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Fugitive des souvenirs fatals

Fugitive des souvenirs fatals

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Résumé

Table des matières

Lors d'une soirée banale , Maëch assiste à un meurtre . Elle devient ainsi la cible du tueur . Elle garde de ce moment là un profond traumatisme , en plus de sa capacité à se souvenir de tout dans les moindres détails . Quand une série de meurtres similaires se produit des années plus tard , maintenant enquêtrice hors pair faisant partie de l'unité d'enquête spéciale, elle doit faire équipe avec Minji Montcarlier un criminologue de renom . Une course contre la montre pour empêcher plus de meurtres et étant soi-même empêtrée peut-elle seulement sortir des griffes de son bourreau qui semble pourtant prendre un malin plaisir à les narguer à chacune de ses victimes?

Chapitre 1 Éclats de Vers

Il y a des souvenirs qui ne demandent pas la mémoire , on les porte en soi comme un parfum qui vous colle à la peau , tant les notes de coeur et de fond ont enivré l'âme , d'une empreinte olfactive à jamais...

Éclats de Vers - Sur la feuille des mes pensées.

Je venais de finir Voleur d'ombres de Marc Levy lorsque mon téléphone sonna , c'était un message de Mane ma meilleure amie qui me demandait de venir la retrouver au Bar Cinq Étoiles où nous passions parfois nos soirées.

Je lui répondis que j'arrivais dans une vingtaine de minutes et fonçait à la douche me rafraîchir un moment. Devant la glace je laissais mon regard dériver sur les courbes de mon visage dont les traits d'une extrême finesse ne trahissaient point mes vingt-huit ans, observant mes lèvres gercées , mes beaux cheveux bruns qui formaient une touffe informe. Mes yeux avaient une expression indescriptible , caractérisée par leur dureté . Mon corps teinté , vivace , sculpté finement par les entraînements ne trahissait point mon mental souillé , misérablement nue et dépourvu de toute artifice .

Je savais que beaucoup aurait été tenté de faire une retouche maquillage mais je n'avais que très peu de temps pour ces trucs et l'envie ne m'en prenait que rarement .

Une fois devant ma maison, la fraîcheur du mois d'octobre me fait doucement sourire. j'aimais la fraîcheur et être sous un plaid n'aurait pas été de refus . Je craignais le soleil et les journées ennuyeuses à souhait .

Sur la route pour me rendre au Cinq Étoiles, je vis quelques personnes que j'avais l'habitude de croiser lors de ma petite routine bien corsée qui me saluèrent . J'esquivais les ruelles et pris les chemins que beaucoup de gens empruntent .J'avais beau être une policière et savoir me défendre certaines choses étaient plus fortes pour moi— les mauvais souvenirs .

Le doux chant des frémissements de feuilles me rendait nostalgique , la nuit , sous l'effet du vent les pauvres branches craquaient , gémissaient leurs peines . Les monstres existaient , sortaient se promener dans les rues , sous mes yeux impuissant , tapissaient les rues de leurs ombres. Ils crachaient , criaient , hurlaient comme les enfants capricieux qu'ils étaient en tentant de retenir mon attention que je n'arrêtais pas de soustraire à leur appel. Je pressais le pas vers ma destination , J'aimais la nuit autant que je pouvais la détester tout comme je détestais de ne pas savoir , la nuit me laissait un goût âpre d'insécurité que rien n'arrivait à combler .

Les années passées à suivre un psy m'avait permis de mettre des mots sur ce qui m'angoissait au point où je me tordait de douleur et avait envie de tout régurgiter même quand je n'avais rien dans l'estomac .

Je souris à la vue de ma meilleure amie, Mane ayant mis une robe noire arrivant à ses genoux me fit un sourire rayonnant en retour , j'ouvre mes bras en grand et elle s'y engouffre, son odeur d'encens et de roses me saute aussitôt au nez . Je me sentais en sécurité comme je ne pouvais l'être nulle part que dans ses bras qui me rappelait tant mon enfance et les fleurs de la côte Est où j'avais vécu durant une bonne partie de ma vie.

Après quoi , elle m'inspecte de la tête au pied sûrement à la recherche d'égratignure que je récoltais parfois lors de nos interventions , je la rassurais en lui disant que j'allais bien .

Elle me fit un de ses regards sévères , me signifiant malgré elle son état d'esprit. Mane était une fille simple , vivant au jour le jour , qui avait malgré elle un grand cœur qui finissait par prendre des coups qui pourtant ne l'empêchait jamais de garder sa joie et sa fougue .

Elle était d'un tempérament impétueux, fougueux dans tout ce qu'elle entreprenait , cela faisait tout son charme . Je me souvint que tout notre quartier ne pouvait s'empêcher de dire de bonne choses d'elle lors des réunions de groupe .Chaleureuse , elle attirait naturellement les gens à elle .

Nous étions rentrés dans ce lieu qu'on appelait depuis déjà quelques années notre repère et la chaleur écrasante des lampes et de la cheminée nous avait étreinte .J'avais laissé mon regard vagabonder sur les murs , imprégner les visages qui jamais ne s'en irait de ma mémoire, gravé à jamais dans les courbes de mon crâne.

Au fond de la salle le bleu éblouissant de ces iris me frappa , le sourire poli de la jeune femme qui semblait être importuné par un homme de solide carrure me fit froncer les sourcils et me sortit par la même occasion de ma douce quiétude . Je fis un signe de tête à ma meilleure amie qui approuva et me dirigea vers eux . Ce soir je ne voulais surtout pas être celle qui aurait laissé un abruti faire du mal à quelqu'un .

–Vous là , est ce que tout va bien ? Dis-je quand je fus à leur niveau .

Des Iris d'un bleu aussi beau que la mer d'un été finirent par capter mon attention, mon regard solidement accroché au sien j'attendais une réponse qu'une voix bourru me fournit quelques secondes plus tard .

–C'est qui celle-là ? Dégage de là , ce n'est pas tes oignons ma bichette .

Ce matin alors que je venais d'entrer dans mon bureau , Julien un de mes coéquipier ne pouvait s'empêcher de se foutre de moi dès qu'il m'avait vu avec un œil au beurre noir . La soirée avait été plutôt mouvementée , j'avais fini par envoyer le malpoli du bar en garde à vue après en être venu aux mains .

Nous étions ensuite rentrés et je m'étais écroulé de fatigue tout suite la tête posée sur mon lit deux places .

Si un regard de ma part pouvait l'envoyer si pied sous terre je crois que je l'aurais fait. Malgré mon regard de tueur cela ne l'empêcha pas de rire à gorge déployée .Il ria tant qu'à la fin j'avais l'impression d'avoir un oiseau ayant un morceau d'aliment de travers dans la gorge tant le bruit qu'il émettait était désagréable . Je l'incitais d'un signe de tête à se mettre au travail , nous avions une intervention à venir à préparer .

Mes souvenirs constituaient des bouts éparpillés , lâchés à même le sol , traînant à la ramasse , cassés et définitivement indécis . Mes yeux essayaient de décrire la pièce où j'avais été jeté mais le peu de luminosité n'aidait pas .

Cette intervention aurait dû être une réussite mais il avait fallu d'un moment d'inattention de la part de Ronald un de mes coéquipiers pour que je me retrouve prise au piège et lésée .

Je tremblais de froid , assise sur le sol humide de la pièce où on m'avait jeté depuis l'échec cuisant de cette opération .Mes coéquipiers dont je me ferai une joie de sermonner à mon retour , devaient être en train de tout faire pour me retrouver , mais il fallait encore que leur manque de lucidité pour ce coup ce manifeste et qu'ils oublient la puce que j'avais sur moi .

Je comptais dans ma tête , espérant que l'heure passe vite , je me sentais vaseuse. La pièce était habitée par d'autres âmes que la mienne , quand des poils touchèrent ma main je poussais un cri aigu.

Sans crier gare , les souvenirs me frappent , me conduisant dans les tréfonds de mon âme , là où caché de tous mes secrets ne cessent de s'empiler.

La mine bourru de Monsieur Marcel me faisait face , il semblait en colère pour une raison qui m'échappait , pourtant je n'avais rien fait qui l'aurait mis dans pareille colère.

Monsieur Marcel avec qui je vivais depuis ma naissance , était un homme peu bavard , qui les après-midi s'asseyait tranquillement sur la galerie de notre maison en bordure de champ, à l'écart du village , en bois , entouré de grandes fenêtres et de balcon , une maison modeste et prenait son thé tout en écoutant la même émission sur les relations diplomatiques entre les pays .

Je m'étais mise à bégayer , alors que son regard qui pourtant m'avait toujours observé avec bienveillance se teintait de cette ombre qui inquiéta tout de suite mon cœur d'enfant . Il finit par soupirer et me lancer la bombe qui, des années plus tard, me fait toujours mal .

– Ta mère s'est remariée , elle est enceinte d'après sa lettre et veut qu'on reste en dehors de sa vie bien rangé.

–Papa , gémis-je d'un coup , alors que mes petites mains agrippaient sa chemise à carreaux , je pleurais sur le coup .

Monsieur Marcel , mon père, m'attrapa dans ses bras , m'intima de pleurer de tout mon soul , tapota ma tête et me chuchota qu'il était là et qu'il le serait longtemps .

Ce jour-là , du haut de mes huit ans , je sentis pour la première fois cette blessure sur laquelle je ne mis des mots que des années plus tard s'ouvrir et plonger mon esprit dans la tourmente.

Ma mère était partie , ma mère que je voulais aimer , que j'aimais malgré moi, celle que j'attendais à la sortie de l'école en guettant son arrivé comme une forcené , celle à qui je dédicace mes nombreux ébauches de dessins ne viendrait plus , pire ma mère ne voulait pas de moi .

Je gardais à ce moment-là en tête que j'aurais aimé avoir un beau cadeau du ciel , une famille !

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