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Nouvelle Vie

Nouvelle Vie

4.7
23 Chapitres
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Résumé

Table des matières

Léa Scolman, une jeune fille de dix-huit ans, a la vie devant elle, et pourtant… Elle doit fuir, avec sa mère et sa jeune sœur de quinze ans, Leila, un triste destin. Alors qu'elle tente une nouvelle vie dans le Colorado, Léa doit protéger sa famille de la menace, mais son devoir se voit compromis avec sa rencontre avec un certain Théo aussi mystérieux qu'elle. ********** Laissez-moi des commentaire, j'adorerais y répondre pour découvrir vos avis.

Chapitre 1 Chapitre 1.

Fuir pour vivre, cette phrase est le sens de ma vie.

On dit qu'il faut se battre pour atteindre ses rêves. Je suis

entièrement d'accord, seulement, dans mon cas, c'est peine

perdue, mes rêves sont inaccessibles autant pour moi que

pour ma famille. Je fuis pour leur sécurité, parce que, si nous

nous battons, il y aurait de grandes conséquences et peu de

chances de gagner ce pour quoi nous fuyons. Pour vivre.

Nous voilà encore sur la route, toujours à prendre la fuite.

Mais, en même temps, être sur la route nous permettait de

récupérer de cette longue nuit. Je regardai ma sœur Leila à

travers le rétroviseur côté passager, elle dormait

paisiblement à l'arrière, ce qui était normal vu la bagarre que

nous avions eue.

Son œil droit, qui avait un beau teint violet,

était presque redevenu normal, ainsi que sa lèvre supérieure

ouverte qui avait été remplacée par une trace de sang séché.

Par contre, j'avais plus que quelques bleus, ma cheville était

fêlée et j'avais quelques côtes douloureuses, mais mon

pouvoir faisait effet, me rendant comme neuve. Je faisais

défiler ma playlist, comme défilait le paysage sous mes yeux,

traversant les routes désertes avec ses terrains secs, ses

collines d'un marron clair et un ciel bleu sous un soleil chaud.

La vitre baissée, l'air frais me parvenait au visage et je

commençais à fermer les paupières.

Cette situation de ne pas pouvoir m'établir me comprimait

le cœur et laissait un vide béant que je ressentais, ce qui me

rendait faible. Le danger, voilà ce qui nous poussait à fuir.

Étant deux contre une armée, nous serions très vite battues.

Sachant que maman ne savait pas se défendre, il nous fallait

trouver des alliées pour gagner et vivre normalement. Tout

ça me fatiguait et je rêvais que tout s'arrête, je me demandais

ce que nous avions fait aux dieux pour être aussi maudites.

Quand on me secoua l'épaule, j'ouvris les yeux avec un peu

de mal pour me réhabituer à la lumière du soleil et dus

mettre ma main en visière pour regarder devant et autour de

moi. Tout en m'étirant, je détachai ma ceinture de sécurité et

constatai que nous étions entourées d'arbres qui me faisaient

apprécier le peu d'ombre qu'il y avait.

Nous étions sur le parking d'un bâtiment de taille modeste.

Je vis l'enseigne du Macdonald, ce qui me fit sourire.

Cet endroit était le paradis pour Leila. Comme nous avions

un métabolisme particulier, elle pouvait s'empiffrer de tout et

n'importe quoi sans grossir, et ça, elle ne s'en privait pas,

croyez-moi. Sur le siège conducteur, je vis ma mère couper

le contact de notre 4X4 noir. Le seul problème était que je ne

connaissais pas la ville. Je me tournai vers elle qui venait de réveiller Leila.

— Où sommes-nous ? demandai-je.

— Dans le Colorado, à Arvada.

— Ce n'est pas risqué ? répondis-je, méfiante.

— On verra bien. Allez, venez, on va manger un morceau,

dit-elle en souriant.

— Ça va nous faire du bien d'avaler quelque chose après

cette nuit, dit Leila en s'étirant.

— Je ne te le fais pas dire.

Je vous explique : cette nuit a été très éprouvante, car nous

nous sommes battues contre des hommes presque toute la

nuit, et, après une diversion de ma part, Leila et maman ont

pu partir et je les ai rejointes sur la route après m'être

débarrassé des gardes en les tuant. Oui, je sais, je tue des

gens, mais si ce n'est pas eux, c'est moi. On sortit de la

voiture et avança vers le McDo. Une fois entrées, on se

dirigea vers une table libre près des fenêtres et une odeur

super agréable me vint au nez. Maman nous demanda ce que

nous voulions, puis partit commander. J'étais un peu dans la

lune à me délecter de cette magnifique odeur qui venait de je

ne savais où, mais Leila me secoua le bras, je levai

doucement la tête vers elle, la posant sur ma main, encore

fatiguée par la longue route de huit heures que nous venions

de faire, donc j'avais pas mal conduit.

— Qu'est-ce qu'il y a ? fis-je la voix fatiguée.

— Il y a une table de jeunes pas très loin, dit-elle méfiante.

— Et alors ? dis-je en regardant discrètement.

— Écoute-les.

— Leila, on ne peut pas écouter tout le monde, ça ne se fait

pas.

— Fais-moi confiance.

Comme je la vis sur ses gardes, je penchai la tête vers la

table de jeunes que Leila voulait que j'écoute et les vis pas

loin de nous : trois filles et quatre garçons, ils nous

regardaient aussi. Quand je les repérai, ils arrêtèrent de

parler puis baissèrent le regard s'étant aperçu que je les avais

grillés. Ce qui m'encourageait à les écouter. Pour paraître

discrète, je regardais mon portable. Cependant, j'avais un œil

sur eux.

— Merde, on s'est fait remarquer, dit une fille aux cheveux

noirs.

— Non, tu crois ? répondit le garçon à sa droite qui, lui,

avait une crête blonde.

— Andréa, sois plus discrète, fit une autre fille aux cheveux

blond foncé cette fois.

— Vous regardez tous, je vous signale, se défendit cette

Andréa.

— Je te l'accorde, répondit le garçon à sa gauche, posant sa

main sur la sienne. Qu'est-ce que tu as, Théo ?

— Je ne sais pas, il y a une odeur délicieuse dans l'air

depuis qu'elles sont entrées, dit un brun de dos.

— Je ne pense pas qu'elles soient comme toi.

Je ne peux me retenir de lever le regard vers eux. « Comme

toi », c'est un terme pas très utilisé pour désigner des

personnes. Théo avait ses poings serrés et essayait de garder

son calme apparemment.

— Et pourquoi ça ? dit Théo sur la défensive.

— Bah, elles ont l'air discrètes, normales et semblent

timides, affirma Andréa.

— Tu ne peux pas savoir ce que je sens, dit-il en secouant la

tête.

— Bon, vous n'allez pas vous disputer pour ça, c'est sans

doute des touristes, dit le gars qui avait sa main sur celle

d’Andréa.

— Ça serait bien que non, Théo a l'air épris de la plus

grande.

— C'est dans sa nature, il n'y peut rien, même s'il y a Alice.

— Ce n'est pas ma faute si elle me fait de l'effet, dit-il en

risquant un regard vers moi en se tournant légèrement.

Je perdis ma concentration quand maman s'installa en face

de moi et déposa un plateau de boissons froides

accompagnées de frites, avec des morceaux de fruits. Je

commençais à attaquer mes frites quand Leila me regarda

fixement. Je savais qu'elle écoutait aussi, mais, pour moi, le

brun ne devait pas être humain. Moi aussi j'avais perçu son

odeur, fallait pas me prendre pour une cruche, elle était

cuivrée, signe de force. Ce n'était pas une odeur agréable,

mais sur un mâle qui nous attire physiquement, c'est excitant.

— T'en penses quoi ? demanda-t-elle.

— L'un d'eux est surnaturel, car ils ont parlé d'odeur et de

nature, dis-je à maman qui ne comprenait pas.

— Il est comme vous ? demanda maman.

— Je ne sais pas, mais il vaut mieux ne pas en parler ici,

dis-je en regardant nos espions débutants.

— OK, dit Léa. On reprend quand les cours ? me demanda

ma petite sœur en boudant.

— Lundi, m'exclamai-je.

— Lundi ? Lundi là ? Juste après ce week-end ?

— Oui, Leila, c'est ce lundi-là, fit maman en se retenant de

rire.

— Je ne pourrais pas faire mes cours par correspondance ?

dit-elle en suppliant ma mère.

— Je te laisse la convaincre, maman, je vais aux toilettes.

Je me levai et me dirigeai vers les toilettes. Juste avant d'y

entrer, je percutai quelqu'un. Ça commençait bien, si on se

faisait remarquer dès le premier jour. Mais je changeai

d'opinion quand je levai la tête et vis le fameux Théo en face

de moi, enfin, un peu au-dessus, car il faisait bien une tête de

plus que moi. Je sentis bien le regard de ma famille plus ceux

de ses amies à lui sur nous. De près, je le trouvais… plus

intimidant, plus séduisant, plus impressionnant, ses yeux

marron chocolat faisaient ressortir ses cheveux plus sombres

un peu en bataille, ses lèvres, c'est comme si elles

m'appelaient. Il m'étudiait de haut en bas et, pendant un

moment, avec un sourire au coin puis un tressautement sur

sa mâchoire, m'apprit que lui aussi appréciait ce qu'il voyait.

Pour la première fois de ma vie, je fus déstabilisée par

quelqu'un. Je ressentis un effet électrique passer dans tout

mon être, me poussant à vouloir être plus proche de lui, ce

qui me ramena à la réalité, me rappelant que je le fixais du

regard depuis un moment. Bon, Léa, essayons de ne pas faire

de bavure, car, s'il a déjà des doutes avec nos odeurs, faut la

jouer fine et pas baver en le regardant si je ne veux pas tout

faire foirer dès le début. Déjà, détourne le regard, ça sera un

grand pas vers le self-control. Bravo, tu l'as fait !

— Je suis... désolée, je ne t'es… pas fais mal ? réussis-je à

bafouiller.

Bah voyons, on dirait une chochotte qui parle pour la

première fois à un mec. Comment je vais faire pour paraître

crédible si je dois le menacer maintenant ? Faut vraiment que

je me reprenne, mais il est trop canon. Bon, stop, pense à

autre chose que tes hormones. Je le regardai et le vis avec un

sourire au coin qui me donnait chaud, très chaud. Pitié,

qu'est-ce qu'il m'arrive ? Faut que je regarde ailleurs, pas son

torse, ça me donne envie de le toucher vu la masse

musculaire que je devine très clairement sous son t-shirt, pas

sa bouche non plus ....non, très mauvaise idée. Bon, je vais

regarder ...... son oreille ....Ouais, c'est bon, ça passe, je me

contrôle, là. OUFFFFF !

— Non, ça va, je ne regardais pas où j'allais, dit-il en me

souriant.

— Moi non plus, j'avais… la tête ailleurs.

On se regardait en souriant, puis il me tendit sa main avec

toujours ce putain de sourire.

— Je m'appelle Théo.

— Léa.

Quand je serrai sa main, l'effet électrique refit son

apparition d'une puissante décharge, mais en beaucoup plus

forte que celle de tout à l'heure, alors je lâchai vite sa main. Je

vis bien qu'il ne comprenait pas, puisque ses yeux étaient

grands ouverts, mais il ne relevait pas. Peut-être avait-il

ressenti la même chose ? Faut que j'arrête de rêver, moi.

Quelqu'un pourrait venir m'aider ? Ça serait super sympa !

Un candidat ?... Non ?... Bande de lâcheurs, va !

— Je sais. Je levai un sourcil. J'ai entendu ta sœur le dire

quand je suis passé.

— Comment tu sais que c'est ma sœur ?

— La ressemblance, et puis, vous arrivez ensemble et elle

semble plus jeune que toi.

Waouh ! Lui, il ne sait pas mentir, c'en est presque trop

drôle, mais j'arrive à garder mon sérieux. Je vais être sympa

et pas le cramer. Car Leila et moi, on ne se ressemble pas du

tout, bon, sauf nos yeux marron, mais ça ne va pas plus loin

que le bout de notre nez. Je suis brune, Leila est châtain et ma

peau est plus bronzée que la sienne. D'un côté, il a raison, on

arrive ensemble, donc c'est évident que nous sommes de la

même famille.

— D'accord, je vais devoir te laisser, dis-je en montrant les

toilettes.

J'entrai dans les toilettes après lui avoir souri et fait mes

petites affaires. Pendant que je me lavais les mains, la

discussion avec Théo me revint en tête. Enfin, c'était surtout

son sourire et son regard que ma tête affichait. Je n'ai pas dit

stop, moi ? Mais, pour parler sérieusement, il avait dû nous

entendre, car je l'aurais vu s'il était passé près de nous. Oh ça

oui, je l'aurais vu ! Je me demandais ce qu'il était. Quand je

rejoignis maman et Leila, elles étaient prêtes à partir. Ma

sœur m'attrapa par le bras en me chuchotant sur la pointe

des pieds :

— Il a fait exprès de te bousculer, je les ai entendus.

On passa devant leur table et il y avait un silence de mort.

J'avais du mal à ne pas regarder Théo une dernière fois avant

de partir. Je me félicitais mentalement, mais je sentis leurs

regards quand nous passâmes la grande porte comme si de

rien n'était. Je dus mettre le GPS pour trouver une agence

immobilière. Une fois dans le bâtiment, un agent vint vers

nous. À son badge, il s'appelait Ethan. Nous étions habituées

à leurs procédures, nous faisions à chaque fois l'agence

immobilière en premier, puis nous allions aux écoles.

— Bonjour, mesdames, que désirez-vous ? dit le conseiller

avec un sourire.

— Bonjour, nous venons d'arriver et nous souhaitons louer,

répondit maman.

— Quand souhaitez-vous la maison ?

— Maintenant.

— Une demande expresse ? Très bien, suivez-moi, s'il vous

plaît, dit-il en montrant un couloir.

Il nous amena dans son bureau et se mit derrière son

ordinateur. Il fit glisser un formulaire devant nous pour qu'il

sache ce que nous cherchions comme maison. Grande ?

Petite ? Nombre de chambres ? Un jardin ? Et tout plein de

détails ennuyeux. Après avoir tout rempli, maman lui

redonna le formulaire qu'il consulta, et il tapa sur son

ordinateur les indications que nous avions demandées,

c'est-à-dire : quartier calme, maison sécurisée et près

d'un collège et d''un lycée.

— Bien, vous n'êtes pas trop exigeantes, ça sera plus facile

de vous trouver la maison de vos rêves. Voilà, regardez celle-là.

Il tourna son écran vers nous : six cents dollars, quartier

calme, quatre chambres, jardin avec piscine, une cuisine

aménagée, près des écoles, et système d'infraction.

— Qu'en pensez-vous ? fit-il avec un sourire.

— Celle-ci semble très bien, pouvons-nous la visiter ?

— Bien sûr, j'allais vous le proposer. Allons-y, dit-il en

prenant des clés.

Nous suivîmes Ethan avec notre voiture. Nous roulions en

direction de la maison. Quand nous la vîmes, nous fûmes

subjuguées : elle était magnifique. Trois petites marches

devant pour monter jusqu'au porche blanc qui était

accompagné de deux poutres avec de petits barreaux sur le

reste de la longueur, le côté gauche avait un effet pierre gris

qui était très joli, à l'étage, une fenêtre donnait sur toute la

rue avec une autre petite fenêtre sur la gauche.

À voir les voitures, nous avions un voisin en face, à droite et à gauche,

ensuite la rue était une impasse. Je sortis de la voiture suivie

de maman et Leila. Ethan nous rejoignit devant la maison et

l'ouvrit. En tant que filles, nous courûmes à la recherche de

nos chambres. Après dix minutes de courses et de visites,

nous retournâmes voir Ethan devant la maison. Il vérifiait

avoir tous les papiers qu'il devait avoir avec lui.

— Je pense que nous sommes d'accord, on la prend, sourit

maman.

Il lui donna trois jeux de clés, maman nous en passa une à

moi et à Leila.

— Parfait ! Si vous avez le moindre problème, appelez-moi,

dit-il en tendant sa carte. Nous restons à votre disposition

pour les papiers. Au revoir.

Il reprit sa voiture et partit. Nous déchargeâmes les

quelques valises et cartons que nous avions mis dans le

coffre, puis les rentrâmes. Une fois toutes nos affaires dans

nos chambres respectives, nous partîmes cette fois vers le

collège de Leila qui était un peu nerveuse de voir toutes ses

nouvelles têtes, car plusieurs élèves étaient venus chercher

du matériel. Nous allâmes au bureau du CPE. Pendant que

maman s'occupait de l'inscription, moi et Leila faisions un

peu le tour de ce fameux collège.

— T'en penses quoi ? demanda Leila.

— Il a l'air bien, et regarde le grillage, en cas de besoin, tu

pourras sauter par-dessus, signalai-je en lui montrant.

— T'as pensé si quelqu'un me voyait ?

— Tu feras comme à l'entraînement, discrétion, rapidité et

efficacité.

— Tu crois qu'on va se plaire ici ? Je veux dire, regarde

avec le gars du McDo, on a toutes les deux senti qu'il n'était

pas humain.

Je voyais bien qu'elle était stressée, mais je fis de mon

mieux pour la rassurer, regrettant de ne pas pouvoir lui

donner un endroit fixe où s'établir, se faire de vraies amies et

ne plus vivre dans la peur.

— Tout ce que tu as à faire, c'est d'être une nouvelle

collégienne, totalement normale, et fais ta vie. En ce qui

concerne le gars de tout à l'heure, je m'en chargerai en cas de

besoin.

Je lui fis mon regard qui disait « t'inquiète, je gère ». Elle

sourit et moi aussi. On fit le tour des bâtiments. Ce qui était

bien avec les murs et les grillages, c'est qu'ils avaient l'air

faciles à escalader. On croisa quelques élèves avec leurs

parents, qui nous regardaient comme si on était des aliens, ce

qui nous fit rire. Quand nous retournâmes voir maman, elle

venait de finir avec le CPE. Sur le chemin de la voiture, nous

racontâmes ce que nous avions prévu en cas de danger.

— Fais juste attention à ne pas te faire voir, il manquerait

plus que le principal m'appelle pour me dire que ma fille de

quinze ans escalade un grillage de cinq mètres alors que tu

fais un mètre cinquante de hauteur.

— Si elle fait comme je lui ai appris, elle devrait passer

incognito, dis-je en la rassurant.

— C'est simple à escalader, on a fait bien pire, comme

quand on a dû sauter jusqu'au toit, confirma Leila.

— Tu vois, il n'y a pas à s'en faire, dit-elle en faisant un clin

d'œil à ma sœur.

Nous fîmes le chemin pour aller au lycée le plus proche et

je constatai qu'il n'était qu'à cinq minutes du collège. Cette

fois, au lycée, je marchais la tête haute pour montrer que je

ne me laisserais pas faire, même s'il n'y avait pas grand

monde, mais j'avais beaucoup de caractère. Une fois dans le

bureau, le même baratin se fit, alors, moi et Leila, on alla

mettre mes nouveaux livres dans mon casier en attendant.

Puis on partit visiter ce lycée qui serait le mien pendant une

année entière si tout se passait bien. On marcha avec Leila

dans les couloirs histoire de visiter et de repérer ce qui

pourrait m'être utile.

— Dis-moi, au McDo avec Théo, vous vous êtes fixés,

pourquoi ? demanda-t-elle en me regardant.

— Je ne sais pas, lui dis-je en ne croisant pas son regard.

— Parce qu'on aurait dit que vous avez eu un coup de

foudre.

— On n'est pas dans un film, Leila, et vu notre situation,

nos vies seraient une pure merde.

— Ouais, c'est vrai, je te l'accorde, dit-elle en grimaçant.

La voix de maman me parvint, elle murmurait, mais je

savais que ses paroles étaient pour nous. Elle nous

demandait de revenir.

— On y va, maman nous appelles.

Leila s'arrêta et fit une tête boudeuse, ce qui me fit rire.

Leila avait du mal à être réceptive aux sons et aux odeurs

quand elle n'était pas concentrée, alors que moi, avec mes

entraînements, c'était un réflexe.

— Arrhhh, moi, je ne l'entends toujours pas, ça me casse le

cocotier, s'énerva-t-elle en tapant du pied.

— C'est parce que tu n'as pas ouvert ton esprit, dis-je

calmement.

— Bah moi, je ne peux pas faire deux choses en même

temps.

— Si, tu peux, tu manges et regardes la télé en même temps,

dis-je en essayant de la taquiner, ce qui marche.

— Léa, ça, tu le fais aussi, me répondit-elle en me regardant

comme si j'étais folle.

Nous rejoignîmes maman en riant, je saluai ma principale,

puis nous allâmes vers la voiture, mais je n'entrai pas, ce qui

stoppa les membres de ma famille.

— Tu ne viens pas avec nous ? demanda maman.

— J'y vais à pied, ça me fera faire le tour du quartier.

— D'accord, sois prudente, m'ordonna-t-elle.

La voiture partie, j'en profitai pour sortir mes écouteurs et

faire défiler ma playlist. Je pris le chemin du retour, une forêt

était sur le côté, donc je m'y engouffrai. La plupart des

branches recouvraient le ciel, mais des rayons atterrissaient

sur le sol. Je sentis des animaux dans le périmètre, puis je

continuai ma route. Un grand arbre était devant moi. En

levant la tête, je vis que l'arbre était très haut et solide, donc

je rangeai mon portable, pris de l'élan et sautai dessus en

allant le plus haut possible. J'avais une vue magnifique sur la

ville ainsi que sur une panthère qui vint vers moi. Je ris

doucement et sautai devant l'animal.

— Tu me cherches ? lui demandai-je.

La panthère se leva sur ses pattes arrière et se transforma

en Leila qui me sourit. Eh oui, c'est ça notre secret, nous

sommes des panthères-garous. Ouais, je sais, ça change des

loups. On se mit toutes les deux à marcher à travers la forêt.

— Je voulais te rejoindre et je me suis concentrée sur ton

odeur, répondit-elle fièrement.

— Je suis fière de toi, tu progresses beaucoup.

— Tu es une super prof !

Un compliment qui était rare de sa part.

— Merci, dit-elle en faisant une révérence qui la fit rire.

On se mit à courir à la vitesse d'une locomotive pendant au

moins une heure, mais je sentis des odeurs trop près de nous

pour que nous puissions les éviter. Alors, nous sautâmes

dans le premier arbre venu et la mîmes en sourdine quand

les personnes se postèrent juste devant l'arbre. Moi et Leila

retenions notre souffle, regardant la scène sous nos yeux.

— Eh Théo, arrête de nous... faire courir, on... ne va pas...

aussi vite.

Andréa arriva près de Théo essoufflé se tenant à l'arbre sur

lequel nous étions. Ses copains arrivèrent aussi fatigués que

l'est Andréa.

— Désolé, mais j'ai senti la même odeur que les filles de

cette après-midi, dit-il en regardant à droite et à gauche.

— Tu vois bien, il n'y a personne d'autre que nous ici, fit-elle.

— Elles sont là, je les sens, répondit celui-ci.

— Très bien, elles sont où alors ? Je ne les vois pas, grogna

Andréa en balançant ses bras pour montrer la forêt.

Par malheur, Leila bougea son pied, ce qui fit tomber une

feuille au sol, mais avant qu'elle n'atterrisse, je la maintins

dans les airs, mais Théo leva la tête, prit la feuille dans sa

main, puis se tourna vers ses amies.

— Je reviens.

Il disparut d'un coup. Je n'eus pas à le chercher longtemps

quand je sentis un tapotement sur mon épaule et, à voir la

tête de Leila et à ses yeux surpris, il se trouvait derrière moi.

Je pivotai en lui donnant un coup de pied dans le ventre. Dès

qu'il tomba de l'arbre, moi et Leila sautâmes aussi. Je mis

mon pied sur sa poitrine pour ne pas qu'il bouge. Les autres

retinrent leur souffle. À l'odeur, ils avaient peur.

— Qui es-tu ? Pour qui tu travailles ? dis-je d'un air

menaçant.

— Je te l'avais dit, Andréa, elles ne sont pas humaines, fit

remarquer Théo en posant sa tête par terre.

— Je te crois maintenant, assura-t-elle en hochant la tête.

— Je répète, qui es-tu ? Tu travailles pour qui ? répétai-je.

— Tu sais qui je suis et je ne travaille pour personne, c'est

quoi cette idée ?

— Alors, tu es quoi ? demanda Leila.

— Et vous ?

— Tu ne crois quand même pas que nous allons te le dire,

lui répondit-elle.

— Relâche-le, dit le gars à la crête blonde.

— Pas avant que je sache ce qu'il est.

J'appuyai un peu sur mon pied pour qu'il crache le

morceau.

— Je suis une panthère-garou, avoua-t-il. Tout comme vous

deux.

Moi et Leila captâmes notre regard dans la seconde qui

suivait son aveu. Était-ce possible ? Oui. Le croyait-on ? À

vérifier. Bizarrement, le fait de penser qu'il puisse être

comme nous me rassurait en quelque sorte.

— Montre-nous.

— Dis à ta sœur de me lâcher, si tu veux une preuve.

Avant que je puisse enlever mon pied, il posa ses mains sur

ma cheville puis inversa nos positions, sauf qu'il s'allongea

sur moi. On ne dit rien pendant une longue minute, tout le

monde retint son souffle, moi y compris. Seul Théo avait un

visage confiant avec ce petit sourire en coin. Il me regarda

dans les yeux et je me sentis bien. Il se leva en passant

derrière un arbre et revint transformé en panthère-garou de

couleur noire. Il grogna et ses amies allèrent derrière lui. Je

me levai, me mettant près de Leila, et il se mit bien devant

moi, me défiant du regard.

— J'aurais dû m'en douter. Personne ne t'a appris qu'aucun

humain ne devait savoir notre nature ? dis-je en mettant mes

poings sur mes hanches.

— Il nous fait confiance, nous dit le copain d'Andréa.

— Bon, elle, je la connais, dis-je en regardant Andréa. Mais

les autres, non.

— Sois plus diplomate, on n'est pas des sauvages non plus,

me chuchota Leila.

— Oui, euh, voici Pierre, Lucas, Célia, Maria et Ugo, dit

Andréa en montrant ses amis.

Théo commença à s'approcher de nous, ce qui me mit sur la

défensive. Je commençai à reculer avec Leila qui avait sa

main dans la mienne et le prévins de ne pas avancer plus,

mais il n'écouta pas. Donc, je prononçai « terre » en bougeant

les doigts de ma main libre, et des racines sortirent de la terre

en l'enfermant dans une prison où il se transforma en

humain, mais il brûla les racines de ses mains pour en sortir.

Leila me regarda avec de la peur dans les yeux, mais je lui fis

un petit sourire pour ne pas qu'elle s'inquiète. Là, pour le

coup, je fus surprise, mais ne le montrai pas. Enfin, j'essayai

de ne pas le montrer en croisant les bras.

— Tu maîtrises la magie du feu, intéressant, commentai-je.

— Tu ne sais pas le faire ? dit-il en souriant.

— Bien sûr que si.

— Pourquoi vous êtes venues ici ? Je ne vous ai jamais vues.

— On visite, fis-je d'un air détaché en regardant Leila.

Ne voulant pas perdre la face devant lui, mes réponses

étaient vagues. Leila émit un son pour me dire de partir,

donc je les regardai une dernière fois et on partit à la même

vitesse que tout à l'heure. Nous arrivâmes à la maison trente

secondes plus tard. Maman nous porta un regard plein de

questions, ce qui nous fit tout balancer. Elle nous regarda

avec de la peur et de la surprise aussi. Elle s'assit en soufflant,

puis commença son dialogue sur le fait que nous devions

être discrètes et prudentes.

Après avoir établi quelques consignes à leur sujet, je montai

dans ma chambre qui était de taille assez grande et de couleur

claire. Il y avait déjà un grand lit et une grande armoire qui

pouvaient me servir de penderie, suivis d'un bureau.

J'avais aussi une salle de bains qui était collée à ma chambre,

ce que je trouvais génial. Étant donné que j'avais quelques cartons

dans ma chambre, j'allai ouvrir la fenêtre et commençai à tout

déballer. Tout allait très vite avec ma rapidité, j'avais presque fini

quand j'entendis le camion se garer devant la maison.

Je descendis un peu trop vite et arrivai à la porte avant ma mère.

— Ce que je t'envie d'aller aussi vite, dit-elle.

Je lui souris et ouvris la porte aux deux déménageurs assez

costauds. Leila descendit au bon moment pour commencer à

aider à décharger le camion. À la fin, les deux gars prirent la

machine à laver qu'ils avaient un peu de mal à porter, puis

moi et Leila prîmes le piano qui était pour nous léger. Avec

notre force, on avait vu bien pire à porter. Les déménageurs

nous trouvèrent bizarres, mais comme ils étaient bien payés,

ils ne dirent rien. On posa le piano là où maman nous dit et

on partit chercher le reste des cartons qu'il restait, puis on

finit par sortir, parlant à l'écart des déménageurs.

— Non mais t'as vu leurs têtes ? fit Leila en riant.

— Oui, ils ont du mal et nous, on y va easy.

— Faut juste faire attention qu'on ne nous voie pas, dit-elle

en me souriant.

— On dira qu'on a galéré, dis-je en haussant les épaules

avec un sourire complice.

— Ça ne s'est pas vu.

Je reconnus directement sa voix, je me tournai vers lui et vis

qu'il n'était cette fois pas avec les gars de sa bande. Il ne me

lâcha pas des yeux et je commençai à baisser la barrière que

j'avais placée quand il était dans les parages.

— Vous nous suivez ou comment ça se passe ? demanda

Leila en croisant les bras.

— J'habite juste en face, et les gars dans le quartier, dit Théo

en souriant.

— C'est bien notre veine, fit remarquer Leila en soufflant.

— Leila, viens voir s'il te plaît, dit maman en apparaissant

devant la porte, puis elle repartit aussitôt.

— Votre mère est humaine ?

— Oui, ça te pose un problème ? fis-je méfiante.

— Je suis juste surpris, ne t'inquiète pas, dit-il en levant les

mains, montrant sa bonne foi.

— Leila, dépêche-toi ! cria maman depuis la maison.

— J'arrive, maman, dit-elle en se tournant vers moi. Je

reviens.

Elle se retourna en vitesse, mais elle se prit le trottoir et

s'ouvrit la cheville. Elle tomba au sol et se retint de crier. Les

gars paniquèrent, mais on n'avait pas le temps pour ça, ma

sœur saignait beaucoup. L'os nous disait bonjour et je n'avais

pas le temps de l'amener ailleurs, car les déménageurs

étaient encore dans la maison.

— Entourez-nous, que personne nous voie, les pressai-je.

— Pourquoi ? On doit appeler une ambulance, dit Ugo

paniqué.

— Faites... ce qu'elle... dit, implora Leila devenant toute

rouge, les larmes coulant sur ses joues.

Les gars se mirent autour de nous et je posai directement

mes mains au-dessus de la cheville de Leila. Une lumière

blanche éclaira sa blessure, faisant tomber de petits cristaux

blancs sur sa plaie, et un petit courant d'air passa, faisant

lever nos cheveux. On vit la blessure se cicatriser. Tout ça

dura 15 secondes maximum. Après ça, Leila se leva et souffla

de bien-être. Elle marcha un peu, faisant jouer sa cheville

comme neuve. Je souris en la voyant comme ça.

— Comment t'as fait ? demanda Lucas surpris.

— Vous n'étiez pas censé voir ça, dis-je sans le regarder.

— Pourquoi tu l'as fait alors ? fit remarquer Pierre.

Du coin de l'œil, je vis les deux déménageurs prendre la

route.

— Je n'aurais pas pu l'emmener dans la maison avec les

déménageurs et il fallait faire vite, dis-je doucement sentant

maman venir.

— Les filles, rentrez, tout est là, intervint-elle.

On partit sans leur dire au revoir, en fermant la porte qui

claqua. On finit de ranger la maison, puis nous mangeâmes

une pizza devant la télé, tel un samedi soir, sans nous

prendre la tête. Quand j'arrivai dans ma chambre, je finis vite,

fis mes cartons et sortis mon ordinateur portable. Pendant

que je me mettais en pyjama, l'ordinateur avait le temps

d'avoir tout mis à jour pour Internet. Je regardai Insidious

avant de me coucher. Sans que je comprenne pourquoi, je

rêvai de Théo

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