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Un baiser pour ta liberté

Un baiser pour ta liberté

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Résumé

Table des matières

Deux Loups pour une humaine. L'un qui lui est destiné mais qui l'a rejeté. L'autre aussi brisé qu'elle arrive à lui faire oublier tout le reste. Entre amour et raison les choix ne sont pas toujours simple, surtout quand en jeux, il y a l'amour d'une femme, d'une humaine qui va voir son monde basculer en entrant dans le leur.

Chapitre 1 Chapitre 1

POV Emma

L'aiguille continue de percer ma peau, insensible à la brûlure que je commence à ressentir. Je sais ce que ça veut dire, j'en suis déjà à la cinquième séance et après celle là, ça sera presque terminé. Allongée sur le ventre, j'essaye de me focaliser sur la musique qu'elle a mit pour moi. À chaque fois, elle fait tout pour me détendre. Je ferme les yeux, plus de deux heures se sont déjà écoulées depuis que j'ai passé le pas de la porte d'entrée. La douleur commence à se faire un peu plus forte, ma peau est à vif alors qu'elle repasse inlassablement sur la même zone pour la remplir complètement. Je dois encore tenir, je n'ai pas fait tout ça pour rien. Je maîtrise ma respiration, calme mon esprit. Encore quelques minutes, justes quelques minutes de plus.

Mon portable sonne, brisant ma concentration et le son monocorde de son appareil de torture. Elle retire l'aiguille alors que je tends la main pour voir son nom s'afficher sur l'écran. Je n'ai pas envie de lui répondre, pas maintenant. En vérité, j'ai de moins en moins envie de lui répondre, mais ça non plus, je ne peux pas le lâcher. Pourtant, je retourne mon portable coupant ainsi la sonnerie afin de ne plus l'entendre alors que pour lui d'ici quelques secondes, il tombera sur mon répondeur. Je soupire en m'installant à nouveau. La douleur s'est finalement déplacée de mon dos à mon cœur, me rappelant à la raison de cette énième séance de torture.

- Continues, lui dis-je.

- OK, répond t-elle alors que l'aiguille retrouve le chemin de ma peau.

Je sais déjà que ça ne va pas s'arrêter là, je la connais depuis notre premier jour à l'école maternelle. Je pourrais presque faire le décompte dans ma tête tant je vois les rouages de son cerveau à l’œuvre.

- Sérieux, à chaque fois c'est pareil. C'est pas ça une relation Emma, le voir, lui parler, ça ne devrait pas être un calvaire. Tu n'es pas heureuse avec lui. Quittes le, vies ta vie ma belle.

- Je ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas comprendre.

- Ça c'est sûr. Je ne peux certainement pas comprendre pourquoi une jolie nana comme toi s'enferme dans une relation qui la tue à petit feu avec un mec que tu n'aimes même pas.

- Ce qui compte, ça n'est pas qui il est mais ce qu'il représente. J'ai besoin de lui, j'ai besoin de ça.

- Tu t'entends parler ? Ce mec n'est pas un objet. Il a des sentiments, tu ne peux pas faire ça, tu ne peux l'utiliser pour soigner tes blessures. Il n'est pas un pansement, c'est un être humain.

- Je te paye aussi pour la psychanalyse à la sortie ?

- Ha Ha, très drôle. Sérieux, c'est toi qui voit, mais je trouve ça dégueulasse. Il t'aime lui, alors que pas toi. À quoi ça sert de lui faire miroiter un avenir que tu ne comptes pas partager avec lui.

- Encore une fois, merci pour ton soutient.

- Qu'est ce que tu veux, ça fait trois mois qu'on fait des séances et à chaque fois c'est la même chose, il appel et toi, tu ne décroches pas. Je ne te juge pas, on a tous des blessures, mais ça n'autorise personne à se servir d'une autre personne pour les soigner.

- Il y a des dizaines d'autres tatoueurs dans la ville mais non, il a fallut que je choisisse ma meilleure amie.

- Parce que tu sais que c'est un projet important pour toi même si tu ne veux pas m'en parler. Rien que la taille de la pièce le prouve. Ça faisait longtemps que je n'avais pas tatoué l'intégralité d'un dos. Je suis tatoueuse depuis assez longtemps pour savoir ce que ça veut dire, parce que ça veut toujours dire la même chose ma belle.

- C'est moi qui souffre, je sais exactement ce que ça veut dire, merci de me le rappeler, dis-je froidement

- Je ne le fais pas plaisir mais pour toi. Tu sais que ça n'est pas juste, je te connais assez pour le savoir, mais ce que je ne sais pas, c'est ce qui te pousse à faire ça, ce tatouage, et à t'enfermer dans cette pseudo relation.

- Je t'adore, tu le sais, mais si je n'en parle pas c'est que je ne veux pas le faire alors tu peux continuer encore un peu ou je reprend un rendez vous ?

Elle me parle avec bienveillance, je le sais, mais il y a des moments ou on ne veut juste pas entendre certaines paroles. Je sais ce que je fais, du moins j'en ai été persuadé à un moment en tout cas. De toute façon je n'ai pas le choix, je dois continuer pour ne plus penser. Je ferme les yeux alors qu'elle continue, elle ne dira plus rien du reste de la séance, je sais que je l'ai vexée, mais elle ne comprend pas qu'à chaque fois qu'elle me le fait remarquer, elle ravive un peu plus cette blessure qui ne semble pas vouloir cicatriser, qu'importe le temps qui s'écoule.

Une bonne demie heure plus tard, je commence sérieusement à grimacer, mon corps atteint ces limites. J'ai beau tout faire pour me maîtriser, je sens que mon point de rupture est proche.

- On va devoir s'arrêter là, dis-je en soufflant.

- OK, encore deux séances et c'est bon, répond t-elle froidement.

- Je suis désolée pour toute à l'heure. C'est juste que j'ai fais un choix et je dois m'y tenir

- Pourquoi ? Pour finir malheureuse ? Pour abandonner tout espoir parce que tu auras fini par te laisser détruire par cette relation. Tu as peut être fait un choix, mais ça ne veut pas dire qu'il était bon. Il y a toujours d'autres possibilités, d'autres façon de se changer les idées. Quittes le et amuses toi, vis ta vie avant de trouver le bon mais ne prend pas le premier en désespoir de cause. Crois moi, il ne sera pas plus heureux que toi à la fin. C'est bon pour aucun de vous deux.

Je sais qu'elle a raison, elle me connaît mieux que personne et même si elle ne sait rien de ce qui m'a poussé à faire ce choix, elle sait que depuis un ans je ne suis plus que l'ombre de moi même.

- Bon, je sais que c'est à toi de voir mais franchement, quittes le, y a un super festival dans une semaine, sur quatre jours, je peux te garantir que là bas tu trouveras largement de quoi te changer les idées.

- Tu crois vraiment que c'est de ça dont j'ai besoin, danser et boire pendant quatre jours ?

- Ça pourra pas être pire que de rentrer auprès d'un mec que tu n'as pas envie de voir et que tu vas finir par détester.

Elle m’énerve quand elle fait ça, pourtant elle fait mouche à chaque fois, mais si je fais ça, ça veut dire que j'abandonne, que je baisse les bras et que je risque de retomber dans ces travers, dans cette souffrance dont il est parvenue à me sortir parce que oui je ne l'aime pas mais pour autant, il a été là, près de moi. Il est capable de me dire qu'il m'aime pendant des heures, qu'à ces yeux je suis juste la créature la plus formidable qui soit, que sa vie sans moi n'aurait aucun sens alors que pour moi, les choses sont différentes. Même me réveiller dans ces bras ne me procure pas le plaisir que j'aimerai ressentir. Il est sécurisant, rien de plus.

Je soupire, elle a raison et je déteste quand ça arrive, je déteste quand elle prend ce petit aire supérieur qui veut dire, alors tu vois, depuis le temps que je te le dis. Elle applique une pommade dans mon dos avant de poser un film en protection.

- Penses y. Je suis sûr que ça te plairait. Une bonne ambiance, des gens cool, des beaux mecs, un brin d'alcool et de musique pour parfaire le tableau. Le festival se passe au centre d'un ancien complexe hôtelier. Donc en plus on aura un vrai lit où dormir. Je te jure ça vaut le déplacement.

- Ouais, ouais, je vais y réfléchir, lui dis-je en soufflant.

Elle ne me lâchera pas et d'un sens je suis vraiment heureuse de savoir que j'ai une amie comme elle. Qui tient suffisamment à moi pour me bousculer quand j'en ai besoin, pour me pousser dans mes retranchements, pour être capable de me dire ce que personne d'autre n'oserait. Alors que je commence à enfiler mon débardeur, elle observe mon dos.

- Il va être magnifique, dit-elle. Je crois que c'est la plus belle pièce que j'ai faîte.

- J'espère bien, je t'avoue que je l'aurais mal pris si tu me disais que c'était un fiasco totale.

- Aucun risque, il est parfait. Encore un peu de remplissage et quelques rajout d'ombrages pour le rendre plus réaliste. Mais il est déjà parfait.

À ces yeux, je n'en doute pas une seconde, mais pour moi, il est avant tout douloureux et c'est surtout ça qui compte. Comme si cette torture que je m'infligeais n'avait pour but uniquement que je n'oublie jamais. Je termine de m'habiller en regardant l'heure. Je devrais sûrement rentrer maintenant. Il va probablement m'attendre, pourtant, là encore je n'en n'ai pas envie.

Il y a des fois ou je me sens vraiment misérable, il a tout ce qu'une femme recherche. Il est doux et prévenant et il a sûrement déjà commencé à cuisiner pour moi à cette heure. En rentrant, je n'aurais rien à faire, il se peut même qu'il m'est acheté un bouquet de roses qu'il aura disposé dans un vase en m'attendant. Il a tout, tout pour rendre n'importe qu'elle femme heureuse mais à mes yeux, il lui manque l'essentiel.

- Je dirais pas non à un verre, ça te tente, demande t-elle.

Bien sûr que ça me tente. Tant que je ne rentre pas maintenant.

- OK, lui dis-je. Je suis partante pour un verre.

Elle me sourit tendrement, elle sait très bien que je recule l'heure fatidique où je me retrouverais devant lui. Elle passe rapidement sa veste en cuir avant d'éteindre le salon et de le fermer. Alors, elle passe son bras autour du mien et m'attire dans un bar à ambiance juste à côté.

Il faut dire qu'elle s'est établie dans un quartier animé. Ici, la moitié de la nuit, la musique bat son plein, les gens viennent s'amuser, décompresser autour d'une bière. C'est sûrement pour ça qu'elle a choisit ce type d'horaires. Son salon n'ouvre qu'à partir de seize heure mais reste ouvert jusqu'à vingt deux heures.

Je suis vraiment fière d'elle, elle s'est construite elle même. C'est son talent qui lui a permit de réaliser son rêve et je dois dire que je ne l'ai jamais vu aussi heureuse. Elle parle joyeusement. Elle compte bien me faire passer un moment agréable, comme on avait l'habitude de le faire avant tout ça. Je la laisse faire, après tout, c'est peut être juste ce dont j'ai besoin. Un verre entre copines.

Dès qu'on passe la porte du bar l'ambiance me frappe de plein fouet. La musique, les gens qui discutent en riant, les verres qui se vident aussi vite qu'ils se remplissent. Depuis combien de temps je n'ai pas fais ça ? Depuis combien de mois je n'ai pas juste franchit les portes d'un établissement comme celui ci dans le simple but de m'amuser, de me détendre ?

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Mis à jour : Chapitre 95 Chapitre 95   01-09 10:21
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