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PDG: Dingue de ma patronne

PDG: Dingue de ma patronne

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Résumé

Table des matiĂšres

Dans un monde oĂč la trahison est monnaie courante et oĂč l'amour semble n'ĂȘtre qu'une illusion, Max tente dĂ©sespĂ©rĂ©ment de retrouver un sens Ă  sa vie aprĂšs une sĂ©rie d'Ă©checs personnels et professionnels. Il croyait avoir tout perdu, jusqu'Ă  ce qu'il rencontre PerpĂ©tue, la PDG de la boĂźte oĂč il vient de dĂ©crochĂ© un nouveau travail, une femme Ă©nigmatique dont les charmes cachent une Ăąme aussi tourmentĂ©e que la sienne. Leur relation, nĂ©e dans un mĂ©lange de dĂ©sir et de mĂ©fiance, devient rapidement un champ de bataille oĂč chaque geste, chaque parole, semble ĂȘtre une manƓuvre calculĂ©e. Entre eux, l'amour se mue en obsession, et l'attirance en un jeu de manipulation oĂč les masques tombent, rĂ©vĂ©lant des vĂ©ritĂ©s plus sombres qu'ils ne l'auraient imaginĂ©. Pendant que Max lutte pour Ă©chapper Ă  son passĂ© et trouver un semblant de rĂ©demption, PerpĂ©tue le pousse aux bout de la folie, le forçant Ă  affronter ses dĂ©mons les plus intimes.

Chapitre 1 Chapitre 1

- Monsieur, vous m'entendez ? Prenez ma main. J'appelle les secours, ne vous en faites pas. Tout ira bien.

Je fixe cette femme qui parle tout prĂšs de mon visage ensanglantĂ©. Elle est assise Ă  cĂŽtĂ© de mon corps recroquevillĂ© sur le sol. Ses cheveux tombent devant ses yeux, m'empĂȘchant de lire la peur que trahit sa voix tremblante. Cette peur, je la connais trop bien. Bien trop bien. Je me relĂšve rapidement et me dirige vers la porte du bar.

Je ne trouve pas la sortie grùce à mes yeux mi-clos, mais plutÎt aux couleurs vives qui encadrent la porte. La femme tente de me retenir, surprise par ma capacité à ignorer ce qui vient de se passer. Je pousse la porte sans me retourner.

Les nuits d'hiver sont si fraĂźches. Je remercie les verres que j'ai descendus un peu plus tĂŽt pour m'aider Ă  parcourir les quelques kilomĂštres qui me sĂ©parent de chez moi. Je pense Ă  l'Ă©tat dans lequel je vais retrouver mon appartement, Ă  qui je pourrais trouver dans mon lit en rentrant. Je rigole nerveusement en songeant Ă  la tournure qu'a prise cette soirĂ©e. À la tournure qu'elles prennent toutes depuis sept mois. Depuis qu'elle m'a tout pris.

Arrivé dans mon quartier, l'éclairage est insuffisant pour me guider, mais la musique qui résonne au loin m'aide. Je presse le pas sur les derniers mÚtres et me retrouve devant mon immeuble, haut de cinq étages et si étroit. Malgré mon odorat un peu embrouillé à cette heure-ci, je sens un mélange de renfermé et d'urine dans la cage d'escalier. Je monte les marches une à une, m'appuyant sur la rambarde. Le troisiÚme étage est le bon. La porte est entrouverte.

- Mais oĂč Ă©tais-tu, Max ?

Lisa parle la premiĂšre, comme toujours.

- Fous-moi la paix, veux-tu ?

- Mec, ton visage... Tu avais dit que tu avais tourné la page.

Chris s'inquiĂšte toujours trop. Si ce n'Ă©tait pas mon meilleur ami depuis l'enfance, je l'Ă©couterais Ă  peine.

- Oh, ta femme et toi, vous m'exaspĂ©rez. Vous n'aviez qu'Ă  rentrer si vous me trouviez trop long Ă  revenir de ma pause clope. Les autres l'ont fait. Vous ĂȘtes les seuls idiots Ă  rester lĂ , Ă  m'attendre comme des chiens. Eh bien, votre maĂźtre est rentrĂ©. Vous pouvez partir.

- Tout le monde est parti parce qu'on les a mis dehors en comprenant que tu avais encore disparu pour ta petite fugue du samedi soir. Tu as raison, je ne sais mĂȘme plus pourquoi on reste lĂ  tous les week-ends, ni pourquoi on vient. Par pitiĂ©, peut-ĂȘtre, par amour sĂ»rement.

Chris est trop sentimental. Ses joues légÚrement rosées et sa peau imberbe lui donnent un air juvénile. Il n'a pas beaucoup grandi depuis le collÚge. La biÚre, en revanche, a transformé sa silhouette.

- Oh, je t'en prie, tu vas encore me sortir le couplet "Mais on t'aime Max, tu n'as pas besoin d'alcool pour noyer ton chagrin, on est lĂ  pour t'Ă©couter !" C'est bon, stop, vous n'avez toujours pas compris que vous m'enfonciez en me regardant comme un ratĂ© ? Ça va durer encore combien de temps ?

Un long silence s'installe dans l'une des rares piÚces de mon appartement avant qu'une personne sensée n'intervienne. Ou du moins la plus sobre.

- Calme-toi. Viens avec moi pour désinfecter ces blessures.

Lisa sait comment apaiser la situation quand elle sent qu'elle va dĂ©gĂ©nĂ©rer. Elle s'inquiĂšte toujours pour les autres, mĂȘme pour ceux qui ne mĂ©ritent pas son attention. Ses longs cheveux bruns attachĂ©s en chignon et ses yeux marron presque noirs lui donnent un air strict et mystĂ©rieux, mais son sourire et sa joie de vivre sont si communicatifs qu'elle pourrait rendre heureux n'importe qui.

N'importe qui sauf moi.

Je la suis en silence le long du minuscule couloir jusqu'à la salle de bain. Je la regarde fouiller dans mon placard et prendre de quoi soigner mes blessures. Je m'assois sur le rebord de la baignoire. Le désinfectant brûle ma peau, endormie par l'alcool, et je pousse des petits gémissements qui lui arrachent un léger sourire.

- Encore tombé sur plus fort que toi ?

- J'ai préféré encaisser plutÎt que de riposter. Tu le sais bien.

- Max...

- Ne dis rien, s'il te plaßt. Ne parle pas d'elle ce soir. Je suis épuisé, je veux juste qu'on me foute la paix.

- Je n'allais rien dire. Tout ce qu'on veut, Chris et moi, c'est que tu avances, que tu arrĂȘtes de te faire du mal. Tu n'as pas besoin de continuer Ă  souffrir, tu ne crois pas ?

Mon silence met fin à cette conversation que je n'ai plus la force de poursuivre. Elle applique une crÚme sur mon arcade sourciliÚre et vérifie que mon nez n'est pas cassé. Il n'est pas en grande forme, mais il s'en remettra.

Encore une fois.

Elle se met Ă  rire en me regardant, et je ne sais pas si c'est nerveux ou si j'ai vraiment l'air ridicule.

- Quoi ?

- Regarde-toi dans le miroir, tu comprendras.

Je tourne la tĂȘte vers ma gauche et souris en voyant les petits tas de crĂšme blanche sur mon visage. D'un bond, je me lĂšve et attrape Lisa en la portant sur mon Ă©paule. Elle me supplie de la reposer, mais je n'Ă©coute pas et la dĂ©pose dans la baignoire. Tout en la retenant, j'ouvre l'eau de la douche en sa direction. Elle crie, mais je ris encore plus fort. Je finis par arrĂȘter ma bĂȘtise aprĂšs quelques secondes interminables pour elle.

- Tu vas me le payer, je te jure. Je te déteste.

Elle sort de la baignoire, trempée, et je lui tends une serviette en guise d'excuse.

- Combien de fois tu m'as fait ce coup-là ces derniÚres années, Max ?

Elle rit et je suis soulagĂ© de savoir que, malgrĂ© tout, mĂȘme si je perds pied, notre amitiĂ© est intacte.

Chris et Lisa sont ensemble depuis le lycĂ©e, et je suppose que j'y suis pour quelque chose, mĂȘme si je n'ai rien fait de particulier. Lisa avait des sentiments pour moi depuis un bon moment, mais je la voyais comme une bonne amie, celle Ă  qui je pouvais tout confier, mĂȘme mes blagues les plus idiotes, un peu typiques des adolescents. On Ă©tait dans la mĂȘme classe pendant trois ans, tandis que Chris Ă©tait dans une autre. On faisait toutes nos bĂȘtises ensemble, tous les trois. Nous Ă©tions insĂ©parables, ce qui agaçait pas mal de monde. Une fois, lors d'une soirĂ©e un peu trop arrosĂ©e, j'ai embrassĂ© une autre fille devant Lisa. Je pense que c'Ă©tait la goutte de trop. Elle s'est alors rĂ©fugiĂ©e dans les bras de Chris, et depuis ce jour, ils ne se sont plus jamais quittĂ©s.

Je trouve leur relation gĂ©niale et parfois, je regrette d'avoir Ă©tĂ© si bĂȘte Ă  l'Ă©poque. Si j'avais Ă©tĂ© plus malin, peut-ĂȘtre que je serais aussi heureux que Chris l'est aujourd'hui grĂące Ă  elle. Au dĂ©but, c'Ă©tait difficile Ă  accepter, peut-ĂȘtre par fiertĂ© ou par peur que notre trio ne change. Mais je me trompais. Ils sont les seuls amis que j'ai gardĂ©s du lycĂ©e avant de partir Ă  l'universitĂ©, et je leur en suis trĂšs reconnaissant.

- Lisa, ça va ?

Chris dĂ©barque dans la salle de bain, prĂȘt Ă  me coller une raclĂ©e si nĂ©cessaire. Mais en voyant l'Ă©tat de Lisa, il Ă©clate de rire, et on se joint Ă  lui dans un fou rire interminable. Finalement, Chris se reprend et dit :

- Max, on va rentrer... Il commence à se faire tard, et on a un déjeuner en famille demain. Tu vas t'en sortir ?

- Oh, tu me connais, quelques jours de repos et ma gueule de bois sera passée.

- Quelques jours... Mais tu ne peux pas continuer Ă  ne rien faire... Ta mĂšre t'aide beaucoup financiĂšrement, mais...

- Oui, je sais.

Je coupe court Ă  la conversation, car je sens que ça pourrait dĂ©gĂ©nĂ©rer, et je suis trop fatiguĂ© pour discuter, mĂȘme si je sais qu'il a raison. Je les embrasse, leur ouvre la porte, et les regarde descendre l'escalier. J'ai conscience de la chance que j'ai de les avoir, malgrĂ© toutes les conneries que j'ai pu dire.

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Mis à jour : Chapitre 49 Chapitre 49   08-28 18:29
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