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Dans la cellule froide des Baumettes, je fixais le plafond moisi, emprisonné depuis trois ans pour un crime que je n'avais pas commis, accusé par la femme que j'avais le plus aimée. Puis, Juliette Gordon, impeccable et glaciale, m'a annoncé qu'Alan Moore, soi-disant amour de son enfance, avait "par miracle" survécu à ma prétendue agression et avait besoin d'un rein. Elle a exigé que je lui donne le mien, balayant ma déclaration d'une précédente greffe qui me rendrait toute nouvelle opération fatale, me traitant de menteur et me condamnant à cette procédure. Allongé sur la table d'opération, sous la lumière crue, j'ai entendu les infirmières chuchoter : Alan n'était pas malade, tout était une arnaque, et Juliette, cette femme que j'adorais, m'envoyait sciemment à la mort. Mon sang s'est glacé en comprenant l'ampleur de sa trahison, mais alors que l'anesthésie prenait le dessus, mes paupières se sont faites lourdes, ma dernière pensée étant un mélange de rage et de désespoir. Je me suis réveillé en sursaut, le souffle court, non pas à l'hôpital, mais dans ma propre chambre, et au rez-de-chaussée, j'entendais la voix d'Alan Moore simulant la douleur, le même piège se refermant. Le calendrier sur ma table de chevet affichait la date exacte de l'année où tout avait commencé : j'étais revenu.