tchips! Je ne sais même pas pourquoi c’est ici que tu es venu.

Tony: Maman je peux jouer a la console avant de manger?

Tante Claire: Non vas te laver aussi. Moi je vais m'apprêter, je risque même d'être en retard.

Tony: Mais je pourrai jouer après alors?

Tante Claire: Oui mais vas déjà te laver!

Tony: Ok!

Awa m’aide à me laver comme convenu et me met un pyjama pour cette nuit. C’est en voyant le sac rempli de mes habits que je comprends que je resterai ici longtemps, malheureusement. Je vais suivre la télévision un court moment avant que Awa ne nous appelle pour manger. Elle nous sert un tas de trucs que je ne connais pas vraiment et je trie au fur et à mesure que je mange. Comment ils font pour manger des trucs pareils? C’est même pas bon, pouaaah!

Tony: Toi tu ne manges pas çà pourquoi?

Moi: C’est pas bon.

Tony: Maman n’aime pas qu’on gaspille la nourriture.

Moi: Mais c’est pas bon!

Tony: On s’en fout, tu finis!

moi:...

Tante Claire en sortant de sa chambre: Awa? Awa?

Awa: oui madame!

Tante Claire: Il faut bien me surveiller le petit là hein!

Awa: Oui madame!

Tante Claire: Arrange toi à ce qu’il dorme tôt et qu’il ne me casse rien dans la maison.

Awa: D’accord!

Tante Claire: Bon Tony je suis partie.

Tony: Au revoir maman!

Moi: Au revoir tante Claire!

Tante Claire: Hum!

Elle nous laisse ainsi en train de manger et on passe une soirée assez calme. Tony refuse de me laisser jouer avec lui alors je reste devant la télévision jusqu'à une certaine heure. Je fais la prière que maman m’a apprise et je m’endors presque aussitôt dans mon lit. Je passe tout le week-end chez tante Claire et ma nouvelle maman vient me chercher le dimanche soir. Elle salue tout le monde et discute pendant longtemps avec tante Claire.

Tante Claire: Alors Sarah ton mari est trop fatigué pour venir ici?

ma nouvelle maman: Ah laisse Claire, tu sais les hommes avec leur paresse légendaire. Comme l’enfant a court demain j’ai préféré venir le chercher.

Tante Claire: mais tu sais que je pouvais le déposer hein.

Tante Claire: oui je sais mais il n’a pas ses cahiers donc c’est mieux qu’il rentre.

Tante Claire: Oui tu as raison.

Elle parle longtemps avec tante Claire avant de me demander de prendre mon sac. C’est finalement Awa qui s’en charge et le lui remet. C’est l’heure de rentrer, enfin. Je vais monter dans la voiture avec ma future maman qui a l’air vraiment heureuse depuis qu’elle est arrivée. Elle me demande si j’ai passé un bon week-end et je lui réponds simplement oui.

Elle: C’est quoi? Ton papa te manque?

Moi: Un peu

Elle: Et moi je ne te manquais pas? Tu n’es pas content de me voir?

Moi: Si tantie!

Elle: …

Moi: Tantie?

Elle: Oui Michael

Moi: C’est quoi kabiye?

Elle: Tu as entendu ça où?

Moi: C’est tante Claire qui a dit.

Elle: Je ne sais pas hein. Mais il fallait lui demander. La prochaine fois, tu lui demandes, d’accord?

Moi: Oui tantie!

On retrouve mon père à la maison qui suit un match de boxe à la télé. Je lui raconte mon week-end avant d’aller préparer mes affaires de l'école avec ma nouvelle maman. Le lendemain je reprends les cours comme si de rien n'étais. Mais en fait, je commence une nouvelle vie avec une nouvelle personne dans la maison et je fais tout pour m’adapter.

Ma nouvelle maman se charge de me déposer et d’aller me chercher à l'école tous les jours parce qu’elle finit son travail plutôt que papa. Les week-ends, on reçoit toujours de la visite, de l’une ou de l’autre famille. Ce, samedi on reçoit la famille de ma nouvelle maman. Je me contente de jouer dans mon coin vu qu’aucun enfant n’est venu et en passant derrière la porte de la cuisine, j’entends ma nouvelle maman discuter avec une de ses soeurs.

La soeur: Il faut vite lui faire les enfants comme ça le petit togolais là va foutre le camp.

Ma nouvelle maman: Huuuum Vanessa je n’aime pas ça hein! C’est quelle manière de parler dans ma maison? En plus André peut t’entendre.

La soeur: Je ne dis que la vérité.

Oh! C’est de moi dont elles sont en train de parler là?

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