/0/25757/coverbig.jpg?v=1a9e8d34865b6275711835a08b10609b)
Le jour de mon mariage, la salle de réception scintillait, mais mon cœur était lourd. J'étais Amélie Dubois, sur le point de devenir Amélie Moreau, un nom qui me donnait la nausée. Mon père était mort, nous laissant, Sylvie et moi, avec un restaurant familial menacé par l'impitoyable Monsieur Moreau. Pour sauver notre héritage, j'avais accepté la proposition dégoûtante : épouser son fils, Louis Moreau, un homme à la réputation excentrique. La réception fut surréaliste ; mon "mari" prit le micro, annonça qu'il détestait le rouge, ordonnant à toutes les invitées vêtues de cette couleur de quitter les lieux. Ma robe, un héritage précieux de ma mère, était d'un velours rouge ardent. L'humiliation publique était totale, mais je ne lui offrirais pas la satisfaction de me voir brisée. Pourtant, en l'observant de près, je savais qu'il me surveillait, et chaque pensée que je formais, aussi fugace fut-elle, semblait atteindre ses yeux gris orageux. Il lisait dans mes pensées, et cette révélation me glaça plus que tout. Je venais de me marier à un homme capable de déceler mes pensées les plus intimes ! Puis, tout bascula. Dans ma vie d'avant, j'étais une employée de bureau ordinaire, morte bêtement et réincarnée en Amélie Dubois, l'héroïne tragique d'un roman. Je connaissais l'histoire, mais ce n'était plus un livre, c'était ma vie. Je n'attendrais aucun sauveur, je me sauverais moi-même, armée de cette terrible vérité : mon mari pouvait tout entendre.