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Le TGV filait vers la campagne, porteur de mes espoirs de surprise pour le Nouvel An. Assis en première classe, l' ennui m' a poussé à ouvrir l'application de surveillance de notre appartement parisien. Et là, sur mon écran, Sophie n' était pas seule ; elle était dans les bras d'un autre homme sur notre canapé. Mes biens-aimés – ma femme, ma belle-mère Hélène, et même ce raté d' Antoine – m'avaient trahi, me voyant comme un simple chéquier. Je n' ai rien ressenti, ni colère ni tristesse, juste un vide glaçant. Pendant des années, j' avais été leur portefeuille, leur mépris ma seule récompense. Isabelle Lambert, une parfaite inconnue dans le train, est devenue ma confidente et a validé ce que je savais : la trahison est une vilaine bête. Mais ma douleur s' est transformée en une froide détermination. Le plan de la surprise est mort ; un autre, bien plus sombre, prenait forme dans mon esprit d'avocat. J' allais organiser ma vengeance. J' ai décroché le téléphone quand ma belle-mère a appelé, sa voix mielleuse me donnant la nausée. "Oui, Pierre ?" « Ne vous inquiétez pas pour l'argent. J'ai tout prévu. En fait, je suis dans le train. J'arrive ce soir. Je voulais vous faire une surprise. » A l' autre bout du fil, le silence fut assourdissant, ma première pierre posée. La fête du Nouvel An ne serait pas une célébration pour eux, mais un tribunal. Et j' en serais à la fois le juge, le jury et le bourreau.