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L'air suffocant de notre appartement parisien m'étouffait, imprégné de l'odeur des médicaments et d'une solitude lancinante. Ma main tremblante cherchait mon téléphone sur la table de chevet, alors que chaque inspiration devenait une bataille perdue contre ma crise d'asthme. « Alan... j'ai besoin d'aide... » haletai-je, mes poumons en feu, mais sa voix, lointaine et irritée, me parvint, noyée dans le bruit des vagues et des rires : « Juliette, tu ne peux pas me laisser tranquille une seule fois ? Je suis sur la Côte d'Azur avec Carole. Appelle un médecin. » Un clic sec. Il avait raccroché. C'était la dernière chose que j'entendis avant que mon corps ne s'affaisse, ma dernière pensée amère n'étant pas de mourir, mais d'avoir gâché ma vie pour un amour qui n'avait jamais existé. Puis, l'obscurité m'a enveloppée, douce et finale. Mais à l'aube, mes yeux se sont ouverts brusquement sur notre chambre parisienne – plus neuve, étrangement familière. Le calendrier numérique affichait une date qui me glaça : le jour même de mon mariage. Alan entra, impeccable, indifférent, et lança : « Je sors. J'ai un rendez-vous avec Carole. Ne m'attends pas. » Le nom de la femme qui avait hanté ma vie passée, Carole, résonnait. Dans ma vie d'avant, j'aurais supplié, pleuré. Mais cette fois, une froide détermination m'envahit. Je me suis assise dans le lit, les draps de soie glissant sur mes épaules, et d'une voix que lui-même ne reconnut pas, j'ai dit : « Alan. Je veux divorcer. »