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La voix du médecin résonnait encore, simple, mais elle allait redéfinir ma vie : « Félicitations, Madame Leclerc, vous êtes enceinte. » Dans ma vie d' avant, ces mots avaient été la promesse du plus grand bonheur, avant de devenir le prélude à ma plus terrible tragédie. J' avais vu mon mari, Antoine, me regarder avec un amour que je croyais sincère, persuadée que cet enfant scellerait notre union. Quelle idiote j' étais. Je me suis retrouvée allongée dans mon lit, la lumière du soleil filtrant à travers les lourds rideaux de velours. Tout était identique, le même jour, le même piège fatal. Le souvenir de ma mort me glaçait le sang : mon ventre lourd, face à ma demi-sœur, Mireille, son visage déformé par une haine que je n' avais pas comprise. « Toi et ton bâtard, vous bloquez mon chemin », avait-elle ricané, avant qu' Antoine, mon mari, l' homme que j' avais aimé malgré tout, ne la laisse m' achever. Je suis morte, emportant mon enfant avec moi, ma trahison ancrée plus profondément que la blessure elle-même. Mais cette fois, je suis revenue. Je me suis redressée, une main protectrice sur mon ventre encore plat. Cette fois, les choses seraient différentes. Jeanne la naïve était morte. À présent, je serais le marionnettiste. Et eux, mes pantins.