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Je suis morte. Pourtant, je me suis réveillée sur le sol froid de ma pâtisserie, avec cette odeur amère de sucre brûlé et de chocolat qui annonçait mon désastre passé au concours du Macaron d' Or. Les souvenirs m' ont frappée : la trahison d' Antoine, mon ex-compagnon, son regard de juge froid à mes derniers instants. À ses côtés, Sophie Martin, sa nouvelle muse, affichait un sourire triomphant tandis que ma création s' effondrait, sabotée par du sel à la place du sucre. L' humiliation fut insoutenable, et ma mort, un accident tragique dans ma propre cuisine, orchestré ou du moins ignoré par celui que j' avais aimé. Mais maintenant, je suis de retour, trois mois en arrière, le jour de mon départ pour Paris. La sonnette retentit, et il est là, Antoine, son sourire mielleux, ses yeux froids où je lis la reconnaissance et la haine. « Camille, tu es enfin prête ? L' avion ne va pas nous attendre. » Son ton change, sec, autoritaire, la façade craque déjà. Dans ma vie d' avant, j' aurais baissé la tête. Mais pas cette fois. « Antoine, » dis-je, ma voix étrangement calme. « Toi aussi. Tu te souviens de tout, n' est-ce pas ? » Son sourire s' efface, la fureur pure déforme ses traits. Le jeu recommence, mais cette fois, je connais les règles, et je vais les réécrire. Dans le chaos de l'aéroport, je l' ai vu : le Chef Édouard Lambert, mon mentor, pâlissant, la main à sa poitrine. Le destin venait de me donner une carte maîtresse.