/0/25039/coverbig.jpg?v=840eb7f1a5491430dc412fff5955564a)
Après 999 transfusions exténuantes, j'étais une coquille vide, la mort dans l'âme. Mon amour dévoué pour Charles Beaumont m'avait poussée à donner chaque goutte de mon sang pour sa protégée, Isabelle Moreau. La 999ème ! L'infirmière murmura que mes signes vitaux étaient trop faibles, mais Charles ordonna froidement une dernière transfusion pour « son » Isabelle, sans même un regard pour moi. Puis le noir. Je me suis réveillée, l'odeur d'hôpital, l'aiguille dans mon bras : c'était ma toute première transfusion. J'étais revenue au début de ce calvaire. Je me suis souvenue de ce mariage forcé, une décharge pour mon sang, pas un acte d'amour. Toutes ces années, j'avais cru que mes sacrifices toucheraient Charles, qu'il verrait mon amour sincère. J'avais été aveugle, réduite à un simple réservoir de sang pour sa précieuse Isabelle, ma dignité piétinée, ma vie volée. Cette fois, plus de larmes, plus de soumission. Mon cœur, autrefois brisé, battait désormais d'une froide détermination. Mon regard tomba sur des papiers : ceux d'Isabelle. Un sourire imperceptible étira mes lèvres. Au lieu d'un mariage, je leur offrirais un lien bien plus compliqué à défaire, une vengeance subtile et cinglante.