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Ma famille ma perte. Tome 1

Ma famille ma perte. Tome 1

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9 Chapitres
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Résumé

Table des matières

Après la mort de son père, Miracle Ayodélé BOLADJI est partie vivre chez sa grand-mère paternelle. Cette dernière ayant une dent contre la mère de Miracle, va s’associer à ses deux belles-filles pour prendre sa revanche sur Miracle au point de porter atteinte à sa vie à plusieurs reprises sans succès. Au même moment, dans la capitale, la mère de Miracle malade s’est faite rejetée et mise à la rue avec ses deux autres enfants par sa propre famille. Qu’est-ce que la belle-famille reproche à la mère de Miracle ? Pourquoi sa propre famille lui tourne dos au moment où elle a le plus besoin d’elle ? Quelle est la source de cette rancœur envers la mère de Miracle et ses enfants ? Découvrons la famille BOLADJI et ENANWAGNON sous son vrai jour. Découvrons l’histoire sombre de toute une vie. Découvrons la cruauté humaine sous toutes ses formes à travers cette histoire. Laissez-moi vous faire voyager dans un cocktail de drames, de trahisons, de complots, d’amours et de beaucoup de suspenses.

Chapitre 1 Épisode 1 : Mon quotidien.

**** Miracle Ayodélé BOLADJI ****

Mémé : Mira ?

Moi : oui mémé.

Mémé : viens ici.

Moi : me voici.

Mémé : qui a touché à ma casserole ?

Moi : personne.

Mémé : Miracle BOLADJI ?

Moi : oui mémé.

Mémé : qui est venue prendre dans la sauce que j’ai gardée dans cette casserole ?

Moi : je ne sais pas. Depuis que je suis rentrée de l’école, je n’ai pas mis pieds dans la cuisine.

Mémé : dis-moi, nous sommes combien dans cette chambre ?

Moi : seulement nous deux.

Mémé : d’accord. Si ce n’est pas toi, alors c’est qui ?

Moi : je ne sais pas.

Mémé : tu ne sais pas ? C’est mon père qui a quitté l’au-delà pour venir se servir dans ma casserole ? Hum ?

Paf ! Paf !

Elle vient de me donner deux bonnes gifles bien appliquées. C’est comme ça tous les jours. Ces bastonnades sont devenues mon quotidien. Dieu même sait que je n’ai pas touché sa marmite de sauce dont elle parle. Elle, c’est ma grand-mère paternelle. Je suis venue vivre chez elle après la mort de mon père il y a 4 ans.

Mémé : dégage de ma vue et va m’écraser le piment et les épices que j’ai déposées sur l’étagère là-bas.

Je m’exécute vite fait pour ne plus prendre une autre raclée.

Maman Isabella : toi la bâtarde, tu veux que je vienne te rappeler qu’il est l’heure d’aller mettre au propre là où je vends les soirs ?

Moi : Non.

Maman Isabella : à moins que tu veuilles que je fasse appel à ta folle de mère pour qu’elle vienne le faire à ta place.

Moi : ma mère n’est pas une folle.

Isabella : c’est à ma mère toi, tu t’adresses comme ça ? Hein ?

Paf ! Paf !

Moi : frappez-moi autant que vous voulez, insultez-moi comme cela vous chante. Mais, ne mêlez pas ma mère à ça, je ne le permettrai pas.

Le coup-de-poing que mon demi-frère Carlos m’a donné dans les côtes m’a fait atterrir au sol.

Carlos : ose répondre à ma mère ou à mes sœurs de la sorte encore une fois, et je te renvoie de la maison rejoindre ta mère dans la rue, après t’avoir copieusement battu.

Je vous présente ma belle-mère, maman Isabella, sa fille Isabella et son fils Carlos. On est tous dans la maison familiale de mon père.

Je me relève en pleure pour aller écraser les condiments de ma grand-mère avant d’aller rendre propre où ma belle-mère vend tous les soirs.

Entre les gifles et les injures, j’ai oublié de me présenter. Je réponds au nom de Miracle Ayodélé BOLADJI. Je suis en classe de 3ème et je vis dans la maison familiale de mon père avec ma grand-mère et les deux épouses de mon défunt père. Je vis un véritable enfer dans cette maison depuis le jour que j’y ai mis pied. Il n’y a pas ce jour que je ne suis pas battu. Les injures, ça tombe toutes les secondes. Vous vous demandez sûrement pourquoi ils traitent ma mère de folle ? Eh bien, sachez que ma mère n’est pas folle. Elle avait été gravement malade avant la mort de mon père, mais aujourd’hui, elle est bien portante et vit dans une autre ville avec ma petite sœur et mon petit frère.

Maman Isabella : toi, tu ne vois pas les plats sales qui sont dans l’eau n’est-ce pas ? Attends que je vienne te les montrer.

Je me lève et vais laver les plats comme je le fais tous les soirs, du lundi au samedi. Je viens vendre avec ma belle-mère au bord de la voie tous les soirs. Pendant que ses enfants dorment ou apprennent leurs leçons, moi, je suis assise ici dans le froid à lui obéir au doigt et à l’œil. Je suis leur domestique à tous dans la maison familiale. Je me réveille tous les matins à 5 heures, pour faire les tâches ménagères chez ma grand-mère, avant d’aller aider ma deuxième belle-mère à porter ses glacières au collège, où elle vend du riz tous les matins. À midi, c’est encore moi qui dois tout ranger et ramener à la maison. Le soir, c’est le tour de maman Isabella jusqu’à x heure. Je me réveille tous les matins à 5 heures et vais au lit entre 1h ou 2h du matin.

Je dors sur une natte dans le magasin de ma grand-mère. Le magasin est devenu ma chambre depuis trois ans. La seule fois où, je me suis réveillée à 5 heures 30 minutes. Ma grand-mère a trouvé que je suis trop confortable dans le salon, raison pour laquelle je ne me suis pas réveillé à l’heure habituelle. Voilà comment je me suis retrouvée à passer mes nuits dans le magasin. Dieu merci, elle y a mis une ampoule qui m’aide à réviser la nuit quand tout le monde dort.

C’est avec les yeux baignés de larmes que je vais me coucher tous les soirs. Par moments, je me demande ce que je leur ai fait pour qu’ils me détestent autant. Et pourtant, je leur obéis aux doigts et à l’œil sans broncher. C’est le comportement de ma grande mère qui me choque le plus. Mes belles-mères et leurs enfants, peuvent être en train de me battre jusqu’au sang, ce qui est fréquent, elle n’intervient jamais. Jamais elle n’a pris ma défense, jamais elle n’a été gentille envers moi. Tous ses actes envers moi montrent clairement qu’elle me voue une haine immense.

Je mange une fois par jour, seulement les soirs. En journée, je mange tout ce que je trouve, et ce, grâce à une amie. Cette fille-là, je lui dois beaucoup. Je lui serai reconnaissante toute ma vie. Elle s’appelle Ivana SAKO, sa maison est à 3 minutes de marche de la mienne. La voilà qui vient vers moi.

Ivana : bonjour beauté. Est-ce que… Elle laisse sa phrase en suspens et commence à me dévisager. Mira ! Diminutif de mon prénom Miracle. Ne me dis pas qu’ils t’ont encore battu ?

Moi : laisse tomber ma chérie, rentrons en classe. Le professeur ne va plus tarder.

Ivana : que je laisse tomber dis-tu ? T’es-tu mirée aujourd’hui ?

Moi : Ivana s’il te plaît. Je n’ai pas envie d’en parler.

Ivana : tu es tout amochée. Regarde. Elle sort un miroir de son sac et le positionne devant mon visage, de sorte que je puisse me mirer. Tu as la lèvre inférieure fendue, un œil au beurre noir et tout le visage enflé.

Moi : je sais à quoi ressemble l’état de mon visage. Je lui réponds en évitant de regarder mon reflet dans le miroir.

Ivana : jusqu’à quand vas-tu les laisser te maltraiter ainsi ? Tu es devenue leur ballon de ping-pong. C’est quelle vie ça ?

Moi : que veux-tu que je fasse ? Que je me batte avec eux ? Tu as vu leur nombre ? Comment veux-tu que je me défende ?

Ivana : dis la vérité à ta mère sur ce qu’ils te font subir et va la rejoindre. Je peux t’aider pour le transport. Tu peux compter sur moi pour ça.

- Les fausses jumelles, rentrez en classe. Le prof vient. Dit notre responsable de classe en nous interrompant.

Nous suivons son conseil et rentrons en salle. Le prof ne tarde pas à faire son entrée.

À la pose à 10 heures, comme tous les jours, Ivana vient poser un emporté devant moi. Elle déballe le sien et commence à manger.

Moi : comment pourrais-je te remercier pour tout ce que tu fais pour moi ?

Ivana : arrête-moi ça, ton disque-là est rayé. Tu es une fille bien et je t’aime beaucoup. Je le fais volontiers. Mange et laisse-moi savourer mon plat.

Moi : merci.

Ivana : je t’en prie. Bon appétit.

Moi : merci. Pareille.

Ivana : merci. Il faut vite manger. Tu sais que Monsieur Grognon est toujours à l’heure non ?

Moi : oui. Je me dépêche.

C’est notre professeur d’SVT nous avions surnommé ainsi. Il n’est jamais d’humeur, il ne sourit pas. Le monsieur est toujours en mine.

Depuis deux ans que j’ai sympathisé avec Ivana, tous les jours, à 10 heures, elle m’achète à manger. À midi, elle m’aide à ramasser les glacières de ma deuxième belle-mère. Elle partage également son déjeuner avec moi. Sa maman aussi m’aime beaucoup. Elle me conseille comme si j’étais sa propre fille. Ivana vient d’une famille bien aisée comme ma famille paternelle. Son père est architecte et sa mère est pharmacienne et commerçante. Elle a des boutiques et des pharmacies un peu partout dans les villes de notre pays le Bénin.

Ivana : eh ! Ici la terre. Tu pensais à quoi ?

Moi : désolée. Dis-je en revenant à moi. Tu disais ?

Ivana : je te parle depuis un moment déjà.

Moi : Ivana, tu ne peux pas parler doucement ? Tu as crié au point de me faire sursauter.

Ivana : je n’ai pas crié.

Moi : bien sûr que tu as crié. Tu veux me fait faire une crise cardiaque ou quoi ?

Ivana : moi te donner une crise cardiaque ? Je laisse ce privilège aux vampires qui sont chez toi. Quand je me rappelle tout ce qu’ils te font subir, je les déteste un peu plus chaque jour.

Moi : il ne faut pas les détester. Ne te fais pas du mauvais sang pour quelque chose qui ne risque pas de changer de sitôt.

Ivana : regarde Isabella. Dit-elle en la pointant du doigt. Est-ce qu’elle n’a pas honte de se pavaner comme ça dans la cour de l’école avec sa tenue aussi courte ? Elle ne fait que faire des tours depuis plusieurs minutes.

Claurinda : est-ce que celle-là connaît ce qu’on appelle la honte ?

Prestige : comment celle qui couche avec deux frères parallèlement saura ce qu’est la honte ?

Carine : il reste, elle va coucher avec le père et on saura qu’elle a fait le tour de tous les hommes de la famille.

Ivana : qui vous a sonné ? Elle questionne nos trois camarades qui viennent d’intervenir dans notre discussion sans être invité.

Elles : la vieille, laisse l'affaire-là. Disent-elles en cœur.

Ivana : c’est moi, vous traitez de vieille ?

Prestige : pourquoi tu te fâches pour un rien du tout ce beau matin ?

Ivana : c’est cette mauvaise habitude que vous avez de mettre vos bouches dans les discussions qui ne vous concernent pas qui me met hors de moi.

Prestige : donc tu vas me dire que tu ne veux pas écouter le scoop du mois ?

Ivana : non. Garde ça pour toi.

Prestige : la diva Isabella couche avec deux frères du même père et de la même mère depuis trois mois.

Ivana : je t’ai dit de garder tes commérages pour toi. Personne ne t’a rien demandé.

Prestige : la fille-ci a le don de me démotiver en plein commérage. Dit-elle faussement déçue.

Claurinda : donne les détails ma belle. Elle sort avec quels frères ?

Carine : la go, calm down. Après les cours, je te raconte tout, et dans les moindres détails.

Ivana : anglais même est rentré dans votre commérage. Vous êtes terribles les filles.

Elles : riant. Gagagagaga !!! On va faire comment ?

Les bavardages ont continué jusqu’à l’arrivée du professeur. J’entends beaucoup de choses sur ma sœur aînée Isabella. C’est sa vie. Qu’elle en fasse ce qu’elle veut.

Ce n’est pas l’envie de quitter l’enfer dans lequel je vis qui me manque. C’est plutôt la situation actuelle de ma mère. Ce qui me donne la force et le courage de continuer à vivre parmi eux, est l’espoir d’obtenir mes diplômes un jour, et de la sortir de la pauvreté dans laquelle elle vit.

Après la mort de mon père, elle a tout perdu. C’est à peine si elle arrive à joindre les deux bouts avec mes frères. Je ne peux pas aller la rejoindre dans ces conditions. Voilà pourquoi je préfère souffrir ici afin de lui donner moins de souci. Je me suis promis de travailler dur à l’école, d’obtenir mes diplômes, trouver un bon boulot après mes études, et la sortie de la précarité. Mais, il y a des jours où, j’ai vraiment envie de tout abandonner et de fuir, fuir loin de toute cette méchanceté gratuite que je subis chaque jour que Dieu fait.

Pourquoi me détestent-ils autant ? Je viens de me poser la seule question qui me taraude l’esprit depuis quatre ans, sans réponse. Mieux je dors, pour ne pas finir dans un asile de fous. Demain est un autre jour.

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